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ABBAYE NOTRE-DAME DE MELLERAY

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L'abbé Haimon, ses successeurs réguliers, et les donations.

Haimon était abbé de Melleray, lorsqu'en 1196, il se fit en ce monastère une grande réunion de gentilshommes, bienfaiteurs ou simplement amis des religieux. On y vit Yves de la Jaille, Geffroy du Teil et Olivier de Rougé son frère, Mathieu de Bain, Rainault de la Chapelle et Geffroy Le Bastard son frère, Merhen du Meix, Melaine de Joué, Hugues de Nort, Thomas de Pannecé, Olivier de Chamballan, Renaud Le Chat et plusieurs autres. Le premier de ces seigneurs, Yves de la Jaille, fit, en  cette occasion, don à Notre-Dame de Melleray, d'une vigne qu'il possédait en Anjou, dans le fief du sire de Montreuil : cette vigne était tenue de ce dernier seigneur à devoir de deux gants, livrables le jour qu'il était reçu chevalier. Quelque temps après, Yves de la Jaille se trouvant en sa maison du Chalonge, fit confirmer sa donation par sa femme, en présence du même abbé Haimon et de Moyse, moine de Melleray (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

C'est également à Haimon, que Marquise, dame d'Ancenis, donna sa dîme de Varades dans les conditions suivantes. Le baron d'Ancenis, Geffroy II, son mari, avait adopté un clerc, nommé Hervé ; Marquise, pour contribuer à cette bonne oeuvre, offrit à ce clerc la jouissance durant sa vie de la dîme de Varades, à condition que cette dîme appartiendrait, à la mort d'Hervé, à l'abbaye de Melleray. Le baron d'Ancenis et ses fils, Geffroy et Brient, approuvèrent cette générosité, et en transmirent la charte à l'abbaye de Melleray et à Guillaume, prieur de ce monastère ; l'acte fut aussi signé par Guillaume, seigneur de la Guerche, le vicomte de Donges et sa femme, Péan de Saint-Amadour et le clerc Etienne de Coësmes (Maillard, Histoire d'Ancenis, 551).

Vers le même temps, Geffroy II, baron de Châteaubriant, fonda une chapellenie dans la nouvelle église abbatiale de Melleray ; en présence de Maurice de Blason, évêque de Nantes, et par suite avant 1198, il donna à Haimon et à ses religieux, cent sous, monnaie d'Anjou, à toucher chaque année à perpétuité, sur cent livres de rente qui lui étaient dues à Nantes ; les moines s'engagèrent, en revanche, à célébrer un certain nombre de messes à l'intention du donateur, de ses ancêtres et de ses successeurs (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

Une autre chapellenie fut aussi fondée en l'église abbatiale de Melleray, du temps de ce même évêque de Nantes, Maurice de Blason (1185-1198). Elle le fut par Eudes, baron de Pontchâteau, qui fit en même temps une double fondation de messes, l'une à Melleray et l'autre en l'abbaye de Buzay ; pour leur dotation, ce seigneur abandonna aux religieux ses droits de coutumes et de Justice du marché de Pontchâteau, se réservant seulement les cas de viol, de dépendaison de voleur et de meurtre (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

Mais les seigneurs du comté nantais n'étaient pas seuls à s'intéresser à l'abbaye de Melleray, les souverains bretons voulurent aussi lui faire leur aumône. Se trouvant un jour à Nantes, la duchesse Constance de Bretagne et Guy de Thouars, son mari, avec, l'assentiment du jeune prince le duc Arthur de Bretagne, donnèrent aux moines de Melleray quarante sous de rente, à prendre sur leurs revenus de Nantes et ce qu'ils recevaient des pêcheries de leurs moulins sur l'Erdre. Yves de la Jaille, Robert d'Apigné, Ingel de Guérande et d'autres seigneurs de la cour ducale furent les témoins de ce don fait pour l'augmentation de la pitance des religieux à la fête de la Purification de la Sainte Vierge (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

Ces donations ducales furent confirmées plus tard, en 1239, par le petit-fils de Constance, le duc Jean Le Roux, celui-ci y ajouta même vingt livres de rentes sur la recette de Nantes.

Ce fut encore une chapellenie que fonda à Melleray, Olivier, seigneur de Châteaufromont (du temps de Geffroy, évêque de Nantes, 1198-1213). Ce dernier fit, lui aussi, une double donation, fondant en même temps une autre chapellenie en l'abbaye de Pontron ; pour honoraires des messes, il donna aux moines des deux couvents la moitié de ses dîmes de Saint-Herblon, de la Roussière et de Châteaufromont ; ce qu'approuva son neveu, probablement son héritier présomptif, Olivier, fils de Regnault de Châteaufromont. Cette fondation fut faite en présence de Pierre Giraud, évêque de Saint-Malo, Haimon, abbé de Melleray, Jean, abbé de Pontron, et de plusieurs seigneurs du voisinage, tels Geffroy, baron de Châteaubriant, qui scella l'acte de son sceau, Brient Le Boeuf, Regnault de la Cornouaille, G. de la Tour, G. de Tresvesche, etc. (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 770).

L'abbaye de Melleray reçut aussi une autre dîme dans le diocèse de Rennes ; ce fut celle de la paroisse de Cornuz, que lui offrit Guillaume du Teil ou de Teillay [Note : Il y avait deux seigneuries ainsi nommées aux environ de Cornuz] « Willelmus de Teille » ; Juhel, abbé de la Boissière, en Anjou, accompagnait Haimon, abbé de Melleray, quand cette aumône lui fut faite (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

Voici maintenant une convention conclue entre un particulier et les moines de Melleray, qui prouve que ceux-ci commençaient à ressentir les bons effets des nombreuses aumônes qu'on leur faisait. Geffroy, baron de Châteaubriant, attesta, en effet, que du temps de l'abbé Haimon, les religieux de Melleray donnèrent à un nommé Guillaume de la Bouexière mille sous, somme considérable à cette époque, moyennant la jouissance pendant quinze ans de toute sa dîme de blé et de vin, de légumes, de lin et de chanvre, et même d'agneaux et de pourceaux : Geffroy de la Bouexière donna son consentement à cet accord conclu par son père, et dont furent témoins Jean d'Auverné, Merhen du Meix et Daniel de Trent (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

Haimon, abbé de Melleray, fut en 1201 témoin des libéralités de Guillaume de Sion et d'Harcouët, sire de Retz, envers l'abbaye de Buzay. En 1212, il gouvernait encore son monastère et eut la satisfaction de terminer un différend surgi entre les religieux de Pontron et Geoffroy de Saint-Martin (Hauréau, Gallia Christiana, XIV, 868).

Les successeurs d'Haimon sur le siège abbatial de Melleray sont moins connus que lui. Ce furent d'abord ETIENNE, — puis ANDRÉ, qui gouvernait en 1218, — RAINAULD — et MATHIEU.

Ce Rainauld était moine à Melleray du temps de l'abbé Geffroy, probablement son oncle, lorsque Rainauld de Beaumont, frère de ce dernier abbé, donna à son monastère une rente de cinq sous, à prendre le jour de la Purification, sur son moulin ; Olivier de Vritz fut pris à témoin de sa donation [Note : Archives de la Loire-Inférieure, H. 75 – Rainauld de Beaumont avait un autre frère nommé Gaudin, et un fils et une fille appelés Guillaume et Pétronille ; ce Guillaume donna plus tard à Melleray dix sous de rente sur sa terre de la Flécheterie].

Mais quoique le nom des abbés de Melleray paraisse désormais moins souvent dans les chartes de ce monastère, les aumônes ne cessèrent pas d'affluer en ce lieu de prière, et nous allons continuer d'enregistrer chronologiquement de nombreuses donations.

En 1219, Guillaume, seigneur de la Guerche et de Pouancé, se trouvant à Angers, fit don à Notre-Dame de Melleray de cinquante sous sur les revenus de ses moulins de Pouancé (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75). L'année suivante, Alain de Saffré, chevalier, abandonna aux moines de Melleray toute la dîme qu'il levait en la paroisse de Saffré (Archives de la Loire-Inférieure, G. 561), plus un fief en Saffré appelé le Fief-Robert. C'est en 1220 aussi que Geoffroy III, baron de Châteaubriant, fonda à Melleray un service anniversaire pour le repos de son âme ; il donna à cet effet au monastère un homme appelé Alard et la terre dont il jouissait (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

Geoffroy II, baron d'Ancenis, voulut de son côté témoigner quelque intérêt aux religieux de Melleray ; il confirma donc le don que son grand-père leur avait fait de deux douzaines de lamproies ou d'aloses à prendre le Jeudi-Saint dans ses pêcheries d'Ancenis et l'aumône que son propre père Guihénoc, sire d'Ancenis, leur avait également faite de toute la pêche de ses écluses d'Ancenis. Cet acte de Geoffroy II fut approuvé facilement par sa femme Marquise et par ses fils Geoffroy et Brient que nous savons déjà favorables au couvent de Melleray (Maillard, Histoire d'Ancenis, 551). Vers le même temps et durant l'épiscopat d'Étienne de la Bruère, évêque de Nantes (1213-1227), Guillaume du Meix, chevalier, donna à Melleray tout ce qu'il possédait de dîmes en la paroisse de Mouzeil (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

En 1224, Marguerite, dame de Sablé, successivement veuve de Guillaume des Roches et de Pierre de Chemillé, se trouvant en l'abbaye de Bonlieu, recommanda aux religieux de Melleray les âmes de ses maris défunts, et confirma le don d'une rente de huit livres que Pierre de Cheminé avait fait à ce dernier monastère ; cette rente était assise sur les revenus du passage du Lyon d'Angers, et le donateur l'avait affectée sur son lit de mort aux honoraires d'une chapellenie en l'église de Notre-Dame de Melleray [Note : Pierre Le Chemillé fit cette fondation à Rennes, dans la maison d'Hamelin, trésorier du chapitre]. Un peu plus tard, en 1230, Guillaume de Thouars, seigneur de Candé et du Lyon d'Angers, héritier de Pierre de Chemillé, ratifia la donation de ce dernier (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

En 1226, Brient de Joué, chevalier, donna aux moines de Melleray la jouissance de sa terre noble de la Chauvelière, la leur laissant à perpétuité s'il venait à mourir sans enfants légitimes ; il y ajouta le don d'une portion de la métairie qu'avait possédée feue Bénigne de Joué. D'autres parents de ce seigneur gratifièrent également d'aumônes l'abbaye de Melleray ; ainsi Amicie de Joué, femme de V. de Derval, lui donna vingt sous de rente, et Rainauld de Mouais, chevalier, une terre voisine des moulins de Pansachevret. Mais au mois de novembre 1242, le petit-fils de ce seigneur, Melaine de Joué, chevalier, fit les moines de Melleray renoncer à la jouissance de toutes ces diverses donations, même à celle de la Chauvelière, devenue depuis un important manoir, et il leur fit accepter en échange une rente de huit setiers de seigle qu'il s'engagea à leur fournir à perpétuité ; l'évêque de Nantes et Geffroy III, baron d'Ancenis, approuvèrent cette transaction (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

Au diocèse de Rennes, Bérard de Bain, seigneur dudit lieu et chevalier, abandonna on 1230 à l'abbaye de Melleray tous ses droits sur la maison de la femme d'un nommé Alain Pischeloche, mais quelques années plus tard, en 1243, Pierre de Bain ne fut pas aussi généreux, et il chercha querelle aux moines de Melleray au sujet des aumônes que leur avait faites Geffroy de Beaumortier : elles consistaient en une rente de cent sous sur les coutumes du chemin de Bain et en dîmes dans la paroisse de Pannecé ; l'année suivante, en février 1244, le seigneur de Bain fit une transaction avec les moines de Melleray et les amena à se contenter d'une rente de soixante sous sur le passage de Bain (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

Au mois de juin 1230, Brient Le Boeuf, surnommé le Vieux, seigneur d'Issé, fit don à Notre-Dame de Melleray, pour le salut de son âme, d'une terre qu'il possédait en Abbaretz. Vers le même temps, Geoffroy de Trent donna au même monastère les deux tiers de toutes les dîmes de sa terre de la forêt d'Abbaretz. En 1242, Guégon La Grue et Agathe de Trent, sa femme — fille d'Olivier et nièce de Geffroy de Trent, — confirmèrent cette donation. Comme les recteurs d'Abbaretz, notamment Geoffroy en 1270, voulaient s'opposer à cette levée des dîmes de leur paroisse par les religieux de Melleray, Guillaume de Vern, évêque de Nantes, s'interposa entre les deux parties et l'abbaye conserva, en Abbaretz, ses droits dont elle jouit jusqu'à la Révolution [Note : Archives de la Loire-Inférieure, H, 75. — Dès l'origine, la querelle entre les moines de Melleray et les paroissiens d'Abbaretz fut si vive, qu'elle fut connue du Souverain Pontife, qui chargea les juges de l'officialité de Vannes de mettre les parties d'accord, mais ceux-ci ne semblent pas y avoir réussi, et cette pacification fut l'œuvre de l'évêque de Nantes. Dans les pièces de ce procès, on voit que ce qu'on appelait la Forêt d'Abbaretz, était habitée en 1235 par Daniel et Bernard de Rozé, Guillaume Robin, Rivallon Le Duc, Robin Daniel, Pierre Coustanz, Guillaume Robert, Geffroy Grimaut, Guillaume Raffrey et Judicaël Troynel, tous vassaux de Geffroy de Trent et de Guégon La Grue].

En 1234, Henri, évêque de Nantes, approuva le don de quelques dîimes de la paroisse de Teillé, que firent à Melleray deux frères, Jean et Olivier Oilen. Cette donation fut faite au mois de janvier, et le prélat nantais mourut sur les entrefaites et fut inhumé à l'abbaye. Au mois de juin suivant, son successeur sur le siège de Nantes, Etienne, confirma à son tour l'aumône d'une autre partie de la dîme de Teillé, faite à Notre-Dame de Melleray par Agathe, veuve d'Alain de Pannecé, du consentement de son frère Geffroy de Trent. Au reste, toute cette famille de Trent ou de Trans, était bienfaitrice des religieux ; ainsi au mois de septembre de 1235, Geffroy de Trent, chevalier, ratifia le don qu'avait fait à Melleray sa femme, Jeanne de Pannecé ; c'était tout droit féodal sur un hébergement et un fief que tenait Guillaume Peloquin en la paroisse de Mésanger.

Voici maintenant les barons de Châteaubriant qui reviennent en scène.

Geoffroy III ayant donné à l'abbaye de Melleray un tiers des dîmes de la paroisse de Mazé en Anjou, son neveu et successeur, Geoffroy IV, confirma d'abord cette donation, l'an 1237, en présence de Guillaume, évêque d'Angers. Mais ce dernier seigneur ne borna pas à cela ses libéralités : dès l'année suivante il abandonna aux religieux de Melleray quarante sous sur les revenus des coutumes du chemin de Châteaubriant, le jour de la fête de saint Denis. Enfin, en 1250, le noble baron fonda en l'église abbatiale de Melleray deux chapellenies, pour le repos de son âme et pour celui de l'âme de sa femme Sibylle, morte récemment de joie en le voyant revenir de la croisade, alors qu'elle le croyait mort. Il fit aussi don aux moines d'une rente de trente-sept livres dix sous, pour qu'ils pussent acheter les cinquante setiers de froment, mesure de Châteaubriant, nécessaires à la confection de leur pain conventuel [Note : Archives de la Loire-Inférieure, H. 75 — Cette rente fut assise sur la coutume de Châteaubriant]. Jusqu'à ce moment, paraît-il, les moines de Melleray s'étaient nourris de pain de seigle ou d'avoine ; cette innovation du pain de froment semble indiquer un certain relâchement dans l'austérité primitive de leur règle.

Cependant Bonabes de Rougé, que nous connaissons déjà comme l'un des bienfaiteurs de Melleray, sentait approcher sa fin. Il avait jadis offert au monastère sa dîme de Saint-Aubin-des-Châteaux et une rente de dix sous, assise sur les revenus du fief Fucré ; accablé d'infirmités et menacé de mort, il fit encore l'aumône à Notre-Dame de Melleray d'un emplacement de maison au, bourg du Teil et de toute la dîme lui appartenant en la paroisse de Saint-Vincent. Faisant approcher de sa couche funèbre ses deux fils, Geffroy du Teil et Olivier de Rougé, le vieux chevalier leur fit approuver sa pieuse donation, en présence d'Yves de la Jaille, de René de la Chapelle, Guillaume de Saint-Aubin, Geffroy Le Bastard, Geffroy de Fercé et Guillaume de Derval ; puis il fit sceller l'acte de son sceau présentant un homme à cheval avec une croix sur son écu (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75). Le sire de Rougé mourut peu après, le 1er mai 1242, et son corps fut inhumé en l'église abbatiale de Melleray. Quelque temps ensuite, son fils, Olivier de Rougé, fit don à Melleray de la dîme qu'il tenait de sa femme Agnès, dans la paroisse de Grandchamp ; à quoi consentirent cette dame et Olivier de Rougé, son fils.

L'année précédente, au mois de décembre, un seigneur du pays de Rennes fit un accord avec les moines de Melleray, et voici à quel sujet : la femme d'Auffray de Sion et la veuve de Geffroy de Derval avaient légué à l'abbaye deux mines de froment sur les dîmes de Baguer, près de Dol ; Regnault de Montbourcher ayant épousé Honorée, fille de la femme d'Auffray de Sion, fit consentir les religieux à accepter seize sous de rente au lieu des deux mines de froment ; cet acte fait voir ce que valait alors le sou, car la mine comprenait huit boisseaux, par suite le froment valait un sou le boisseau.

Vers le même temps, la famille seigneuriale de Vritz régla avec Melleray certaines aumônes faites précédemment sur les coutumes du passage de Saint-Médard, par Olivier de Vritz et Béatrice sa fille, femme de Geffroy de Beaumortier. Les moines acceptèrent de Chotard de Vritz, frère dudit Olivier, une rente annuelle de six livres, pour l'acquit de ces diverses donations (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

Voici encore, toujours au milieu du XIIIème siècle, divers autres personnages nobles faisant quelque bien à Melleray.

Pierre Roaud, chevalier, loi donnant en 1243 deux sous de rente sur sa terre de Grande-Lande, et confirmant en 1251 le don de trois sous de rente fait par Basille, femme de Guillaume de Puceul ; — Pignard de Ros et Agnès Aimette, sa femme, lui abandonnant la propriété de leur hébergement de Tremblé, en 1248 ; — Olivier Grimaut et Pierre Le Moine, partant pour la croisade, également en 1248, lui offrant, l'un ce qu'il possédait en Nort dans le fief de Jean Nenice, l'autre six deniers sur la vigne de Geffroy Rabareu ; — enfin Agathe, dame de Bodieuc, lui léguant une rente de dix sous que reconnurent, en 1258, ses exécuteurs testamentaires, Foulques Le Borgne et Bonabes de Rochefort (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 940 — Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

Enfin, vers la même époque, furent faites aux moines de Melleray diverses donations non datées, que nous résumons ici :

Thébaud, seigneur de Rochefort, frère de Guillaume de Derval, donne cinquante sous de rente sur ses coutumes de Rochefort ; — Pierre de Coësmes, la moitié d'un setier de seigle ; — Robert de Landavran, sa dîme du Teil ; — Alain, fils de Mahéas, et Pèlerine sa femme, ce qu'ils tenaient dans la terre du Breil-Perros ; Daniel de Moulins en fut témoin ; — G. Guerrier et Agathe sa femme, B. de Coësmes et G. de Trevesche, quelques dîmes — Guillaume Le Rougé, le jour où il prit la croix dans l'église Saint-Pierre d'Auverné, de concert avec ses frères Pierre et Eudon, la moitié d'une terre qu'il possédait non loin de Melleray, bornée par le chemin Bernard et le ruisseau de la fontaine de Failgestin ; — Durand, fils d'Eveillard, seigneur de Vélobert en Cornuz, au diocèse de Rennes, en recevant l'habit religieux à Melleray, la rente de la moitié d'un setier d'avoine : ce qu'approuvèrent Daufin son frère, Raoul Le Petit et Péan de Chanteloup (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

En l'an 1259, nous retrouvons enfin le nom de l'abbé de Melleray : il s'appelait frère JEAN, et nous le désignerons sous le nom de JEAN Ier, pour le distinguer de ses successeurs du même nom. Il donna, en 1259, une quittance au sénéchal de Nantes, probablement à l'occasion du versement des rentes données à Melleray par les ducs de Bretagne, et il eut pour successeur un moine nommé ROBERT (Hauréau, Gallia Christiana, XIV, 868).

Continuons la liste des donations. En 1260, Fromond Jarret, chevalier du pays de Rennes, approuva le don d'une rente d'un quartier de seigle fait aux moines de Melleray par son fils écuyer Geffroy Jarret.

Dans le même temps, Guillaume de la Marzelle, également écuyer, reconnut, devant l'évêque de Nantes, que ses parents avaient légué vingt-trois sous de rente à Melleray.

En 1261, Pierre Vigier, écuyer, confirma aux religieux de ce monastère le droit d'usage dans les bois et les pâtures d'Aufay et de la Vieilleville, que leur avaient donné ses défunts père et mère Pierre Vigier et Théophanie. Enfin, en 1263, Bonamy de la Châteigneraye et Guillemette, sa femme, reconnurent devoir à Melleray une rente de seize sous (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

Au mois d'avril 1264, Brient Le Bœuf, fils de Brient Le Bœuf le Vieux, que nous connaissons déjà, déclara que sa femme avait légué en mourant à l'abbaye de Melleray une rente de vingt sous à prendre sur les revenus de sa terre de la Billière en Saint-Herblon.

En 1270, Guillaume, seigneur de Derval, reconnut que son aïeul, appelé aussi Guillaume et seigneur de Derval, avait donné en aumône, à Melleray, une même rente de vingt sous ; cinq ans plus tard, Bonabes, sire de Derval, confirma cette donation (Du Paz, Histoire généalogique des principales maisons de Bretagne, 157).

En mai 1272, Olivier, seigneur de Rougé, chevalier, l'un des héritiers de feue dame Jeanne de Pannecé, avoua que cette dame avait légué aux moines de Melleray cent sous de rente sur les revenus de sa terre de la Chapelle-Glain et de Saint-Sulpice ; comme le chevalier Jean Burel était l'autre héritier de la défunte, Olivier de Rougé, pour acquitter sa dette de cinquante sous de rente envers Melleray, assit cette rente sur ses coutumes du passage de la Chapelle-Glain, ayant vendu la terre de ce nom à « Monseigneur Guillaume Le Veier de Soudan » (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75).

Jadis Alice, dame d'Ancenis et de Maumusson, avait donné aux abbayes de Pontron et de Melleray les dîmes qu'elle récoltait en la paroisse de Maumusson. Après son décès, Philippe Savary, seigneur de Montbazon et de Maumusson, chercha querelle aux moines au sujet de cette dîme. Pour éviter tout différend, au mois de mai 1276, Robin de Coësmes, chevalier, et Jeanne, sa femme, seigneur et dame de Maumusson, firent accepter aux religieux, en échange de la dîme de Maumusson, quatre arpents de prairies dans la paroisse d'Anetz (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 1040).

En 1282, frère YVES était abbé de Melleray ; Geoffroy IV, baron d'Ancenis, et Geoffroy V, baron de Châteaubriant, choisirent ce religieux pour régler un différend survenu entre eux au sujet d'un droit dans la forêt de Belligné ; l'abbé fut assez heureux pour satisfaire les deux parties (Maillard, Histoire d'Ancenis, 557).

Mais dès l'année suivante nous trouvons le siège abbatial de Melleray occupé par GUILLAUME Ier, qui gouvernait encore en 1292 (Hauréau, Gallia Christiana, XIV, 868). Par esprit de conciliation, il céda aux chanoines réguliers de l'abbaye Toussaints d'Angers les dîmes de Ver (Hauréau, Gallia Christiana, XIV, 869).

De son temps, Guillaume, fermier de Joué quoique chevalier, donna à Melleray dix sous de rente pour le salut de son âme. — En 1289, quelques difficultés s'étant élevées entre les religieux de Melleray et Geoffroy « sire de Châteaubriant, de Melleray, de Moisdon, de Joué et d'Auverné », Durand, évêque de Nantes, sut les aplanir, au contentement de tous. — Enfin, en 1290, Guillaume, abbé de Melleray, fit un échange avec Hervé, sire de Blain (Archives de la Loire-Inférieure, H. 75), et l'année suivante afféagea quelques terres.

D'après le manuscrit des Blancs-Manteaux. Guillaume Ier eut pour successeurs, sur le siège abbatial de Melleray :

GEFFROY II,

RAOUL,

DANIEL,

et DENIS (Hauréau, Gallia Christiana, XIV, 869), mais on ne sait rien de ces religieux.

JEAN II gouvernait Notre-Dame de Melleray en 1347. A cette époque, il fit un traité avec Geoffroy VI, baron d'Ancenis, au sujet de certains devoirs qui incombaient à l'abbé et aux moines de Melleray envers le seigneur d'Ancenis, à cause du bois du Drullay. Par ce traité, l'abbé de Melleray s'engagea à dire, à perpétuité, tous les samedis, une messe de la sainte Vierge au grand autel de son église abbatiale, pour le sire d'Ancenis, son fils, et leurs successeurs (Maillard, Histoire d'Ancenis, 562).

PIERRE II, successeur du précédent abbé, mit d'accord en 1379 les religieux de Pontron et les chanoines réguliers de l'abbaye de Paimpont.

OLIVIER lui succéda, mais on ne connait que son nom (Hauréau, Gallia Christiana, XIV, 869).

GUILLAUME II était en 1405 abbé de Melleray, d'après un acte de l'abbaye de Prières ; la même année il rendit aveu à la baronnie de Châteaubriant (Abbé Tresvaux, l'Eglise de Bretagne, 576). Un an plus tard, le célèbre connétable Olivier de Clisson, faisant son testament, légua à l'abbaye de Melleray trois cents livres pour prier pour le repos de son âme (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, II, 781).

JEAN III rendit aveu au seigneur de Châteaubriant le 26 mars 1413. Il vivait encore en 1430, suivant une procuration qui se trouvait avant la Révolution aux archives de Châteaubriant (Abbé Tresvaux, l'Eglise de Bretagne, 576).

Jean IV LABOUREL obtint du Souverain Pontife la permission de porter la mître et les habits pontificaux. Ce fut probablement lui qui rendit, le 12 janvier 1442, aveu au duc de Bretagne pour « le lieu nommé le Vieil-Melleray où est assis le moustier et abbaye de Nostre-Dame de Melleray ». Il prend dans cet aveu la qualité de « frère Jehan, humble abbé du moustier et abbaye de Nostre-Dame de Melleray » (Archives de la Loire-Inférieure, B. 64). Jean Labourel mourut en 1460.

JEAN V LE VERRIER, successeur du précédent, appartenait, selon Potier de Courcy, à une famille noble du diocèse de Rennes, portant pour armes : Ecartelé aux 1er et 4ème : de gueules au croissant d'or ; aux 2ème et 3ème : échiqueté d'argent et de gueules de six tires ; au chef de sable chargé d'un lion issant d'or. Jean Le Verrier fut élu abbé en 1460. Il acheta, trois ans plus tard, au nom de son monastère, d'avec Louis Coupegorge, la terre noble de la Poupinière, en Nort (De Cornulier, Dictionnaire des fiefs du comté nantais, 233). Le 6 juin 1471, il rendit aveu au duc de Bretagne pour son abbaye. Le 20 février 1474, des Bulles pontificales le transférèrent à l'abbaye Notre-Dame de Prières, au diocèse de Vannes, appartenant, comme celle de Melleray, à l'ordre de Cîteaux. Jean Le Verrier devint, en 1483, visiteur et réformateur général de son ordre dans toute la Bretagne. D'après le nécrologe de Prières, il mourut le 23 juin 1498 (Abbé Tresvaux, l'Eglise de Bretagne, 593).

CHARLES GAIGNART semble avoir été abbé de Melleray à la suite de la démission du précédent, mais il ne dut pas gouverner longtemps.

GUILLAUME III MORICET vel MORICEL, abbé de Melleray en 1478, rendit alors aveu à la baronnie de Châteaubriant ; il mourut en 1487 (Abbé Tresvaux, l'Eglise de Bretagne, 576).

GUILLAUME IV BOUQUEREL fut élu en 1487 ; il rendit aveu à Anne de Bretagne, le 28 juillet 1494, pour les salines que son abbaye possédait à Guérande, et y prit le titre de « frère Guillaume, abbé du moustier et abbaye de Nostre-Dame de Melleray » (Archives de la Loire-Inférieure, B. 64) ; il vivait encore en 1495, suivant quelques actes de l'abbaye de Prières.

FRANCOIS MELLET était, en 1510, abbé de Melleray, d'après un catalogue des abbés de ce monastère. M. de Courcy croit qu'il appartenait à une famille noble du pays de Rennes, portant pour armes : d'argent à trois merlettes de sable, et pour devise : speculo et mella (Potier de Courcy, Nobiliaire de Bretagne, II, 258). François Mellet assista, en 1514, avec l'abbé de Buzay et d'autres dignitaires ecclésiastiques, à la translation solennelle, au couvent des Carmes de Nantes, du coeur de la reine-duchesse Anne de Bretagne ; il y accompagnait l'évêque de Dol qui officiait.

PIERRE III DE LA HAYE, abbé de Melleray, en 1520, appartenait, croit-on, à une famille noble du pays de Saint-Nazaire, portant pour blason : de gueules à trois bandes d'argent (Potier de Courcy, Nobiliaire de Bretagne, II, 16). En 1529, il fit un accord an sujet de quelque terre, avec les religieuses de l'abbaye du Ronceray, d'Angers. Il assista aux Etats de Bretagne tenus à Nantes en 1539.

L'année suivante, le 18 mai, « frère Pierre, humble abbé de l'abbaye et benoist moustier de Nostre-Dame de Melleray », fit aveu au Dauphin, duc de Bretagne, pour les salines et rentes que lui et ses religieux possédaient en  Guérande, Batz et Saillé (Archives de la Loire-Inférieure, B. 64) ; le 14 décembre suivant Pierre de la Haye prêta serment au roi pour son abbaye de Melleray ; il fut le dernier abbé régulier de ce monastère où il mourut (Guillotin de Corson). 

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