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LE FOUR BANAL DE NOTRE-DAME DE LESNEVEN

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[Note : On voit encore, caractérisée par un renflement extérieur très prononcé, la maison où était le four communal. Elle fait le coin d'une place, à l'entrée de la rue dite justement (depuis, sans doute, le XIIIème siècle), rue du Four].

On a vu l'acte de Septembre 1216, par lequel le Duc de Bretagne concédait à l'abbaye de Saint-Sulpice, avec l'église de Notre-Dame, le droit de fournage pour toute la ville de Lesneven, c'est-à-dire le droit exclusif d'y cuire le pain avec perception d'une redevance qui, en 1553, s'élevait à 10 deniers par boisseau de farine convertie en pâte.

Par contre, les fourniers et leurs valets auront défense, sous peine de 30 livres d'amende, d'exiger un morceau de pâte en plus, et devront en cas de mauvaise cuisson, payer le pain.

En 1693, la taxe est de 3 sous 6 deniers par boisseau de froment, et de 2 s. 6 den., par boisseau de seigle [Note : Dom Anger rapporte, comme suit, la série ascensionnelle des baux du four : En 1563, 10 livres. En 1575, 25 livres. En 1596, 14 écus soleil. En 1608, 60 écus soleil. En 1621, 80 écus soleil. En 1662, 120 écus soleil. En 1686, 126 écus soleil. En 1705, 130 écus soleil. En 1732, 270 écus soleil. En 1780, 300 écus soleil].

Redevance et contrainte assez mal supportées. Aussi, dès le 4 Mai 1521, Françoise Landais, prieure, dut se plaindre au Roi que les habitants, refusant de fréquenter le four banal, prétendaient en construire de particuliers.

En suite de quoi, le sénéchal de Lesneven reçut de François Ier, ordre de protéger les droits de la dite prieure.

Mais les habitants n'avaient pas à se plaindre que de la taxe. Les fours, en effet, mal construits, étaient une source d'incommodités et de dangers. « Comme ils ne sont pas munis d'une cheminée, est-il dit en 1634, la fumée sort par la porte et une étroite fenêtre, et s'épand en gros nuages sur la ville, y infectant maisons, biens et marchandises. Le feu prend souvent dans la toiture et effraye les habitants qui font sonner le tocsin ».

Pour y remédier, on décide alors de construire des cheminées et de ne plus chauffer avec du bois vert.

En 1642, incendie des fours. Les fermiers Pengam et Mercier sont rendus responsables et condamnés à payer les dégâts causés par leur malice.

31 Août 1680. — Dans la séance de la Communauté, les habitants remontrent l'incommodité notoire de n'avoir qu'un seul four à ban, ce qui est insuffisant. En outre, la maison est si petite qu'on n’y peut préparer ensemble la pâte, laquelle doit ainsi être préparée au dehors, nonobstant le mauvais temps.

De plus, en dépit de tous les règlements, la fournière y met des bois de genêt et de lande qui ont depuis peu causé deux ou trois incendies qui ont paru indifférents à ladite fournière, laquelle ne fait pas sa demeurance en ladite maison du four.

C'est pourquoi on charge le syndic d'écrire à l'abbesse de Saint-Sulpice, afin de pourvoir à tous ces inconvénients (Lesneven. Délibération de la Communauté, et Dom Anger, Cartulaire).

Le mercredi 25 Avril 1703, Claude Gellart, sieur de Menhoignon [Note : Claude Gellart, sieur de Menhoignon (Menhoignon, en Plonéour-Trez). Notaire royal, procureur et conseiller du greffe de l'écritoire ; né en 1646 ; joua un rôle assez important dans la vie municipale de Lesneven, durant une trentaine d'années. Elu maire en 1690, il en fit encore les fonctions par intérim en 1697. Député aux Etats, à Vannes, 1693 et 1703 ; à Vitré, en 1697. (Le député aux Etats recevait 200 livres sur les finances de la ville). Claude Gellart se dit, en 1696, trésorier des deux confréries du Rosaire et du Saint-Sacrement. Pour cette dernière confrérie, il fut en charge plus de vingt ans. Il commandait aussi, en 1698, la troisième compagnie de la milice bourgeoise, et fut réélu en cette qualité, en 1707. Dut mourir vers 1713], ancien syndic et substitut du procureur du Roi, expose aux habitants que les droits du four banal font partie du temporel du prieuré de Notre-Dame dont jouissent les Dames de Saint-Sulpice ; mais d'autant que la population de cette ville a grandement augmenté, le dit four banal n'est pas suffisant et par l'empressement qui y règne et la quantité de pâtes que l'on y apporte, une grande partie reste souvent sans être cuite, ou bien il arrive que les pains soient brûlés. C'est pourquoi il est nécessaire que les dites Dames aient à pourvoir d'autre four suffisant, ce qu'elles peuvent faire commodément sur le fond de la maison de la dite prieuré qui a servi ci-devant au logement du sieur Vicaire, derrière l'église de Notre-Dame et joignant la métairie de la prieuré, tenue par François Madec, fermier de la dite métairie et du four banal ; bien plus, en raison de la grande fréquentation de cette ville pour la ville de Brest et des troupes qui y passent continuellement, on est obligé de faire de grandes provisions de pain, si bien que faute de fours, les habitants sont obligés d'envoyer quérir du pain dans les villes et bourgs prochains et aussi de faire cuire leur pâte ailleurs [Note : Délibération de la Commune. — Il y avait alors (voir 19 Mars 1712), trois boulangers à Lesneven ; en 1689, on en comptait cinq. Une taxe de l'époque indique 17 deniers comme prix de la livre pour le bon pain blanc ; 14 pour le pain bis et le pain de seigle, 12 pour le pain gris (Délibération de la Commune, 6 Novembre 1698)].

De nouveau détruits par le feu, les fours sont, en 1725, reconstruits au nombre de quatre, dans un lieu écarté.

Au fermier qui ne voulait pas les accepter, parce qu'il ne les connaissait pas et craignait de manquer la cuisson, il fut répondu « qu'il devrait savoir son métier ».

Une fois de plus, en 1754, l'incendie fit son oeuvre. L'accident causa de notables dépenses et de graves abus. Certains particuliers, saisissant l'occasion de ce sinistre, construisirent des fours privés, d'où réclamation des religieuses.

Le 9 Février 1756, un arrêt du Parlement réobligea les habitants, sous peine de 10 livres d'amende, à se fournir comme par le passé, au four banal [Note : De Kerdanet : Histoire de Lesneven. A Saint-Pol de Léon, Jehan Kercuelen, procureur, et Chrestien Coetanlem, receveur de la Cour séculière, remontrent au sénéchal Jehan Le Scaff, docteur ès lois, à la date du 27 Février 1539, que le Seigneur Evêque et ses prédécesseurs ont leur four en la ville et cité de Saint-Paul, et sont en possession de contraindre les habitants d'y venir faire cuire leur pain, et signantemant ceux qui vendent le pain au détail comme aussi ceux qui n'ont four en leur maison. Mais sont néanmoins plusieurs habitants qui, prêtant leurs fours à d'autres, défraudent le droit et deniers du dit Seigneur Evêque. En conséquence, le Sénéchal porte 10 livres d'amende, avec confiscation du pain, contre ceux qui désormais contreviendront. En 1580, Hervé Hamon, receveur du défunt évêque Antoine de Longueil, afferme pour trois ans qui commenceront lors de la fête de monsieur saint Gilles, à Robert Petruz et à sa femme Catherine Souleur, le devoir du four épiscopal, à raison de 65 livres par an et à charge de fournir chaque semaine, 9 pains de 2 deniers à la chapellenie de Saint-Coulom à la cathédrale, et de cuire chaque garcée rase pour 8 deniers et la garcée comble pour 18 deniers (Voir pièces des Archives de Lesquiffiou). Dans une pièce concernant la chapellenie de la Trinité, à la cathédrale de Saint-Pol [Archives départementales, G. 6) il est dit que le Seigneur Evêque a droit de moulin et de four à ban, dans l'étendue de sa juridiction, de halles, de cohuages, de foires et marchés, de salage des poissons, et sur toutes sortes de blés, graines, gruau et farines qui s'exposent et se vendent. Le 27 Mars 1561, Jean du Kergoet, sieur de Kergozian, avocat à saint Paul, remontre à Mgr. Rolland de Neufville, que quelques mariniers du Minihy, ayant pris huit marsouins, autrement dits « tallecz » offrent bailler la hure au dit Seigneur Evêque, reconnaissant ledit devoir lui être dû, et sollicitent la permission de débiter le reste. Ce qu'accorde l'Evêque, à condition que trois des marsouins seront vendus à Saint-Paul même, pour la provision des sujets dudit Seigneur Evêque (Archives Départementales, G. 1119)].

(Archives de l'Evêché).

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