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L'EGLISE PAROISSIALE DE MAHALON

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« Saint Magloire que cette église honore comme patron était originaire de la Démétie et cousin de Saint Samson qui l’amena avec lui en Armorique pour le mettre à la tête du monastère qu’il avait fondé à Lanmeur. En 565, il succéda à Saint Samson sur le siège épiscopal de Dol et termina ses jours dans son monastère de Serk, en 585 ou 586. En se basant sur ces dates,. on pourrait avec quelque vraisemblance attribuer à la fin du VIème siècle ou au commencement du siècle suivant la fondation de la première église de Mahalon. Le vocable sous lequel fut placé cette église et aussi le choix de Saint Meylar pour patron de la paroisse voisine semblent d’ailleurs indiquer que les moines de Lanmeur ne furent pas étrangers à la création de ces deux paroisses ».

Voilà ce qu’écrit M. le comte de Saint-Luc, dans son étude sur Mahalon. Mais Saint Magloire a-t-il été le patron primitif de Mahalon ? N’était-ce pas plutôt un autre saint local, à qui on substitua plus tard saint Magloire, parce que le premier était tombé dans l’oubli ? Ce ne serait pas une substitution exceptionnelle. Vers le XIème siècle, une foule de saints locaux durent ainsi céder la place à d’autres saints plus connus. Mais quel était ce patron primitif ? Il me semble bien qu!il faille le chercher sous le nom même de Mahalon.

Mahalon s’écrivait autrefois Mazalon. Or, il y a eu à Keridreuff, à l'Ouest de la route de Pont-Croix à la Trinité, en face d’une petite place, non loin de la rivière, une chapelle dite de Saint-Mazal, ou, par mutation et contraction, Saint-Vaal [Note : On dit en breton : Chapel Sant-Vaal]. Ce Saint et Mahalon n’ont-ils rien de commun, et ne serait-ce pas là le patron primitif de l’église paroissiale ? C’est une hypothèse très vraisemblable.

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui et de temps immémorial le saint patron de Mahalon est Saint Magloire.

Comme un certain nombre d’édifices religieux de la région de Pont-Croix, l’ancienne église de Mahalon appartenait à l’époque romane. Cette église fut en partie rebâtie en 1772. A ce sujet, les registres paroissiaux contiennent la curieuse annotation suivante : « Haec ecclesia fuit reedificata anno 1772. Dominus Perrichon qui fuit rector de Merléac, de Cléden-Cap-Sizun et de Mahalon, suis curis et, ut ita dicam, ex ore suo hanc extruit ecclesiam de Mahalon, anno Domini millesimo septingentesimo septuagesimo secundo. Successores, perficite quod non potuit peficere » : « Cette église fut rebâtie en l’an 1772. Messire Perrichon qui fut recteur de Merléac, de Cléden-Cap-Sizun et de Mahalon, par ses soins et de sa bouche pourrait-on dire, a construit l’église de Mahalon en l’an du Seigneur 1772. Successeurs, parfaites ce qu’il n’a pu parfaire ».

De l’ancienne église reste le porche latéral, dont l’architecture mi-partie Renaissance et gothique, accuse le XVIème siècle. On y trouve gravée une inscription gothique trop fruste pour être déchiffrée. Ce porche possède un fronton triangulaire surmontant une arcade évidée aux encoignures et flanquée de moulures prismatiques à bases gothiques. Le porche est voûté en pierre. Les angles évidés de l’arcade d’entrée rappellent les tympans gothiques ajourés des porches du pays. Sur le fronton est un vieux cadran solaire portant le millésime de 1652, un calice et l’inscription M. G. CEVER.

Le clocher est du XVIème siècle également. Le pignon qu’il surmonte a une porte gothique à arcade feuillagée, inscrite dans un gable aigu. Ce clocher possède une galerie à balustrade surmontée d’une chambre de cloches de laquelle se dégage une flèche octogonale munie sur quatre de ses faces d’une lucarne à fronton triangulaire et, aux angles, de fléchettes carrées term­nées en pinacles bosselés. La flèche fut renversée par la foudre le 8 Décembre 1828, et quelques-unes des pierres allèrent tomber, dit-on, a 200 ou 300 mètres de distance, tout à côté du manoir de Kerandraon. Elle fut réédifiée par un entrepreneur, Henry Léon, de Pleyben, pour la somme de 2.300 francs, sans compter toutefois le transport des pierres. Le millésime de 1831, que l’on voit sur le clocher, est la date de la reconstruction de cette flèche.

A l’intérieur subsistent, de chaque côté de la nef, trois arcades romanes en porte-à-faux conservées de l’ancienne église. Les colonnettes en faisceaux qui les supportent reposent sur des bancs de pierre de formes et de dimensions différentes et sont remarquables par leur élévation et leur légèreté. Ces travées appartiennent à l’école de Pont-Croix, comme Meilars, Kérinec, etc..., et offrent absolument les mêmes caractères que celles de l’église de Pont-Croix. Elles remontent au XIIème siècle.

L’église renferme quelques vieilles statues en bois, entre autres celle, très belle, de saint Magloire en évêque, grandeur naturelle, à gauche du maître-autel. A droite, et faisant pendant à celle de saint Magloire, la statue de saint Marc évangéliste, de facture identique. Toutes deux sont des oeuvres puissantes et expressives qui font honneur au talent de l’artiste inconnu qui les a taillées dans le chêne. Du même côté, au-dessus de l’autel latéral, se trouve une statue de la Sainte Vierge portant l'Enfant-Jésus, d’une finesse remarquable. Dans l’aile latérale droite, une statue de saint Fiacre provenant de sa chapelle de Lanfiacre, a remplacé une statue de saint Maudez représenté tête nue, un livre ouvert dans la main gauche et un bâton dans la main droite (le bâton a disparu). Plus bas encore, la statue de saint Herbot, protecteur des vaches et des boeufs. Dans l’aile latérale, côté de l'Evangile, est une statue de saint Mathurin, protecteur des âmes du Purgatoire. Enfin dans le porche, au-dessus de la porte d’entrée, on voit une très vieille statue en pierre de saint Magloire.

Les autres statues sont récentes, en plâtre, et proviennent du quartier Saint-Sulpice. Deux d’entre elles, celle de saint Michel et celle de sainte Jeanne d'Arc, ont été bénites à l’occasion de la mission de 1911. En 1928, à l’occasion de la grande mission pascale, prêchée par les R. P. Capucins, le vieux Chemin de Croix en toile peinte qui provenait de l’église paroissiale de Pont-Croix, a cédé la place à un joli Chemin de Croix en relief.

Le maître-autel, qui est surmonté d’un dôme en bronze, fut bénit le 1er Avril 1838, M. Riou étant recteur.

A droite du choeur se trouve une chapelle anciennement dédiée à saint Michel, qui contenait l’enfeu des seigneurs de Lanavan. Il s’y trouve un autel style Louis XIV, où se voient des angelots finement travaillés.

L’autel qui lui correspond de l’autre côté du choeur, dédié actuellement à saint Joseph, était précédemment consacré à saint Maudez. A droite, on montre dans le pavage une petite cavité destinée à recevoir la poussière recueillie sur l’autel. Cette poussière, délayée dans de l’eau, était administrée eux enfants comme vermifuge. La coutume de recueillir la poussière de l’autel de saint Maudez, parce qu’on lui attribue une vertu médicinale, n’est pas spéciale à Mahalon. On la retrouve, sous une forme ou sous une autre, à peu près dans tous les lieux où l’on honore saint Maudez [Note : Ainsi, à Guerlesquin, on prend de la terre voisine de la chapelle de Saint-Maudez, que l’on pose sur les plaies. — A Edern, après l’abandon de la chapelle de Saint-Maudez, on a continué, selon la vieille tradition, à prendre de la terre sous le maître-autel en granit, pour conjurer les affections de jambes, abcès, humeurs froides et tumeurs blanches qu’on dénomme mal de S. Maudez. On en a tellement pris, que l’autel a été complètement déchaussé et a fini par s’écrouler. De même à Clohars-Carnoët, sous la statue du Saint, il y a une excavation dans le dallage qui permet d’y prendre de la terre ou de la poussière. Dans l’église Notre-Dame, de Châteaulin, on prenait autrefois de la terre dans le sol de l’église, au pied de la statue du Saint, pour la guérison du mal de S. Maudez, enflures, plaies envenimées, morsures d’insectes nuisibles]. Elle a son origine dans un miracle attribué à ce Saint ; il débarrassa l'île Saint-Maudez, son île, d’une multitude de serpents qui l’infestaient et donna à la terre de cette île le pouvoir miraculeux de guérir leurs morsures dès qu’elle était appliquée sur la plaie. Peu à peu, la piété aidant, on attribua la même efficacité à la terre de ses églises ou à la poussière de ses autels, tout le monde ne pouvant posséder de la terre de l’île du Saint. Et, la confiance grandissant, on invoqua le bon Saint guérisseur, non seulement pour les morsures de vipères, mais encore pour d’autres maladies.

Cette chapelle, à gauche du choeur, dépendait autrefois de la terre de Tromelin et renfermait une tombe élevée qui, lors de la reconstruction de l’église, fut intelligemment replacée sous une espèce d’enfeu pratiqué dans le mur collatéral Nord. Cet enfeu muré, sans doute pendant la Révolution, fut retrouvé tout à fait par hasard, le 17 Août 1910, lorsque l’on dégradait l’enduit du mur. La tombe forme un très joli monument, malheureusement mutilé. La dalle en granit qui la recouvre est chargée des statues couchées d’une dame et d’un chevalier. C’est la tombe des seigneurs de Tromelin-Lézivy. D’après les armoiries gravées au haut de la dalle, ces statues représentent Marguerite de Tréganvez, dame de Tromelin, décédée en 1534, et son époux Ronan de Trémillec, qui mourut en l’an 1548, date probable de l’érection de ce monument qui, sans être l'oeuvre d’un Michel Colombe, n’en constitue pas moins un spécimen intéressant de l’art breton au XVIème siècle. Les six écussons qui décorent les panneaux de la tombe sont supportés, les uns par des anges, les autres par des sauvages, et sont séparés par des arbres ébranchés, auxquels ils sont suspendus. Le premier écusson, en haut, à gauche, mi-parti de Trémillec (de gueule à trois croissants d’argent) et de Tréganvez (écartelé aux 1 et 4 d’azur à cinq billettes d’or en sautoir, aux 2 et 3 de gueule à une tour d’argent) dont les deuxième et troisième quartiers sont seuls reproduits, porte les armes de Ronan de Trémillec et de son épouse Marguerite de Tréganvez, dame de Tromelin. Le second écusson, au milieu, en haut, porte les armes des Trémillec alliées à celles des Botigneau (de sable à l’aigle éplorée d’argent becquée et membrée de gueule), c’est-à-dire les armes de Maurice de Trémillec et de Louise de Botigneau. Le troisième écusson, à droite, en haut, mi-parti Trémillec et de Jégado (de gueule au lion d’argent armé et lampassé de sable), porte les armes d'Anne de Trémillec et de Jean de Jégado, son époux. Le quatrième, en bas, à gauche, est un écartelé de Trémillec et de Lezongar (d’azur à la croix d’or cantonnée à dextre d’une fleur de lys de même), ou, peut-être, de Penguily (d’azur à la croix pattée d’argent), ce qui nous donnerait dans ce dernier cas les armes de Ronan de Trémillec et de Jeanne de Penguilly en 1538. Le cinquième, au milieu, en bas, porte mi-parti de Trémillec et du Guermeur. Enfin, le sixième écusson, en bas, à droite, porte mi-parti de Trémillec et de Lézongar.

A droite et à gauche de la tombe se trouvent deux autres écussons ; l’un soutenu par deux lions et surmonté d’une toque emplumée porte les trois croissants des Trémillec ; il est admirablement conservé sauf malheureusement la devise. Le second, soutenu par un ange, est illisible.

Ce tombeau, haut de trois pieds, était autrefois entouré des écussons qui sont maintenant au-dessus et au-dessous. Il est mentionné, ainsi qu’un banc qui le séparait du chœur, dans l’aveu rendu en 1637 par Pierre de Jégado (Archives de Loire-Inférieure, B 2021). Il a été restauré par les soins de M. l’abbé Blouet, recteur de Mahalon (1908-1924).

Le 13 Juin 1911, au moment de la réparation de l’église, M. le chanoine Abgrall, architecte, et M. Blouet découvrirent, sous une dalle de 1 m. 20 de long sur 0 m. 60 de large, un caveau mesurant 4 m. 50 sur 1 m. 40. Le fond en était couvert d’ossements. Les fouilles ne furent pas poussées plus avant, et les reliques ne furent pas inventoriées. Elles ne l’ont pas été davantage depuis lors, car l’ouverture du caveau fut obstruée par une dalle en ciment armé. — C’est le caveau de la famille de Trémillec, et c’est au-dessus de ce caveau que se trouvait autrefois le tombeau que nous venons de décrire.

Le surlendemain, 15 Juin 1911, les ouvriers en continuant leurs travaux enlevèrent une dalle longue de 2 m. 20 et large de 0 m. 50 et se trouvèrent devant la tombe de la famille de Ploeuc où fut enterrée, en 1611, Anne de Tyvarlen, femme de Jehan de Ploeuc, seigneur de Kerandraon. D’après le procès-verbal fait le 27 Juin 1635 à la demande de Nicolas de Ploeuc, on voyait dans le choeur à cette époque « une tombe haulte... vis-à-vis du grand autel, ayant la représentation d’un gendarme, et à l’entour une inscription en vieux caractères gothiques non lisibles... et deux autres tombes basses aux deux costés de celle qui est eslevée, lesdites trois tombes armoyées d’une rencontre de cerf ». Cette « tombe haulte » et le gendarme ont disparu, mais le caveau est resté, et c’est ce caveau qui fut ouvert en 1911, exactement 300 ans après qu’y fut descendu le corps d'Anne de Tyvarlen. Ce caveau mesure 2 m. 40 de long et 0 m. 65 de large. On y a trouvé un crâne bien conservé et d’autres ossements. Deux barres de fer traversent le caveau dans le sens de la largeur, à quelques centimètres du fond. C’est sur ces barres, semble-t-il, que l’on faisait reposer les cercueils. — L’exploration s’arrêta là, et on recouvrit le tout afin de pouvoir continuer les travaux en cours (Notes de M. l'abbé Blouet, recteur de Melgven).

Dans la partie de la nef qui a été reconstruite au XVIIIème siècle, un des piliers porte l’inscription suivante : M. F. PERICHON, Rr : A. GVILLOV, Ptre.

Le collatéral Sud renferme la pierre tombale de M. JEAN PENFRAT, DOCT. RECT. DECEDE 1767.

Au bas du collatéral Nord est déposé un sarcophage en granit qui sert maintenant de bénitier. Ses dimensions intérieures sont : 1 m. 67 de long, 0 m. 47 de large et 0 m. 25 de profondeur.

Au fond du sanctuaire, au-dessus du maître-autel, on voit, encastré dans le mur, un écusson en pierre portant une tête de cerf, armoiries des Kerharo de Kerandraon.

Au XVIIème siècle, l’église de Mahalon possédait des vitraux peints et l’on voyait dans les tympans des fenêtres flamboyantes les armes des maisons de Ploeuc, Pont-Croix, Kergorlay, Tyvarlen, posées en écartelure, ainsi que les blasons des familles de Lanros, Poulmic, Porte-Neuve, Nevet, Quelennec, Kerharo, et plusieurs autres amplement décrits au procès-verbal du marquis de Ploeuc en 1635. Sans aucun doute, ces vitraux étaient historiés comme l’étaient autrefois ceux de la plupart de nos églises et chapelles. Mais peu à peu, le temps aidé des tempêtes, des orages, de la grêle, en a, brisé ou défoncé les panneaux ; des réparations maladroites ont été faites ; souvent on a remplacé par du verre blanc les morceaux disparus, puis les débris qui restaient, et c’est ainsi vers 1930 les jolies fenêtres gothiques flamboyantes de Mahalon n’ont plus que des tympans et des panneaux en verre ordinaire.

Deux cloches forment le carillon. La plus grande fut « baptisée » en 1926.

De nouveaux fonts baptismaux ont remplacé les anciens en 1911. Au-dessus de la cuve se dresse un petit monument en terre cuite représentant le baptême de Notre-Seigneur.

En 1911 également, le pavage de l’église a été refait en ciment, une toiture neuve a été posée, les lambris remplacés, tout l’intérieur restauré. Une jolie table de communion en ciment armé, style Louis XIII, a été faite sur le modèle de celle de Pleyben. Au milieu, une porte en fer forgé, artistement travaillée, donne accès dans le choeur.

La sacristie hexagonale, qui flanque l’église au Sud, a été rebâtie en 1726, par Jean Boédan, recteur.

(Archives du diocèse de Quimper et de Léon et H. Pérennès).

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