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Histoire du culte de la Sainte-Vierge dans l'arrondissement de Lorient.

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La foi de la ville de Lorient en la sainte Vierge est ancienne comme la cité même ; et elle en donna une preuve éclatante en 1746. Alors les Anglais, prenant ombrage de la puissance maritime de la compagnie des Indes, qui ne comptait pas moins de trente-cinq vaisseaux ou frégates et beaucoup d'autres navires de fort tonnage, résolurent de l'anéantir ; et bientôt une flotte anglaise, commandée par l'amiral Lestock, parut devant Lorient : c'était dans les derniers jours de septembre. L'amiral ayant reconnu l'impossibilité de prendre la ville par mer, débarque à terre, à trois lieues de Lorient, sept mille hommes sous les ordres du général Synclair. Celui-ci s'avance, malgré les obstacles qu'on lui oppose, jusqu'en vue de la ville ; et de la il envoie au gouverneur une sommation de lui envoyer les clefs de Lorient, sans quoi il va la brûler et passer tous les habitants au fil de l'épée. Le gouverneur répond à cette insolente injonction par les bombes de l'artillerie des remparts, qui tuent neuf cents Anglais en trois jours, puis il fait une sortie ; mais malheureusement elle est repoussée. En présence de cet échec, les échevins, tournant leur espérance vers le ciel, se rendent en corps à la chapelle de Notre-Dame des Victoires, placent la cité sous sa protection, et lui promettent, si elle les délivre, de célébrer, tous les ans, le souvenir de ce bienfait par une procession commémorative. Malgré ce vœu, la municipalité, supposant que l'ennemi se préparait à une nouvelle attaque, désespère du succès de la résistance, et députe des parlementaires vers le général anglais. Heureuse surprise ! Ils ne trouvent plus personne ; le général découragé avait levé le siège pendant la nuit du 7 au 8 octobre, et regagné la mer après avoir incendié quatorze villages. Depuis cette époque, la procession annuelle se fait le premier dimanche d'octobre, au milieu d'un grand concours de peuple. On y porte la statue de la Vierge ayant pour piédestal un dessin des fortifications de la ville, qu'elle prend sous sa protection. Avant la Révolution, c'étaient les échevins eux-mêmes qui revendiquaient la gloire de porter l'honorable fardeau ; et si depuis lors ils se sont abstenus, la ville n'en est pas moins empressée à témoigner, chaque année, à Notre-Dame des Victoires sa profonde reconnaissance. Elle se plaît à l'honorer encore sous le titre de Notre-Dame, dans la chapelle du Port et des sœurs de la Charité, et sous le titre de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, dans l'église Saint-Christophe.

Si du canton de Lorient nous passons à celui de Quiberon, à cette presqu'île qu'arrosa, en 1795, le plus pur sang de la France, le sang de ces héros qui moururent pour la cause de nos rois, nous trouvons à Carnac, célèbre par ses monuments druidiques, deux chapelles de Notre-Dame, l'une dans le bourg, l'autre dans le village de Kernouas ; à Plouharnel Notre-Dame de Plasquer et Notre-Dame des Fleurs ; à Quiberon même, Locmaria-Quiberon et Notre-Dame de Lotivi. Locmaria fut cédé aux Bénédictins de Redon, et Notre-Dame de Lotivi aux Templiers, qui avaient pour fête principale de leur ordre la sainte Trinité. C'est ce qui explique pourquoi la fête de la très-sainte Trinité est le jour principal du pèlerinage, quoique le sanctuaire soit dédié à la sainte Vierge. Aux Templiers succédèrent les chevaliers de Saint-Jean, qui contribuèrent beaucoup à étendre dans Lotivi le culte de la sainte Vierge, ne manquant jamais d'assister aux divins mystères dans les jours de fête de la sainte Vierge. Aux chevaliers de Saint-Jean succédèrent les Bénédictins, qui prêchèrent aussi en paroles et en œuvres le culte de la sainte Vierge, Enfin à ces saints religieux succédèrent les révolutionnaires qui dévastèrent la chapelle ; et elle demeura dans cet état jusqu'en 1845, où un ecclésiastique de Quiberon la releva de ses ruines ; et aujourd'hui ce pèlerinage est très-fréquenté, non-seulement par les marins, mais encore par les malades atteints d'hydropisie (Voir la Notice sur Notre-Dame de Lotivi, Vannes, 1845).

Tout près de Quiberon est Belle-Isle, qui a deux sanctuaires de la Vierge, Locmaria et Hédic. A Locmaria en Belle-Isle, la sainte Vierge est honorée tantôt sous le nom de Notre-Dame de la Clarté, tantôt sous celui de Notre-Dame de Bois-Tort, parce que des protestants hollandais y ayant coupé un ormeau pour réparer le mât de leur vaisseau, ce bel arbre abattu se tordit de telle manière, qu'il ne put leur servir. On voit dans les environs un tumulus et plusieurs menhirs druidiques.

A l'île d'Hédic (Hoëdic), la Vierge habite une niche pratiquée dans un menhir de quatre mètres de hauteur, placé sur le bord d'un étang. Les matelots prient beaucoup Notre-Dame d'Hédic ; et ils ont, pour lui adresser leurs hommages, un cantique en breton, qui peint bien les sentiments de leur cœur à son égard.

Ile Hoëdic (Bretagne) : cantique (page 1).

Ile Hoëdic (Bretagne) : cantique (page 2).

Ile Hoëdic (Bretagne) : cantique (page 3).

Ile Hoëdic (Bretagne) : cantique (page 4).

Ile Hoëdic (Bretagne) : cantique (page 5).

Aux deux extrémités de la ligne formée par les monuments druidiques qui couvrent la paroisse d'Erdeven, vous trouvez, vers le nord, Notre-Dame de Bon-Secours, à Etel ; Notre-Dame de Loperiet, vers le midi, dans la paroisse de Plœmel, et Locmaria, avec sa chapelle de Notre-Dame de Pitié, dont une pierre tombale du milieu du quatorzième siècle, placée au niveau du pavé, prouve la haute antiquité. Les paroisses de Locoal et de Locoal-Mendon vénèrent également Notre-Dame de Pitié ; et Belz, qui est le chef-lieu du canton, a une chapelle de Notre-Dame de la Conception.

Le canton de Plœmeur, à l'extrémité de la rade de Lorient, a Notre-Dame de Larmor, au village de ce nom ; chapelle en si grande vénération au siècle dernier, que tout vaisseau qui entrait dans la rade de Lorient ou en sortait la saluait d'un coup de canon en passant devant elle : c'était comme une prière commune adressée à l'Etoile de la mer pour tous ceux qui allaient courir les dangers de la navigation, ou une action de grâces pour ceux qui revenaient de leur long voyage. Pendant un demi-siècle, cet antique usage fut interrompu ; mais, vers le milieu du XIXème siècle, on l'a repris à la grande satisfaction des marins. Honneur à la frégate la Pénélope, qui la première en donna l'exemple ! Cette chapelle est célèbre depuis bien des siècles par la bénédiction annuelle du bras de mer qui sépare l'île de Groix de la terre ferme et qu'on appelle le Coureau de Groix. Cette cérémonie a lieu, le 24 juin, dans le but d'obtenir que la pêche de la sardine, unique ressource des habitants de cette côte, soit abondante. Le matin du jour de la Saint-Jean, arrivent au village de Larmor une multitude de paysans, de pêcheurs, d'habitants de Lorient et de Port-Louis. Bientôt le clergé de Plœmeur, croix et bannière entête, sort de la chapelle, se rend processionnellement au rivage et prend place dans une embarcation préparée d'avance pour le recevoir. Des chaloupes en grand nombre, montées par des pêcheurs et des curieux, entourent le canot, et l'accompagnent jusqu'au milieu du Coureau, qui est large de trois lieues marines. Arrivé à ce point, après une traversée plus ou moins longue, selon que la mer est calme ou tourmentée, le vent propice ou contraire, le cortége s'arrête pour attendre la procession de l'île de Groix, si elle n'est pas déjà arrivée au rendez-vous. Dès qu'elle est arrivée, le clergé de l'île passe dans l'embarcation de celui de Plœmeur, et les deux croix paroissiales s'inclinent l'une vers l'autre jusqu'à se toucher. A ce signal, les chants partent à la fois de toutes les embarcations réunies au nombre de plusieurs centaines, et se continuent jusqu'à ce que le curé de Plœmeur, debout sur un des bancs de son canot, imposant silence de la main, avertisse que la bénédiction va commencer. Alors il adresse une prière à Dieu et à la Patronne des nautoniers ; puis il asperge la mer aux quatre points cardinaux ; et pendant cette solennelle cérémonie, toutes les têtes sont découvertes et inclinées, toutes les mains jointes ; maîtres et matelots ont abandonné le gouvernail et les avirons. Toutes les bouches se taisent, sauf un murmure doux et confus de prières et de pieuses oraisons, qui s'échappent de toutes les poitrines religieusement émues en présence d'un acte auquel tous attachent le succès de leur pêche future et l'existence de leurs familles (Cayot-Delandre, p. 480).

Si du canton de Plœmeur nous entrons dans celui de Fort-Louis, nous trouvons, à Fort-Louis même, l'église paroissiale sous le vocable de l'Assomption, la chapelle de l'hôpital sous le vocable de la Nativité et une autre chapelle dite Locmaria. Nous trouvons ensuite l'île de Groix dont nous venons de parler. Ce fut autrefois, selon quelques antiquaires, le séjour des druidesses ; et dès lors cette île ne pouvait, en devenant chrétienne, négliger le culte de la Mère du Sauveur. Aussi, en 1633, Marie y possédait-elle deux sanctuaires. Dans l'un, elle est invoquée sous le titre de Notre-Dame de Salut ; dans l'autre, appelé Locmaria, elle est invoquée sous le vocable de Notre-Dame de la Clarté, et reçoit souvent la pieuse visite des marins.

Kervignac a aussi un sanctuaire appelé Locmaria, avec deux autres chapelles, Notre-Dame de la Clarté et Notre-Dame de Pitié. Caudan a la chapelle de Notre-Dame de Vérité, qui est en grande vénération. On y vient en foule le second dimanche de juillet ; et on y chante un cantique breton en vingt-huit couplets, qui expose quelques-uns des miracles obtenus en ce lieu.

Caudan (Bretagne) : cantique (page 1).

Caudan (Bretagne) : cantique (page 2).

Plouhinec a Notre-Dame de Grâce, édifice d'un gothique ogival assez pur, qui touche pour ainsi dire les murs de l'église paroissiale, et Notre-Dame de Pitié. Nostang a Locmaria dans le village de ce nom sous le vocable de la Nativité, qu'on appelait, en 1633, Notre-Dame de Joie, et Notre-Dame de Lochevin (locus Virginis), sous le nom de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Riantec a la chapelle de Notre-Dame de Kerner, avec une frérie qui porte le nom de Notre-Dame des Anges. Sainte-Hélène a une chapelle de Notre-Dame de Pitié et une autre de l'Assomption. Enfin Merlevénez (en celtique Merh-Leuiné, fille de consolation) a une église romane de la Vierge, une des plus remarquables et des mieux conservées du diocèse. Participant à deux époques de la période romane, c'est, à l'extérieur, une simple église de village dont les portes, sans autres ornements que quelques tores, rappellent la simplicité primitive du genre ; à l'intérieur c'est un aspect tout différent : on y reconnaît l'époque à laquelle le style roman perdit sa sévérité pour revêtir des formes plus ornées. Les bas-côtés de la nef surtout accusent la fin du douzième siècie, ou le commencement du treizième. La tour qui existe aujourd'hui fut construite en 1333, sur l'emplacement de la tour primitive en ruine : c'est une haute et belle pyramide, assise entre les transepts et revêtue de divers ornements de la Renaissance. L'histoire nous apprend que cette superbe église fut élevée par un seigneur de Kermadio, en reconnaissance de la fécondité accordée à son épouse stérile, qui lui donna un enfant.

Passons maintenant au canton de Plouay ; nous y trouyons trois églises dites Locmaria, savoir, à Plouay, à Inguiniel et à Quistinic. Plouay a de plus une chapelle de Notre-Dame de Grâces, une autre de Notre-Dame des Fleurs, enfin une chapelle et une frérie de Notre-Dame de Secours ; et Quistinic a Notre-Dame dut Cloître. Lanvaudan a Notre-Dame de Délivrance dans la chapelle de Locmenec, une chapelle de Fontaine-Maria qui avait une chapellenie, et Notre-Dame de Lorette dans l'église paroissiale.

Au canton de Pluvigner, il y avait, autrefois, à Pluvigner même, une chapelle de Notre-Dame des Neiges, dont la statue transportée à Trélécan y est invoquée sous le nom de Notre-Dame de Bon-Secours, une autre de Notre-Dame de la Miséricorde, bâtie par la famille le Gouvello, pour remercier la sainte Vierge de la naissance de M. de Quériolet, cet homme qui, de grand pécheur, devenu grand pénitent, fit une sainte mort le 8 octobre 1660 (Voyez les Vies des saints de Bretagne, par D. Lobineau). Le cimetière de Pluvigner a une troisième chapelle, que le peuple, dans le langage breton, appelle itron Maria, c'est-à-dire, madame Marie, et qu'on appelle en français Notre-Dame des Orties. Landaul a, une belle chapelle de Locmaria, et une autre de Notre-Dame des Vertus. Landaul a, près de l'église paroissiale, une chapelle de Notre-Dame ; enfin Brech a Notre-Dame de Grâce, un autel de Marie dans la chapelle de Saint-Guérin, une chapelle et une frérie de Notre-Dame des Fleurs, et Notre-Dame de Kerléano, dont l'ancienne chapelle gothique a été remplacée par un monument élevé à la mémoire de Georges Cadoudal.

Au canton de Pontscorf, vous trouvez au chef-lieu Notre-Dame du Bas-Pontscorf, antérieure à 1231 ; à Bubry, Notre-Dame de la Salette, et une autre chapelle de Notre-Dame ; à Cléguer Notre-Dame de Bonne-Nouvelle ; à Queven une chapelle et frérie de Notre-Dame de la Rosée, et Notre-Dame du Sein dans le village de Kergornet, où les nourrices viennent demander du lait pour leurs enfants ; à Guidel-Locmaria Notre-Dame de Pitié et Notre-Dame des Victoires.

Au canton d'Hennebont, nous trouvons, à Hennebon (Hennebont) même, les souvenirs les plus touchants et les exemples les plus édifiants de la piété envers la sainte Vierge. Dès le douzième siècle, il y avait là un prieuré sous le nom de Notre-Dame du Chef et un couvent des Carmes. Dès lors aussi, on éleva une chapelle à Notre-Dame du Paradis, sur une petite colline, au bord d'un étang depuis longtemps desséché, dont l'emplacement est occupé aujourd'hui par l'hôpital et les jardins voisins ; et sur le penchant de la colline existait un bois à l'ombre duquel se reposaient les pèlerins qui allaient à Notre-Dame du Paradis. Mais, vers l'an 1513, un pauvre maréchal ferrant, trouvant cette modeste chapelle peu en rapport avec sa célébrité, sollicita de la piété de ses compatriotes des aumônes pour élever à Marie un sanctuaire plus digne d'elle. Il les obtint, et fit un chef-d'œuvre, au moins pour l'extérieur et le corps de l'édifice ; car l'intérieur est sans aucune ornementation. La façade occidentale est admirable de légèreté et d'élégance : de chaque côté d'un gracieux portail à festons trilobés, s'élèvent deux hauts contre-forts terminés en clochetons, puis un beau clocher flanqué de deux tourelles menues, lesquelles se relient avec lui par des galeries, qui, jetées en arcs-bontants, font l'office de contre-forts ; enfin, au-dessus de tout cela, une flèche mince et hardie qui semble sortir d'un groupe de clochetons aigus et s'élance à une hauteur de plus de cinquante mètres (Cayot-Delandre, p, 471 ; Ogée, t. I, p. 349). Aussi le gouvernement a-t-il classé cette église parmi les monuments historiques, et employé des sommes considérables à réparer les outrages du temps.

A Languidic, vous trouvez encore Notre-Dame des Fleurs, élégant édifice voûté en pierre, construit dans un beau style qui semble accuser la fin du quinzième siècle, et couronné par un petit clocher qui s'élève sur le sommet du gable occidental. Il y a, de plus, deux chapelles de Notre-Dame, l'une au Kernec, l'autre au village de Lambézégan. Penquesten a une chapelle de Notre-Dame de la Victoire ; Inzinzac, une chapellenie de Fontaine-Maria, et Saint-Caradec-Trégomel a Notre-Dame de Kernascleden, une des plus charmantes églises que l'art gothique ait léguées à la Bretagne. Elle a la forme d'une croix latine, avec une nef d'un seul bas-côté, formé de trois arcades ogivales, reposant sur des piliers carrés, dont l'épaisseur est déguisée par les fines colonnettes qui les entourent et qui se prolongent en nervures jusqu'aux clefs de voûte. Le chœur a deux bas-côtés, dont chacun est composé de trois arcades ; et la voûte est tapissée de nombreuses fresques qui représentent l'histoire de la Vierge, mais qui sont endommagées par le temps. De belles roses rayonnantes sont percées à la façade du sud, au transept méridional et au-dessus du portail de l'ouest. Le porche du sud contient les statues des douze apôtres, reposant sur des piédestaux sculptés, et surmontés de dais élégants ; et, au fond de ce porche, s'ouvre une belle porte ogivale entourée de sculptures qui se détachent du corps de la pierre, sous la forme de guirlandes habilement fouillées.

Cette belle chapelle de la Vierge fut construite au quinzième siècle ; le pape Martin V, par sa bulle du 6 des ides de mai 1430, en approuva l'acte de fondation par Alain de Rohan, vicomte de Porhoët. Voici la bulle du souverain pontife : « Martinus episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri episcopo Venetensi salutem et apostolicam benedictionem. Piis fidelium votis, illis præsertim quæ animarum salutem et divini cultus augmentum respiciunt, libenter annuimus, illisque ut salubrem sortiantur effectum, quantum cum Deo possumus, opem et operam impendimus efficacem. Exhibita siquidem nobis nuper pro parte dilecti filii nobilis viri Alani vicecomitis de Rohan et comitis de Porhoët petitio continebat, quod ipse pro suâ et progenitonum suornm animarum salute in capella sub vocabulo gloriosæ Virginis Mariæ, infra limites parochiæ ecclesiæ parochialis de Tregomoel, Venetensis diœcesis, in loco de Kaerenascheden in fundo seu solo per progenitores eosdem pro ipsa capella tum conservanda pie donato canonïce riteque constructa et fundata, licet nondum dotata duas perpetuas portiones pro totidem perpetuis ipsius capellæ portionariis in eadem capella altissimo servituris instituere sufficienterque dotare proponit, si sibi qui, ut etiam asserit, pro quodam hospitali pro receptatione et sustentatione Christi pauperum ac miserabilium personarum illuc confluentium apud capellam ipsam fundando et construendo fundum in solo suo proprio libere donavit, apostolicæ sedis suffragette autoritas, sibique et hæredibus suis vicecomitibus de Rohan jus patronatûs dictæ capellæ et facultas portiones ipsas pro hac prima vice, et quoties ex tunc in antea vacaverint, personis idoneis conferendi et de illis etiam providendi perpetuo concedantur. Nos igitur qui divini cultus augmentum studiis exquirimus indefessis, de promissis certam notitiam non habentes ipsiusque Alani vicecomitis in hac parte suplicationibus inclinati, fraternitati tuæ per apostolica scripta committimus et mandamus quatenus, si est ita, præfato Alano vicecomiti dictas portiones in ipsa capella cujuscunque super hoc licentia minime requisita instituendi licentiam necnon postquam portionibus prædictis de suis possessionibus et bonis tibi designandis sufficientem dotem assignaverit, super quo tuam conscientiam oneramus, reservato per te eisdem Alano et successoribus hæredibus vicecomitibus jure patronatus hujusmodi eis portiones ipsas pro hac prima vice, et quoties ex tunc illas vacare contigerit, personis idoneis conferendi et de illis etiam providendi facultatem autoritate nostra largiaris ; jure tamen parochialis ecclesiæ et alterius cujuscunque in omnibus semper salvo. Datum Romæ apud sanctos apostolos sexto idus maii, pontificatus nostri anno tertio decimo. Et sur le repli est signé BELIS. — Pris aux archives de Blein. (Dom Morice, Histoire de Bretagne, preuves, t. II, col. 1227) ; et une inscription sur le mur du transept nord nous apprend qu'elle fut consacrée en 1443. Elle est une des plus fréquentées du diocèse, tant à cause des foires qui se tiennent, tous les mois, en ce lieu, qu'à cause du pèlerinage qui s'y pratique depuis des siècles. Il s'y fait, à la fête patronale du 15 août, des oblations considérables de beurre, de grains, de chanvre, de lin, d'anneaux, de vêtements et autres objets qui sont vendus, le dimanche suivant, au profit de la chapelle. A toutes les fêtes de la Vierge, et le dimanche toutes les trois semaines, on y fait l'office paroissial.

Enfin nous arrivons au dernier canton qu'il nous reste à parcourir dans l'arrondissement de Lorient : c'est le canton d'Auray. Là nous trouvons à Plumeret la chapelle du Presbytère ; à Crach Notre-Dame du Plascare ; à Saint-Goustan Notre-Dame de Kerasin ; à Plumergat Notre-Dame de Délivrance ; dans la chapelle de Moustoiric (en Plumergat) Notre-Dame de Gornevec et Locmaria sous le titre de Notre-Dame de la Miséricorde ; à Plougoumelen une autre Locmaria et Notre-Dame de Becquerel. Cette dernière est une œuvre du quinzième siècle dans la plupart de ses parties, et du seizième dans quelques autres, notamment dans la façade de l'ouest. A l'extérieur du mur oriental, jaillit une fontaine très-abondante dont le trop-plein s'écoule dans un large bassin presque contigu. On attribue à son eau la propriété de guérir les maladies de la bouche ; et on y va en pèlerinage à certaines époques de l'année, surtout le 15 août. Il y avait autrefois à Becquerel deux chapellenies de Notre-Dame.

Auray, chef-lieu de canton, avait, avant la Révolution, une chapelle de Notre-Dame très remarquable, ornée de neuf précieux vitraux représentant la vie de Jésus-Christ et surmontée d'une flèche de quarante mètres de hauteur. La Révolution l'a mise à bas. Cette ville avait de plus trois chapellenies dédiées à la sainte Vierge et une chapelle de congrégation pour les hommes. Aujourd'hui il ne lui reste plus que sa magnifique église de Sainte-Anne, dont toute la Bretagne et toute la France connaissent le célèbre pèlerinage. Mais comme cela n'entre point dans notre plan, nous nous abstenons d'en parler. (Hamon André Jean-Marie).

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