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MANOIR ET SEIGNEURIE DE POULGUIDOU

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Sur le bord de l’étang de Poulguidou ou Poulguilou s’élevait autrefois un château dont le plan cadastral indique l’emplacement. Un aveu fourni au roi en 1699 par dame Louise Allain, veuve du Marquis de Ploeuc, le mentionne en ces termes : « Le manoir de Poulguillou, consistant en vieilles ruines, vieilles douves, colombier, estang, moulin et pourpris, plus 2 métairies nobles » (De Théjean, Histoire de la Maison de Ploeuc).

On retrouve ses substructions sur une pointe de terre qui s’avance dans l’étang et qui devait former un îlot à l’époque où les douves qui l’entourent sur deux de ses côtés communiquaient avec l’étang et étaient alimentées par ses eaux. Le plan de ce château semble le rattacher à la classe des mottes ou forteresses féodales du XIème siècle. Perché sur son îlot, défendu par les eaux de l’étang, ce château était imprenable.

Poulguidou, appelé autrefois Polgelou, eut, à l’origine, des seigneurs de son nom. L’un d’eux, Guillin de Polgelou, chevalier, qui contestait au chapitre de Quimper les redevances en avoines et en gelines que payaient cinq villages de Trégunc, se désista en 1245 de ses prétentions en faveur dudit chapitre (Cartulaire du Chapitre de Quimper).

Au commencement du XVème siècle, Polgelou appartenait au sire de Kaer, Jehan de Malestroit, dont le rachat fut payé en 1416. La seigneurie de Kaer était dans la paroisse de Locmaria-Kaer (aujourd’hui Locmariaquer), diocèse de Vannes.

Jehan de Malestroit était lieutenant du duc de Bretagne Jean IV, ou plus précisément de sa veuve, la duchesse Jehanne de Navarre, quand il se rendit coupable, en 1399, de diverses entreprises, de concert avec Jean Hilaire, comme lui lieutenant de la duchesse. Sans parler des exactions de toutes sortes qu’ils commirent à Quimper, ils commencèrent au confluent des deux rivières qui baignaient les murs de cette ville, la construction d’une forteresse importante qui rendait le duc entièrement maître de la place. L’évêque de Quimper, qui était alors Thibaud de Malestroit (1384-1408), quoique parent de l’un des coupables, excommunia solennellement les deux officiers de la duchesse et leurs « complices », par un acte du 8 Fé­vrier 1400 (Le Menn, Monographie de la Cathédrale de Quimper).

Dans la première moitié du XVème siècle, Poulguidou passe par héritage à Hervé de Névet, qui mourut en 1444, puis, plus tard, à Jehan de Névet, lors de la réformation de 1536.

Plus tard encore, Poulguidou appartenait à Jacques de Névet, fils du précédent, gouverneur de la ville de Quimper et lieutenant du roi. Il avait embrassé la religion prétendue réformée, et épousa la fille du seigneur de Guengat, qui était du même parti [Note : Son fils aîné, René, renonça au protestantisme après la mort de son père et lui succéda dans ses charges et son gouvernement]. Il mourut en 1558, laissant Poulguidou à sa fille aînée, Catherine de Névet, qu’il avait, mariée à Jehan de Kerouant seigneur de Kernuz.

Dans les dernières années du XVIème siècle, Jehanne de Kerouant, petite-fille et principale héritière des précédents, épousa Vincent de Coetanezre, seigneur du Granec en Collorec, qui était veuf d'Anne de Mesgouez. De ce premier mariage était née une fille qui épousa, en 1610, Jean de Carné.

En 1595, Vincent de Coetanezre qui avait à se venger du bandit Guy Eder de la Fontenelle, lequel, peu avant, pillait son château du Granec, se trouvait à la tête des paysans réunis à Plogastel-Saint-Germain pour venir investir l’île Tristan, repaire du brigand. On sait que la Fontenelle fondit à l’improviste sur les paysans et en fit un horrible massacre. Ceux qui échappèrent à la mort furent faits prisonniers et entassés dans les cachots fétides de l’île Tristan. Parmi eux se trouvait Vincent de Coetanezre. Mais, plus heureux que la plupart de ses compagnons, il ne tarda pas à recouvrer la liberté, contre une forte rançon bien entendu.

Du mariage de Jehanne de Kerouant avec Vincent de Coetanezre naquit une fille unique, Suzanne de Coetanezre. Elle se maria vers 1612 à Vincent de Ploeuc de Tymeur et lui apporta par son mariage son riche patrimoine dans lequel étaient compris les manoirs de Lescongar et de Poulguidou.

Jean de Ploeuc, baron de Kerouant, eut en partage ces deux manoirs, en 1628, de la succession de sa mère, Suzanne de Coetanezre. Il habitait Kernuz et avait épousé, vers 1635, sa cousine germaine Anne de Carné, dont il eut un fils, Pierre de Ploeuc, marié en 1658 à Jeanne de Penfeuntenyo, et trois filles. A la mort d'Anne de Carné, Jean de Plœuc épousa en secondes noces Françoise du Drémiet. Celle-ci était veuve en 1648.

En 1640, Jean de Plœuc avait vendu ses deux manoirs de Lescongar et de Poulguidou à Pierre Le Barz, sieur de Kerlambert, riche marchand de Pont-Croix. Dans l’acte de vente, Poulguidou est estimé 2.000 livres tournois. Ses dépendances, métairie, colombier, étang, chaussée et emplacement de moulin rapportaient annuellement 12 livres et 4 chapons. (La pêche de l’étang, dont la superficie est évaluée à 25 hectares, était louée 24 livres en 1715.) En outre, sur les villages de Landiduy, Feunteunigou, Lescran-Huela et Lescran-Izela, des chefrentes étaient dues à cette seigneurie qui relevait prochement du roi et dont les prééminences dans l'église de Mahalon consistaient en plusieurs écussons aux armes de Névet : d’or au léopard morné de gueules.

Dix ans plus tard, Poulguidou passa par échange des mains du sieur de Kerlambert dans celles de Sébastien de Plœuc du Guilguiffin, qui habitait alors le manoir de Kerandraon (1650).

En 1778, la famille de Névet possédait encore à Mahalon.

La proche mouvance et seigneurie sur une partie du manoir de Tromelin appartenant alors à Mme de Forcalquier ;

Le manoir de Kerdalec dépendant autrefois du manoir de Tromelin, chargé envers le sieur de Névet d’une chefrente ;

Le lieu de Kerfranc dépendant du manoir de Tromelin ;

La tenue Laouénan ;

Quatre journaux et demi de terre entre Bronuel et Trématouarn pour lesquels il est dû la quinzième gerbe lorsqu’il y a labour ;

La ligence sur le moulin de Landiduy, sur Brégodonou, sur le champ Parc-Cloarec à Kervihum ;

La ligence sans chefrente sur Prat-ar-Vio, proche de Lezivet ;

La ligence sur les terres autrefois à Grégoire le Cam de Kérégat ;

La ligence sur le village de Penguel où il est dû de chefrente an seigneur de Névet 40 sols et au seigneur de Tyvarlen 5 livres et 2 chapons. 

(H. Pérennès)

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