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Le siège de Blavet

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La Ligue ou Sainte Ligue ou Sainte Union est un mouvement religieux et politique qui regroupe les catholiques français de 1576 à 1594, lors des guerres de Religion.

La population entière de Bretagne va combattre pour sa foi et pour le Duc de Mercoeur contre le Roi. Des brigands tels le sieur de La Fontenelle, vont ravager le pays. En province les derniers chefs de la Ligue se soumettent en 1598.

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Bretagne : Histoire des guerres de la Ligue

Le siège de Blavet.

J'avais oublié de rapporter que, l'année 1589, le sieur de Coëtcourson, habitant de Hennebond, et tenant le premier rang en ladite ville, affectionnant le parti des royaux avec quelques autres, se saisit du port de Blavet, faisant l'embouchure de la rivière de Hennebond, le meilleur et le plus assuré havre de la province. Le port est situé sur une pointe aisée à fortifier par un retranchement d'avec la grande terre, dans lequel les vaisseaux peuvent entrer de tous vents et de toutes marées, et y sont en toute sûreté et toujours à flot, quelque grands qu'ils soient. Coëtcourson et ses partisans, tant dudit Blavet que de Hennebond (Hennebont), qui était lors bien habité, et aussi quelque noblesse avec des gens de guerre appelés à cette fin, retranchèrent cette pointe et se fortifièrent par devers la terre, bordant ladite tranchée de canons qu'ils avaient tirés des vaisseaux du port. 

Le sieur duc de Mercoeur l'alla assiéger par terre, à l'instante prière des habitants de Hennebond qui lors tenaient son parti, d'autant qu'aucune commodité de la mer ne leur pouvait venir pendant qu'ils seraient d'un parti contraire à la ville. A l'arrivée de l'armée, ils firent bonne contenance de résister et ils s'y employèrent brusquement pour un temps, et soutinrent l'assaut quelques heures avec grande perte des assaillants, parce que la situation est en lieu plein où il n'y a moyen de se garantir ni se couvrir. Les femmes y firent paraître leur courage, car elles jetaient pierres, boisages, eau chaude et toutes sortes de matériaux qui accablaient les assaillants, dont ils se ressentirent incontinent après. Comme ils étaient occupés de part et d'autre à se battre, voici le seigneur de Lansac qui arrive par nier avec trois ou quatre grands vaisseaux de guerre, chargés de soldats du parti du duc de Mercoeur, et mouillent audit havre, assez près de terre, sans qu'aucun autre vaisseau du port lui osât donner aucun empêchement, décharge ses gens en des chaloupes et baille telle épouvante à ceux de la place, qui n'attendaient rien moins, qu'ils se mirent tous en fuite, chacun tâchant de se sauver de son mieux. Les tranchées demeurant dénuées de défenses, les assiégeants y entrent, et poursuivant de grande furie, tuaient tout ce qu'ils rencontraient, sans discrétion d'âge ou de sexe. Il n'y avait d'autre moyen de se sauver que dans des bateaux, car du côté de la terre était l'armée du duc de Mercoeur. Les ennemis étant ainsi poursuivis de tous côtés de leurs ennemis, ils se jetaient à corps perdu dans les bateaux, à si grande foule que lesdits bateaux coulaient à fond (Note : Un historien raconte que, pendant le sac de Blavet, quarante jeunes filles se jetèrent dans un navire pour se soustraire à la brutalité du soldat ; mais y ayant été poursuivies, elles se prirent toutes par la main et se précipitèrent ensemble dans la mer). Les femmes et les enfants se jetaient à corps perdu dedans la mer pour éviter le glaive et périssaient ainsi plutôt que de rester entre les mains de leurs ennemis. Quelques bateaux se sauvèrent heureusement jusques à l'autre côté devers Vannes. D'autres se cachaient dans les maisons, attendant le coup de la mort du soldat victorieux. Les gens de guerre qui étaient dedans n'ayant moyen de se sauver ni par mer ni par terre, se firent tuer en combattant. 

L'insolence de ceux de l'union fut grande, car étant d'assaut, ils passaient tout au fil de l'épée, se souvenant des maux qu'ils avaient reçus aux tranchées, aux assauts, et quelques capitaines qu'ils avaient perdus qu'ils regrettaient fort. 

Le sieur de Coëtcourson, chef auteur de toute cette révolte, fut prit vif prisonnier et rendu à Nantes, en intention, comme on le croyait, de le faire mourir. Cependant, après une longue prison, et par le moyen de puissants amis, il fut tenu comme prisonnier de guerre et mis à rançon de huit mille écus, qu'il paya, puis après fut mis en liberté, à condition de ne porter les armes sous un certain temps, contre son altesse. 

Ladite année 1590, le duc de Mercoeur étant avec son armée à Auray, quatre lieues de Vannes, apprit que M. le prince de Dombes, fils aîné du duc de Montpensier, gouverneur pour le parti du roi en Bretagne, venait l'attaquer, ce qui le fit se retirer en grande hâte à Vannes où l'autre le suivit et fit des efforts pour prendre d'arrivée les faubourgs ; mais il fut brusquement repoussé à sa courte honte car le baron de Joué y fut tué entre la Magdelaine et Nazareth avec plusieurs autres des plus vaillants qu'il eut. Cette perte le rendit plus lent, et se retirèrent en arrière en la lande où ils se rangèrent en bataille, pensant que le duc de Mercoeur, enflé à leur avis de ce petit succès, sortirait pour les combattre ; mais ayant demeuré sous les armes et sous l'extrême chaleur qu'il faisait, car c'était sur la fin de juillet, ils se retirèrent en se moquant d'eux-mêmes d'être demeurés si longtemps à languir pendant que le duc de Mercoeur était à couvert à boire du vin frais.

Cependant j'ai ouï dire au sieur de Kerbérec, de Léon, cadet de Kerlec'h, au retour de cette boutade du prince de Dombes, d'où il venait, que si le sieur de Mercoeur eût sorti sur eux, que fort peu eussent été en état de rendre combat, tant ils étaient faibles de la grande chaleur.  

(M. le chanoine Moreau)  

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