Retour page d'accueil       Retour page "Ville de Mellé"  

Parochia de Meleio (1241).
Notes de l'Annuaire de 1792 : Le sol ne produit que seigle, sarrasin et chanvre, et exige de grands frais de culture. Traversé par deux routes publiques : Louvigné à Saint-Georges, et Poilley et Fougères à la Normandie. — Du clocher, on voit Châtillon, Mortain, le Mont Saint-Michel, Bazouges-la-Pérouse et Vitré. Altitude : 170 mètres. — Superficie : 1.549 hectares.
Population : en 1792, 1.119 habitants ; en 1801, 1.214 ; en 1841, 1.357 ; en 1911. 1.076 ; en 1921, 988.
Origine : très ancienne, peut-être gallo-romaine.

La cure était à l'Ordinaire. Les dîmes se levaient à la 11ème gerbe. Le tiers des grosses, la totalité des novales et des vertes appartenaient au recteur.

L 'abbaye de Pontlevoy, par le prieuré d'Iné, possédait un tiers des grosses ; et l'autre tiers allait au prieuré de Saint-Pavace du Mans, membre de l'abbaye d'Evron. M. Rébillon (p. 699) estime la part des deux abbayes à 1.200 livres ; et celle du recteur à 2.100 livres, dont il faut déduire 1.100 livres de charges (décimes, entretien d'un vicaire, réparations, etc...).

M. Vincent Gardais, recteur de Mellé, et M. Jean Duchemin, son vicaire, refusèrent le serment. Ces deux prêtres, lorsqu'ils furent obligés [Note : M. Gardais signe la dernière fois le 20 mai 1791. L'intrus dut être installé, probablement, le dimanche 22 mai. — M. Gardais ne s'éloigna pas aussitôt. Il fut invité à le faire par le District (Lettre du 6 juillet 1791). Chose curieuse, la garde nationale de Mellé s'opposait au départ du recteur; elle reçut pour cela des reproches du District] de quitter la paroisse, pour laquelle avait été élu, le 8 mai 1791, un curé intrus, se retirèrent à Saint-Ouen-de-la-Rouërie, dont M. Gardais était originaire.

Le recteur obéit à l'arrêté d'internement à Rennes, du 15 avril 1792 ; mais il demanda aussitôt un passeport pour Jersey, où il mourut peu de temps après son arrivée. M. Duchemin se rendit à Saint-Malo en décembre 1791, prit un passeport le 18 avril 1792 pour Jersey. Il passa ensuite en Angleterre et ne revint en France qu'après la Révolution. Il mourut à Antrain le 4 juin 1805, à 53 ans.

Le curé constitutionnel fut un prêtre habitué de Saint-Léonard, Gilles Larcher. Il prit son institution canonique le 17 mai 1791, et ne tarda pas à s'installer. Le malheureux fut tué par les Chouans, dans la nuit du 27 au 28 mars 1794, ainsi que le maire Le Cordier. Larcher avait pris, comme vicaire, un nommé Grézel, qui devint ensuite curé constitutionnel de Montours.

En 1795, le culte fut exercé à Mellé, par M. Le Tranchant du Ferré, et, en 1801, on voit M. Gilbert, ancien vicaire de La Chapelle-Saint-Aubert, faire des processions à Mellé. Il en fut du reste nommé recteur en 1803.

L'église de Mellé est dédiée à saint Martin. L'édifice actuel ne remonte pas au delà du XVIème siècle. Au XVIIIème siècle, on y ajouta deux chapelles, dont l'une, dédiée au Saint-Esprit, servait sans doute aux réunions de la Confrérie du Saint-Esprit. Les prééminences appartenaient au seigneur des Domaines. Il y a une chapelle à la Vairie, dédiée à Notre-Dame. Elle doit renfermer une statue intéressante ? Et il y en avait une autre, également dédiée à la Sainte Vierge, au village du Lac, sur la route de Saint-Georges (bénite le 14 novembre 1694).

(Emile Pautrel).