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La prise et reprise de Concarneau

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La Ligue ou Sainte Ligue ou Sainte Union est un mouvement religieux et politique qui regroupe les catholiques français de 1576 à 1594, lors des guerres de Religion.

La population entière de Bretagne va combattre pour sa foi et pour le Duc de Mercoeur contre le Roi. Des brigands tels le sieur de La Fontenelle, vont ravager le pays. En province les derniers chefs de la Ligue se soumettent en 1598.

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Bretagne : Histoire des guerres de la Ligue

Surprise de Concarneau - Reprise de cette place.

Mais il est à propos de parler un peu de plus loin de cette forteresse qui est de grande conséquence au pays, et pour y faire plus de mal que de bien, soit en temps de paix ou de guerre civile ou étrangère, capable d'y loger une grosse garnison, et qui serait toujours en état de contrecarrer la ville de Quimper, de la ranger à sa dévotion et ruiner le pays à son aise, comme nous avons vu de notre temps par expérience tant que la présente guerre a duré. 

Concarneau, soit qu'on l'appelle ville ou château seulement, c'est de quoi je ne m'embarrasse guère, est situé dans la paroisse de Beuzec-Conq, située en une forte assiette, étant sur un roc peu élevé, tout environné de marécages et de mer, à l'exception du côté de la principale porte qui est vers l'occident, où il y a un bon retranchement et doubles murailles avec deux grosses tours, une devers la mer et l'autre vers la terre, ayant quarante pieds d'épaisseur dans la muraille, et bien flanqué et garni de canons. La mer est presque toujours à l'entour, excepté aux fossés de ladite porte quand elle est basse ; mais sitôt que son flux commence, il y a de l'eau qui fait qu'elle est fort aisée à garder. Située en un pays uni et découvert, sans faubourgs ni maisons que bien éloigné, ladite place est de forme ovale, ayant environ quatre cents pas de long et cent ou six vingts de large. Il n'y a qu'une rue bien bordée de maisons, où demeurent nombre d'habitants riches par rapport à leur commerce sur la mer, c'est pourquoi elle est aussi appelée ville. Il y a trois portes. La maîtresse est celle que l'on ouvre d'ordinaire, dont nous avons parlé ci-dessus ; l'autre, à l'opposite, qui descend au passage d'un bras de mer qui passe joignant la muraille du bout vers orient pour s'étendre au-delà des marais du côté du nord ; la troisième est aussi du côté du nord, nommée la Porte au Vin, d'autant que les barques y viennent décharger, non-seulement le vin mais toutes sortes de marchandises. Elle est ceinte de bonnes et larges murailles de pierres de taille. Il y a cent cinquante ans que ce n'était qu'un village, ou peu de chose davantage, habité de pêcheurs et matelots. Mais la reine Anne, duchesse de Bretagne, qui fut ensuite reine de France, ayant épousé Charles VIII, et ensuite Louis XII, ayant considéré la belle assiette de cette place, ordonna qu'elle fût fermée de murailles et rendue en l'état où nous la voyons à présent, et y établit une perpétuelle garnison à morte paie, entretenue tant en guerre que dans la paix, et sert aujourd'hui comme de boulevard sans aucun besoin, d'autant que le havre n'y est guère sûr, et il y a beaucoup de danger pour y en approcher, la rade et les avenues étant pleines de rochers à fleur d'eau et la mer fort basse ; les vaisseaux de moyenne grandeur y courent fortune, s'ils ne sont conduits par de bons pilotes. Bref, c'est une bonne forteresse pour la ruine du pays, et inventée cependant pour son bien ; une retraite à voleurs, gens de corde, comme il se voit par expérience que si quelqu'un a assassiné son voisin, ou fait quelque vol, ou ravi fille ou femme, Concarneau est sa retraite (Note : En 1806, le vaisseau de ligne le Vétéran, monté par Jérôme Buonaparte, étant poursuivi par les Anglais, se mit à Concarneau sous la protection des batteries, et y resta mouillé pendant longtemps sous les remparts). 

Il y a eu souvent des entreprises dessus, et même de notre temps, dont les unes ont réussi, les autres non. L'an 1576, le dix-septième jour de janvier, fête de Saint-Antoine, au temps de paix, elle fut surprise par les hérétiques calvinistes, gentilshommes du pays, au nombre de trente cavaliers ou environ, conduits par les sieurs de La Vigne, le Houlle de Kermassonnet, homme remuant et qui avait attiré dans son parti ledit de La Vigne, homme moral et bienfaisant, à la réserve de sa religion. Cette conspiration fut faite et exécutée au manoir de La Vigne, évêché de Vannes, demeure ordinaire dudit de La Vigne, duquel parti étaient aussi ceux de la Rochelle, tous faisant profession de ladite religion, et qui tenaient du secours tout prêt pour leur envoyer sitôt qu'ils eussent appris la prise de la ville. Le jour arrêté pour l'exécution de ce dessein, s'étant acheminés jusque à deux ou trois cents pas de la porte, ils se tiennent à couvert derrière de vieilles masures de maisons qui y étaient, et sachant bien qu'il n'y avait pour l'ordinaire qu'un homme ou deux de garde, et le plus souvent que le portier seul, comme il arriva ce jour-là, ils firent avancer un de leurs gens armés jusque à la porte, demandant à parler au capitaine. Le portier lui ayant dit que non, que le capitaine n'y était pas, lors le cavalier mit pied à terre sur le pont-levis, disant qu'il avait des lettres à lui bailler ; et tirant des paperasses de ses poches, en laissa tomber quelques-unes à terre, jugeant que le portier officieusement les relèverait, comme il advint, car, s'étant baissé pour les ramasser, le cavalier tira son poignard, duquel il en donna dans les reins au pauvre portier, et le tua sans qu'il pût seulement jeter un soupir. Cela ainsi exécuté, il fait signe à ceux qui étaient demeurés derrière, et qui étaient au guet, lesquels s'avançant à course de chevaux et sans aucune résistance, entrèrent dedans et se font maîtres de la place sans effusion de sang, prirent les clefs des portes et mirent les habitants prisonniers, qu'ils enfermèrent tous en certain endroit, sauf quelques-uns qui furent réservés par grâces par les chefs, parce qu'ils s'étaient logés chez eux. Qui fut une vraie permission de Dieu, car de là vint leur malheur et totale ruine, et la délivrance de la place, comme il sera dit ci-après. 

Ces huguenots se voyant donc maîtres de la place, ils mirent ordre à ce qu'ils jugèrent nécessaire, pointent les canons, transportent munitions et balles, poudre et autres choses requises aux lieux opportuns, et fortifièrent les plus faibles endroits ; mettent sentinelles jour et nuit partout et dépêchent messagers par mer en diligence à la Rochelle pour avertir leurs confrères en Christ, ainsi s'appelaient-ils, du succès de leur entreprise, en les priant très instamment de leur envoyer du secours, duquel ils avaient grand besoin, n'étant que trente personnes dans la place gens de défense, et qu'ils étaient déjà assiégés par la commune. Ce qui était vrai, car ils n'y furent pas plutôt entrés que l'on commença à sonner le tocsin par toutes les paroisses, si bien que dans deux heures après, la place fut investie de la populace au nombre de plus de huit mille hommes et de beaucoup de noblesse, de sorte que l'ennemi ne pouvait sortir de jour ni de nuit que par mer et encore de nuit avec grand péril, d'autant que la porte du passage est sous la portée de l'arquebuse de ceux de dehors. La nuit venue, ils étaient en alarmes perpétuelles afin de fatiguer les assiégés, qui étant en si petit nombre ne pouvaient prendre aucun repos, car tantôt on criait à l'escalade d'un côté ou d'autre, tantôt que l'on voulait mettre le feu à la Porte au Vin, où se trouvèrent déjà des matériaux, comme bois et paille transportés, si bien qu'ils étaient obligés d'être continuellement sous les armes. Et néanmoins malgré leur grande vigilance, on y eût entré la seconde nuit après la prise par escalades posées entre la Porte au Vin et la tour de la Munition, si les échelles ne se fussent trouvées trop courtes, si bien que lors, rien ne réussit. Les assiégés ne pouvant reposer la nuit y employèrent le jour, laissant seulement des sentinelles sur les murailles. Ceux du dehors, encore qu'ils fussent bien certains que le sieur de La Vigne fart le chef de cette entreprise, et de fait on le voyait souvent se promener sur les murailles, ayant une grosse chaîne d'or qui faisait trois tours, que j'ai souvent vue et maniée, si est-ce que l'on ne savait pas qui étaient les autres et en quel nombre, d'autant que personne n'était sorti, et l'on était persuadé qu'ils étaient davantage. 

Cette prise, comme on l'a dit, fut le jour de Saint-Antoine, 17 janvier, après-midi, et les nouvelles en arrivèrent à Quimper, où j'étais, environ les trois heures le même jour, qui étonna bien les habitants d'entendre la prise d'une telle place et à leurs portes, qui ne pensaient rien moins que d'avoir l'ennemi d'heure à autre sur les bras, n'y ayant que quatre lieues de Concarneau à Quimper. Et d'autant plus avaient-ils peur, que pas une des portes n'était en état d'être fermée, ni pas un pont-levis n'était en état d'être haussé. Tout ce qu'ils purent faire ce fut seulement de fermer les portes et mettre des corps-de-garde aux lieux nécessaires. Mais quand la nouvelle leur vint que l'ennemi était assiégé et qu'il lui était impossible de sortir, ils s'assemblent une bonne troupe de plusieurs, sous la conduite de Coatanezre, sieur de Pratmaria, vieux capitaine, et se rendirent au siège où s'assemblaient gens armés de huit à dix lieues aux environs, et grand nombre de noblesse, dont les plus signalés étaient les sieurs de Kerharo (Note : Le sieur de Kerharo se nommait Jean de Tyvarlen, et était aussi seigneur de Guilguiffin. Sa fille unique, Anne de Tyvarlen, épousa Jean de Ploeuc, seigneur du Brignou, auteur de la branche de la maison de Ploeuc, qui existe aujourd'hui), commandant l'arrière-ban de Cornouail­le ; de Kymerch (Note : Le sieur de Kymerch se nommait Michel Colomban de Tinténiac ; il était petit-fils de Françoise, héritière de la bannière de Kymerch), de Kerjolis (Note : Le sieur de Kerjolis était un cadet des du Quellennec, de la branche des barons du Pont et de Rostrenen), de Coët-Bian, de Mesle (Note : Le sieur de Mesle était François du Chastel, marquis de Mesle, seigneur de Châteaugal), de Bodigneau (Note : Le sieur de Bodigneau était Alain de Bodigneau, dont la fille unique, Jeanne de Bodigneau, épousa François, seigneur de Kerc'hoent et de Kergournadec'h, et fut mère de la marquise de Rosmadec, qui réunit sur sa tête les biens de ces deux maisons) et son frère de Ploeuc, de Logan (Note : Le sieur de Logan était de la paroisse de Lababan), du Coscaër, de Kerdégace (Note : Le sieur de Kerdégace était de la paroisse de Beuzec-cap-Caval) et d'autres en grand nombre. 

Les assiégés se voyant ainsi resserrés de si près, et que les vents étaient contraires à leurs bateaux qu'ils avaient envoyés à la Rochelle, jugèrent bien qu'ils avaient fait une folie et eussent voulu n'y avoir jamais pensé, et de quoi le sieur de La Vigne faisait reproche à Kermassonnet, auteur de cette entreprise, joint que quelques-uns de leurs gens y mouraient toujours, et même un des domestiques du sieur de La Vigne, en qui il avait beaucoup de confiance, parce qu'il était déterminé soldat. Le siège dura depuis le 17 janvier en cette façon jusque au 22 dudit mois, jour et fête de monsieur Saint-Vincent, lorsqu'un jeune habitant chez lequel logeait le sieur de Kermassonnet et quelques autres, et par cette considération n'avait été enfermé comme les autres habitants, il se nommait Charles le Bris, marchand, natif de la ville de Quimper, revenant de la ville en sa maison, il ne trouva que ledit sieur de Kermassonnet et un autre gentilhomme, qui s'étaient jetés sur un lit avec leurs habits et qui dormaient profondément parce qu'ils avaient veillé toute la nuit. Ils avaient seulement posé leurs épées et ceintures avec leurs poignards sur la table près du lit. Ledit de Kermassonnet avait les clefs des portes en une liassée autour du bras, qu'il était impossible et dangereux d'ôter sans l'éveiller, où en tel cas il n'allait que de la vie à celui qui l'eût tenté, s'il eût été découvert. Ce jeune homme ayant considéré combien la ville et le pays étaient misérables, tant pour la religion que pour l'honneur et les moyens, si cette sorte de gens y demeurait, et que si le secours qu'ils attendaient de la Rochelle leur arrivait, combien il serait difficile de l'en délivrer, et l'occasion se présentant belle pour rendre un signalé service au pays, et considérant que tous les autres dormaient chacun en son logis, à la réserve des sentinelles qui étaient sur les murs, et que personne n'était sur la rue, il se résolut de faire un acte d'honneur et de courage et s'en va prendre les deux poignards des deux dormants et leur en donne à tous deux ensemble dans le sein et, en redoublant coup sur coup, les tue tous deux sans qu'ils eurent le temps de jeter un seul cri, mais bien quelques tressauts en mourant. Ces deux morts, ledit le Bris prend les clefs et s'en allant le long de la rue sans faire semblant de rien vers la porte principale de la ville, pour l'ouvrir aux assiégeants, comme il s'acheminait ainsi, il y avait un soldat sur la muraille vers la tour de la Munition, du côté droit en sortant de la place qui, prenant garde à sa contenance un peu émue, eut opinion qu'il voulait attenter quelque chose à leur préjudice, ce qui le fit s'approcher de ladite porte par-dessus ledit mur. Ledit le Bris qui s'approchait, se hâte et le soldat aussi ; puis commençant à courir, savoir l'habitant à la porte pour l'ouvrir, et le soldat pour l'empêcher, l'épée nue au poing et criant trahison. Mais la muraille étant très haute en l'endroit où le soldat voulait descendre et voyant les clefs de la porte entre les mains dudit le Bris, le soldat fit le saut périlleux, se jetant du haut en bas de la muraille sur le pavé. Ce fut comme un miracle qu'il ne se rompit pas le col. Il ne se fit néanmoins aucun mal qui le retardât de se lever promptement et, courant à la porte, pensant prévenir ledit le Bris, et il y était à temps, sans que de bonheur, et par une spéciale grâce de Dieu, ledit le Bris ne connaissant pas en la liasse quelle était la clef de cette porte, sinon par conjecture, la première qu'il essaya était la vraie clef, qu'il n'eut sitôt tournée que le pont-levis tombe et, la porte ouverte, ledit le Bris s'encourut dehors, appelant les assiégeants et ayant le soldat à dos qui le courut loin hors la porte, l'épée presque dans les reins, qui n'appréhendait pas de mourir pourvu qu'il l'eût pu tuer. Et de fait il alla si loin qu'il se trouva engagé, et ne pouvant aller ni avant ni arrière, se jeta dans la vase du côté de la mer où il fut tué, et la ville prise de cette façon, le jour de Saint-Vincent, comme nous l'avons dit, l'an 1576. 

Les ennemis qui étaient, partie sur la muraille, partie endormis dans leurs logis, furent tous tués. Le sieur de La Vigne s'était mis dans une fenerie et caché dans le foin, où il fut trouvé et tué puis jeté tout nu par la fenêtre sur le pavé, où fut un monceau de corps morts pareillement tout nus. La fureur du soldat étant passée, ils se jettent sur un domestique du sieur de La Vigne, qui restait encore, que l'on fit passer par les armes hors la ville, et lorsqu'on le menait, il ouït nommer le sieur de Pratmaria, et demanda si le sieur de Pratmaria était là. Ceux qui le tenaient lui dirent qu'oui. Faites-moi lui parlez, ce dit-il. Et lui étant mené, il lui dit tout bas : Si vous pouvez me sauver la vie, je vous ferai avoir, tout présentement, la chaîne d'or de M. de La Vigne, mon maître. Le sieur de Pratmaria lui dit qu'il empêcherait bien qu'il ne mourût, et lui fit délivrer ladite chaîne que lui-même avait baillée à garder à la femme de celui chez qui était logé le sieur de La Vigne. Le sieur de Pratmaria remontrant à la noblesse que tous les autres avaient été tués, et qu'il ne restait plus que celui-là duquel on pût découvrir l'origine et les auteurs de cette entreprise, qui pouvait s'étendre plus loin sur d'autres places que Concarneau ; qu'il était de la prudence de le réserver à cette fin de savoir la vérité du tout par son moyen et, à cet effet, de l'envoyer à la cour du parlement de Rennes, ce qui fut fait, où, six ou sept mois après, il fut exécuté à mort. 

Voilà la prise et la reprise de Concarneau : il n'y eut que six jours entre les deux. Cependant le bateau que l'on avait dépêché en mer était arrivé à la Rochelle. L'on ordonna que le secours leur serait envoyé ; mais aussitôt ils reçurent les nouvelles de la reprise et de la défaite de leurs gens. S'ils avaient emprisonnés tous les habitants, sans nul excepter, ils seraient encore maîtres de la place ; car ils ne pouvaient manquer de secours de la Rochelle, d'où l'on peut arriver en vingt-quatre heures à Concarneau, et cela étant, les huguenots eussent eu une grande retraite en Basse-Bretagne, qu'ils confessent eux-mêmes être plus forte que la Rochelle. 

Kermassonnet fut lourdement trompé en ses projets, car il faisait son compte que de quinze jours l'on n'eût pas pu les assiéger ; que les Bas-Bretons étaient des casaniers ; qu'ils ne prendraient les armes qu'ils n'eussent des ordres précis du roi et bonnes escortes de gens de guerre, et bouffonnant, contrefaisait le Bas-Breton qui veut parler français, et disait : moi, aller point en guerre si mon femme ne donne congé, et semblables goailles. Mais il les connaissait mal ; ils n'ont jamais été accusés de couardise, les anciennes histoires et les modernes en donnent des preuves en la bataille des Trente, entre Josselin et Ploërmel, dont le sire de Beaumanoir (Note : L'auteur se trompe ; Jean de Beaumanoir, qui commandait les Bretons à la bataille des Trentes, était né aux environs de Dinan, dans l'évêché de Saint-Malo), chef de l'entreprise contre les Anglais, était Bas-Breton, de l'évêché de Cornouaille ; en la défaite des Anglais en Léon, environ l'an 1572, qui descendirent avec de grandes forces, et tout cela s'est fait sans demander congé aux femmes ni escorte de gens de guerre. Ils n'ont jamais refusé le collet à aucune autre nation. L'on sait en quelle estime ils ont toujours été aux universités ; je pourrais en citer un grand nombre d'exemples. Bref, si les Bas-Bretons ne savent pas si bien jouer de la langue comme les Français, ils jouent aussi bien des mains et en sont en possession de tous temps. Cette heureuse reprise de Concarneau est due à ce généreux Bas-Breton, natif de Quimper, sur la place, marchand de profession.

(M. le chanoine Moreau)  

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