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LES CONFRERIES DE NOTRE-DAME DE LESNEVEN

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Au cours du XVIIème siècle, nous trouvons desservies, à Notre-Dame, les confréries de la Trinité, du Rosaire, de Notre-Dame du Mont-Carmel, et des Agonisants. Les maîtres ès arts y avaient aussi leurs réunions.

 

CONFRÉRIE DE LA TRINITE. — C'est l'une des plus anciennes, et il semble qu'on y entrait volontiers.

5 Août 1624. — Requête présentée par les tailleurs d'habits à M. le sénéchal (Gabriel Tuomelin de Kerliviri), afin d'obtenir l'érection, « ainsi qu'en nombre d'autres villes, d'une confrérie par entre eux être desservie, à l'église de Notre-Dame, en l'honneur de la Sainte Trinité ».

28 Juin 1626. — Autorisation accordée par la Cour royale de Lesneven.

8 Mars 1629. — « Trente-trois tailleurs d'habits [Note : Les noms sont cités (Archives paroissiales de Saint-Michel)] ont, en vertu de la permission précédente, et moyennant au préalable le bon plaisir du Seigneur Evêque de Léon, voulu et arrêté :

« 1° Seront célébrées tous les ans, le jour de la Sainte Trinité, la grand'messe et les vêpres, tant du jour précédent que le dit jour, à Notre-Dame, le plus solennellement possible, et à la dite fin, feront sonner toutes les cloches, à commencer à la prochaine fête, et tous les dimanches ensuivants feront chanter une messe sur l'autel dédié à la Sainte Trinité, à 6 heures en été, à 7 heures en hiver ; à laquelle fin il y aura deux abbés chacun an, lesquels d'an en an, rendront compte et choisiront d'autres.

Seront tenus lesdits abbés d'orner le dit autel, payer les services, sonner les cloches, faire une archive pour mettre les ornements et luminaires. Lesquels maîtres tailleurs et suppôts d'icelle confrérie seront tenus de comparaître aux vêpres avant que l'on chante Magnificat, et illiques dévotement demeurer prier Dieu jusqu'à la fin, et pareillement aux dites messes avant l'Epître, à peine de payer pour chacun défaut et pour chacun, une livre de cire et 3 sols et 4 deniers.

Davantage, les abbés seront tenus, sous peine d'être déclarés parjures et privation d'être maîtres en leur art, soi bien et loyalement comporter.

Et après l'institution des nouveaux abbés, seront les­dits maîtres tenus de conduire leurs dits abbés à leurs maisons avec leur petite image de la Sainte Trinité, laquelle image demeurera avec l'un des dits abbés, lesquels lors payeront chacun aux dits maîtres la collation honorablement, et pourront les dits abbés exiger de leurs confrères les arrérages dus, jusqu'au pardon de Saint Tugdual ensuivant, néanmoins leur destitution.

Plus, chaque tailleur qui nouvellement viendra et usera de leur art et état en la ville de Lesneven, sera tenu avant être reçu faire leur hanse avec les dits abbés et maîtres, et pour la dite hanse et entrée faire, payeront aux dits abbés 60 sous et une maille d'or (et à moindre prix ne pourront les dits abbés les recevoir sans le consentement des dits maîtres), applicables pour les services et ornements [Note : Le 23 Janvier 1661, Mathieu Le Dreff, maître-tailleur, paye 3 livres d'une part et 3 autres livres pour le prix de la maille d'or ; plus 30 sous et une livre de cire. Signé : Guillaume Le Moalic, prêtre, chapelain de la confrérie].

En outre, quand les dits tailleurs de nouveau venus lèveront leur étal ou en chambre, seront tenus de payer aux dits abbés 30 sous et une livre de cire.

Et s'il advient que nul des dits nouveaux venus, ou quelques autres, célèbrent leurs noces, payeront aux dits abbés et maîtres, 20 sous et une livre de cire.

Item, chacun maître tailleur et suppôts, paieront chacun an aux dits abbés, pour aider à l'entretenement du service, 5 sous. Les apprentits, l'année de leur apprentissage, quand ils n'auront été que 8 jours chez leur maître, sera le dit maître tenu de payer pour eux aux dits abbés, une livre de cire.

Et les autres qui gagneront salaire, paieront chacun an aux dits abbés, 5 sous pour le dit entretenement, et ne paieront plus grande somme jusques à être hansés ; et s'ils sont enfants de maîtres de la dite ville, ne paieront ni hanse ni cire, sinon quand ils commenceront à tenir boutique. Pour lors observeront les statuts, et auront le mot observé en leur art et métier, et à la dite fin paieront aux dits abbés et maîtres, la collation requise et accoutumée.

Aussi ordonnent si aucun tailleur soit trouvé travaillant en la dite ville de Lesneven sans avoir été hansé, paieront une livre de cire aux dits abbés, et 12 sous à celui qui les trouvera, et à ce faire seront contraints sans nul mistère (sic) de justice.

Toutes les fois et quantes qu'aucun des dits confrères ni leurs femmes deviendront à mourir, les dits abbés seront tenus de donner avis aux autres, afin de venir à l'enterrement et amener leur cierge et torche, à peine de 5 sous pour chacun et à chacun défaut ; seront les dits maîtres et suppôts tenus de venir aux dits enterrements et y demeurer jusqu'à la fin du service, sur les mêmes peines de 5 sous applicables tant pour les dits services et ornements de la confrérie que pour prier Dieu pour l'âme des trépassés.

Item, les dits maîtres feront, le dimanche ensuivant, un service pour l'âme de chacun défunt et payeront pour ce faire aux dits abbés, 2 sous.

Davantage ordonnent que nul maître ne tiendra apprentif ni compagnon de l'un à l'autre, que au préalable n'aient eu leur congé et ouï leurs raisons, sur peine d'être parjures et hansés derechef.

Item, les dits maîtres ne feront aucune robe ni autre habit commencé par aucun des autres sans son congé, à peine d'être parjures, et sur même peine ne couperont drap de quelque couleur ou poil que ce soit, s'il n'est premièrement mesuré.

Nul ne sera reçu maître en leur dit art et métier que premièrement ne soit examiné par les dits maîtres, lesquels, après qu'ils l'auront reçu et approuvé, seront tenus de répondre en leur propre et privé nom, s'ils font aucun dégât au drap par ignorance et dédommager ceux qui seront endommagés.

Tout ce que dessus ont les dits tailleurs (susnommés) promis entretenir et accomplir, et ne contrevenir, et pour premiers abbés de la dite confrérie ont, sauf le consentement du Seigneur Evêque, du sieur grand vicaire official et autres, à qui appartiendra, nommé et élu Nicolas Le Gall et Tanguy Ténénan.

Signé : Caret et J. Balaznant, notaires royaux.

Nous, Jean Guillerm (Maître ès arts), vicaire général, louons le dessein des dits maîtres tailleurs, et approuvons les dits statuts, règles et articles, jugeant que l'exercice de la dite confrérie redondera à la plus grande gloire de Dieu, au salut des âmes et augmentation du culte divin ».

3 Janvier 1648. — Innocent X, serviteur des serviteurs de Dieu, ayant appris qu'il existe, en l'église de Notre-Dame de Lesneven, une dévote confrérie de fidèles de l'un et l'autre sexe, en l'honneur de la Sainte Trinité, non pas toutefois pour les artisans d'un métier particulier, accordons, au jour de l'entrée dans la confrérie et à la fête de la Sainte Trinité, une indulgence plénière.

De plus, 7 ans et 7 quarantaines, aux quatre derniers dimanches de Mars, Mai, Août et Novembre.

De plus, soixante jours pour les différentes oeuvres de piété.

Donné à Rome, ledit jour et an, à Sainte-Marie Majeure.

21 Avril 1652. — Rolland Poulpiquet, licencié en l'un et l'autre droit, chantre, premier dignitaire, Doyen, chanoine et vicaire général de Léon, député du vénérable Chapitre de Léon (Maître ès arts), le siège vacant, permettons que la Bulle ci-dessus ait sa vigueur, selon sa forme et teneur, et soit publiée en ce diocèse.

Signé : Rolland Poulpiquet, et plus bas, Pichart, secrétaire ; avec le sceau du Chapitre de Morlaix ; chez Nicolas Brayet, imprimeur du roi, demeurant à l'auditoire royale.

 

Fondations, Recettes, Dépenses. — 8 Mai 1629. — Quatre maîtres tailleurs de Lesneven, Tanguy Fily, Nicolas Le Gall, Jean du Moulin et François Pellan, traitent avec missire Lusinec, gouverneur de Notre-Dame, pour la célébration d'une messe chantée, chaque dimanche, sur l'autel de la Trinité, en ladite église, et ce à raison de 4 livres par an.

A une date que nous n'avons pas retrouvée, mais qu'il faut rapprocher des origines de la Confrérie, il y a une fondation d'un sieur de Tribara. Voici, en effet, ce que nous lisons, à la date du 3 Novembre 1691, dans le testament d'écuyer Charles Tribara, sieur de Mescallon, demeurant en son lieu noble de Mesquernic, en Plounévez : Il déclare que ses prédécesseurs et lui sont fondateurs de la chapelle de la Sainte Trinité ; qu'à eux appartiennent les prééminences et droits honorifiques de la dite chapelle qu'ils laissent au gouvernement des abbés de la confrérie de la Trinité dirigée par les maîtres tailleurs ; qu'il s'est fait, depuis l'érection de la dite confrérie, à chaque dimanche de la Trinité, un grand service à l'intention des prédécesseurs du dit sieur de Tribara, avec le Placebo, après les vêpres. Désirant que le dit service soit continué et afin d'être plus participant aux prières et suffrages de la dite confrérie, il fonde par le présent le service annuel à chaque fête de la Trinité, qui consistera dans les vigiles et nocturnes des Morts, plus la grand'messe et recommandation de l'âme du dit sieur de Tribara avec De profundis, et une messe basse, le lendemain, sur l'autel de la confrérie.

Pour cette fondation, Charles de Tribara affectait une rente de 10 liv. 10 s. sur un parc situé près de Kerbriant, en Guicquelleau.

En 1728, un sieur Tribara, prêtre, recteur de Château-Thibaud, près de Nantes, se dit fondateur de la chapelle de la Trinité à Notre-Dame de Lesneven, et la même année, l'examen des comptes de la confrérie se fait à la sacristie de la dite église à l'issue de l'office et messe solennelle pour le repos de Louise de Kersulguen, dame douairière de Mescalon Tribara.

Le 27 Septembre 1667, les abbés de la confrérie avaient acheté le parc Itron-Varia an Drindet (en Kernilis ?), relevant de la seigneurie de Penmarch.

1693. — Mme de Kéralzy de Kéroullas, du Conquet, paye 30 sols pour une fondation faite par Mme de Kerbiriou, sa mère.

Bien que ce qui suit ne rentre pas directement dans les affaires de la confrérie, ajoutons qu'à la même époque, par arrêté du Conseil royal des Finances, les habitants ont à payer 363 livres, pour jouir des droits de quatre visites par an sur chaque marchand drapier, à raison d'une taxe, à leur profit, de 30 sols pour chaque visite, et d'une redevance de 20 livres qu'aurait à leur verser chaque nouveau marchand lors de sa réception et inscription sur le livre de la communauté des dits marchands drapiers.

En 1699, les habitants nomment, pour cette visite, les sieurs Bordier et Gorrequear, marchands drapiers et de soieries, lesquels prêtent serment, et attendu qu'il n'y a aucun autel ou maison de ville à Lesneven, mais seulement l'auditoire du siège, où on ne peut porter les marchandises à visiter, on pourra, sous le bon plaisir du roi, pratiquer dans la halle une chambre dans le haut étage.

De même, tailleurs et couturiers auront à payer 165 livres, sauf le droit pour leur communauté de percevoir 5 sols par visite et 4 livres par réception.

Les uns et les autres ont à verser à un sieur Jagon une taxe de 29 livres pour l'enregistrement de leurs armoiries.
En 1712, il n'y a à Lesneven que quatre marchands de drap, et quatre tailleurs. Encore ces derniers sont-ils sans boutique, travaillant à la journée, à 5 ou 6 sols par jour ; les autres n'étant que de pauvres malheureux qui ravaudent de vieilles hardes (Délibération de la communauté).

Dans des comptes de 1728, les abbés de la confrérie de la Trinité reconnaissent avoir reçu 75 liv. 10 s. 9 d. pour quêter avec le plat, tous les dimanches et fêtes, à Notre-Dame, plus ce qu'ils ont touché pour avoir porté les torches à deux enterrements. (Dans ces recettes ne sont pas comprises les sommes versées par les nouveaux maîtres à leur réception, ou par les arrivants).

Pour achat de cierges le jour du pardon, payé 5 liv. 10 s. Pour accommoder le Crucifix étant devant la statue du Père Eternel, à l'autel, 4 sols.

Pour un ruban rouge à mettre au Saint Esprit, étant au-dessus de l'autel, 14 sols.

Pour des cartes neuves pour l'autel, 45 sols.

 

Chapelains. — 1661, Guillaume Le Moalic ; — 1674, François Le Reffloc'h, chanoine ; — 1699, Jean Prigent, chanoine ; — 1710, Soderou ; — 1728, René Lescop, chanoine [Note : A la date de 1710, l'aune de toile de Pontivy est dite valoir 18 sols, et l'aune de dentelle, 16 sols].

 

Les membres ou bienfaiteurs. — Certaines listes, en général, mal conservées, nous renseignent sur le nombre et le nom des confrères, ainsi que des donateurs. Ainsi, une feuille de 1704 indique une soixantaine d'habitants de Lesneven.

Voici quelques noms : vers 1660, Mme de Traongurun, maître Olivier Gellard et sa femme, Guillemette Guymarch ; René du Poulpry, sénéchal (don de 3 livres) ; Guillemette du Poulpry ; la dame de Saint-Laurent, femme du lieutenant et conseiller du roi ; Marie-Anne Billès ; Jeanne Cadrouillac (fille de Christophe Cadrouillac, sieur de Lanozrec) ; François Troerin, sieur de Kergounan ; Jeanne du Châtel, fille du sieur de Lannurien [Note : François du Châtel, sieur de Lannurien, greffier de la communauté, décédé vers Septembre 1679] ; Renée Jarnage, fille du sieur de la Planche ; Marguerite Kerjean, veuve du sieur Steven, procureur ; miss. Guillaume Bourchis, prêtre. — Le dimanche de la Trinité, 6 Juin 1669, est reçu dans la confrérie, Pierre Le Saulx, prêtre, chanoine du Folgoat. Vers la même époque, François Ponce, sieur de la Villeneuve ; Bernard Cabon, procureur et notaire ; Marguerite Cabon, dame de Reunarcoat. — Vers 1680, Marie Larvor, dame de Lannurien ; Françoise Kerneiz, dame de Penanguer ; Françoise Laudren, dame de Kerallot ; etc …

 

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LA CONFRÉRIE DU ROSAIRE. — Dans le travail qu'il lut au Congrès Marial du Folgoat, en 1913, M. le chanoine Cozic, curé de Lesneven, nous apprit que l'érection de la confrérie du Rosaire, sollicitée par la piété des fidèles de cette très célèbre ville de Lesneven, fut faite par le Révérend Fr. Robert, prieur du couvent des Dominicains de Morlaix.

La confrérie fut d'abord établie à l'église Saint-Michel, en la chapelle des Cinq-Plaies, à côté de la chapelle de Sainte-Anne, laquelle servait aux chanoines ; puis, à l'église de Notre-Dame, avec le consentement de Miss. Alain Gourchant, qui en était alors procureur et titulaire. Sur la prière qui lui en fut faite, le seigneur de Kéraméal concéda la chapelle à lui appartenant en cette église, afin d'y installer la confrérie, ce qui fut fait le 3 Janvier 1636. Cette chapelle du Rosaire était située du côté de l'Epître, près de la chapelle des sieurs de Lescoet.

1637. — Comme il y avait concurrence, le 1er dimanche de chaque mois, pour les offices de la confrérie du Rosaire et ceux de la confrérie du Saint-Sacrement, établie à Saint-Michel, on obtient, à la date du 19 Avril, le transfert des exercices de la confrérie du Saint-Sacrement (bien que cette confrérie fût antérieure à l'autre), au 2ème dimanche du mois.

Dès 1635, les gouverneurs de la dite confrérie, à savoir : Tanguy Bohier, sieur de Pratanlouet, et écuyer Jean Guiomar de Saint-Laurent, bailli, avaient passé des contrats avec Hervé Le Roux, sculpteur, pour la confection d'un autel sculpté, portant quatre colonnes avec rouleaux de fleurs, deux chérubins, etc...

Le 24 Septembre 1638, le dit sieur de Saint-Laurent fait, des ornements de la confrérie, un inventaire qu'il remet au sieur de Goasquelen, nouvellement nommé procureur de la confrérie. On y relève :

Une chasuble de satin blanc à garniture d'argent avec son étole et fanon, donnée par la dame douairière de Penmarch ;

Deux petits poteaux d'argent doré, donnés par la dame du Mezou ;

Deux autres d'étain, donnés par la dame de Goasquelen ; Un grand missel romain, de la nouvelle impression en taille douce, couvert de cuir doré ;

Un cahier de vélin relié pour écrire les actes portant l'institution de la confrérie et contrats de dons faits à icelle [Note : Il s'agit là, sans doute, du magnifique cahier en parchemin, avec vignettes et lettres ornées à la main (la seule chose peut-être de tout cet inventaire qui soit venue jusqu'à nous)] ;

Quatorze chandeliers tournés et façonnés de bois d'if, tout neufs ;

Un grand chapelet de nacre et perle, marqué des marques de ....., avec la croix d'argent ;

Autre grand chapelet de cristal marqué des marques..., avec la croix d'argent ;

Trais gaules de fer avec garniture pour soutenir les rideaux qui couvriront le tableau ou rétable du Rosaire, depuis le haut jusqu'en bas ;

Un tableau où est l'image de la Vierge et le Petit Jésus.

Ajoutons que le musée religieux de Saint-Louis de Brest a reçu en don de M. le chanoine Cozic, curé de Lesneven, soit cette image de la Vierge, indiquée par l'inventaire de 1638, soit une autre statue sculptée que M. Jordan de la Passardière regardait comme contemporaine de l'érection de la dite confrérie du Rosaire, à Lesneven. Voici la description qu'il en donne :

« Image en bois sculpté, peinte et vernie, dans le style franco-italien du XVIIème siècle. Par ses vêtements et la manière dont ils sont drapés, elle rappelle certaines figures de femmes des tableaux du Poussin. La Vierge est debout, bien campée, dans une stature élégante et stable. La physionomie et l'attitude sont gracieuses, empreintes de douceur et de chasteté. Un des bras est pendant ; l'autre, le bras gauche, porte l'Enfant-Jésus complètement dévêtu. La tête de la jeune mère est légèrement inclinée vers son Fils qu'elle regarde en souriant. Elle a les cheveux blonds dorés et les yeux bleus. Son costume consiste en une longue tunique blanche et traînante, dont les bords sont décorés d'une bande d'or ; une large ceinture dorée la serre à la taille ; un très grand manteau s'enroule autour de l'épaule gauche en recouvrant la tête qu'il encadre, et un de ses pans dorés entoure la taille de l'Enfant divin. Ce manteau bleu, à l'origine, a été repeint en blanc. La statue de la Vierge ne manque ni de grâce ni de proportions. Le petit enfant lui est bien inférieur, et comme pose et comme anatomie. Est-il du même artiste que la Vierge ? Il est permis d'en douter. Le socle porte l'inscription : N.-D. du Rosaire » (Echo paroissial de Brest, 25 Mars 1900).

Dans une curieuse requête adressée en cette même année 1638, par les deux économes, Guyomar de Saint-Laurent et Le Clerc de Goasquellen, ceux-ci se plaignent que le clergé ne fût pas disposé « à chanter des messes et des vêpres aussi fréquemment que l'eussent désiré les confrères et qu'il fît les processions trop courtes » (Le Congrès Marial du Folgoat, p. 375).

Fondations et dons. — Pendant 40 ans, le Rosaire fut le principal objet des donations des habitants de Lesneven.

18 Mars 1642. — Hamon Le Dall, sieur de Feunteunmean, donne à la confrérie 36 livres de rente, pour l'entretien, jour et nuit, d'une lampe devant l'autel et tableau du Rosaire ; et même en Juillet 1657, il transporte au Rosaire 48 livres de rente lui due par les héritiers de feu François Mescam, sieur de Kerleguer, à présent sous la tutelle du sieur Mescam de Mescaradec, sur le lieu de Kerleguer, en Lambézellec.

Le 17 Octobre 1660, au prône de la grand'messe célébrée par le vicaire perpétuel, Jean Macé, les habitants acceptent les propositions de Marguerite Cabon, veuve du dit sieur de Feunteunmean, qui renouvelle le don fait par son mari.

1652. — Guillemette Dirop, épouse en premières noces de Jean Laic, notaire et procureur, puis de Guillaume Le Clerc, sieur de Goasquelen, avocat, donne à la confrérie une maison située à Kérandraon, en Plouider, louée 64 sols par an, et relevant du fief de l'Evêque de Léon, à cause de sa juridiction des Regaires en Quiminidilly.

30 Septembre 1671. — Par testament, Marguerite Cueff, veuve de noble homme Yves Abiven, donne 6 litres à Notre-Dame ; 3 livres à la confrérie de la Trinité ; 3 livres au Rosaire [Note : Indiquons quelques autres legs de la testatrice : 3 livres à chacune des confréries ou chapelle du Saint-Sacrement, des Cinq-Plaies, du Mont-Carmel, de Saint-Yves, de Saint-Maudetz, du Folgoat, de l'Hôtel-Dieu, à Paris, des Quinze-Vingts, de la Charité, à Paris ; 10 livres de rente à Saint-Michel, plus 6 livres une fois payées ; 6 livres aux Récollets ; item, à l'église de Saint-Gouesnou, à Lanarvily, à l'église du Moguer, à Sainte-Anne de Kernilis, aux pauvres le jour de son enterrement ; 7 liv. 10 s. pour une trentaine pour le repos de son âme, à Saint-Michel ; item, aux Récollets. La dite Cueff déclarant avoir dans son armoire des deniers pour y suffire (Archives paroissiale de Saint-Michel)].

19 Avril et 3 Mai 1727. - Jean Querneau et Marguerite Gellart, sa femme ; Marie-Michelle Gellart, veuve de François Gobert, sieur de la Villeaugé, avocat, Claude Tirot, sieur de Kerlein, Guillaume Le Roy, sieur de Lestang, avocat, et sa femme Antoinette Tirot ; Guillemette Tirot, tous héritiers de Claude Gellart, sieur de Menhoignon, font un accommodement avec Joseph Le Chevallier, sieur de Lamotte, avocat, trésorier de Notre-Dame, pour terminer un procès engagé contre eux par le sieur de Kéramoal, précédent trésorier du Rosaire, et transportent à la fabrique du Rosaire, un Parc de terre chaude, roturier, situé derrière le couvent des Récollets, tenu du proche fief de Sa Majesté, loué 21 livres par an et appelé Parc-a-lez-Boulou.

 

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CONFRÉRIE DES AGONISANTS. — 27 Avril 1681, au prône de la grand'messe (on en a déjà parlé à propos des réparations à Notre-Dame), a été remontré de la part d'Olivier Gellart, huissier au siège royal, et d'honorable marchand, Paul Bourdon, gouverneurs de la dite église (Guy Bleinhant, sieur de Kéréoc, étant trésorier administrateur), qu'il est désirable, pour la gloire de Dieu et redoublement de la dévotion en la dite église, qu'on obtienne, en Cour de Rome, l'érection de la confrérie des Agonisants  pour être mise en la chapelle soit de Notre-Dame de Délivrance, soit de Notre-Dame de Pitié, et desservie aux frais de la dite église en attendant qu'elle soit arrentée par les personnes charitables qui ont promis de contribuer à la dite érection.

A l'issue de la grand'messe, se trouvent réunis à la sacristie les sieurs du Poulpry, sénéchal, Hervé Laigle, bailli, René Luhandre, substitut, Claude Laoust de Kernéach, Nicolas Chauvel de Montreuil, Gabriel Steven de Creachsalaun, Jean Le Bihan de Keruzouarn, anciens et nouveau syndics, Jean Laudren de Penanguear, Hervé de Keroullé du Roudour, Hervé Le Duff du Bedier, François Le Reffloch, Guillaume Bleinhant du Hellès, Hervé Le Duff de Mésaonan, René Le Garrec de Lezongar, François Abiven de Feunteunleas, Antoine Brossier, Guillaume Ropars, lesquels prient MM. les Ecclésiastiques et MM. les Juges de s'employer pour l'obtention des Bulles nécessaires en vue d'ériger la dite confrérie.

20 Juin 1681. — Consentement d'Alain Barbier, seigneur de Kerno, qui concède aux habitants l'usage de sa chapelle pour l'établissement de la confrérie, laquelle y est érigée en 1683.

 

Fondations

20 Septembre 1683. — Dame Claude du Bois, douairière de Kerannaouet, lègue à Paul Bourdon, fabrique de la confrérie, un petit lieu nommé Kergoinezec, en Plougar, représentant 30 livres de rente (mais à charge d'en donner 18 à l'hôpital de Lesneven).

29 Août 1685. — Marie Huillard, dame douairière de Basseville, lègue 30 livres à la confrérie sur des terres situées en la paroisse de Trehou, pour une messe par semaine sur l'autel des Agonisants, « et le prêtre chapelain de la confrérie sera tenu de se trouver à l'église toutes fois et quantes que la cloche sonnera pour les Agonisants, afin d'y faire les prières ordinaires, les quelles prières se diront aussi avant le commencement de ladite messe, et à la fin le De profundis ».

Cette messe se célébrait le mercredi, et pour s'acquitter de cette obligation, le prêtre chapelain percevait 45 livres par an.

26 Octobre 1686. — Le sieur du Bedier Le Duff et sa femme, Catherine Mathieu, lèguent par testament, 24 livres de rente à la confrérie, à charge de quatre services solennels aux jours qui portent indulgence dans la Bulle : de plus, ledit Le Duff a encore légué 15 livres pour son particulier, pour deux services.

Nous n'avons vu que deux noms de chapelains desservant la confrérie : Guillaume Le Duff (mort en 1757), auquel succède, peu après, un sieur de Chateaufur. Dans l'intervalle, Guillaume Gaultier, gardien du couvent des Récollets, déclare avoir fait dire deux messes pour la confrérie.

19 Août 1696. — Miss. Joseph de Kersaintgilly, recteur de Plourin, syndic du clergé de Léon, reconnaît avoir reçu de M. Godefroy, des quittances de l'année 1691, pour droits d'amortissement et de nouveaux acquêts, sur les biens de la confrérie. Lesquelles quittances montent à 800 livres environ.

 

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CONFRÉRIE DES MAITRES ÈS ARTS. — On consultera, à ce sujet " La confrérie des Maîtres-ès-arts de l'évêché de Léon ". Voir aussi le Congrès marial du Folgoat, 1913, pp. 371 et suivantes.

Nous rappellerons simplement la clause du testament de Goulven Simon, chapelain du Folgoat, qui lègue 12 livres à Notre-Dame pour le service que les maîtres ès arts y font célébrer après le décès des confrères, plus 18 livres pour le dîner qui suit.

On a vu aussi que, lors des réunions de la confrérie à Notre-Dame, on rendait toujours les premiers honneurs à la maison de Kergo.

Enfin, disons qu'à certaine époque, Notre-Dame servit aux chanoines de la collégiale pour leurs offices.

 

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IMAGES, AUTELS, CHAPELLES, divers.

Côté de l'Evangile : chapelles de Saint-Cyriaque, aux barons de Penmarch ; de Sainte-Anne ; du Saint-Sépulcre ; de Saint-Laurent. Chapelle des sieurs de Kersullec.

Côté de l'Epître : chapelle de la confrérie des Agonisants, aux seigneurs de Lescoet.

Chapelles du Rosaire, aux seigneurs de Kéraméal ; de Saint-Claude et de la Trinité.

Autels de Saint-Germain et de Saint-Hyacinthe.

Autres chapelles et autels (sans que nous puissions préciser pour l'emplacement exact) : Autel de Jésus, dans la nef ; de Notre-Dame de Pitié, de Sainte-Agnès, de Saint-Claude, de Notre-Dame de Délivrance, de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, de Saint-Antoine, de Saint-Herbot, de Sainte-Marguerite, de Saint-Yves, de Saint-Erasme, de Saint-Joseph, de Kergoff.

(Ajoutons que, le 6 Décembre 1532, François du Com, sieur de Kerengar, patron et présentateur d'une chapellenie fondée à Notre-Dame, par ses prédécesseurs, les sieurs de Kerengar, achète droit de passage pour des terres appartenant à cette chapellenie, et situées à Kerbabu, en Lannilis).

Images de sainte Anne, de saint André et saint Jacques, de saint Gouesnou, de saint Sébastien.

Horloge. — L'horloge de la ville se trouvait d'abord dans la tour de Notre-Dame. Mais le tonnerre l'ayant brisée et rendue inutilisable, en 1687, on décida de la remplacer par une autre sonnant les demies et les quarts mais qui serait placée à Saint-Michel (1706), la tour de Notre-Dame n'étant pas assez centrale et la sonnerie de l'ancienne horloge ne s'entendant pas assez bien de toute la ville.

Papegaut. — Dans une séance de la communauté, vers 1656, maître Yves Vingtdeniers, notaire, abatteur du papegaut, propose de le faire planter pour le prochain tir sur la tour de Notre-Dame, à charge pour ceux qui abattront ledit joyau, de payer 6 livres, tous les ans, aux gouverneurs de cette chapelle [Note : Le papegaut avait été établi à Lesneven par lettres patentes de 1560] (Archives de l'Evêché).

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