Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LA PAROISSE DE LOUVIGNÉ-DU-DÉSERT

  Retour page d'accueil       Retour page "Ville de Louvigné-du-Désert"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Parochia Lupinniaci ; Vicus Luviniacus ; Locus qui dicitur Lupiniacus (XIème s.). Pour l'appellation de Vieux. — Elle est très rare et paraît désigner une localité importante des plus anciennes ; celle de Locus semble moins caractéristique.
Louvigné est l'un des plus importants, et probablement le plus beau de nos bourgs : belles constructions, vastes places, larges rues ; l'église, qui s'aperçoit de très loin, a presque l'aspect d'une petite cathédrale. Le pays est très pittoresque. — Le Grand chemin du Mont Saint-Michel au Mans traversait Louvigné.
Notes de l'Annuaire de 1792 : Marché le mercredi [Note : D'après un procès-verbal du District du 24 mai 1792, le marché de Louvigné aurait eu lieu alors le mardi : les habitants demandaient sa translation au vendredi et réclamaient quatre nouvelles foires ; — le marché de Saint-Hilaire-du-Harcouët se tenait alors le mercredi ; celui de Saint-Georges-de-Reintembault, le jeudi ; celui de Landivy, le lundi. — Le District émit un avis favorable. — Actuellement encore, Louvigné a son marché le vendredi] ; 2 foires par an. Beaucoup de bois, de monticules et de landes. Cidre d'une grande réputation.
Altitude : 176 mètres. — Superficie : 4.165 hectares.
Population : en 1774, 3.170 habitants ; en 1792, 3.206 ; en 1801, 3.060 ; en 1831, 3.349 ; en 1841, 3.524 ; en 1911, 3.725 ; en 1921, 3.370.

Origine : Cette paroisse paraît très ancienne, sans qu'on puisse préciser. Par ailleurs, nous avons signalé la « Vairie de Louvigné », en spécifiant que les historiens avaient beaucoup discuté au sujet de ses neuf paroisses (novem circumjacentes parochias, dit un texte de la moitié du XIeme siècle).

Il serait trop long d'exposer ici ces difficultés. Je renvoie pour cela à mon étude manuscrite sur le Coglais et le Vendelais. Disons seulement ici que l'accord est complet en ce qui concerne les six paroisses suivantes : Louvigné, La Bazouge, Landéan, Villamée, Mellé et Monthault, et que, pour les trois autres, on a proposé tantôt Parigné, Poilley et Le Loroux, tantôt Poilley, Saint-Georges et Le Loroux ; tantôt Parigné, Saint-Georges et Le Loroux. M. Maupillé n'a pas varié moins de trois fois à cette occasion.

La question est difficile, d'autant plus que le texte peut, à la rigueur, s'interpréter en ce sens, que les 9 paroisses sont autour de celles de Louvigné, ce qui en ferait 10 en comprenant celle-ci ; et que les limites connues de la vairie de Coglais, à une époque relativement récente, n'englobent pas toujours des paroisses entières. Enfin, il se peut que la frontière nord de la Bretagne ait quelque peu varié au cours des âges ; en sorte que la vairie aurait pu peut-être comprendre jadis une des paroisses très voisines de la frontière actuelle de la province.

Depuis 1040 environ, la paroisse de Louvigné dépendait de l'abbaye de Marmoustiers, en vertu d'une donation de Méen II de Fougères. Les Bénédictins avaient établi un prieuré à Louvigné ; ils ne tardèrent pas à l'abandonner ; mais, pendant longtemps, l'abbé de Marmoustiers présenta le recteur ; et, jusqu'à la Révolution, il conserva les 2/3 des dîmes, qui étaient perçues par les soins du prieur de la Trinité de Fougères.

Dans les derniers siècles, l'Ordinaire avait recouvré le droit de nommer le recteur, dont le revenu se composait du produit de 9 à 10, journaux de terre, du tiers des dîmes anciennes, du dîmereau du Petit-Maine, et de la totalité des novales, le tout évalué, lors de la Révolution, 3.250 livres, dont 450 livres pour les terres. De ce revenu, il fallait défalquer les charges (200 livres de décimes ; entretien de deux vicaires ; le tiers des réparations du chanceau, etc...).

En 1790, une partie des dîmes du recteur était affermée 2.030 livres ; le reste produisit 2.759 livres, brut, avec 1.072 livres de frais ; soit donc un produit net total de 3.717 livres. Les dîmes du prieuré (2/3 des dîmes anciennes) étaient estimées 4.800 livres. La Fabrique de Louvigné possédait, en terres et maisons [Note : Notamment la maison de Jovence, qui fut vendue nationalement le 27 juin 1795 pour 3025 livres], un revenu de 1.214 livres, grevé d'aumônes et de services religieux.

Lors de la Révolution, il y avait à Louvigné quatre prêtres : le recteur, M. Joseph Beauce, originaire de St-Marc-sur-Couesnon : deux vicaires, MM. Alexandre Barbedette, natif de Montbault, et Yves Meslier ; puis M. Jean Crosnier, originaire de Saint-Hilaire-des-Landes, ancien recteur de Louvigné, qui continuait à y résider. Tous refusèrent le serment, à l'exception de M. Meslier qui le prêta le 4 février 1791, et fut élu curé constitutionnel de Sougéal, où il s'installa le 19 juin 1791. Les autres prêtres restèrent dans la paroisse jusqu'à l'arrivée de l'intrus, Jean-Pierre Paulmier, ancien vicaire de Saint-Sulpice, qui, élu le 9 mai 1791, ne s'installa à Louvigné qu'en juillet de cette année. Par suite de l'arrêté du 16 juin 1791, les prêtres fidèles remplacés, durent s'éloigner. MM. Beauce et Barbedette se réfugièrent dans leurs paroisses natales. M. Crosnier se retira également à Saint-Hilaire. Par contre, les prêtres originaires de Louvigné y revinrent alors. Lorsque parut l'arrêté du 15 avril 1792 qui ordonnait l'internement à Rennes des prêtres insermentés, MM. Beauce et Barbedette, au lieu d'y obéir, préférèrent revenir au milieu de leurs paroissiens, qui s'empressèrent de leur donner asile.

Il en fut de même pour la plupart des prêtres réfugiés à Louvigné ; tous exercèrent secrètement leur saint ministère, malgré des périls sans nombre. MM. Beauce et Barbedette, et plusieurs de leurs dévoués confrères, reparurent publiquement en 1795, 1797 et 1801, lorsque les circonstances le permirent. M. Beauce fut réinstallé à Louvigné en 1803, et M. Barbedette fut nommé à la même époque recteur de Monthault. Quant à l'intrus Paulmier, il prit d'abord, comme vicaire, Joseph Lenglet, ancien moine de Savigny, retiré à La Bazouge, qu'il eut l'audace impie de marier sacrilègement le 21 mars 1793, dans la chapelle vicariale de Pontmain. Après quoi il prit un autre vicaire, du nom de Juerre, dont on ne sait rien. La mort du curé constitutionnel de Mellé (27-28 mars 1794) fit craindre à Paulmier un sort pareil, et, après avoir abdiqué le 12 avril 1794, il disparut.

En 1792, le canton de Louvigné comptait 834 hommes inscrits pour la garde nationale ; ils étaient répartis en 10 compagnies. 400 hommes appartenaient à la paroisse de Louvigné ; 274 à celle de La Bazouge, et 160 à celle de Mellé. En 1795, on déclare qu'il n'y a plus de garde nationale à Louvigné, depuis le passage des Vendéens. Il en est de même à La Bazouge. On ne dit rien de Mellé. Le 17 mars 1793, à l'occasion du recrutement, des troubles se produisirent, comme en beaucoup d'autres endroits, au bourg de Louvigné. Ce fut comme le prélude de la révolte de la Saint-Joseph. En 1795 (26 juillet et fin décembre), deux graves affaires entre Chouans et Bleus eurent lieu à la Plochais, en Louvigné. C'est au cours de la première de ces affaires que périt, près de la Piochais (à Chevaux-Morts), Guy du Bois-Guy, frère d'Aimé. Les 17 et 18 mars 1796, ainsi que le mois suivant, Louvigné fut attaqué par les Chouans.

Le 22 septembre 1796, le Département ayant invité la municipalité cantonale de Louvigné à procéder à la vente de l'église, il fut répondu : que c'était le seul lieu de réunion ; qu'actuellement elle était fortifiée et servait de corps de garde ; que, dans des temps plus heureux, elle pourra servir au culte ; que, par conséquent, la commune en a besoin et ne peut la vendre. — Il en fut de même pour le presbytère. La vente n'eut pas lieu. Le 12 décembre 1798, de grand matin, des Chouans, en nombre, envahirent le bourg de Louvigné, dont une partie était fortifiée. Les Chouans « désarmèrent » les « patriotes », surpris au lit. Il y eut 4 tués, deux de chaque parti.

L'église est dédiée à saint Martin. La nef et le collatéral sud sont du XVIème siècle ; le collatéral nord est de 1645 ; la tour date du début du XVIIIème siècle ; quant à l'abside, elle est de 1851. On conserve dans l'église une croix processionnelle du XVIème ou du XVIIème siècle (classée).

Signalons, à la fin du XVIIème siècle et au début du XVIIème siècle les désordres causés en Louvigné, Mellé en Poilley et St Georges par la Confrérie du Saint-Esprit, qui organisait, le lundi de la Pentecôte, d'étranges processions de cavaliers, et faisait du scandale dans les églises (Guillotin de Corson). Les Gigonnes avaient une maison à Louvigné où mourut la pieuse demoiselle de Linières.

Les prééminences appartenaient au possesseur [Note : Depuis 1523, c'était le seigneur de Monthorin] du fief du Prieuré, constitué par les seigneurs de Fougères, en faveur de Marmoustiers.

CHAPELLES.

1° Saint-Jean, dans la cour du presbytère. Edifiée au XIIème siècle, puis rebâtie en 1540 et réparée en 1680 par le seigneur de Villavran.

2° Une autre chapelle, dans le bourg, fut démolie vers la fin du XVIIIème siècle. Serait-ce celle de Saint-Jean d'Aubert, dont il est question dans un procès-verbal du district de Fougères ?

3° La chapelle des ALLEUX (sécularisée).

4° Saint-Louis du BOIS-GARNIER, restaurée en 1678 par Jacques des Vaux de Lévaré (détruite).

5° Notre-Dame de la GILOTIÈRE, édifiée en 1847 par M. Hay de Bonteville, ancien curé de St-Léonard de Fougères, qui se retira à la Gilotière en 1853.

6° Sainte-Anne de la GRASSERIE, mentionnée en 1656. On y honore une statue de N.-D. du Lys.

7° Saint-Julien de la HAUSSIÈRE, fondée au XVIIème siècle par François de Cheverue, dans une position pittoresque (sécularisée).

8° Chapelle de MONTHORIN ; la chapelle actuelle, qui en a remplacé une assez ancienne, est du milieu du XIXème siècle. On y conserve le tombeau de Françoise de Foix, dame de Châteaubriant, inhumée à Châteaubriant en 1537.

9° Notre-Dame du PLANTIS, bâtie au XVIIIème siècle, par M. Riban, prêtre missionnaire.

10° Notre-Dame du TERTRE-ALIX, dans le bois de Monthorin, à l'est et presque au bord de la route de Fougères. Elle est adossée à un arbre bien des fois séculaire.

11° Saint-Etienne de VILLAVRAN (détruite).

12° Notre-Dame, à l'hôpital.

13° Notre-Dame, au couvent des religieuses du Sacré-Cœur.

On montre, dans les roches dites de Saint-Guillaume, à Montlouvier, un hermitage où habita, dit-on, à la fin du XIème siècle, saint Guillaume Firma (Voir Danjou, Soc. arch., II, p. 49).

Il y avait à Montlouvier une énorme « pierre branlante », objet d'une légende. (Voir Danjou, Soc. arch., II, p. 491). Il existe une motte, à Pierrelée. Il y avait là aussi un menhir, des débris de cromlech, une chaise au diable. — M. Maupillé y a constaté un fragment de voie romaine.

(Emile Pautrel).

© Copyright - Tous droits réservés.