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LES PREEMINENCES, VITRES, TOMBES DE NOTRE-DAME DE LESNEVEN

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On a déjà indiqué les droits de lisière des seigneurs du Chastel et de Penmarc'h ; puis, dans le procès Gourchant, les noms des divers prééminenciers, en 1635 [Note : Entre autres les Tribara. Missire François Riou, prêtre, gouverneur de Notre-Dame, est dit, en 1603, avoir fait signifier à noble homme Guillaume Tribara, sieur de Mescalon, qu'il ait « à réparer les vitres d'une fenêtre, si mieux il n'aime la délaisser à ladite église » (Archives de Saint-Michel)], et enfin la demande faite, en 1638, par l'Abbesse de Saint-Sulpice, qu'on mît ses armes dans les principales vitres. 

Ajoutons que les inventaires des Actes de Notre-Dame signalent une procédure, en 1640, entre les sieurs de Guengat et de Kergoff à propos de prééminences en ladite église.

4 Octobre 1616. — Prigent de Lescoat, sieur de Kergoff, du Kerment, etc, et Charles Kerguen, sieur de Lesdourdu, héritier de Charles Kerguen, sieur de Kersulliec, demeurant en la paroisse de Plousizun, en procès au siège de Quimper, transigent et conviennent que le banc et accoudoir mis par le sieur de Kersulliec dans le choeur de Notre-Dame, du côté de l'Evangile, plus haut que la porte du dit chœur, sera reculé vers le bas, de façon que le haut de ce banc ne monte pas plus haut que la queue et bas du banc (7 pieds 7 pouces) appartenant au seigneur de Kergoff, au côté de l'Epître. Fait et gréé en la maison d'écuyer François Gourio, sieur de Kerisquirien, à Lesneven (Archives Départementales, E. 471).

14 Août 1638. — René, seigneur de Lescoet et de Kergoff, remontre aux juges de Lesneven qu'on a, la nuit, par malveillance, rompu la clôture de sa chapelle à Notre-Dame, même les " vaux " et accoudoir de pierre, et aussi les enfeux, et ôté son banc armoyé pour faire une nouvelle porte là où il désirait faire bâtir un autel en l'honneur de M. Saint René (ibid.)].

En 1646 (voir plus bas), Alain Barbier, sieur de Kerno acquit les droits honorifiques des seigneurs de Kergoff [Note : A savoir : à Notre-Dame, au choeur, deux écussons dans la maîtresse vitre, un escabeau avec un enfeu, deux arcades du côté de l'Epître, deux tombes à fleur de terre. Item, deux tombes élevées avec leurs arcades, deux fenêtres au-dessus, et la moitié de la chapelle du côté de l'Epître, avec droit d'y poser escabeau prohibitivement. (Autres prééminences de Kergoff : à Kernouez, la moitié de la maîtresse vitre, côté de l'Evangile. Plus une fenêtre au-dessous du Saint-Sacrement, enclose de balustres, une chaise, trais escabeaux ; et du côté de l'Epître, une tombe enlevée et trois autres à fleur de terre dans le chœur et la nef, et une chapelle du côté de l'Epître, dans la chapelle de Mr. Saint Eucher). (Plus, au Folgoat, la chapelle de Mr. Saint Nicolas, en entier, étant entre les deux principales portes du côté de l'Epître en la nef) (Archives Départementales, E. 471)], lesquels droits, joints à ceux des maisons de Kerno et du Chastel, formaient un total respectable dont l'ensemble nous est présente dans l'inféodation fournie au roi, en 1681, par le dit Alain Barbier. En voici l'énumération : deux écussons aux soufflets  supérieurs de la maîtresse vitre, et deux autres plus bas. Puis en la chapelle dite de Lescoet, joignant le choeur au Midi, dans l'ovale du pignon oriental, un écusson de Lescoet, plein ; dans la vitre au midi, deux écussons, un de Lescoet, l'autre de Kerno et Lescoet ; plus autre écusson en relief au-dessus de la porte de la sacristie, aux armes de Kerno et Lescoet. Plus autre écusson de Lescoet, dans une fenêtre en ovale, en la muraille séparant la chapelle de Lescoet et celle du Rosaire. Plus une arcade en cette dite muraille, sans tombe, avec trois autres arcades et tombes élevées, aux armes de Lescoet et du Chastel et quantité d'autres en alliances ; item, un banc et escabeau armoyé, en ladite chapelle de Lescoet ; item, autre écusson en relief à la clef de voûte et arcade au bas bout de la dite chapelle joignant le clocher, ainsi que dans l'autre arcade à vis et plus bas que la chapelle du Rosaire, et dans le pilier supportant la dernière arcade, avec tombe à fleur de terre, armoyée comme les deux dernières arcades, des armes du Chastel. Plus dans la nef, sous la grande arcade, côté de l'Epître, une tombe élevée couverte d'une châsse de bois, armoyée de Lescoet. Plus au choeur, côté de l'Evangile, deux tombes à fleur de terre, armoyées de Kerno, et du côté de l'Epître, un escabeau et accoudoir, sur deux tombes à fleur de terre ; une tombe élevée garnie d'une châsse de bois, et autre tombe, armoyées toutes deux des armes de Kergoff. Enfin, droit de lisière dons la dite nef et au dehors (Archives Départementales, E. 472). Sans prétendre énumérer toutes les autres prééminences des Barbier de Lescoet, citons Brendaouez et Saint-Guénolé, en Guissény ; Saint-Yves, en Elestrec ; les Carmes à Saint-Pol (Archives Départementales, E. 472). A Saint-Pol aussi, on trouve (19 Juillet 1704), à l'église de Saint-Pierre, un panneau en la chapelle de Kérangouez ; des écussons en la chapelle de la même seigneurie de Kérangouez, à la cathédrale ; deux panneaux en la grande vitre de Creisker, etc. (Archives Départementales, E. 473).

PROCÈS KERGADIOU-LESCOET-LESNEVEN. Il serait impossible de traiter des prééminences à Notre-Dame sans consacrer un chapitre spécial à un conflit de plus d'une dizaine d'années, qui met aux prises les familles de Kergadiou, de Lescoet et les habitants.

Dans le pignon suzain se trouvait, nous l'avons vu, une grande vitre et formerie de pierre de 10 soufflets sur 4 rangs, et disposés : 1, 2, 3, et 4.

En haut et en pointe, armes de France et de Bretagne [Note : Indice " que cet écusson dut être placé au temps de la reine Anne, Duchesse de Bretagne ", et, ces armes étant en supériorité, preuve que la chapelle de Notre-Dame était de fondation ducale (Archives Départementales, E. 471)]. Les deux jours du second rang étaient en forme de rose composée de 4 demi-cercles, chacune.

Côté de l'Evangile : un écusson carré, armes pleines de Lescoet [Note : « De sable à une fasce d'argent chargée de 3 quintefeuilles de sable, ornée en collier de l'ordre de Saint-Michel, et soutenu de 2 anges, avec ornement et cimier en forme de panache »].

Epître : parti des armes de Kerno en alliance avec Lescoet. Kerno « D'or à la fasce d'azur, accompagnée de 3 pigeons de même, 2 et 1, armés et becquetés de gueules ».

Pour bien comprendre cette alliance de Kerno et de Lescoet, il ne sera peut-être pas inutile de reprendre les choses d'un peu haut.

En 1360, le lundi après la Saint-Barnabé, Mancie, fille unique de Guillaume de Lescoet, épousa Hervé du Châtel. Par là, l'antique maison de Lescoet devint un des membres de la seigneurie du Châtel, et entra dans sa composition comme châtellenie, lorsqu'elle fut érigée, en 1451, par le Duc Pierre, en terre de banneret (Archives Départementales, E. 471).

La terre de Lescoet demeura ainsi pendant plus de deux siècles dans la maison du Châtel.

Le 11 Juin 1560, l'héritière de ladite terre et seigneurie de Lescoet, était Haute et Puissante Dame Anne du Châtel, fille de Claude, baron du Chastel, et de Claude d'Assigné. Fille unique, d'après Guillotin de Corson (Le Marquisat de Châteauneuf, page 7), et la Comtesse Jégou du Laz (Généalogie de Kérampuil, 2ème partie, p. 197). Mais d'après M. Le Jannic de Kervizal (Généalogie des du Chastel), Anne aurait eu une soeur, Jeanne, mariée à Charles de Gouyon, baron (ou marquis dès 1615) de la Moussaye.

En diverses pièces, elle est ainsi qualifiée : baronne de Lescoet, dame de Mortaigne, Marcé, Hounnel, Pomerit, Miniac, Poulmic, Leslen, Kersimon, Coativy, Plougnerneau, Cléder, Lannilis, Kervasdoué, Plouarzel (Quilbignon ?), Le Forestic, le Hodien, Ouessant, Vicomtesse de Dinan et de la Bellière.

De son mariage avec Guy de Rieux, sire de Châteauneuf, etc..., naquirent Marie et sa soeur cadette, Jeanne de Rieux, que l'Evêque de Dol, Charles d'Espinay, maria le même jour, 29 Août 1587, à Châteauneuf, et qui épousèrent respectivement, Guy de Scépaux et Pierre de Boiséon.

Le 15 Mars 1589, les deux soeurs et leurs maris procédaient, en Cour de Châteauneuf, à un partage de leurs biens, en présence de leur oncle maternel, Charles Gouyon, baron de la Moussaye, et de Claude de Kerguesay, seigneur de Kergoumar et de Kermorvan.

(En cet acte, relevons quelques prix fixés d'après « le rôle rentier de la seigneurie de Plouguerneau, en la paroisse de Guissény » : le boisseau de froment, 1 écu ; le boisseau de seigle, deux tiers d'écu ; le boisseau d'orge et gros blé, 36 s. ; le boisseau d'avoine, 20 s. le mouton, un demi écu ; le chevreau, un quart d'écu ; le chapon, 6 s. tournois ; la poule, 3 s. tournois ; la couple de poulets, 2 s. 6 d.).

Par ce partage, Guy de Scépeaux et Marie de Rieux cédaient aux seigneur et dame de Boiséon, la terre et seigneurie du Châtel, dont celle de Lescoet, selon la teneur de l'acte, était un ramage.

Claude, fils de Pierre de Boiséon, à son tour vendit, le 1er Mars 1630, la terre de Lescoet à René de Lescoet, seigneur de Kergoff, juveigneur de la maison de Lescoet.

(Le 21 Juin 1541, aveu est fourni au roi, par François de Lescoet, sieur de Kergoff, pour la terre et seigneurie de Kergoff. — De même, par Marie du Juch, le 11 Août 1542).

C'est pourquoi, en 1638, nous voyons le peintre Alain Cap, sur la demande de Moise Lagnieu, agent de René de Lescoet, enlever à Kernouez, un écusson de Lescoet du Châtel : « Trois fasces de gueules en champ d'or », et le remplacer par l'écusson de Kergoff « Une fasce d'argent semée de trois quintefeuilles en champ de sable, environné du collier de l'Ordre ».

(En la même église, dans la chapelle du côté de l'Epître, se trouvaient aussi les armes d'un seigneur de Kergoff, en alliance avec celles de Renée Forget, sa compagne, dame de Kerlan, aïeule dudit René de Lescoet, sieur de Kergoff, et d'Alain Barbier, sieur de Kerno. — Ajoutons que, le 25 Février 1656, en la chapelle Saint-Maudetz de l'hôpital de Lesneven, Vincent le Borgne, seigneur de Lesquiffiou, Kervegan, Kersaliou, etc., épousait, avec dispense des bannies octroyée par François de Guergorlay, vicaire général, damoiselle Renée Forget, dame de la Fontaine-Blanche, Kerlan, etc. Sur le registre, signatures de : Alain Barbier, Guillaume Carn, Ch. du Parc, Jean Huon, Ch. Luhandre).

Ce René de Lescoet, sieur de Kergoff sur lequel semblerait planer un peu de mystère, ne serait autre, croyons-nous, que le chevalier de Saint-Michel dont parle connue suit, M. de Carné (Les Chevaliers bretons de Saint-Michel, p. 19) : « René Barbier, sieur de la Fontaine-Blanche, fils de Jacques Barbier, sieur de la Fontaine-Blanche, de Kerno, de Lanorgant, de la Salle, (reçu maître ès arts à Lesneven, en 1619) et de Claude de Liscoet ; gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, pourvu de cette charge le 18 Janvier 1625 ; nommé chevalier de Saint-Michel, le 26 Décembre 1626, Demeura probablement sans alliance. Assassiné par un nommé Rosnel, avant le 14 Avril 1633 ».

Mais cette dernière date est-elle bien sûre ?

Un moment, saisie réelle fut mise sur la seigneurie de Kergoff, par Charles de Kerlech, seigneur du Plessis Trésiguidy.

Mais Alain Barbier, sieur de Kerno (autre fils de Jacques Barbier et de Claudine de Lescoet), se fit adjuger la dite seigneurie de son frère, les 2 et 3 Février 1646, par retrait lignager (en vertu du droit de prémesse). « Il en prit possession en Juillet 1649, et s'en appropria, suivant la coutume de la province, par acte du 13 Janvier 1650 ».

En Juin 1656, des lettres royales unirent la terre et seigneurie de Kergoff à celles de Lescoet, et rétablirent l'ancienne juridiction de Lescoet, en faveur d'Alain Barbier et ses hoirs, à titre de châtellenie relevant du roi. Ce fut à l'occasion du rachat de Juillet 1649, qui lui conférait la seigneurie de Kergoff avec toutes prééminences y attachées, que messire Alain Barbier remplaça, dans la maitresse vitre de Notre-Dame, l'écusson où Lescoet était en alliance avec La Fontaine-Blanche Forget : « De gueules à 3 croissants d'argent avec bordure de sable chargée de besants d'argent », par un autre écusson parti de Lescoet et Kerno. (Arthur De la Gibouays, La Chambre des Comptes de Bretagne ; — Le Jannic de Kervizal, Histoire de Tanguy du Châtel, et Généalogie des Duchâtel ; — Archives Départementales, E. 47 ; — De Kerdanet, Vie des Saints).

Au centre de la rose ou formerie, au soufflet en triangle qui fait le coeur ou l'abîme, écusson de Kergadiou et de Lanorgat [Note : Ecartelé : au 1er et au 4ème, ondé d'or et d'azur de 6 pièces, au franc canton de Bretagne, qui est Kergadiou. (De Courcy dit : fascé ondé d'argent et d'azur, etc...). Au 2ème et 3ème, d'argent à un croissant de gueules en abîme, accompagné de 3 coquilles de même, 2 et 1, qui sont armes de Trévigner et aussi de Lanorgat, puisque la maison de Lanorgat n'est qu'une juveigneurie de la précédente. 0llivier Le Moyne, sieur de Lanorgat, maréchal des logis du Duc, avait épousé Tiphaine de Coetivy. Leur fille Anne porta la seigneurie de Lanorgat dans la maison de Kergadiou par son mariage avec Olivier de Kergadiou, 8 Janvier 1502 (Archives Départementales, E. 47 et De Courcy, Itinéraire de Saint-Pol à Brest, p. 7)].

Au 3ème rang, côté de l'Evangile : un écusson, mi parti Lescoet et d'un fretté d'argent et d'azur.

Le soufflet suivant porte de Chateaufur [Note : « D'azur à une tour crénelée d'argent, grevée et bordée de 4 pierres de différentes couleurs » (Archives Départementales, E. 47)].

Vers l'Epître, un écusson sans armes, chargé seulement d'un Evangéliste (saint Mathieu).

Au 4ème rang, en commençant par le côté de l'Evangile, un écusson mi parti de Lescoet et Chateaufur.

Les trois autres soufflets chargés seulement des Evangélistes, saint Jean, saint Marc, saint Luc, « et y a des angelots ou chérubins autour de tous les dits écussons, fors de celui dis Kergadiou ». Pareil relevé de prééminences avait déjà été fait, le 1er Janvier 1666, par Renault Le Gouvello, de Keriaval, conseiller du roi, et maître ordinaire de la Chambre des Comptes de Bretagne (Archives Départementales, E. 471).

Robert Gestin, maître vitrier, est dit avoir (1671), fait de la dite vitre un plan et figure certifiés exacts. (Reçoit 69 livres en Avril 1691 pour avoir doré le retable de l'autel des Cinq Plaies. Voir aussi son nom pour travaux de peinture et dorure à Lampaul-Guimiliau, en 1684.

Toutefois, le procureur du roi, écuyer Charles Luhandre, sieur de Pontangrolle, refusa de signer ce procès-verbal du 6 Août 1671, peut-être, prétendait-on, parce qu'il avait dû faire le travail gratuitement.

(Quelques années plus tard, le 4 Octobre 1723, en une question du même genre, le parlement de Rennes mettait fin à un procès pendant entre Jean Simon et écuyer François Mol, sieur de Garjan, représentant le général de la paroisse de Plouvien, et le recteur, messire Joseph-Marie de Belingant, docteur en théologie. La Cour, se prononçant avec les juges de Lesneven contre ceux de Landerneau, rappelait aux juges et greffiers de la province de ne point prendre de vacations pour les procès-verbaux des réparations des églises, presbytères. etc.) (Arrêts des Paroisses, 4 Octobre 1723).

Ou bien, selon d'autres, à cause de ses démêlés avec la Communauté au sujet de la ferme du domaine du roi qu'il exerçait sous le nom de sa femme, et de son cousin, le sieur de Creachsalaun.

(Gabriel Steven de Creachsalaun, maire en 1677 et député aux Etats de Saint-Brieuc. Gouverneur du Rosaire en 1660, et de l'hôpital, pendant plusieurs années, jusqu'en 1685. Procureur fiscal de la juridiction de Lescoet et Kergoff. Greffier de la réformation du domaine. Quelques-unes de ses lettres portent un cachet au sautoir de sable. Mort vers le milieu de l'année 1689).

(Un Gabriel Steven est professeur de Philosophie et maître des novices au couvent des Dominicains de Morlaix, en 1705).

Ledit sieur de Pontangrolle, procureur du roi et son conseiller à Lesneven, député aux Etats de Dinan en 1675, épousa Marie Le Nobletz le 17 Octobre 1648. La bénédiction nuptiale leur fut donnée, avec la permission de l'Ordinaire, dans la chapelle de Pratanlouet, par François Le Bris, vicaire perpétuel de Lesneven.

Marie Le Nobletz avait été femme en premières noces de Gabriel Billès, sieur de Kerfaven, fermier des domaines du roi, qui fut enterré le 28 Septembre 1647, au chœur de Saint-Michel.

Lui-même avait eu pour première femme Jeanne de Kersian, enterrée, également au choeur paroissial, le 17 Février 1638.

Charles Luhandre et Marie Le Nobletz (qui demeuraient rue du Mur), eurent pour fils : René Luhandre, sieur de Kerdu, conseiller et procureur du roi, et Michel Luhandre, sieur de la Boixière (Archives Départementales, H. 411). Ce dernier fut député aux Etats de Vannes, en 1691. — En 1695, un Guillaume Luhandre de Pontangrolle est procureur du roi à Lesneven. — René Luhandre mourut en 1722 (Kerdanet, Histoire de Lesneven).

En réalité, dans leur précipitation à vouloir démolir — la chose se faisait dix jours plus tard —, les habitants négligèrent certaines formalités dont l'omission devait leur coûter cher : prendre l'agrément de la Cour de Quimper, puis aviser les prééminenciers intéressés.

La première protestation vint de dame Gillette de Coetquis [Note : Veuve de François de Kergadiou, chef de nom et d'armes, sieur de Lanorgat (en Plouguerneau), et de Trogarn (en Plourin), chevalier de Saint-Michel (en 1660)], en son nom et au nom de son fils François de Kergadiou, chevalier, demeurant au manoir dudit nom en Plourin.

Bien que l'appel aux juges du Présidial fût quelque part qualifié « de chicane sans couleur », ceux-ci s'émurent de l'affaire.

Le 30 Août, Bernard Crouezé, seigneur de Kervily [Note : Kervily, en Pleyber-Christ. « D'argent à la fasce de sable chargée de 3 quintefeuilles d'argent et accompagnée de 3 molettes de sable »], conseiller du roi et son premier magistrat au siège de Quimper, s'en vint faire une enquête qui prit les trois journées des 1, 2 et 3 Septembre [Note : Parti de Quimper à cheval, il est dit arriver le soir au Faou (distant de 8 lieues) ; et y descendre chez Jean Stéphan, hôte débitant vin ; puis en une seconde étape gagner Lesneven (à 7 grandes lieues du Faou), où il prit logement chez veuve Jean Peton, hôtesse tenant vin, à l'enseigne du Pélican (Archives Départementales, E. 471)]. A la place de l'ancien pignon, dont la démolition n'avait pas été sans danger [Note : Yves Guéguen, picoteur de pierres, de Plabennec, déposa que le dit pignon était près de tomber, et qu'un ouvrier Bertrand le Dol, fut blessé], 12 à 15 ouvriers travaillaient à la construction du nouveau.

Dans la nouvelle fenêtre, les habitants voulaient placer, non plus une autre formerie en pierres de taille, mais une formerie de fer, afin d'obtenir plus de solidité et aussi de donner plus de jour à l'église jusque là trop obscure [Note : Le fer ayant au plus 3 pouces de large là où la pierre prenait jusqu'à deux pieds. En outre, les formeries en pierres, disait-on, sont « sujettes à dislocation ; comme on l'a vu ces dernières années dans les églises des Jacobins et des Cordeliers de Rennes. Aussi, à Saint-Aubin, a-t-on remplacé la formerie de pierre du vitrail du bas de l'église et un autre dans la costale Nord, par des formeries de fer » (Archives Départementales, E. 47)].

Le Sénéchal ayant fait représenter par terre l'ancienne formerie avec les pierres (conservées dans une aire à proximité), aurait constaté qu'on ne pourrait la placer telle quelle dans la fenêtre actuelle [Note : Chose assez étrange, la nouvelle fenêtre étant censée avoir en largeur, un pied de plus que l'autre].

D'où la dame de Kergadiou concluait que c'était au détriment du soufflet central où étaient ses armes.

En particulier, et le Sénéchal de Quimper se rangea de son avis — de même encore le 20 Juin 1673, et le 29 Mai 1674 —, elle soutenait qu'on avait modifié la formerie, que tout en lui donnant maintenant 16 jours au lieu de 10, on avait néanmoins supprimé celui où anciennement, au-dessus de son écusson, se trouvait le cimier ou timbre avec figure de moine noir. De sorte que ses armes s'en trouvaient abaissées d'autant, et qu'elles n'étaient plus, comme le proclamaient de précédents procès-verbaux, « immédiatement au-dessous des armes du roi ».

Les habitants répliquaient bien qu'en ligne verticale, les deux écussons étaient superposés sans intermédiaire ; la dite dame ne voulait rien entendre, que ses armes ne fussent rehaussées au second rang.

Mais alors crut devoir intervenir le troisième compétiteur, messire Allain Barbier, seigneur de Kerno, Lescoet, Kergo, etc., spectateur jusque là assez désintéressé de la lutte, résolu toutefois à ne pas tolérer au second rang d'autres armes en égalité avec les siennes.

Une nouvelle enquête allait donc être ordonnée. Fixée à la fin de Septembre 1677, elle dura dix-sept jours. A cet effet, s'en vint de Rennes maître Charles Le Febvre, sieur de Lespinay, conseiller du Roi en la Cour du Parlement de Bretagne [Note : A raison, par jour, de 20 livres pour sa propre vacation, de 5 écus quatre à son adjoint, et 4 écus quatre aux procureurs. — M. de Lespinay logea, à Lesneven, à l'hôtellerie où pendait pour enseigne le Soleil royal. Soucieux de s'en ménager les bonnes grâces, François de Kergadiou s'était empressé d'aller au devant de l'enquêteur — vainement tout d'abord — à Landerneau et à Morlaix. Il fut plus heureux à Brest, où il se rendit en compagnie de M. de Troufagan de Kerguz].

Furent appelés Antoine Bourriquen, peintre et vitrier de Saint-Houardon, en Landerneau, et Mathurin Picquet, maître architecte à Ploudaniel. Mme de Kergadiou, en effet, récusait en bloc tous les experts de Lesneven ; n'ayant, disait-elle, aucune possession en l'endroit, et les seigneurs de Kerno, au contraire, y ayant toutes les leurs ; en outre, M. de Kerno jouissait d'un crédit redoutable comme capitaine de la ville, vu surtout qu'en 1673 toutes les communes de la Basse-Bretagne avaient été sous les armes à cause des Hollandais. D'ailleurs, la juridiction de sa seigneurie s'étendait sur la paroisse entière de Saint-Michel et s'exerçait chaque semaine dans l'auditoire même de la Cour royale. (M. du Plessix Keradennec est dit, en 1719, sénéchal de la juridiction de Coatmenech exercée dans le dit auditoire le lundi. La prison de Lescoat était également en ville).

Anciennement même, les seigneurs de Lescoet jouissaient d'une sorte de fouage ou rétribution à eux due, sur un grand nombre de maisons de Lesneven, mais qu'ils ont cédée depuis à la fabrique de Saint-Michel.

Ce qui faisait que le seigneur de Kerno, au cours de ses procès, ne pouvait faire comparaître des témoins de Lesneven et terres avoisinantes. D'où, en 1677 par exemple, cette situation assez paradoxale : les Kergadiou et les Kerno également privés des témoignages d'habitants de Lesneven ; les premiers parce qu'ils n'ont en ladite ville aucune possession ; les autres parce qu'ils en ont trop !

Pour les seigneurs de Kerno comparurent plusieurs prêtres : Guillaume Emdivivat (53 ans), de Trégarantec ; Nicolas Keranguen, d'Elestrec ; Vincent Kernezennec (70 ans), et Guillaume Thomas, de Guissény ; Christophe Le Minteur (55 ans), et Yves Le Simier (36 ans), recteur et curé de Kernouez ; François Quiniou, de Plouider. Chacun déposa après avoir " mis la main sur ses saints ordres et fait serment de dire vérité ".

De leurs déclarations, sans grande importance en général pour le débat, extrayons que le Recteur de Kernouez venait depuis dix ans, trois fois par semaine, dire la messe à Notre-Dame, et son vicaire presque tous les jours depuis douze à treize ans ; de même, Nicolas Keranguen et Guillaume Emdivivat. Ce dernier ajoutait que « le seigneur de Kergo faisait célébrer plusieurs messes le lundi de Pâques fleuries, et que lorsque la conférence des Maîtres ès Arts se faisait à Notre-Dame, on rendait toujours les premiers honneurs à la maison de Kergo » (Archives Départementales, E. 471).

(Miss. Vincent Kernezennec est dit taxé à raison de 6 livres pour deux jours, « à raison de son incommodité à marcher »).

Après eux vint Dlle. Adelice Marie Turin, danse de Penlan, originaire de cette ville de Lesneven, mais qu'elle avait quittée depuis 8 ans, pour aller résider à Plourin-Morlaix. Les Kergadiou lui déniaient le droit de déposer comme tante du lieutenant de Lesneven, et comme ancienne domestique du sieur de Kerno.

Le peintre Antoine Bourriquen déclare que les écussons du Roi, de Kergo, de Kerno et de Chateaufur sont les plus anciens, vu qu'il y a du verre de fonte et recuit ; ceux de Lanorgat, de Bretagne et les quatre Evangélistes sont plus récents, étant en verre d'apprêt [Note : L'expert n'ayant pas reconnu que l'écusson de Lanorgat « est infiniment de plus ancienne fabrique », le procureur de Kergadiou veut faire enlever toutes les vitres et les envoyer à Vannes pour y être mieux examinées. Il soutient aussi que les seigneurs de Kerno ont, pour caser leurs armes, déplacé les Evangélistes et les ont « remis dans un ordre hétéroclite et déréglé, contrairement aux usages de l'Eglise, qui ne les a jamais, placés par 1 et 3 ». Il accusa enfin (où ne conduirait pas l'esprit de chicane ?), le sieur actuel de Kerno d'avoir apporté d'ailleurs et fait poser ici ce qu'il y a d'ancien dans les verres de ses écussons pour servir à ses usurpations ! A quoi le sieur Perrault, procureur de Kerno, répond en reprochant à son tour, au sieur de Boisaveur, conseiller de la dame de Kergadiou, de ne soulever tant de difficultés que pour faire traîner l'enquête jusqu'au lundi suivant, où il doit, pour son propre compte et pour le sieur de Kergormar, procéder à un appropriement au dit Lesneven, de la terre de Coatquénan].

Finalement, le résultat de l'enquête du sieur de Lespinay fut un arrêt du Parlement, au 13 Octobre, renvoyant les parties devant les plus prochains juges royaux.

Donc à Saint-Renan, disent les Kergadiou. Non, à Morlaix, réplique le seigneur de Kerno, car les juges de Saint-Renan sont suspects. Le sénéchal (Charles de Penfentenyo, sieur du Louch) [Note : Un des fils cadets de Tanguy de Penfentenyo, le précédent sénéchal], n'est-il pas l'oncle et le curateur de François de Kergadiou ? et le bailli, François Le Ny, n'est-il pas dans la manche dudit sénéchal. De fait, le sénéchal de Saint-Renan se retira, refusant de connaître au procès ; mais à sa place, son bailli eut à procéder, les 11 et 18 Mars 1678, à la contre enquête, en laquelle, comme on pouvait bien s'y attendre, les témoins appelés par les Kergadiou déposèrent dans l'ensemble en faveur de la supériorité et de la primauté de prééminence de cette famille.

En retour, le procureur du sieur de Kerno s'employa de son mieux à discréditer lesdits témoins.

D'abord, le bailli de Saint-Renan est un « homme qui a été interdit, et que l'on sait assez, par les plaintes continuelles portées contre lui, être incapable de rendre justice à qui que ce soit ».

Claude Bihannic, sieur de l'Isle, 66 ans, demeurant à Plouguerneau, venu il y a 35 ans à Lesneven, lors d'un procès avec le sieur de Penmarch, et entré à Notre-Dame pour y dire ses prières, y a vu les armes de Kergadiou en supériorité. Oui, mais c'est un témoin peu recomman­dable, « homme confiné dans la débauche, et interdit de ses biens à la demande de ses enfants ».

Un sieur de Roudouziel Kerengar, du bourg de Brélès, beau-frère d'une dame de Creachgouriou, est, lui aussi, « un ancien garçon adonné au vice, lequel, ayant mangé son partage avant même qu'il lui eût été baillé par son aîné, est réduit à suivre la table du sieur de Kergadiou, son proche voisin ».

François Tréguier de Lannilis, « qu'on veut faire passer pour marchand, n'est qu'un misérable cuisinier, servant dans les maisons de noblesse du canton de Kergadiou, qui n'a jamais su ce que c'était que blason, et cependant on le fait blasonner les armes comme un très habile homme en cette matière. Mais ce qu'il y a de bon, c'est qu'il n'a appris à blasonner que les armes de Lanorgat et de Kergadiou ».

Missire Habasque, recteur de Guissény, 61 ans : « de tout temps, il a été agent et faisant les affaires de la maison de Trévigner, dédié entièrement à cette famille, et qui, actuellement, entretient chez lui le sieur de Kermoné Le Moyne, oncle du sieur de Kergadiou ».

Autres témoins : Gabriel de Kerguz, sieur de Troufagan, 58 ans, a demeuré longtemps à Lesneven avec sa mère, réside désormais au Penquer, en Tréouergat. Parrain du sieur de Kergadiou, qui lui a aussi nommé un enfant.

Jean Le Goff, notaire de la juridiction du Châtel, à Lannilis, et du marquisat de Carman. (Dit voir les armes de Lanorgat et Kergadiou, en alliance, en l'église de Notre-Dame, au couvent des Anges, au portique de la chapelle Sainte-Marguerite, à Landéda, et dans la chapelle de Notre-Dame du Rosaire, à Plouguerneau).

François Léon, notaire des juridictions du Châtel, de la vicomté de Coatquénan, et de la baronnie de Penmarch (voit aussi les dites armes en bosse aux quatre coins de la chapelle de Saint-Maudetz, dans le cimetière de Plouguerneau).

Autres témoins : Jean Le Diouguel, sieur de Keriven, notaire de la juridiction de Carman et Coatquénan, demeurant à Lannilis.

Ecuyer Guillaume Le Roux, sieur de Messioumeur ; Jacques Desportes, sieur de Coatspern, originaire de Lesneven, notaire au siège royal de cette ville, demeurant au Tréguer, en Bodilis.

Guy Guillart, sieur de Rosvern, notaire de la principauté de Léon, demeurant à Landerneau.

Aux divers témoignages favorables que recueilleront ainsi les Kergadiou, le seigneur de Kerno ne manquera pas de pertinentes réponses. « Si, disait-il, je n'ai pas les parchemins qui établiraient, sans contestation d'aucune sorte, mon droit de prééminence, mes écussons du moins, sont là en place, et possession vaut titre ».

D'ailleurs, que valent les « paperasses » apportées par les Kergadiou ? Les actes et arrêts de la chancellerie ducale de 1479, qui mettraient les armes de Kergadiou au-dessus de celles du Duc, sont « titres trop beaux pour être bons, et il faut avoir le front bien épais pour se servir d'une telle supercherie. Tellement exorbitant eût été ce droit concédé qu'il n'a jamais eu d'exécution ».

Visiblement, il y a eu surprise en 1479. « Le Duc et son conseil n'ont pu consentir à un arrêt cavalier violant le respect dû au Souverain, que parce que la guerre et les plus pressantes affaires occupaient les esprits et ne lais­saient pas le temps de songer à des bagatelles ».

A la surprise, les Le Moyne de 1479 ont ajouté l'astuce. Leur habileté a été de revendiquer comme cimier de leur écusson, cette figure de moine noir qu'on voyait au haut du vitrail. (Ce serait, en effet, depuis, qu'ils auraient des moines noirs pour support de leurs armes).

Mais ladite figure de moine était tout bonnement la représentation de saint Benoît, les religieuses Bénédictines de Saint-Sulpice ayant naturellement mis l'image de leur saint patron au haut du vitrail, à une place qu'aucun seigneur en tout cas ne pouvait réclamer pour ses armes, puisque la chapelle était une donation du Duc, en 1216.

Que d'autres usurpations de surnoms, dans les vitres des églises, ont eu lieu ainsi, particulièrement à cette époque de 1480 !

« Rien de plus commun que de faire casser, la nuit, quelque panneau de vitre, ou de se servir d'une rupture causée par quelque coup de vent, pour substituer ses armes en feignant de faire raccommoder les vitres. (Puis, les dites armes ayant été bien en vue quelque temps, et suffisamment remarquées par des témoins intéressés à les regarder), on faisait casser l'écusson usurpé, pour avoir prétexte d'obtenir une commission (officielle) de chancellerie et un jugement de réintégrande.

C'est ce qui se voit ici. Le hasard — ou le dessein — ayant fait périr le bas de la robe de saint Benoît, le sieur de Kerespern trouva l'occasion bonne d'y placer ses armes. Sa qualité de maréchal du Duc éloignait les contradicteurs et lui conciliait la connivence du juge.

Voilà comment l'image de saint Benoît est devenue le timbre ou cimier de cette maison, et que l'on a depuis peu converti en support avec son collègue saint Maur ».

« Mais l'usurpation n'a pas été de durée. La fin des guerres et calamités ayant fait place à l'examen des droits du duché, cet écusson fut ôté et celui du Roi et de la reine Anne mis à sa place » [Note : « Aussi le seigneur de Kergadiou, par tous les aveux fournis au Roi de la terre de Kerespern, ne s'inféodait que des prééminences à Guissény, et ne faisait aucune mention de celles qu'il prétend désormais à Notre-Dame, quoiqu'il n'en puisse prétendre qu'à cause précisément de la dite-terre de Kerespern. En 1668, il a vendu au sieur de Kersullec, la dite terre avec ses prééminences à Guissény, sans mentionner quoi que ce soit pour Notre-Dame. Toussaint Le Moyne, sieur de Trévigner (qui fut gouverneur de Dinan) fit faire un procès-verbal le 14 Décembre 1669, c'est-à-dire dans le temps que les gentilshommes faisaient de toutes parts des perquisitions pour relever la possession et l'antiquité de leur noblesse, et (particulièrement en Bretagne) ajoutaient aux preuves par écrit, le dénombrement de leurs armoiries et autres monuments d'honneurs dans les murs et vitres des églises ». Or, dans ce procès-verbal (qui commence par Notre-Dame), notaires et peintres disent que c'est au milieu de la vitre qu'était l'écusson écartelé des Le Moyne et Kergadiou].

Tous ces beaux raisonnements impressionnaient-ils beaucoup les juges de Rennes auxquels le sieur de Kerno faisait appel ? Il ne paraîtrait guère [Note : Le sieur de Kerno lui-même ne cachait pas son scepticisme : « Je n'augure de bonne issue de notre procès, écrivait-il le 19 Juillet. M. de Lanzan a remué ciel et terre contre nous, à la sollicitation de Mme de Kersauson, ainsi que M. le Procureur général. Par avance, je me console en Dieu »].

Le 20 Juillet 1678, la Cour ordonnait que les écussons des Barbier seraient éloignés l'un de l'autre, de façon à recevoir entre eux, celui des Kergadiou, dont le cimier ou ornement ne serait que de deux doigts au plus au-dessous des autres. Les frais seraient supportés pour les deux tiers par les habitants de Lesneven, et le reste par messire Allain Barbier [Note : En 1680, des parents et amis communs imaginent une transaction entre Kergadiou et Kerno. On conseille à la première famille de céder, contre une somme à déterminer, ses prééminences à Notre-Dame, lesquelles ne lui sont d'aucune utilité réelle, vu que les Kergadiou n'ont aucune maison et seigneurie voisine à Lesneven ou dans la région. Transaction sans doute exécutée plus tard. Mais à la date du 7 Mai 1681, sommation est faite au sieur de Kerno (lequel assiste aux Etats, à Nantes) et aux habitants de Lesneven, de payer au sieur de Kergadiou ce qui lui avait été adjugé, soit 249 livres pour le premier, et 335 livres pour les habitants. Ceux-ci, le dimanche 3 Octobre 1683, chargent leur syndic d'emprunter 100 livres, soit à la banque, soit ailleurs, pour fournir aux frais des jugements de leur procès contre Kergadiou (Délibération de la Communauté). Ce qui ferait croire à la réalisation de la transaction indiquée plus haut, c'est que, vers 1755, il est dit que « dans l'église priorale de Notre-Dame où se font actuellement les offices de la paroisse pendant la reconstruction de l'église de Saint-Michel, les seigneurs de Lescoet sont sans contredit, les premiers prééminenciers après le Roi, et y ont droit de lisière tant au dehors qu'au dedans » (Archives de l'Evêché).

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