Région Bretagne : Web Internet de Voyage, Vacances, Location, Séjour, Immobilier, Hôtel, Camping, Boutique en Bretagne

Bienvenue ! 

Traité du duc de Mercoeur avec le Roi

  Retour page d'accueil      Retour page Histoire de La Ligue     Retour page Histoire de Bretagne  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

La Ligue ou Sainte Ligue ou Sainte Union est un mouvement religieux et politique qui regroupe les catholiques français de 1576 à 1594, lors des guerres de Religion.

La population entière de Bretagne va combattre pour sa foi et pour le Duc de Mercoeur contre le Roi. Des brigands tels le sieur de La Fontenelle, vont ravager le pays. En province les derniers chefs de la Ligue se soumettent en 1598.

Vous possédez des informations historiques sur les Guerres de la Ligue en Bretagne, vous souhaitez les mettre sur le site infobretagne, contactez-moi par mail (voir page d'accueil)

 

Bretagne : Histoire des guerres de la Ligue

Découverte remarquable faite au château de Brest. Traité du duc de Mercoeur avec le Roi.

Environ ce temps, le sieur de Sourdéac fit refaire une vieille tour du château de Brest, depuis les fondements, dans lesquels il fut trouvé une platine de cuivre, ronde, grande comme une grande assiette, en forme de médaille antique, en laquelle était écrite d'un côté Julii Coesaris, et de l'autre était gravée son effigie. Ledit sieur de Sourdéac la fit remettre de rechef aux fondements de la nouvelle tour, avec une autre platine toute d'argent, en laquelle il fit graver le nom du roi Henri IV et le sien, avec ses qualités et l'année. Il semble qu'il eût mieux fait de la faire aussi de cuivre qui est le métal qui se défend mieux du temps et se gâte moins en terre ; et puis pourrait avenir, dans les siècles suivants, si elle était trouvée entière, à cause de son prix, ne serait pas rendue si ceux qui la trouveraient la pouvaient cacher. 

En cette même année 1597, le roi qui s'était, dès l'année 1594, déclaré catholique, apostolique et romain, pour parvenir au royaume, se voyant déchargé d'autres affaires, et qu'il n'y avait plus que le duc de Mercoeur qui fût sous les armes en Bretagne contre lui qui ne voulait accepter de lui aucune condition, quoique bien avantageuse, car il lui offrait, outre la continuation de son gouvernement de Bretagne, la main levée de la confiscation ancienne du bien de Penthièvres, il se résolut de le mener à la raison sans lui rien donner, et vint avec une grosse armée pour devoir assiéger Nantes, où ledit sieur de Mercoeur avait sa principale retraite. Son avant-garde était déjà bien avancée sur la frontière de la province et ledit roi jusques à Angers. Le duc, ne se fiant pas trop aux Nantais qu'il connaissait désireux de la paix et très ennuyés de la guerre, commença à s'étonner et se repentir d'avoir si tard pensé à ses affaires et négligé les bonnes offres que le roi lui avait fait faire, qu'il n'était plus en temps de prétendre, mais seulement essayer s'il pourrait obtenir liberté de sa personne et de son bagage. 

Il envoie donc la duchesse de Mercoeur, avec sa fille, âgée de six à sept ans, seule héritière, trouver le roi à Angers. La capitulation fut que ledit duc se retirerait de Nantes avec tous les siens dans peu de jours, en ses terres de Lamballe, Montcontour et Guingamp, le gouvernement de la province demeurant en la disposition de sa majesté, et en outre que ladite fille épouserait le fils naturel de sa majesté, auquel il donnait pour héritage le duché de Vendôme et le faisait gouverneur de Bretagne. Il en fallut passer par là, encore que ce fut un grand crève-coeur que leur fille héritière épousât un bâtard, qui méritait bien un prince du sang, même peu souvent les rois ont-ils fait une plus riche fortune et si riche mariage. L'enfant donc fut gardé, et la mère avec le reste de son train se retirèrent comme dit est en leurs terres, et le roi vint à Nantes, où on lui fit de grandes fêtes ; de là à Rennes où, pour sa bienvenue, il dit au parlement et aux habitants qu'il leur rapportait les bonnes nouvelles de la paix tout le premier, comme à ses bons et fidèles sujets et serviteurs, ce qu'il n'avait voulu déclarer aux Nantais. 

Ainsi il y eut fin à la guerre qui commença à s'éclore en 1585 et finit en 1597. 

Par le traité de paix, dans lequel était aussi compris le roi d'Espagne qui tenait plusieurs bonnes places, comme Calais en Picardie, Dourlans, La Capelle, Le Châtelet, et en Bretagne Blavet, qu'ils (les Espagnols) avaient fortifiées d'une étrange façon, furent rendues au roi, et les garnisons étrangères se retirèrent. 

Quant à Cambray que le roi insista fort lui devoir être rendue comme les autres, il n'y sut parvenir, et demeura au roi d'Espagne pour tout l'intérêt du roi de France, d'autant que c'était une ville de l'empire. 

Le roi étant à Rennes, fit entendre les grands frais qu'il avait été obligé de faire, emmenant une grosse armée en Bretagne pour contraindre le duc de Mercoeur à la raison, et qu'il était raisonnable que le pays le remboursât. Les états lui accordèrent huit cent mille écus, payables dans quatre ans, savoir : deux cent mille écus par chacun an, qui furent levés et payés, outre fournir vaisseaux et victuailles aux Espagnols qui étaient dans la province, et principalement au fort de Blavet, pour se retirer en Espagne, et ordonna que ledit fort serait démoli, ce qui fut fait. 

Pendant que le roi séjournait à Rennes, le seigneur de Chiverny, ayant en surnom Hurault, chancelier de France, y décéda, et en sa place le roi établit le sieur de Bellièvre, ancien conseiller d'état, qui avait fait de bons et grands services à sa majesté et à ses devanciers rois, lequel étant informé que quelques-uns des plus éminents de la cour et parlement de Rennes, pendant la guerre, découvraient les affaires et desseins de Bretagne au seigneur duc de Mercoeur, quand il le vint saluer, on dit qu'il usa de ces termes hauts : Défaites-vous de vos états, je le vous permets, car je ne veux plus me servir de vous ; ce qui mit partie de ces messieurs du parlement, qui étaient lés coupables, en grand étonnement, qui ne croyaient pas leurs ruses découvertes. Cependant ils firent tant par leurs sollicitations qu'ils demeurèrent, avec bien de la peine et par l'entremise des personnes qui pouvaient le plus, auprès de sa majesté. 

(M. le chanoine Moreau)  

 © Copyright - Tous droits réservés.