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LES COMPTES DE LA COLLEGIALE SAINTE-ANNE

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Si Missire Jehan Kerdaniel, sieur de Tréornou, recteur de Lambézellec et procureur des chanoines de Sainte-Anne, n'a daigné rendre ses comptes de gestion que six ans sur douze, il est du moins heureux qu'un peu de la comptabilité tenue par lui nous soit parvenue. 

Le 22 Septembre 1573, il présentait ses registres à la vérification et approbation de ses collègues, lesquels étaient : Lucas Léon, Guillaume Thomas, Alain Le Mestryc, (Olivier Quiniou, desservant au dit Collège pour) Guillaume Calvez, (Germain Quéré, aussi procureur et desservant pour) noble et vénérable Missire Tanguy Le Gall, prieur commandataire de Lochrist, et chanoine de Sainte-Anne ; Yves Bourhis aussi desservant au dit Collège en place de feu Guillaume Carn.

(Ajoutons qu'en plus des chanoines, il y avait encore, assistant à la reddition des comptes, un commissaire laïque, lequel, le 5 Février 1572, est un sieur du Cleuzmeur qui reçoit pour son salaire 20 sous. En 1696, nous trouvons en la même qualité, écuyer François Le Borgne, sieur de Crechelou).

Missire Jehan de Kerdaniel nous y apprend qu'il fut établi procureur du Collège, le 18 Septembre 1570, et eut à payer, pour l'acte de procuration, aux notaires Y. Bras et Kerguz, la somme de 22 sols 6 deniers, plus 2 s. 6 d. pour le sceau. Après quoi, le dit Kerdaniel offrit, le même jour, aux chanoines et suppôts, une collation qui lui revint à 11 s. 3 d.

Pour sa peine, vacation et salaire, durant un an, pour gérer le fait du Collège, il dit avoir perçu 25 livres.

En son livre de comptes, nous relevons encore entre autres choses [Note : Il serait sans intérêt de tout reproduire] que Gilles Thanyou a desservi au choeur au lieu de Révérend Père en Dieu, Jehan de Kerguiziau, Abbé de Daoulas, et a touché à ce titre, l'afférent de chaque prébende, soit 50 livres par an.

A la sacristerie était affectée une somme annuelle de 15 livres payable au chanoine sacriste.

A Hervé Lusinec, enfant écolier, pour l'aide et service qu'il a fait au choeur, 20 sols.

Pour les décimes du quartier en Octobre, 20 livres 6 sols 6 deniers tournois qui, réduits en monnaie, font 16 liv. 18 s. 4 d. et 5 (?).

Pour les censives de la ville, sur la maison du Collège, 25 sols.

Reçu de Laurens an Du, pour chausses et commission, concernant le convenant qu'il occupe, 6 écus pistolets, faisant 13 liv. 10 s. monnaie.

Payé pour la cheffrente due sur ce convenant, à la seigneurie de Coetynysan, 9 sols.

Pour les vacations du dit Jehan de Kerdaniel sur les affaires du Collège et pour les dépenses de son cheval, à raison de quatre journées, 45 sols.

Autres mises dudit Kerdaniel touchant les réparations de la maison du Collège appelée « Jérusalem », en la ville de Lesneven :

Pour le dit Kerdaniel, en raison d'un voyage à la perrière de Kerdoulas, pour faire marché des pierres d'ardoises, 45 sols.

Pour les dites ardoises, 4 liv. 11 s. 3 d.

Pour le jour que les dites pierres furent charroyées de Kerdoulas à Landerneau, 30 sols.

Pour le bois, fors le charroi, 35 livres.

Pour un demi-boisseau de froment à faire du pain pour les charretiers des bois de réparation, 25 sols.

Item en viandes, le jour du charroi, 19 s. 2 d.

Item en vin, dans la forêt, 13 s. 4 d.

Pour 1.100 lattes, à 6 s. 3 d. le cent, et un quart de vin et un pain, 73 s. 9 d.

 

Dans une autre série de comptes pour 1650 et les deux années qui suivent, le receveur du Collège, François Le Bris, vicaire de Lesneven, déclare que, le jour de sa réception, 24 Août 1650, il paya pour le dîner chez dame Mesou, et le lendemain pour déjeuner, 22 livres.

Pour avoir, à Pâques, fait mettre des barres, crochets et fiches, à l'entour du choeur collégial, pour tenir la tapissière, 5 livres.

Payé le 7 Septembre, à Yves Saliou, notaire, la façon d'une sommation à François Rochou, chanoine de Sainte-Anne, de rentrer au lieu capitulaire et y signer un bail à ferme consenti par les chanoines aux Duff, fermiers de la palue en Cléder, et une copie dudit acte, 3 livres.

Payé à François Pengam, organiste, 6 plaques d'Espagne avec cédulle, et 6 livres sans cédulle, 23 liv. 8 s. (soit 58 sous pour valeur de la plaque d'Espagne).

Le 28 et 29 Mars, ledit receveur est allé au château de Trémazan, voir Madame la Duchesse et lui demander du bois, soit comme dépenses, 12 livres.

Payé en écot chez Le Mahot, pour 3 pintes de vin, 27 sols, 2 sols en pain et 2 sols en poires, 4 sols.

 

Comptes de 1685, fournis par Missire Jean Prigent :

Payé aux marguilliers députés pour faire la cueillette des deniers pour la construction d'un presbytère, 11 livres.

Payé à Landerneau, pour 2 milliers d'ardoises, 6 livres.

Pour le dîner à l'hôtel du Lion d'Or, de ceux qui les ont charroyées, 28 sols.

A Nicol libraire, pour coller et accommoder les chartes du canon de la messe, de l'In principio et du Lavabo, 7 sols.

Pour 2 petits bâtons de fer pour appuyer le pot à fleurs de plomb qui est au-dessus de la tour de notre chœur, 10 sols.

Pour une aune et demie de toile de Pontivy, pour faire des serviettes à l'autel, 30 sols.

Payé à Bernard Prigent, maître-tailleur de Guissény, pour une bourse, une pale, un voile de calice, le tout couvert de brodure et de damas rouge, 1 écu.

Pour 6 chandeliers de bois fait par un sculpteur de Lannion, 21 livres.

Pour les faire garnir de fer blanc, 10 s. 6 d.

Pour le dîner des sieurs Chanoines au bourg de Ploudaniel, et des sieurs Grall, prêtre de cette paroisse, et Le Gall, sous-diacre, à la fin d'un service pour le repos de Marie Bléas, femme de Charles Quéméneur, notre fermier de Kernahellan, 42 s. 6 d.

(Lorsque ce Charles Quéméneur mourut, en 1697, les chanoines firent aller la clochette autour de la ville pour leur fermier), soit, 5 sols.

Pour le port d'une lettre au sieur Pattouillac, notre procureur à Vannes, pour le procès que nous avons avec le sieur Cadrouillac, prêtre, 3 sols.

Pour des confitures sèches présentées à Madame la Duchesse, le 12 Novembre 1685, 13 s. 4 d.

Le 10 Avril 1686, pour les dépens de Monsieur notre Recteur et moi, députés par le Collège pour aller à Brest rendre visite à Madame la Duchesse, notre patronne,78 sols.

Pour le louage de nos chevaux, 48 sols.

Pour leur nourriture pendant deux jours, 40 sols.

Le 5 Mai 1686, le 3ème Dimanche après Pâques, réception de la Duchesse de Portsmouth, au choeur des chanoines. La veille, les habitants avaient reçu une lettre du marquis de Lavardin, lieutenant général de la province de Bretagne, qui leur écrivait de Brest, et exprimait le désir que la Communauté de Lesneven rendit à Madame la Duchesse les honneurs dus à une personne de ce rang.

Les habitants décidèrent d'envoyer leur syndic avec le plus grand nombre possible d'entre eux, saluer cette dame à son arrivée, en lui présentant un plat des plus belles confitures (Archives municipales de Lesneven).

A cette occasion, les Chanoines firent faire par Guillaume, leur bedeau, un dais au-dessus du banc de ladite dame, leur patronne ; et balayer le choeur et muraille deux fois, 15 sols.

Plus, pour ficelles, clous, et épingles, 6 sols.

Ce fut évidemment à cette occasion que la Duchesse de Portsmouth dut étudier la question de ses prééminences et droits honorifiques, comme héritière des du Châtel, en l'église de Saint-Michel. A la suite de quoi, eut lieu, avec le baron de Kerno, une transaction dont ce dernier et ses héritiers jugèrent, après coup, n'avoir pas à se féliciter. L'acte est du 2 Septembre 1686, passé entre l'intendant de la Duchesse, assisté du comte de Kéroualle, père, d'une part, et messire Allain Barbier, seigneur de Kerno et de Lescoet, lequel, âgé de plus de 80 ans, après une existence passée presque toute entière aux armées, avec le comte de Rieux, son oncle, aurait sans doute mieux parlé de guerre que de chicane. Parent de Mme la Duchesse, dont la grand'mère était une Marie Barbier, et avec une sorte de déférence pour le crédit dont elle jouissait à la Cour, encore qu'elle eût perdu ses protecteurs (la duchesse d'Orléans, morte en 1670, et le roi Charles II, mort en 1685), le sieur de Kerno lui fit des concessions, qui, par la suite, parurent excessives, de prééminences à Saint-Michel, dans la nef paroissiale.

Cet acte du 2 Septembre 1686 fut ratifié et confirmé par deux autres en date des 26 Octobre et 22 Décembre suivants.

Pour ce qui est des droits de fondation et de présentation en la Collégiale de Sainte-Anne, ils ne paraissent avoir été aucunement contestés à la Duchesse de Portsmouth, ni aux autres héritiers des du Châtel.

De 1710 à 1747,  il nous reste (Archives de Saint-Michel, Lesneven), non point le cahier des comptes proprement dits des Chanoines de Sainte-Anne, mais un recueil de leurs délibérations.

Janvier 1711. — Réception de Miss. Rolland Le Bourdonnec, recteur de Lesneven, en remplacement de Miss. Guillaume Forest, recteur de Médréac, démissionnaire.

Avec le nouveau chanoine, le trouble entrait au Chapitre. Le 7 Mars suivant, ses collègues se plaignent qu'il affecte de prendre la première place, celle de Doyen, et refuse de chanter la première leçon.

Ce conflit ne devait pas être le seul. Le 11 Janvier 1712, le Recteur de Lesneven est dit avoir refusé d'assister à la séance.

Le 20 Septembre 1713, en signant au registre, ledit Rolland Le Bourdonnec déclare ne point reconnaître comme Doyen Miss. Claude Bouguennec, qui n'a aucun titre à cette qualité doyennale.

Le 17 Octobre 1722, le Recteur de Lesneven déclare au sieur Kerret, Doyen, et aux autres chanoines qu'avec la permission de l'Evêque, il se rend à Paris pour devenir plus capable de remplir les fonctions de son ministère.

Tout cela ne dénotait pas une entente parfaite.

11 Août 1711. — A la place de Miss. Le Fèvre, décédé, réception de Henri de Villemaudy, sous-diacre au diocèse d'Angoulême (fils de Mme de Villemaudy, secrétaire de la Duchesse de Portsmouth). Les Chanoines déclarent l'avoir reçu avec les oppositions accoutumées (parce que le nouvel élu était étranger au diocèse de Léon).

20 Septembre 1713. — Après la grand'messe chantée dans la chapelle de la Collégiale, et après 12 coups sonnés dans leur grosse cloche, les Chanoines nomment Monsieur de Kerret comme procureur syndic pour 3 ans, avec faculté de retenir 36 livres par an sur les revenus pour droit de recette [Note : Il s'agit de Yves de Kerret de Kervern].

20 Décembre 1714. — En raison des fréquentes absences du sieur de Kervéatoux, chanoine, il sera pris 60 livres sur sa portion et prébende. Même mesure, le 4 Février 1717 [Note : Il s'agit de Jean-Baptiste de Touronce, sieur de Kervéatoux].

27 Août 1722. — Un des Chanoines, Miss. de Pontangrolle, ayant été absent au moins 8 mois en 2 ans, on lui enlève 125 livres.

8 Octobre 1725. — Les Chanoines reçoivent de Jean Mazé de Plouédern, une somme de 900 livres, consistant en 22 louis de 16 livres chacun, et de 137 écus de 4 livres chacun, qui sera employée à réparer le clocher et la chapelle du Collège.

13 Juillet 1726. — Les Chanoines déclarent se désister, suivant l'avis de Monsieur de Reims, dans le procès pendant entre eux et leur fondateur et protecteur, le seigneur de Crozat, au sujet des réparations de la chapelle collégiale, et espèrent recevoir de sa bonté et libéralité, la remise des frais qu'il peut avoir obtenus dans la dite instance, et qu'il aura pour agréable le contrat de féage passé par eux avec Jean Mazé, par le moyen duquel ils trouveront les deniers nécessaires pour les dites réparations [Note : Ce dit Jean Mazé avait, le 28 Septembre 1725, acheté du Collège, pour le prix de 1.800 livres, le lieu de Kernahellan, en Ploudaniel].

22 Octobre 1727. — A l'unanimité, les Chanoines décident de garder inviolablement le secret sur leurs délibérations, sous peine de privation pendant un mois.

22 Avril 1728. — On convient unanimement de faire desservir les messes pour les Chanoines absents, le vendredi et le dimanche, à raison de 10 sous, conformément au tarif de l'Evêché.

12 Mai 1729. — « Pour maintenir la discipline et la régularité dans les assistances au service divin, conformément aux statuts et à l'esprit de notre fondation, aux anciens règlements de l'officialité de 1621, renouvelés par l'ordonnance de la visite épiscopale à Lesneven, le 19 Septembre 1722, nous avons été unanimes à modérer les absences fréquentes du sieur Lescop, chanoine, pour le temps de deux mois, et attendu que le dit sieur Lescop a capté et brigué l'annate et cure d'office de Kernouez, à l'insu du Chapitre, réservons de le pointer pour les absences futures, et de nous pourvoir comme il appartiendra, à raison de l'incompatibilité des deux bénéfices qui demandent résidence et présence actuelle ».

28 Septembre 1730. — Nomination du sieur Abjean, comme procureur du Collège, pour 2 ans, à raison d'une pistole par an.

26 Août 1732. — Le Chapitre a obtenu gain de cause, à Morlaix, contre le sieur de Tronjoly Moelien [Note : Ce qui était en question, c’était le lieu et manoir de Landeguiach, en Plonévez]. Ici, les Chanoines de Lesneven chargent l'un d'eux, missire Jean-Marie de Kerguelen, de remontrer en la juridiction royale de Morlaix, où les parties se retrouvent le 19 Août 1733, que le Chapitre de Lesneven ne possède pas le contrat primordial du 25 Novembre 1548, concernant Landeguiach.

4 Mai 1735. — Election, comme chanoine, du sieur Chauvel, Abbé de Kergonan.

6 Avril 1746. — Le sieur Joubier, chanoine, demande au sieur Rolland Le Bourdonnec, recteur de Lesneven (et neveu du précédent chanoine de même nom), pourquoi le dit recteur l'a empêché, lui Joubier (qui pourtant était semainier), d'officier aux complies.

A quoi le dit Le Bourdonnec répond être surpris de cette plainte, et que le sieur Joubier puisse ignorer qu'il est lui, Le Bourdonnec, en droit d'y officier [Note : Ainsi le neveu n'était pas plus accommodant que l'oncle].

8 Février 1747. — Réception comme chanoine de Jean Chopin, recteur de Languengar.

3 Août 1747. — On décide de tenir Chapitre, le premier jeudi de chaque mois.

31 Août 1747. — On offrira le vin du Chapitre à son Altesse sérénissime, Mgr. le duc de Penthièvre, que complimentera le Doyen des chanoines, le sieur Joubier.

Les registres de la communauté de Lesneven disent à cette occasion (18 Août 1747), qu'il faut convoquer toutes les paroisses pour élargir et réparer les chemins du pays de Léon, de manière que les carrosses et autres voitures de Son Altesse pussent passer avec facilité.

A côté d'autres avantages, cette visite princière eut celui d'obliger les habitants à faire des réparations dont l'urgence était périodiquement, — et à peu près platoniquement, — reconnue.

La délibération du 30 Mars 1707 disait « que les pavés des chemins, au sortir de la ville vers Landerneau et Le Folgoat, n'ont pas été réparés il y a plus de 40 à 50 ans, si bien qu'on n'y peut plus passer à pied ou à cheval qu'au péril de la vie ».

Même plainte en 1716. « Les pavés des entrées et sorties de la ville n'ont pas été réparés depuis nombre d'années et sont impraticables dans l'hiver, sur les chemins de Brest, Saint-Paul de Léon, Landerneau et Landivisiau, à plus d'un quart de lieue. Il faudrait plus de 4.000 livres ».

En 1745, deux ans seulement avant la visite du duc de Penthièvre, le syndic de Lesneven remontre que le pavé, de la rue Ségalen au Folgoat, est impraticable à pied, à cheval et en toute voiture ; il s'y est formé trous et crevasses qui font que, dans le fort de l'été, on ne peut qu'à grand peine se rendre au Folgoat ; comme aussi le pont appelé « Pont-Milin », sur le chemin de Landerneau, est dans le plus mauvais état qui puisse être, que les litières ont souvent tombé dans l'eau, que plusieurs personnes ont pensé y périr, etc...

On se mit donc en frais, en Août 1747, pour recevoir le duc de Penthièvre. Principalement, on fit réparer les routes de Penmarch à Lesneven, et de Lesneven à Plouescat.

Une porte fut dressée, garnie de lauriers, au haut de la rue Ségalen. On y présenta au Duc le vin de ville, lors de son arrivée, le mercredi 30 Août. La réception qui lui fut faite et dont il parut content, revint aux habitants à 576 livres.

(Archives de l'Evêché).

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