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La prise de Quimperlé

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La Ligue ou Sainte Ligue ou Sainte Union est un mouvement religieux et politique qui regroupe les catholiques français de 1576 à 1594, lors des guerres de Religion.

La population entière de Bretagne va combattre pour sa foi et pour le Duc de Mercoeur contre le Roi. Des brigands tels le sieur de La Fontenelle, vont ravager le pays. En province les derniers chefs de la Ligue se soumettent en 1598.

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Bretagne : Histoire des guerres de la Ligue

Surprise de Quimperlé.

Audit an 1590, l'armée du prince de Dombes (Note : Henri de Bourbon, prince de Dombes, père de Marie de Bourbon, qui fut la première femme de Gaston, duc d'Orléans, frère de Louis XIII), fils aîné de Montpensier, lieutenant-général pour le parti du roi en Bretagne, et qui avait succédé au seigneur comte de Soissons, qui avait été ci-devant prisonnier à Nantes, avait son armée au pays vannetais, vers Auray, pour la plupart cavalerie. Au mois d'avril audit an, vinrent de nuit à Quimperlé, où commandait François Duchastel, sieur de Mesle, lors marié à la dame de Laporte-Neuve. Arrivant donc entre la minuit et le point du jour, pour faire leurs approches plus secrètement, laissèrent leurs chevaux au bout du pavé, et arrivant à pied sans faire aucun bruit jusque à la porte de la ville du côté de Vannes, appliquèrent les pétards. Il y avait une sentinelle sur la muraille au-dessus de la porte qui entendait bien quelque bruit de celui qui attachait le pétard, et demanda deux ou trois fois : qui va là ? et l'autre lui répondait toujours : ami. La sentinelle croyant que ce fit quelqu'un du faubourg qui faisait ses nécessités de nature, ne donna pas l'alarme. Sitôt que le pétard fut attaché, on le fit jouer avec un tel effet qu'il emporte la porte de la ville et donne l'entrée libre à l'ennemi qui entre en foule, où trouvant l'habitant, capitaine, soldat qui dormaient à la française, en eurent bon marché, car ils ne rendirent aucun combat, et ceux qui résistèrent furent tous tués ; les autres furent pris à rançon. Plusieurs cependant se sauvèrent, tant hommes que femmes et filles, par la rivière, du côté de Cornouaille, l'un desquels fut le capitaine et sergent qui arrivèrent au point du jour à Bannalec et au Faouët, plusieurs femmes et filles qui avaient couru toute la nuit en cet équipage comme brebis errantes, bien désolées, ne sachant le sort de leurs parents. 

Les habitants de Quimperlé avaient, dès le commencement de la guerre, fortifié l'abbaye noire dite de Sainte-Croix où ils avaient resserré ce qu'ils avaient de plus cher, comme avaient fait plusieurs des environs, tellement qu'il y avait un grand butin. Aussi les principaux de la ville y logeaient toutes les nuits, qui se défendirent jusque au matin ; mais voyant de si grandes forces qui étaient environ mille hommes bien armés, ils se rendirent vies sauves, et tout le butin demeura aux soldats, encore y eut-il quelques-uns qui furent retenus prisonniers et payèrent rançon. La ville était bien riche en ce temps-là si bien que la perte de ce ravage fut très grande. 

Voilà comme la négligence d'un capitaine guère expérimenté et habitué à prendre ses aises, comme était celui-ci, a porté de ruine où il commandait ; ayant l'ennemi, fort de six mille hommes, à huit lieues de lui, et la place n'étant pas autrement forte, dort lui et ses soldats sur la plume, se confiant en quelques sentinelles des pauvres de la ville qui, n'ayant rien à perdre, ne s'embarrassent guère de la vie des autres. 

Les chefs de cette surprise étaient les sieurs de la Tremblaye, poitevin, de la Bastinaye, qui depuis, en l'an 1596, fut assassiné en la forêt du Pont de l'Arche, près Vernon, par quelques particuliers ennemis qu'il avait. Il me semble que le sieur du Liscoët y était aussi, lequel fut tué au siège de Camaret en une sortie d'Espagnols. Je n'ai pas oui nommer les autres. 

Cette ruine arrivée à Quimperlé par leur faute, ils moyennèrent une neutralité des deux partis, et par ce moyen se soucièrent peu de faire la garde ; aussi bien il ne leur était rien resté après le pillage que ce qui était trop pesant. Le sieur de Mesle, capitaine, pour son commandement au fait de la guerre, ayant reçu cette honteuse escorne, se retira tout honteux au Châteaugal, près Landeleau.  

(M. le chanoine Moreau)  

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