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Il ne subsiste aujourd’hui aucun vestige de ce manoir qui fut le berceau d’une famille d’ancienne chevalerie. C’était une terre importante avec ses bois de haute futaie, ses prééminences et prérogatives. Elle a eu des seigneurs particuliers, possesseurs d’une chapelle funéraire aux Cordeliers de Quimper, à l’endroit où se trouvent en 1930 les halles. Quatre seigneurs du nom sont mentionnés entre 1335 et 1376 dans l’obit des Cordeliers comme ayant été enterrés dans cette chapelle du couvent des Cordeliers :

Le 4 des calendes de Juin 1335 : mort de Guillaume de Kerlaouénan « qui aimait beaucoup l’ordre ».

Le 6 des calendes de Juillet 1370 : mort d'Alain de Kerlaouénan « qui aimait beaucoup le couvent et fut inhumé en habit de frère ». Cet Alain de Kerlaouénan, fils de Guillaume, était, en 1344, capitaine de Quimper pour Charles de Blois.

Le 5 des Ides de Novembre 1374 : mort de Marguerite de Ploeuc, dame de Kerlaouénan, veuve d'Alain, « qui aimait extrêmement l’ordre ».

Le 3 des calendes d'Août 1376 : mort d'Azelice de Kerlaouénan, « inhumé en habit de frère »...

Le fils d'Alain de Kerlaouénan, avait épousé Hazevis de Meylar [Note : Archives de la Loire-Inférieure, B. 2035 ; Aveu rendu en 1380 par Hazevis de Meylar pour les biens qu’elle tenait en douaire], veuve de Guillaume de Pennault. (Du premier mariage de Hazevis de Meylar (1350) était née Plezon de Pennault, qui épousa Alain de Tyvarlen, et mourut en 1421, âgée de 70 ans). De son mariage avec Hazevis de Meylar, Alain de Kerlaouénan ne laissa que deux filles. Il mourut en 1379. L’aînée de ses filles, Constance de Kerlaouénan, épousa Jehan de Poulmic, gouverneur de Quimper. Elle mourut en 1403. Sa soeur puînée, Alix de Kerlaouénan, mariée à Jehan de Langueouez, décéda en 1416. Leur fils (?), Jehan de Langueouez, représentait le Duc de Bretagne Jean V à la cérémonie de la pose de la première façade de la cathédrale de Quimper.

Entrée dans la maison de Chastel, en 1459, par l’alliance de Marie de Poulmic avec Olivier de Chastel, la seigneurie de Kerlaouénan fut apportée en mariage en 1528 par Jeanne du Chastel, fille de Tanguy du Chastel et de Marie du Juch, à Alain de Rosmadec, seigneur de Tyvarlen, de Pont-Croix et de Glomel.

A noble et puissant Alain de Rosmadec appartenait en 1532 le patronage d’une chapellenie fondée par l'évêque Jean de Lespervez dans la chapelle de Saint-Benoît (aujourd’hui du Sacré-Coeur) de la cathédrale de Quimper. Ce seigneur figure aussi dans un acte de 1514 comme patron d’une autre chapellenie fondée par Jean de Rosmadec pour le repos de l’âme de Jean de Lespervez, évêque de Cornouaille, et pour celui des âmes de ses parents et de ses bienfaiteurs.

La seigneurie de Kerlaouénan resta dans la descendance d'Alain de Rosmadec jusqu’en 1630, date à laquelle Françoise du Quélennec, veuve de Gilles de Visdelou, dame de Pratanras, en fit l’acquisition.

Outre le manoir et son moulin, cette terre comprenait une douzaine de convenants au nombre desquels se trouvaient Kerangouzouc’h (Kergorc’h) avec ses quinze journaux de terre, Kerjaffrédour (Kersavidour), Kerliguit et le manoir de Kerdrein, terre ayant des droits honorifiques, située dans la trève de Guiler et qui comprenait environ 34 journaux.

Après le décès de la dame douairière de Visdelou, survenu eu 1634, Kerlaouénan entra dans le partage de son fils aîné, Claude de Visdelou, seigneur de Bienassis et de Pratanras, qui fut Sénéchal de Cornouaille, de 1626 à 1634, puis conseiller au Parlement (1634), président aux enquêtes (1637). Il mourut le 4 Mars 1658, et Kerlaouénan passa à son petit-fils, héritier principal, François-Hyacinthe de Visdelou, gouverneur de Quimper, en 1683. Ses descendants aliénèrent, au XVIIIème siècle, la terre de Kerlaouénan. En 1732, le manoir était loué à Jacques Allanou, et le moulin à Guillaume Le Cornec.

Le vieux manoir auquel a succédé une habitation moderne et le moulin qui est devenu au début du XXème siècle (vers 1930) l’une des minoteries importantes du pays, surtout depuis qu’il a été remanié en 1928, sont en 1931 la propriété des descendants de M. Le Bihan, ancien maire de Mahalon.

L’écusson des seigneurs de Kerlaouénan portait : de gueule à bande fuselée d’or. A la cathédrale de Quimper, cet écusson figure au tympan de l’un des vitraux du croisillon Nord du transept, dans la deuxième fenêtre du côté Ouest. Ces armoiries se trouvaient, avant 1790, dans la fenêtre du pignon Nord du transept.

La famille de Poulmic, dans laquelle se fondit Kerlaouénan, était originaire de Lanvéoc, sur la rade de Brest, où se trouvait la seigneurie du même nom. Ses armoiries étaient : échiqueté d’argent et de gueules de six tires.

Les armes de Kerdrein en Guiler portaient : d'hermines au chef endanché de 6 pièces de sable.

(H. Pérennès)

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