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LENNON

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La commune de Lennon (pucenoire.gif (870 octets) Lennon) fait partie du canton de Pleyben. Lennon dépend de l'arrondissement de Châteaulin, du département du Finistère (Bretagne). 

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LENNON

Lennon vient de « lem » et « les » (château).

Lennon est un démembrement de la paroisse primitive de Pleyben. A noter que Pleyben comprenait encore vers le XIème siècle (époque où fut rédigé le Cartulaire de Landévennec) les paroisses de Saint-Ségal et du Cloître-Pleyben. La paroisse de Lennon dépendait autrefois de l'évêché de Cornouaille et de la châtellenie de Châteaulin.

Paroisse du canton de Pleyben, sous le patronage de la Sainte-Trinité. Elle était présentée à l'alternative, par le Pape et l'Ordinaire ; le Recteur y percevait une dîme de 900 livres, et ne comptait que 850 communiants, à la fin du XVIIIème siècle.

Le Cartulaire de Landévennec indique plusieurs donations de terres situées sur Pleyben (Chartes XXXI-XXXIII, édition La Borderie, p. 160, 161). L'une d'elle soulève un problème intéressant pour l'histoire de Lennon. Il s'agit de Busitt-Sent-Uuarhen (aujourd'hui Beuzit-Sant-Gouarhen) qui aurait été donné, en même temps que Lanvézennec et Emmuc, par un certain Harn Meine, un riche propriétaire foncier, semble-t-il.

Il est question, dans les Actes du Saint-Siège, de la paroisse de Lennon. C'est ainsi que, le 22 Juin 1366, l'Evêque de Vannes était chargé par le pape Urbain V de conférer à Guillaume Kaer, prêtre de Quimper, la paroisse de Lennon, que devait céder Jean an Balaës de Pont-Croix, pour avoir un autre bénéfice. L'église de Lennon avait pour recteur, en 1398, Guillaume Corric, qui eut pour successeurs, Pierre Dornic, puis Guillaume Albi ou Le Guen ; il fut question de remplacer celui-ci par un sieur Pierre Le Comte qui, par composition, accepta la paroisse de Bodivit (Acte Saint-Siège, p. 149-150). Le 1er Juin 1508, une bulle d'indulgence fut accordée à la Trinité de Lennon. Les Archives Départementales en possèdent une copie (G. 582).

ROLE DES DÉCIMES EN 1766 : Le recteur Gaultron est taxé à 32 livres 1 sol 10 deniers. - La fabrice : extraordinaire : 2 livres ; ordinaire : 5 livres 12 sols 6 deniers. - Rosaire : extraordinaire : 10 sols ; ordinaire : 3 livres 15 sols. - Saint-Maudez : extraordinaire : 10 sols ; ordinaire : 1 livre 5 sols. - Saint-Nicolas : extraordinaire : 10 sols ; ordinaire : 1 livre 5 sols. - Sainte-Barbe : extraordinaire : 10 sols ; ordinaire : 1 livre 5 sols. Total : 49 livres 4 sols 4 deniers. Ces trois chapelles (Saint-Maudez, Saint-Nicolas et Sainte-Barbe) existaient au Concordat et sont encore très fréquentées.

On rencontre les appellations suivantes : Lemnon (1217), Lennon (vers 1330).

Ville de Lennon (Bretagne).

Note 1 : Le 16 avril 1789, le subdélégué de l'intendant à Châteaulin, Pierre-Louis Le Gac de Lansalut, qui s'intitule aussi « conseiller du roy, son sénéchal, premier magistrat civil et criminel au siège de Châteaulin », écrivait à son supérieur hiérarchique, l'intendant de la province : « Quoique le Ressort direct, j'entends la proche mouvance de la sénéchaussée de Châteaulin, soit très étendu, il n'y a que la paroisse de St. Coulit qui en relève entièrement. Celle de Lennon, cependant, en relève aussy presqu'entièrement, mais son seigneur particulier prétend, sur une petite partie, droit de juridiction qui n'a pas d'exercice » (Archives nationales Ba 25). Ce « seigneur particulier » était celui de Kergoniou, du moins il le prétendait. Celui de Kerguélen affichait aussi quelques prétentions, que les Périchou étaient totalement incapables de soutenir. D'où venaient aux seigneurs de Kergoniou leurs droits ou leurs prétentions? Il est assez difficile de le préciser ; mais ce devait être un héritage de Kérézec, qui fut acquis, pour une moitié, par les seigneurs de Kergoniou, au XVIIème siècle, comme on le verra plus loin. Kérézec jouissait de prérogatives importantes, comme nous le verrons aussi, qui le font émerger au-dessus de tout le lot des petites seigneuries. Dans un aveu de 1663, le possesseur, Ignace Furic, réclamait « en indivis (avec ceux de Kergoniou) droit de haute, basse et moyenne justice, exercée par juges, procureurs, greffiers, notaires, sergents, sceaux d'actes et contrats, papier de greffe, justice patibulaire et privilège de traiter et convenir par icelle cour ses dits hommes, collons, subjects et cas permis de droit et de coustume et mesme à iceux hommes de pouvoir soutenir, convenir par sa ditte cour, en toute forme de juridiction, et être en possession par le dit moyen d'avoir et de prendre deshérances, épaves et successions qui adviendront en sa dite juridiction et seigneurie et en icelle cour tenir plaids et déllivrances et recueillir ses dites rentes, suivant un rolle, par l'un de ses dits subjects, chacun en son tour, recevoir lods et ventes et rachapts, hommages, obéissances et tous autres droits et émoluments de fief ; laquelle cour et jurisdiction est demeurée sans exercice par le malheur des troubles et guerres civiles qui ne finirent qu'en l'année mil cinq cents quatre vingt treize, que le dit sieur advouant réserve de rétablir lors qu'il appartiendra » (Archives Loire-Inférieure, B 1139). Comme on le voit, les seigneurs de Kérézec, au XVIIème siècle, se préoccupaient plus de maintenir leurs prétentions que de les exercer ; car cela entraînait souvent des frais bien supérieurs à leur rapport réel. Par contre, ils ne réclamaient pas les prérogatives les plus convoitées par les seigneurs bretons, les prééminences honorifiques qui leur permettaient d'avoir, dans l'église paroissiale, leur tombe et un banc réservé — souvent l'un surmontant l'autre — et de placer leurs armoiries sur la maîtresse-vitre. Ces prétentions occasionnaient souvent des épisodes burlesques, comme en ont rapporté les historiens de Châteaulin, où la dame de Kerstrat, en 1749, s'obstinait « impérieusement et avec menaces » — bientôt suivies d'effet — à placer les armoiries de sa famille à la grande vitre du côté de l'épître, malgré l'opposition du sénéchal ; un huissier reçut une retentissante gifle pour avoir voulu faire descendre son vitrier. De tout quoi procès-verbal fut dressé par le greffier imperturbable (Bulletin diocésain, 1905, p. 137). A Pleyben, en 1530, les choses tournèrent au tragique. M. Montfort a raconté comment les prétentions du sieur Derien de la Boissière, au sujet de deux tombes situées dans le choeur sur lesquelles il voulait établir « un escabeau et accoudoir pour lui et sa femme, afin d'ouir l'office divin », entraînèrent une rixe sanglante qui nécessita la réconciliation de l'église et du cimetière (Bulletin diocésain, 1939, p. 36). A Lennon, heureusement, les choses n'atteignirent pas ce cas extrême. Tout au long du XVIIIème siècle, les seigneurs de Kergoniou continuèrent de revendiquer leurs « prééminences », sans rencontrer grande opposition. Tous cependant n'étaient pas dupes, comme on peut s'en rendre compte par la pièce suivante : « A nos seigneurs de Parlement : supplye humblement Charles Bougie, chargé de la poursuite de la réformation des domaines, exposant que plusieurs particuliers font journellement leurs efforts pour usurper les droits du domaine du Roy et même de la manière la plus hardie et la plus violente. Le sieur de la Saudraye qui peut à peine avoir quelques articles de fiefs dans la paroisse de Lennon dans le domaine de Châteaulin, a hardiment fait mettre dans l'église de cette paroisse une lizière comme s'il en était le seigneur et fondateur quoy qu'il n'en ait aucun titre ny droit qui ait esté apparu. Comme une pareille violence ne doit pas être tollérée, la cour les a toujours sévèrement condamnées en pareil cas, le suppliant est obligé de requérir ce considérer. Qu'il Vous plaise nos seigneurs ordonner que dans le mois, pour tout délay, le dit de la Saudraye communiquera au suppliant les titres en vertu desquels il prétend avoir étably ces interlignes de lizière en la ditte paroisse de Lennon, pour sur les conclusions du suppliant et les conclusions de Monsieur le procureur général du Roy estre ordonné ce qu'il appartiendra ; et en défaut de titres suffisants de ces droits, estre les dits interlignes et lizières rayés, biffés aux frais du dit de la Saudraye qui sera outre condamné en cinq cents livres d'amende et tous les frais et dépens. — Signifié en parlement le 16 juillet 1706 » (Archives Finistère A 41). Le seigneur de Kergoniou apporta-t-il les « titres » requis et fit-il la preuve d'une possession immémoriale, c'est-à-dire antérieure à 1539, d'après Poullain du Parc (La Coutume et la Jurisprudence coutumière en Bretagne, Rennes, 1759, pp, 141-142) ? Il semble que oui, car, d'abord débouté par le commissaire « de la mouvence par lui prétendue sur le dit manoir » (de Kergoniou), il les vit ensuite reconnaître. Aussi, en 1789, quand il était question de reconstruire le choeur de l'église, les armoiries de la famille de la Sauldraye et de ses alliés ornaient toujours les lizières. Elles figuraient aussi sur le clocher, reconstruit en 1773. Les droits vont de pair avec les devoirs. Mais les intéressés y insistent moins ; c'est de tous les temps. En 1752, le chevalier Joseph-Marie de la Fruglaye, seigneur de Kervers, Kérézec et autres lieux, reconnaissait devoir au roy « foy, hommage, chambellenage, lods et ventes, rachat, suite de cour et autres droits seigneuriaux que vassal noble doit à son seigneur suivant la coutume » (Archives Loire-Inférieure, B 1139). A ces quelques droits, la plupart frappant les successions, s'ajoutaient les impôts que les Etats de Bretagne votaient eux-mêmes. Si l'on note que la noblesse y faisait la loi, on devinera qu'elle ne se chargeait pas outre mesure. Et cependant, la plupart de ces petits hobereaux vivaient difficilement, à cause de l'exiguïté de leurs terres. Leur principal devoir et le plus lourd était le service militaire. Périodiquement le prince convoquait le ban et l'arrière-ban, autrement dit les vassaux et les arrière-vassaux, qui devaient se rendre au lieu fixé, à cheval, en armes, accompagnés d'un certain nombre d'hommes armés par eux. Nous verrons quelques seigneurs de Lennon figurer dans les Montres, ou revues, qu'exigeaient les convocations. Cet état de choses persista jusqu'à la création d'une armée régulière, au XVIIème siècle ; il était assez onéreux pour les petits seigneurs, qui cherchaient à s'y soustraire quand ils le pouvaient (Y. Chaussy).

Note 2 : le premier recteur connu de Lennon l'est par un acte du Pape Urbain V, du 22 juin 1366, qui donne mandat à Geoffroy de Rohan, évêque de Vannes, de conférer à Guillaume de Kaër, prêtre de Quimper, la paroisse de Lennon que vient de céder Jean an Bolaës de Pont-Croix pour obtenir un canonicat à Quimper (Peyron, Actes du Saint-Siège, 1912). On trouve ensuite successivement : Guillaume Corric et Pierre Dornic (avant 1398), Guillaume Albi ou Le Guen (avril 1404). Décès de Gilles de Bonamour "chanoine et recteur de Lennon" le 13 octobre 1533. Suivent : Francois de la Coudraie (en 1555), Jacques Hémon (en 1559), François Le Vestle "recteur et chanoine" décédé en 1567. A la veille des Guerres de la Ligue, la cure de Lennon reste, de 1567 à 1580, confiée à Louis Meryen. En 1632, le recteur s'appelait Abgrall. Vers 1634, Jean Fournier, puis François Cyron (par permutation). Puis, on trouve dans l'ordre : Le Caillard (1644 à 1647), Jean Montescol (jusqu'en 1649), Yves Riou (1653 à 1664), Barnabé de La Bouexière (avant 1670), Joseph du Drennec (1670 à 1675), Gilles Kerriou (avant 1692 à 1699), Jean Valay (1700 à 1701), René Gobert (du 28 mai 1702 au 29 septembre 1702), Jacques Le Brigant (à partir du 29 septembre 1702 à 1735), Pierre Le Brigant (de 1735 jusqu'à son décès le 20 avril 1751), Guillaume Léon (1751 à 1757), Jean-Guillaume Sizun (1757 à 1758), Joseph Gautron (de 1759 jusqu'à son décès le 17 juin 1773 "en son château de Nac'hguen"), Pierre-Alain Denis (19 juillet 1773 jusqu'en 1785), François-Marie Balannec (en décembre 1785), etc .... Voici une liste non exhaustive des RECTEURS DE LENNON AVANT LA RÉVOLUTION : - En 1366. Jan an Balaës, de Pont-Croix, se démet. - En 1366. Guillaume de Kaër est nommé. - En 1398. Guillaume Corric. Pierre Dornic. - En 1405. Guillaume Albi ou Le Guen. - En 1533. 13 Octobre. Décès de Gilles de Bonamour, chanoine et recteur de Lennon. - En 1559. Jacques Hémon. - En 1567. Décès de François Le Vestle, recteur et chanoine (R. G. 125). - En 1547-1580. Louis Meryen (G. 95). - En 1632. Abgrall. - En 1634. Jean Fournier, qui permute avec François Cyron, prêtre du Mans, pour la paroisse de Chevillé, au diocèse d'Angers (G. 105). - En 1766. Gaultron (décimes). - En 1773. Pierre Allain Denis ; né à Quimper en 1734, prêtre en 1758, licencié en Sorbonne, a été sous-principal du collège de Quimper. « Sujet de distinction en tout genre de mérite, excellent prédicateur, donne des retraites au Séminaire ; a refusé la paroisse de Pleyben en 1779 » (Saint-Luc). Nommé recteur d'Ergué-Gabéric en 1785. - En 1785. François-Marie Bannalec ; né à Plonéis en 1737, prêtre en 1763. A été douze ans vicaire à Plonéour. A cette époque, Lennon avait pour vicaire Urbain Hervé, né à Lennon en 1747, prêtre en 1771 ; a été à Locarn, puis à Lennon. « Un peu singulier, travaille pour le concours, a parfaitement répondu sur les conférences » (Saint-Luc). Fut nommé à Trélivalaire, trève de Lothéa. - Louis Le Moal ; né à Lennon en 1747, prêtre en 1775, à Lennon. Envoyé à Tréméven en 1784. - Jean Le Moal ; né à Spézet en 1758, prêtre en 1784, à Spézet, puis à Lennon en 1787. « Va très bien, bon sujet en tout genre ». - Au moment de la Révolution, le vicaire de Lennon était Yves Le Goff, né à Brasparts en 1763, prêtre en 1788. Tous ces prêtres refusèrent le serment. - M. Pierre-Alain Denis, transféré d'Ergué-Armel à Loctudy, fut arrêté, interné au Château de Brest, déporté en Espagne le 13 Août 1792. Le 4 Avril 1793, il était au monastère de Saint-Martin O. S. B. à Santiago. De retour à Quimper, il fut nommé curé de Saint-Corentin, par Mgr. André, et mourut en 1804. - M. François-Marie Bannalec, ou plutôt Balannec, s'est rendu à Quimper en Mai 1793, d'où transféré aux Capucins de Landerneau, et déporté en 1794 sur le Washington. Mis en liberté le 12 Août 1795, revint en Bretagne. Recteur de Lennon ; mourut en 1804. - M. Urbain Hervé fut déporté à Brême en 1793. Nommé, au Concordat, recteur de Saint-Hernin, il mourut le 9 Mars 1806. - Yves Le Goff. Refusa le serment. Fut nommé recteur de Lannédern en 1802 ; mourut en Janvier 1814. Voici une liste non exhaustive des RECTEURS DE LENNON DEPUIS LE CONCORDAT : - En 1785-1804. François-Marie Balannec, de Plonéis. - En 1805-1815. Jean-Baptiste Le Menez. - En 1815-1817. Jean Moysan. - En 1818-1856. Jean Arhan, de Cléden-Cap-Sizun. - En 1856-1863. François-Marie Calvez, de Lannilis. - En 1863-1877. Jean-Marie Louarn, de Cléden-Cap-Sizun. - En 1877-1906. Goulven Le Roux, de Lesneven. - En 1906-1914. Yves-Marie Fagot, de Guiclan. - En 1914-1916. Alfred Chavet, de Quimper. - En 1916. Joseph-Marie Com, de Spézet, .... Liste non exhaustive des VICAIRES DE LENNON DEPUIS LE CONCORDAT : - En 1842. Jean-Michel Arhan. - En 1856. Guillaume Castrec. - En 1877. Guillaume Le Her. - En 1882. Prosper-Louis Le Jacq. - En 1883. Jean-Marie Loriant. - En 1885. Louis-Victor Pennec. - En 1890. Louis-Joseph Mocaër. - En 1890. Ange Monfort. - En 1897. Alain Filament. - En 1903. Jean-Baptiste Thibault. - En 1907-1915. Jean-Marie Caëric, ... (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

Note 3 : En 1741, la dysenterie coûte la vie à environ 80.000 personnes en Bretagne et dure sept mois. La mortalité infantile fut effrayante, et Lennon, aux mois de septembre et d'octobre, enregistra 52 décès. On en compte 119 pour l'année entière contre 62 baptêmes. En 1711, on compte 54 baptêmes, 23 enterrements, dont 19 d'enfants ; en 1720, 61 baptêmes, 68 enterrements, dont 29 d'enfants ; en 1740, 74 baptêmes, 48 enterrements, dont 28 d'enfants. En 1758, une épidémie de fièvre typhoïde, apportée à Brest par l'escadre du comte du Blois de la Motte se répand à Lennon. On enregistre en 1758, 70 décès pour 64 baptêmes ; en 1759, 85 décès pour 52 baptêmes ; en 1761, 65 décès pour 65 baptêmes ; en 1768, 87 décès pour 74 baptêmes. La mortalité à Lennon se maintient à un taux élevé dans les années suivantes : 80 décès en 1774 pour 62 baptêmes ; en 1779, 89 décès pour 54 baptêmes ; en 1781, 89 décès pour 71 baptêmes ; en 1783, 83 décès pour 53 baptêmes ; mais le chiffre le plus élevé est celui des 120 décès causés par l'épidémie de 1786 (Y. Chaussy).

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PATRIMOINE de LENNON

l'église de la Sainte-Trinité (XVI-XVIIIème siècle), restaurée en 1861-1862. L'édifice, comprend, précédée d'un clocher, une nef avec bas-côtés de six travées, un transept et un choeur. A l'exception du clocher et du porche sud appartenant à l'ancien édifice, elle est du XIXème siècle, édifiée en 1862 sur les plans de Bigot par l'entreprise Balch et Herlaud de Guerlesquin. Le clocher, à un étage de cloches et deux galeries, est du XVIIIème siècle et porte l'inscription "1772 Messire Joseph Gautron recteur. Dem. Malegol. Fabrique". Le clocher est entouré à la base d'une galerie en forte saillie et séparé de la flèche par une autre galerie plus étroite, surmontée de pinacles aux angles. La flèche orthogonale, aux rampants munis de crochets, est basse et trapue. En 1773 : « En Octobre, le clocher flambant neuf recevait sa grande cloche, fondue par Jean-François Guillaume, fondeur de cloches à Morlaix, paroisse de Saint-Mathieu, évêché de Tréguier, à qui le 25 décembre 1773, le marguillier Jean Berthélémy versa la somme de 432 livres. La cloche fut baptisée par Messire Alexandre-Hyacinthe du Laurens de la Barre, docteur en théologie de la Faculté de Paris, de la maison et société royale de Navarre, chanoine et archidiacre de Poher, official et vicaire général du diocèse de Quimper. Elle fut nommée Thomase Marie par le parrain (Messire Joachim Jacques de la Sauldraye, chevalier, seigneur de Brigné et de Kergoniou, commissaire des Etats dans l'ordre de la noblesse) et la marraine (dame Thomase de Kermorial, épouse de Messire Joseph de Coatcaric, de la Boixière et autres lieux). La date exacte de la cérémonie n'est pas indiquée par les registres paroissiaux. Elle se situe entre le 1er et le 13 octobre 1773 ». Le porche Sud, non voûté, date du XVIème siècle. Le reliquaire, en forme de châsse, porte la date de 1567 et le poinçon Y. S. (orfèvre inconnu). L'église abrite les statues de saint Pierre, saint Sébastien, saint Isidore, la Vierge-Mère, saint Herbot, saint Yves, la sainte Trinité et un Crucifix. On y trouvait jadis un ossuaire. Un extrait des Registres paroissiaux précise : « Ce jour, quatorzième mars 1733, le corps de Henry Motreff, âgé de quarante ans, mort d'une morsure de loup enragé, a été inhumé en notre église de Lennon, en présence de Gilles Quiniou et femme, ses beaux père et mère, d'Yves et de Henry Hervé et d'une infinité d'autres personnes ; en foy de quoi je signe. J. Le Brigant, recteur ». Georges de La Boissière de Longueville fut enterré à l'église de Lennon, ainsi que sa fille, comme en font foi les registres paroissiaux, à la date du 6 juillet 1739 : « Dame Françoise Gabrielle de La Boissière, dame de Ségur, morte en son manoir de Kermerrien, a été inhumée à côté d'écuyer Georges de La Boissière, sieur de Longueville, à l'entrée de l'église paroissiale de Lennon au dessous de la tour, où par humilité elle a demandé à être enterrée » ;

Eglise de Lennon (Bretagne).

Nota 1 : L'église forme une sorte de parallélogramme, avec un seul bas-côté ; sans ouverture du côté de l'Evangile, elle est accostée, du côté de l'Epître, par une sacristie, la chapelle du Rosaire formant bras de croix, et un porche latéral. La nef, comme le bas-côté, sont terminés par un autel accolé au mur. Voici quel était l'état des prééminences, à Lennon, d'après le procès-verbal du 21 Septembre 1789 (B. 484) : Au Midi du sanctuaire, au milieu du trumeau, entre le dit sanctuaire et la porte de la sacristie, à six pieds au-dessus du pavé, se trouve un écusson en pierre : de gueules à trois fasces d'azur chargées de six petits oiseaux d'argent ailes déployées, 3-2-1, en forme de console, supportant l'image de la Vierge. Même écusson du côté de l'Evangile. Ces deux écussons sont réclamés par nobles gens Joseph Perichon, sr. de Kerguelen, et Pierre-Joseph-Marie Perichon, sr. de Pratanscoul, comme propriétaires de la terre de Kerguelen. Ils réclament également une tombe sous l'image de la Trinité, au coin du maître-autel, côté de l'Epître, mais ils n'apportent aucun titre. Au pignon du maître-autel, est une ancienne lizière, sur laquelle sont deux écussons, au côté Nord : d'argent avec lambel à trois pendants d'or, et un second au Midi, de même. Au mur Midi, près de la sacristie, est une lizière avec deux écussons dont les figures sont effacées. En l'église, au-dessus des arcades qui séparent la nef du bas-côté, est une suite de lizière noire portant sept écussons. Le 1er écusson au Levant, près du sanctuaire, est un écusson coupé d'un et parti de 4, ce qui fait 8 quartiers : le 1er quartier de gueules à la pomme de pin ou gland de chêne d'argent ; le 2ème d'argent à trois fasces de gueules ; le 3ème effacé ; le 4ème de gueules au fermoir d'argent ; le 5ème d'argent au chevron d'or, accompagné de 3 besans de même 2-1 ; le 6ème d'argent à la croix palée de gueules ; le 7ème et 8ème effacés. 2ème écusson : coupé au 1er de sable au lambel en chef à 3 pendants d'or ; le 2ème d'argent plein ; 3ème, 4ème et 5ème comme le 2ème ci-dessus ; le 6ème a huit quartiers comme le premier ; le 7ème comme le 2ème ci-dessus. En la chapelle dépendante de la terre de Kergoniou, proche le mur Nord, est un enfeu avec écusson portant trois glands de chêne 2. 1. avec pierre tombale et le même écusson avec pommes de pin. Au côté de l'enfeu est peint un écusson surmonté d'une couronne de comte accompagné de deux lions, coupé d'un et parti de 4, ce qui fait 8 quartiers comme ci-dessus. Le même écusson est reproduit sur le revêtement en bois de l'autel de Kergoniou. Là également, sous l'image de saint Sébastien en bois, un ange porte écusson coupé au 1er d'un lambel, le 2ème à la bande losangée accompagnée de quatre hermines. Dans le fronton du portique, fait en 1772, est un écusson double sous même couronne de comte. François-Marie Bannalec, recteur. Le Recteur remarque que l'autel a un beau retable sculpté, mais en mauvais état ; il faudrait 700 livres pour le réparer. Les seigneurs de Kergoniou, dont il est question dans ce procès-verbal des prééminences de Lennon, avaient un droit singulier dont parle ainsi M. Raymond de la Porte, dans son étude sur la châtellenie de Châteauneuf. « On raconte que ce seigneur de Kergoniou, en Lennon, avait le droit de pénétrer dans la cuisine du manoir de Trévaré, d'y faire éteindre le feu, d'en faire balayer les cendres et d'y placer un fauteuil pour s'asseoir. Cette tradition doit être le souvenir mal expliqué d'une des solennités prescrites par la coutume de Bretagne, pour prise de possession des droits immobiliers ; le Sgr. de Kergoniou aurait agi à la requête du propriétaire de Trévaré et en qualité de procureur ad rem. Cette hypothèse se fortifie de ce fait que, parmi les Sgrs. de Kergoniou, on compte plusieurs hommes de loi du XVème au XVIIIème siècle ». (MM. Abgrall et Peyron).

Nota 2 : Etat des biens dépendant de la fabrique de Lennon, en 1790 : « Une maison à deux étages située au ci-devant bourg de Lennon avec 2 courtils, l'un au midy et l'autre au nord, contenant ensemble sous fond environ un demi-journal, affermé à Joseph Auffret (141 livres) ; - Autre petite maison au même lieu affermé au nommé Jacques Férellec, fils (12 livres) ; - Deux champs terre chaude situés au dit lieu, nommés Parcouporsguen, contenant ensemble 3 journaux affermés à Mathias Salaün (75 livres) ; - Le ci-devant presbitaire nommé Neac'hguen, avec une maison de 2 étages, écurie, maison à buer, un four, 2 vergers, 2 jardins, aire à battre bleds, cour et placître, pouvant contenir ensemble sous fond 3 journaux ; - Plus au même lieu dépendant de la ci-devant fabrice : 2 champs terre chaude sous vergers pouvant contenir un journal et demi ; ces derniers droits affermés au citoyen Ronan Le Prat pour la somme de 339 livres ; - 2 garennes terre froide situées aux dépendances du lieu de Ty-saux en Lennon, pouvant contenir 2 journaux 1/2 affermés à Vincent Picard (6 livres) ; - Des droits situés au lieu de Quillogant au dit Lennon, tant terre chaude que terre froide, en indivis avec le nommé Gilles Le Men, affermé à Jean Quévarec (12 livres) ; - Les rentes constituées et fondations dépendantes de la susdite fabrice, portant annuellement, sauf erreur, à la somme de 445 livres. Total des prix de ferme et rentes : 1.030 livres » (Archives du Finistère, série Q).

Nota 3 : DEVIS ESTIMATIF DES REPARATIONS MANQUANTES AUX CHŒUR ET CHANCEAU DE L’EGLISE PAROISSIALE DE LENNON (Archives du Finistère, B 484) : L’an mille sept cent quatre vingt neuf, le quinzième jour du mois de juin, aux deux heures de l’après-midi, nous Etienne René Bigot, entrepreneur à Quimper, expert nommé de la part de Louis Kusore, marguillier actuellement en charge de la Paroisse de Lennon, faisant et agissant pour le Général du Corps politique de la dite Paroisse, prenant la garantie fait et cause pour Missire Pierre Alain Denis, ci-devant Recteur de la dite Paroisse de Lennon, demandeur, Jean Marie Cajan maître menuisier et entrepreneur à Quimper, expert nommé de la part de vénérable et discret Missire François Marie Bannalec, Prêtre Recteur actuel de la dite Paroisse de Lennon, défendeur ; et Julien Barthélemy David, ingénieur des Ponts et Chaussées à Quimper, expert tiers nommé du consentement respectif des parties, tous demeurant séparément en la ville de Quimper, Paroisses de St Mathieu, de St Julien et de St Sauveur ; rapportons qu’en vertu de sentence du six mars dernier, et d’assignation nous faite le treize avril suivant, avoir fait le serment y requis, savoir nous sieur Bigot et David, le premier mai et nous sieur Cajan, le six du dit mois de mai dernier, aux Audiences du Siège Présidial de Quimper où présidait Monsieur Guymar de Coatidreux, alloué Lieutenant Général, le dit serment de nous bien et fidèlement comporter au fait « Du devis estimatif des réparations manquantes au choeur et chanceau de l'Eglise Paroissiale de Lennon, et même au fait de la fixation des dits choeur et chanceau, si elle n’est pas suffisamment déterminée ». Disons nous être de compagnie transportés le matin de ce jour, de Quimper au bourg de Lennon, à sept lieues de distance, et y être arrivés. Nous avons vu Monsieur Bannalec, Recteur, François Derrien, demeurant au village de Steraborne, René Le Mene, Yves Le Mene, Laurent Le Mene et Giles Le Mene, du village du Nanque, délibérans, partie des commissaires nommés par le Général de la dite Paroisse de Lennon pour être présent aux opérations auxquelles nous avons commencé à opérer en leur présence, nous avons pris lecture de la sentence du six mars dernier sus répétée pour la fixation de nos opérations, ensuite nous avons pris partie des dimensions pour former le Plan général de l'Eglise. Et le tard parvenu, nous avons remis à demain sept heures du matin en l'Eglise pour y rapporter les dimensions prises pour former le Plan général de l'Eglise à l’effet de marquer les choeur et cancel, le tout sous nos seings et ceux du commissaire présent et non celui de Monsieur le Recteur, ne l’ayant voulu faire, disant n’être pas nécessaire de sa part. Signatures.

Avenu ce jour seizième du mois de juin aux sept heures du matin, nous expert et tiers raportons qu’en présence de François Derien, René Lemene, fabrique, Yves Lemene et Giles Lemene et Laurent Lemene. Nous nous sommes occupés à faire rédiger le Plan, comme suit, sur les dimensions par nous prises l’après-midi d’aujourd’hui. Suit le plan :

Lennon : plan de l'église en 1789

Le dit Plan achevé, nous sommes passés à la fixation des Choeur et Chanceau à la charge du décimateur, lesquels nous avons levé en couleur rouge au Plan ci-joint et reconnaissons que les dits Choeur et Cancel ont ensemble trente huit pieds de longueur du Levant au Couchant, sur vingt cinq pieds de largeur — l’épaisseur des murs et piliers compris ; qu’ils sont formés par un pignon au Levant du grand et maître Autel, où est le grand vitrail, de trois arcades et demie ou voûtes au Nord et quatre piliers dont trois ronds isolés et un piedroit attenant au pignon du Levant, letout séparant les sanctuaire et choeur du bas côté Nord lequel ne fait point partie des Choeur et Cancel. Du côté Midy, les dits Choeur et Cancel sont terminés par les deux piedroits portant un tirant de la charpente qui la sépare de la Chapelle du Rozaire, laquelle ne fait point partie des dits choeur et cancel ; le choeur se termine en sa partie du Couchant, par un autre tirant de charpente où est suspendu le Christ accompagné de deux images. Le dit tirant placé au-dessus du milieu de la quatrième arcade ou voûte ; le susdit Christ faisant la séparation du choeur, de la nef, à la charge des habitants ainsi que les Chapelle et bas côtés. Nous sommes passés ensuite à l’examen des réparations manquantes aux dits choeur et chanceau et dépendances lesquels sont découverts en leur majeure partie et commençant par le pignon du Levant où est le grand vitrail, et où est adossé le grand et maître autel. Le dit vitrail barré de trois piliers en pierre de taille voûte en compartiments d'entrelas et souflets avec quatre traverses de fer, le tout, actuellement, sans aucune portion de vitrage ; le dit pignon parementé à son extérieur vers Levant, savoir, l’ouverture du vitrail, pilier butant, encoignure et les rempants de l’aiguille, en pierre de taille, le surplus en moilon piqué posés par rangs, en mortier de terre, et les joints faits à chaux et sable ; le parement intérieur partie en moilon piqué et partie en moilon ordinaire, le tout recouvert d’un enduit en chaux et sable ; avons vus que le dit pignon surplombe en son extérieur vers Levant, principalement en son aiguille, qu’il est au surplus forte­ment lézardé, ses mortiers usés par sa grande vétusté. Jugeons conséquement qu’il est à démolir et à reconstruire à neuf en ses anciennes dimensions de vingt sis pieds de largeur sur dix huit pieds de hauteur quarrée au-dessus du sol du cimetière, et en plus son aiguille de quinze pieds de hauteur ; plus de démolir et reconstruire le piedroit de la première voûte ou arcade séparant le sanctuaire du bas côté du Nord, même de démolir laditte première arcade et son pilier buttant le tout étant surplombé, lézardé et mauvais ; les refaire généralement à neuf, avec bon matériaux de pierre de taille, moilon piqué et autres moilons, posés en bon mortier, la pierre de taille posée en chaux et sable et les joints bien proprement fait à l’extérieur, avec pareil mortier de chaux et sable, et les paremens intérieurs enduits en chaux et sable ; on se servira des anciens matériaux comme pierre de taille et moilon de bonne qualité et on fournira le surplus, ce que nous estimons la somme de sis cent livres « 600 », y compris la réparation à faire au massif de l'Autel, lequel est à reprendre en ses paremens. Et le tard survenu, avons remis la continuation à demain, dix sept du présent, sous nos seings. Signatures.

Avenu ce jour dix sept juin, aux sept heures du matin, nous sieurs experts et tiers, avons continué nos opérations en présence des mêmes commissaires qu’hier, et avons vus que la partie de mur qui est entre le sanctuaire et la sacristie, est surplombée vers midi et en outre lézardée et mauvaise, quelle est à refaire à neuf sur sa longueur de huit pieds six pouces, son encognure comprise, sur dix sept pieds de hauteur, à compter du sol de l'Eglise en bon moilon à mortier de terre, les deux paremens enduits en chaux et sable ; ce que nous estimons la somme de quatre vingt livres, cy... « 80 ». Montés en la charpente laquelle est composée de forts chevrons de quatre et cinq pouces de grosseur ; les dits formant fermes espacés de douze à quinze pouces de milieu en milieu avec entraits esseliers et jambettes et des poinçons au-dessus des tirants ; laditte charpente formant cintre par son dessous pour recevoir le lambris, en outre deux couchants formants les noues entre le Choeur et la Chapelle du Rozaire, lesquels couchant portent des empanons à même distance de douze à quinze pouces du milieu les uns des autres ; examiné laditte charpente que nous avons trouvé beaucoup de ferme considérablement contr’arquées et viciés plusieurs goussets soutenant lesdittes fermes pouris et les susdits couchants beaucoup contr’arqués et en outre viciés et pouris ; le poiçon et l'apointernent du toit de la Chapelle du Rozaire est pouri en son bout supérieur ; le tirant séparant le Choeur de la Chapelle du Rozaire, lequel soutient à son milieu un autre tirant qui est au-dessus du milieu de la deuxième arcade, est vermoulu et même pouri en son bout ou prise de portée vers Levant ; les sablières qui sont sur les murs sont aussi en partie mauvaise : — nous estimons qu’on ne peut en l’état réparer laditte char­pente, pour sa majeure partie mauvaise, qu’il est nécessaire de la démolir pour la reconstruire à neuf en entier ainsi que ses sablières et les tirants de la même forme et construction qu’il vient d’être détaillé en se servant des anciens bois qui se trouverons bons et fournissant ceux qui s’y trouverons manquant de bonne qualité, ce que nous estimons la somme de six cents livres, cy... « 600 » : Il serait mieux et pas plus coûteux au lieu de refaire laditte charpente dans son ancienne forme, de la refaire sur une forme moderne composée de huit fermes, chacune de deux arbalétriers ou montants avec faîte, sous faîtes, liens, poinçons, entraits, esseliers, deux cours de pannes ou filières sous chaque rampant de couverture, le tout porté et assemblé à tenons et mortaises par leurs bouts d’embas dans les sablières qui porteront sur les murs, y remplaçant à neuf les deux tirants qui sont mauvais. Laditte charpente moderne sera recouverte de chevrons espacés à cinq sous latte, ce qui revient à tant plein que vuide. On pourra se servir des anciennes fermes dans ce qui s’en trouvera de bonnes, pour filières, chevrons, liens et autres pièces de petites dimensions. N’existant aucune couverure, l’ancienne étant démolie, elle sera refaite à neuf sur lattes de bon coeur de chêne, les ardoises toutes neuves sans vieilles bien doublées à au moins un tiers du pureau chacune, attachées de deux bons clouts avec de bons enfaîtements de terre, le tout bien garnis ainsi que les filets à chaux et sable ; ce que nous estimons la somme de cinq cent quarante six livres, cy... « 546 ». Avons vu qu’il n’existe que très peu de portions d’anciens lambris, lesquelles sont pouries, vermoulues et mauvaise par leur grande vetustée ; il le faut refaire entièrement à neuf en planches refendues de six à huit lignes d’épaisseur ; ce que nous estimons la somme de trois cent douze livres, cy... « 312 ›. Le vitrail étant sans aucune pièce de verre en l’endroit ayant été ci-devant démoli et mis en dépot dans la serre de l’Eglise ; ce qui est en verre peint fera environ la moitié du vitrail qu’on placera dans la partie inférieure après avoir été monté sur plomb neuf, le surplus manquant sera fait et fourni entièrement à neuf en verre ordinaire monté aussi, sur plombneuf de bonne épaisseur comme aussi la totalitée sur bonnes vergettes neuves en fer ; on y remplacera à neuf deux bonnes traverses en fer qui sont manquantes et réparer les quatorze existantes le tout proprement fait et solidement arrêté et scellé, ce que nous estimons la somme de cent livres, y compris les garnitures en chaux, cy... « 100 ». Examiné le pavé du Choeur lequel est en pierres ardoisines. L’avons trouvé en sa majeure partie mauvais, sur sa longueur de vingt quatre pieds et sur sa largeur de vingt cinq pieds, à prendre de la balustrade de vis-à-vis le premier pilier rond jusque sous le Crucifix, l’ancien sera démolie, les pierres seront dégauchies en leur parement du dessus et les joints bien refaits d’équerre, On y fournira à neuf toutes les pierres d’ardoises manquantes, les dites pierres posées par rangés droites sur un bon lit de terre franche et les joints faits en chaux et sable sur toute l’épaisseur des dites pierres. Le parement dudit pavé bien dégauchi et de niveau, le tout bien proprement fait, ce que nous estimons la somme de cent quatre vingt douze livres, cy... « 192 ». Avons vus qu’il a existé un plancher au Sanctuaire lequel a été démoli et dont nous en avons vus les débris ; il doit être refait à neuf en bon bois de chêne ou châtaigner sur lambourdes y faisant resservir partie des anciennes planches, ce que nous estimons, sur une longueur de douze pieds, du pignon à la balustrade, et sur vingt trois pieds de largeur y compris le marchepied et une marche pour y monter, le dit plancher élevé de six pouces au-dessus du sol du pavé du Choeur, la somme de cent quarante quatre livres, cy... « 144 ». Examiné la balustrade laquelle a été démolie et que nous avons vus dans l'Eglise, avons vus qu’elle est en passable état, qu’elle doit être réparée et posée en y faisant une marche ou agenouilloire en devant et réparer ses ferrures, ce que nous estimons la somme de trentes livres, cy... « 30 ». Examiné par suite l'Autel, son retable, gradin, couronement et accompagnement, le tout fort ouvragé, peint et doré, ils ont été précédement démolis et mis en l'Eglise ; il s’y trouve beaucoup de réparations minutieuses et fort coûteuses à y faire ; les mettre en état et la dorure et peinture sont à y refaire en entier, ce que nous estimons la somme de sept cent livres, cy... « 700 ». De plus, il y avait des crédences aux deux côtés de l'Autel lesquelles sont démolies et sont en l'Eglise, ainsi que le devant d'Autel ; ils sont à réparer, repeindre et redorer, ce que nous estimons la somme de soixante livres cy... « 60 ». Il serait plus avantageux, moins coûteux et mieux d’y faire un Autel moderne et de bon goût, les fonts peints et les ornemens en relief dorés, plutôt que de réparer, peindre et redorer l’ancien ainsi qu’il est expliqué ci-devant. Examiné les deux niches qui étoient aux deux côtés de l'Autel, lesquelles ont été démolies et sont dans l'Eglise. Il y en a une de nulle valeur, l’autre est à réparer, repeindre et redorer ainsi qu’à replacer, ce que nous estimons la somme de cinquante livres, cy... « 50 ». Il sera nécessaire de faire une pareille niche à celle qui est à réparer à la place de celle qui est de nule valeur, estimé la somme de cent vingt livres, y compris la peinture et dorure et à placer, cy... « 120 ». Les deux statues ou images dans les deux niches, sont dans l'Eglise, l’une représentant l’image de St Pierre, et l’autre la Trinitée ; elles sont, surtout celle de la Trinitée, à réparer et toutes les deux à repeindre et redorer, ce que nous estimons la somme de soixante six livres, cy... « 66 ». Examiné le Christ ou Crucifix avec ses images et acompagnements qui sont à la séparation du Choeur d’avec la nef, avons vus qu’ils sont à réparer, repeindre et redorer, ce que nous estimons la somme de cinquante livres, cg... « 50 ». Le tard survenu, avons remis la continuation à demain dix huit du présent sous nos seings. Signatures.

Avenu ce jour dix huitième juin aux sept heures du matin, nous sieurs experts et tiers, avons continués nos opérations en présence de... Avons examinés les stalles et ses marchepied, avons vus qu’elles sont à réparer surtout en son marchepied, moulures du Couronnement des dossiers et moulures manquantes et mauvaises à remplacer tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ; lesquelles réparations nous estimons la somme de quinze livres, cy... « 15 ». Examiné le pupitre, avons vus qu’il est à repeindre, que les ferrures de sa portière sont à réparer et une ferrure manquante à remplacer ; n’avons trouvé qu’un mauvais escabot. Il en faut trois neufs pour accompagner le pupitre, ce que nous estimons la somme de trente livres, cy... « 30 ». Examiné la chaise à trois places servant au célébrant et à ses deux acolytes dans le sanctuaire, avons vus qu’elle est à réparer et à mettre en place, ce que nous estimons la somme de trois livres, cy... « 3 ». Avons vus que le vitrail qui est proche et au Midi du Crucifix, que ses pièces de verre sont à remettre en plomb neuf et à y fournir quelques pièces de verre manquantes ainsi que de laver tout le dit vitrail, ce que nous estimons la somme de dix huit livres, cy... « 18 ». Avons vus qu’il faut repiquer les anciens enduits des murs de l’intérieur du sanctuaire et du Choeur conservant la lizière et les écussons d’armoiries. Les refaire en chaux et sable sans terrasses dessous ; refaire les joints de la pierre de taille des piliers et voûtes dans tous les parements apparents avec bonne chaux et sable, ensuite blanchir à deux couches de laitance de chaux blanche de Nantes tous les paremens aparents des murs des Choeur et Sanctuaire, en conservant la lizière et les écussons d’armoiries qui sont en peinture, laquelle réparation nous estimons la somme de trente six livres, cy... « 36 ». Enfin les transports d’attraits et réparations qui seront indispensable et que l’entrepreneur fera rétablir estimés la somme de cinquante livres, cy... « 50 ». Toutes lesquelles réparations seront bien et duement faites suivant l’art de chacune espèce ou genre d’ouvrage, au gré d’un renable à dire d’expert ; l’entrepreneur en fournira tous les matériaux qui se trouveront manquants, de toute espèce, leurs transports et main d'oeuvre quelconque, letout à ses frais, lesdits matériaux seront de bonne qualité ; les anciens de bonne qualité provenant des démolittions des choeur et cancel pourront être employés et l’entrepreneur pourra disposer à son profit de ceux restants ; fera place nette en faisant enlever à ses frais les attraits qui se trouveront provenir de ses démolitions et réparations, il se fournira à ses frais de tous les echaffauts, cordages, machines, échelles, etc., qui lui seront nécessaires tant pour les démolitions que pour les reconstructions et réparations et réparera les dégâts qu’il aura fait ou occasionné aux parties voisines de ses ouvrages. Nos dittes opérations achevées, nous avons procédé à l’addition et récapitulation des différentes sommes portées au présent devis et détail estimatif ; les avons trouvé monter et revenir ensemble à la somme de trois mille huit cents deux livres... « 3802 ». Fait et arrêté sur les lieux et sous nos seings et ceux des commissaires du Général pour valoir et servir ce qu’il sera vu appartenir. Cajan, Y. Lemen, Bigot, Laurent Lemen, René Lemen, François Derrien, David. Signé à Quimper le 19 Juin 1789.

Nota 4 : PROCES-VERBAL DES ECUSSONS, ARMOIRIES ET PREEMINENCES (21, 22, 23 sept. 1789) (Archives du Finistère, B 484) : « Procédant à l'examen des intersignes, des prééminences et drois honnorifiques existant tant au dedans qu'en dehors de ladite église, le sieur DAVID nous a fait voir et avons vu qu'au midy du sanctuaire au milieu du trumeau du mur entre ledit sanctuaire et la porte de la sacristie est, à six pieds audessus du sol pavé, une pierre de taille en encorbellement ou console de trois pieds de longueur sur un pied de largeur de saillie, laquelle est encastrée et prise dans le mur où est sculpté de relief un écusson en pierre de huit pouces de largeur sur un pied de hauteur portant en couleur peinte fond de gueules ; sur lequel sont de relief trois fâces peintes en couleur d'azure, sur lesquelles dites fâces sont sculptées six petits oiseaux ayant leurs ailes éployées savoir, trois sur la première face supérieure, deux sur celle du milieu et une sur la face inférieure, lesdits oiseaux peints en couleur argent, le dit écusson accompagné et soutenu de deux têtes d'anges peints de couleur carnation. La susdit console supportant ci-devant, à ce qu'il nous a été dit, l'image de la vierge. En dedans du sanctuaire, du côté de l'épitre du maître-autel, sont deux consoles en pierre sans écussons ; au côté de l'Evangile du Maître Autel, proche le pied droit du vitrail, à sept pieds au dessus du sanctuaire, est une console en pierres de tailles, d'un pied de largeur sur dix à onze pouces de hauteur et de saillie au delà du mur ; audevant duquel est sculpté de relief en pierres un écusson de neuf pouces de largeur, sur dix pouces de hauteur où sont trois faces en relief qui paraissaient avoir été chargées aussi de quelques petits oiseaux qu'on ne peut plus distinguer parceque les trois fâces parroissent avoir été nouvellement piquées. En l'endroit se sont présentés nobles gens Joseph Périchou, sieur de Kerguélen, et Pierre Joseph Marie Périchou sieur de Pratanscour assistés de Me Helou avocat au Parlement ; lesquels sieurs Périchou ont déclaré réclamer les deux écussons mentionnés et describés ci dessus comme propriétaires de la terre de Kerguélen, réclamant en outre une tombe dans l'enclos du balustre sous l'image de la Trinité au coin du grand autel, côté de l'épitre. Lesquels droits et prééminences ils interpellent les délibérants représentant le corps politique de Lennon, comme ils les ont déjà interpellé par le ministère de Me Fraval général d'armes du siège royal de Chateauneuf, de conserver dans la réédification de leur église les dits droits et prééminences en tel et pareil état et sculpture qu'ils étaient avant la démolition de cette église sous les peines qui échéent et ont signé avec ledit Me Helou leur avocat. Signé : HÉLOU, PÉRICHOU, PÉRICHOU DE PRATANSCOUR. Maître Lemoyne, procureur général de Lennon, répliquant au plaide des dits Périchou, a dit qu'il ne suffit pas de former des prétentions de droits honorifiques et prééminences, que ces droits sont des privilèges contraires aux droits communs, qu'on ne peut acquérir que par des titres non suspects ou par une possession plus que centenaire, et que lesdits sieurs Périchou n'allèguent ni titres ni possession en leur faveur, qu'il est bien vrai qu'il existe deux écussons aux endroits ci-devant describés, mais que les sieurs Périchou ne prouvent nullement que ces écussons appartiennent à la terre de Kerguélen ; qu'au surplus il n'a moyen empêchant que les dits écussons subsistent à l'avenir comme au passé, sans que l'on puisse induire que ce soient les droits honnorifiques appartenant aux Périchou qui ne les appuyent ni de titres authentiques, comme acte de concession, de dotation, ni d'inféodation envers Sa Majesté ; ledit Me Lemoyne demande pour appuré qu'il n'existe ni tombe, ni trace quelconque d'icelle dans l'enclos du balustre sous l'image de la Trinité, contestant formellement auxdits Périchou tous droits de tombe ou d'enfeu en l'Eglise de Lennon, attendu qu'ils ne représentent aucuns titres et qu'ils n'ont pas en leur faveur la moindre possession et a ledit Maître Le Moyne signé avec ledit Le Men marguillier........ Entré de nouveau dans l'église paroissiale de Lennon ledit sieur David nous a fait voir et avons vu qu'au grand vitrail du pignon du Levant au derrière du grand et maître-autel il n'y a aucun vitrage, qu'on nous a dit avoir été déplacé et les panneaux de pièces de verres montés sur plomb portés en la sacristie. Examiné ensuite le vitrail du pignon au midy de la chapelle du Rosaire avons vu qu'il n'y existe aucun vitrage, que les pièces de verre en ont été pareillement déplacées et portées, à ce qu'il nous a été dit, dans la sacristie, où nous étant transportés et ayant visité et examiné toutes les pièces composant lesdits vitrages, ledit sieur David nous a fait voir et avons vu qu'il n'estoit aucune trace ou intersignes d'écussons ou armoiries. Sortis de ladite sacristie, ledit sieur David nous a fait voir et avons vu qu'au pignon du Levant du maître-autel, au coté du vitrail, il existe une ancienne lizière peinte en couleur noire sur laquelle sont deux écussons peints, le premier du coté du nord, d'argent au lambelle et trois pendants d'or, le deuxième écusson du coté midy, aussi d'argent au lambelle à trois pendants d'or ; qu'au mur du midy du maitre-autel, proche la sacristie, est aussi une lizière peinte en couleur noire sur laquelle sont deux écussons d'armoirie peints dont les figures sont effacées de manière à en rendre la description impossible. Le-dit sieur David nous a fait voir et avons vu qu'en dedans de l'église, au dessus des voûtes des arcades des murs séparant les sanctuaire, choeur et nef de leurs bas côtés, est aussi une suite de lizières induite de chaux, laquelle est peinte en couleur noire où sont sept écussons ; lesquels sont peints, le premier à compter du levant au dessus du milieu de la première voûte au coté du sanctuaire, ledit écusson est coupé d'un et partie de quatre, ce qui fait huit quartiers. Le premier quartier de gueules à la pôme de pin ou glande de chêne d'argent ; le deuxième quartier d'argent à trois fâces de gueules ; le troisième quartier est effacé à n'en pouvoir connoître le blason ; le quatrième quartier de gueules au fermoire d'argent ; le cinquième d'argent au chevron d'or, accompagné de trois besans de même, deux en chef, un en pointe ; le sixième quartier d'argent à la croix pattée de gueules ; les septième et huitième quartiers sont effacés à n'en pouvoir connaître leurs blasons. Le deuxième écusson peint, coupé, le premier de sable au lambel en chef, à trois pendants d'or, le deuxième d'argent plein ; le troisième écusson est de même que le deuxième ; le quatrième et le cinquième ainsi coupés, le premier de sable au lambel de chef, à trois pendants d'or, le deuxième d'argent plein ; le sixième écusson est composé de huit quartiers, comme le premier écusson, ci-devant blasonné. Le septième blason coupé, le premier de sable au lambel en chef et trois pendants d'or, le deuxième d'argent plein. Ledit sieur David nous a fait voir et avons vu qu'en la costière du midy, en dedans de l'Eglise, il y a aussi une lizière, à trois ou quatre pieds au dessous de la naissance du lambris ; laquelle lizière est peinte en couleur noire sur laquelle il y a trois écussons, le premier qui est entre le premier et le deuxième vitrail est coupé ; au premier de sable au lambel en chef à trois pendants d'or, au deuxième d'argent plein. Le deuxième écusson est de même que le premier. Le troisième écusson qui est au dessus de la porte d'entrée vers midy est coupé et partie de quatre, ce qui fait huit quartiers, et est comme le premier écusson ci-devant blasonné et un peu effacé, dans quelques-uns de ses quartiers. Sommes ensuite passés dans la chapelle du Rosaire qui est proche la sacristie et au midy du sanctuaire. Ledit sieur David nous a fait voir et avons vu qu'il y a une suite de lizière à trois pieds plus bas que la naissance du lambris laquelle lizière est peinte en couleur noire laquelle est aussi chargée d'écussons. Le premier au dessus et au nord de la porte d'entrée de la sacristie est coupé d'un et partie de quatre ce qui fait huit quartiers ; le premier quartier de gueules à la pomme de pin d'argent ; le deuxième d'argent à trois faces de gueules, le troisième est blasonné de manière à ne pouvoir le blasonner. Le quatrième de gueules au fermoire d'argent, le cinquième d'argent au chevron d'or, accompagné de trois besans de mêmes, deux chef et un en pointe. Le sixième d'argent à la croix pattée de gueules, les septième et huitième sont effacés à n'en pouvoir les blasonner ; au mur du pignon du midy il n'y parait ni lizière, ni écusson ; au mur du couchant de ladite chapelle du Rosaire sont trois écussons peints sur la lizière. Le premier proche l'angle vers midy est coupé, le premier de sable chargé de lambel en chef d'or à trois pendants, le deuxième plein argent. Le deuxième écusson plein argent avec un lambel en chef d'or à trois pendants. Le troisième écusson est de même que le premier ci-devant blasoné. Sommes ensuite passés en la chapelle dépendant de la terre de Kergoniou, ledit sieur David nous a fait voir et avons vu qu'à sept pieds de l'angle du mur de pignon du Levant, proche le mur du nord de ladite chapelle, est un enfeu, lequel a sept pieds de longueur, trois pieds de hauteur et six pieds deux pouces de saillie ; sur le mur de costière du nord, ledit enfeu est formé en pierre de taille et tous ses paremens avec architecthure en sa base et couronnement ; en sa pierre du devant, est un écusson pourtourné d'ornement, sur lequel écusson sont sculptés, de reliefs, trois glands de chêne placés deux et un. Dans la pierre de dessus, ou couronnement du dit enfeu, est un pareil écusson que ci-devant au sol proche. Ledit enfeu élevé est une pierre base tombale, où est sculpté un pareil et même écusson que ci-devant blasonné. Sur ladite pierre base tombale est un banc clos de sept pieds de longueur, sur trois pieds six pouces de largeur, sur lequel nous n'avons trouvé aucun intersigne d'armoirie. Dans le renfoncement du mur, proche et au nord du dit enfeu, est un encastrement en voûte couverte d'architecthure en impériale, dans la clef de laquelle voûte est un écusson sculpté de relief en pierre où il y avait ci-devant trois glands ou pômes de pins. Ledit écusson a été mutilé et en partie rompu. Dans le renfoncement du mur, ou voûte au dessus et au côté de l'enfeu est peint sur le mur un écusson couronné d'une couronne de comte, accompagné de deux lyons aussi peints. Ledit écusson est coupé d'un et partie de quatre, ce qui fait huit quartiers, au premier de gueules aux glands d'argent, au deuxième de sable au lambel à trois pendants en chef d'or ; le troisième est effacé à ne pouvoir le blasonner ; le quatrième de gueules au fermoire d'argent ; le cinquième d'argent au chevron d'or, accompagné de trois besans de même, deux en chef et un en pointe ; le sixième quartier d'argent à la croix pattée de gueules ; le septième d'argent à la roue de sable ; le huitième de sable, fond de sable, le blason en est presque effacé. Ledit sieur David nous a fait voir et avons vu, qu'en la pierre de taille, formant le devant du tombeau d'autel de la susdite chapelle de Kergoniou, est un écusson sculpté de relief, en pierre, portant trois glands de chêne, deux en chef et un en pointe ; le susdit tombeau d'autel est entièrement lambrissé en bois, où sont deux écussons chacun double et accolés sous la même couronne ; lesquels écussons sont semblables, le premier au nord, d'argent au chevron de gueules, accompagné de trois fleurs d'azur deux en chef et un en pointe ; le deuxième accouplé au premier est coupé, au premier de sable au lambel à trois pendants d'or ; le deuxième d'argent. Le deuxième écusson aussi sculpté en bois, du coté midy est aussi blasonné comme le premier. Dans l'angle levant et nord de la susdite chapelle est une statue ou image de St-Sébastien laquelle est en bois et est supportée par une console en encorbellement, en bois, dans laquelle est sculpté un ange ambrassant et supportant un écusson aussi sculpté de relief en bois ; lequel écusson est parti, le premier d'argent d'un lambel trois pendants en chef, le deuxième à la bande losangée accompagnée de quatre hermines. Au tiran de charpente, qui est au dessous du lambris et au dessus du milieu de la susdite chapelle et enfeu, sont deux écussons sculptés de relief en bois, peints en couleur de gueules où sont trois glands ou espèces de pommes de pin, deux et un. Au dessus des enfeus de la susdite chapelle, proche de la naissance du pied droit couchant de la voûte du vitrail, est un écusson de relief en pierre de taille, où sont sculptés, de relief, trois glands ou pommes de pin, deux en chef et un en pointe. Sur le devant de la face du petit bénitier encastré dans le mur du nord proche et à l'entrée de la susdite chapelle est quelque reste d'intersigne, où il est sculpté trois glands ou espèce de pommes de pin, deux et un, lesquels sont en partie mutilés et effacés. Passés ensuite à l'examen extérieur de ladite église, ledit sieur David nous a fait voir et avons vu que, vers le haut du mur du bas côté midy de la nef de l'église, sont des portions d'anciennes lisières induite en chaux, mais sans écusson ; qu'il n'existe aucune portion de lisière extérieure, dans le pourtour des murs de la chapelle du Rosaire, ainsi qu'au pignon du levant de l'église ; mais qu'il règne une lisière en induite de chaux, en la partie extérieure du mur du bas côté du nord sans aucun écusson. Passés au portique d'entrée principale de l'église vers couchant, lequel supporte la tour, lesdits portique et tour construits nouvellement, ledit sieur David nous a fait voir et avons vu que, dans le timpan du fronton circulaire de couronnement du susdit portique fait en mil sept cent soixante douze, il y existe un écusson double et accolé sous une même couronne de comte. Le premier écusson du coté nord est coupé, au premier d'argent à un lambel à trois pendants d'or, au deuxième coupé d'argent. Le deuxième écusson, en alliance au premier, porte d'argent à un chevron de gueules, accompagné de trois fleurs, deux en chef et un en pointe ».

Nota 5 : MARCHE DES REPARATIONS A FAIRE POUR LES CHŒUR ET CHANCEAU DE L'EGLISE PAROISSIALE DE LENNON consenti par le Général dudit Lennon à Joseph Labé (Minutes notariales, Gouézec) : « L'an mil sept cent quatre vingt neuf, le quatorze novembre, après midy, devant nous soussignés, notaires du Roi, au siège de Châteaulin y duement soumis furent présents honnorables personnes, Laurent Le Men, demeurant au lieu de Kernivinen, François Derrien, au lieu de Steraborgne Bras, Gilles Le Men au lieu de Langle, Grégoire Lavanant en celui de Mesmeur, Jean Rouzot en celui de Kervahan, Yves Le Men au lieu de Kergolvez Bras, Jean Denielou en celui de Brulluec, René Le Men au lieu dudit Kernivinen, Guillaume Le Foll au lieu du Bot, Yves Keruzore au lieu de Pellan, Noël Cavellat en celui de Restével, Gilles Coatalem et Corentin Le Quiniou, demeurant séparément au lieu de Kerouré, Mathieu Hervé au lieu de Kerlosquer, Pierre Le Roux en celui de Néonnec, Michel Le Moal en celui de Kermorvan et François Keruzoré demeurant au lieu de Bodoa, tous paroissiens de Lennon et tant anciens que nouveaux délibérants et représentants le corps politique dudit Lennon ; qui se trouvant obligé de prendre garantie fait et cause pour Missire Pierre Allain Denis cy-devant recteur dudit Lennon, contre Missire François Marie Bannalec, sieur recteur actuel de la même paroisse, pour ce qui concerne le choeur et cancel de la Mère Eglise de Lennon, a en conséquence fait procéder au devis estimatif des réparations manquentes auxdits choeur et chanceau et à l'état des armoiries et prééminances existants en ladite église, suivant procès-verbal des quinze et autres jours du mois de juin dernier, controllé à Quimper, le vingt du même mois, rapporté par les sieurs David, Bigot et Cajan, experts, et suivant autre procès-verbal de descende des Messieurs les juges du Siège présidial de Quimper, en date des vingt un, vingt deux et autres jours du mois de septembre aussi dernier ; affin de pouvoir mettre les réparations desdits choeur et chanceau à un bail à rabais, le même général a fait afficher dans les villes de Quimper, Brest, Landerneau, Morlaix et à Carhaix qui voudroit avoir le marché desdites réparations avec assignation de se trouver à la chapelle du Néachguen, le huit du présent ; auquel jour s'y étant assemblés plusieurs enchérisseurs à l'issu de la grand'messe avec les sus-dénommés délibérants, et autres habitants de ladite paroisse, on y a dit à voix intelligible les conditions qui suivent : savoir est que l'adjudicataire observeroit exactement ce qui est prescrit par procès-verbaux susdatés, qu'il rebatiroit les murs à la hauteur requise, mettroit les boissages et la couverture ; après quoi, on procéderoit en un rénable et auquel tems, le général lui comptera une somme de huit cent dix livres du montant du marché, sans que l'adjudicataire puisse plutôt rien répéter ; il sera aussi tenu de s'arrenger comme il vera avec le décimateur ou autre qui pourrait être chargé du chancel, pour qu'il l'accepte, qu'il en mettra un lambris, fera paver, fera blanchir de chaux les murs de l'église, mettra des marches pieds pour l'autel fera placer la balustrade de planches à l'intérieur d'icelle. Ce fait, le général lui payera une somme de trois cent quatre vingt dix livres et que si l'entrepreneur ne fait pas travailler avec diligence et s'il ne remplit point les conditions dont est cas, tant exprimées au présent qu'aux-dits procès-verbaux, ledit marché sera plainement résilié, sans pouvoir prétendre dédommagement. Et aussi dit que le général fera les charois de tous matériaux nécessaires pour lesdites réparations, sans répétition vers l'entrepreneur. Bien entendu, néanmoins que ledit général n'ira prendre aucun desdits matériaux au delà de deux lieues, à l'exception de la chaux au Port-Launaye, et si le débordement des eaux, chemins impraticables ou l'inaptitude du tems empêche ledit général d'agir, l'entrepreneur ne pourra l'obliger, mais que le susdit général lui en fera raison au sujet du retardement qu'il lui aura causé, payera l'entrepreneur adjudicataire la moitié des frais des experts pour le rénable de son ouvrage et celui qui en demandera une revue sera tenu d'en supporter les frais ; et aussi conditioné que l'adjudicataire payera tous les frais du présent marché avec obligation d'en délivrer, dans le mois, coppie en velin au fabrique en charge de ladite église. Après quoi, on a allumé une bougie pendant la lueur de laquelle François Derrien a mis ledit marché à une somme de Quatre mille huit cents livres, Joseph Labé s'est obligé à remplir les conditions dudit marché à une somme de Quatre mille cinq cents livres ; Guillaume Moulin à une somme de Trois mille douze cent livres. Une seconde bougie étant allumée, François Derrien a mis ledit marché à trois mille neuf cent livres, Michel Tanguy trois mille six cent livres, Joseph Labé trois mille cinq cent quarente livres ; une troisième et dernière bougie étant allumée, Joseph Rolland a fait valloir le susdit marché à trois mille quatre cent cinquente livres. François Derrien trois mille trois cent livres et Joseph Labé trois mille deux cent quarente livres ; auquel moment la bougie s'est éteinte. En conséquence, ledit Joseph Labé reste adjudicataire du susdit marché aux points, clauses et conditions dont est cas, qu'il a déclaré accepter volontairement ; icelui dit Joseph Labé demeurant en la ville de Carhaix, actuellement sur la paroisse dudit Lennon présent et accepant le susdit marché ; étant, en outre, arrêté entre lesdits Général et ledit Labé, adjudicataire, que ce dernier fera préparer les bois et pierres où on les prendra pour que le transport en soit plus facile et que tout l'ouvrage dépendant du présent marché soit entièrement terminé à la Saint en (sic) Jean en juin prochain ; s'obligeant aussi l'adjudicataire à placer les images de la Sainte Trinité et de Saint Pierre dans les murs où on y fera des niches garnies en bois en dedans et orné d'un quarré bois autour de la niche ; étant enfin dit que ledit Labé fera faire un autel bombé avec quatre pièces de gradins et un tabernacle et une niche avec deux anges qui soutiendront une couronne au dépas de la niche. De tout quoi, lecture faite tant en breton qu'en français audit Général et Labé. Ainsi voulu, consenti, fait et passé en la sacristie de la chapelle du Néachguen, au rapport du soussignant Le Moal, son collègue présent, sous les seings desdits Labé, Men, Derrien, Lavanant, Rouzot, Denielou pour leurs respect, celui de Jean Cotalem pour René Le Men, celui de Jean Le Picard pour Guillaume Le Foll, celui de Jean Le Louarn pour Yves Keruzoré, celui de Joseph Périchou de Kerguélain pour Noël Cavellat, celui de Jean Le Foll pour Gilles Coatalem, celui de Joseph Le Queinec pour Corentin Le Quiniou, celui de Jean Jam pour Mathieu Hervé, celui de Louis Favennec pour Pierre Le Roux, celui du Sieur Périchou de Pratanscau pour Michel Le Moal et celui de Guillaume Picard pour François Keruzoré, disants ces derniers ne savoir signer de ce interpellés et les nôtres notaires, lesdits jour et an... ».

la chapelle Sainte-Barbe (XVIème siècle), située à Ty-Ruel. L'édifice est en forme de croix et date du XVIème siècle. Cette chapelle dépendait jadis de la seigneurie de Troamboul. En 1677, François de Kergoët revendiquait les villages du Cosquer et de Tyruel avec sa chapelle : « Item appartient au seigneur avouant le lieu et village de Tyduel (aujourd'hui Ty-Ruel, originairement Ty-map-Duel). Aux issues duquel village mesme dans le parc appelé parc-an-Illis est bastie la chapelle de la maison de Troamboul dédyée de Sainte Barbe en laquelle sont ses scultées armes en bosse et en relieff, aux clocher et pignon et aux titres et son banc, sans qu'aucun autre y en puisse prétendre, estant basty en son fond et des bienfaits de ses ancestres, seigneurs de la dite maison ». Au-dessus de la porte, se trouve un écusson aux armes des Kergoet du Guily (ou Guilly). La chapelle abrite les statues de sainte Barbe, saint Eloi, saint Joseph (tenant par la main l'Enfant portant le globe du monde), saint Corentin, sainte Marguerite et un Crucifix.« Sainte-Barbe, à Ty-Ruel. Pardon le premier dimanche de Juillet. Statues de la Sainte, de saint Corentin et de sainte Marguerite » ;

la chapelle Saint-Maudez (1521-1692), située à Nac'hguen. La chapelle a été reconstruite en partie au XVIIème siècle (par messire Gilles Kerriou, recteur de Lennon), restaurée en 1952 et bénie le 1er février 1953. Ce Gilles Kerriou, fils de Joseph Corentin Kerriou domicilié à Mesmeur, était un enfant de Lennon (le dit Mesmeur fut acquis par la famille Kerriou de noble homme Michel Pommeret et demoiselle Gousbier sa compagne, en 1676). L'édifice comprend une nef avec bas côté de cinq travées et au sud une grande chapelle avec sacristie. L'inscription "Jean Rivelen, recteur" de la porte sud porte la date de 1521. La façade ouest porte l'inscription "Gilles Kerriou, recteur" et la date de 1692. La poutre de gloire, en bois polychrome, date du XVIème siècle. Les vitraux, oeuvre de Nicolas Fédorenko, datent de 1998. La chapelle abrite les statues de saint Maudez, Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, saint Côme et saint Damien. « Saint-Maudet, à Kernarchguen ou Narguen, que M. Archant, en 1856, disait être une altération du mot menarguen (moines blancs), parce que, sans doute, il devait s'y trouver autrefois des Dominicains. Ce qui est de pure imagination. Outre la statue du saint Patron, on y vénère Notre Dame de Bonne-Nouvelle, et saints Come et Damien, dont le martyre est sculpté sur des niches à volets. En 1903, le jour de la Pentecôte, un battant de la cloche tomba et tua une enfant de onze ans » ;

la chapelle Saint-Nicolas (XVIème siècle), située à Kermerrien et restaurée en 1968. Cette chapelle dépendait jadis de la seigneurie du Tymen. Les armoiries des Keranrais du Tymen ornaient encore, au XVIIème siècle, la maîtresse-vitre. On relève, en effet, dans une déclaration de 1678, cette description de la « chapelle de Monsieur Saint-Nicolas, despendant dudit manoir et chasteau de. Tymen, scize outre et proche les dites terres de Kermerrien et celles du Buzit sur issues, franchises et dépendances contenant trois quarts journal de terre, et dans la maîtresse vitre de laquelle sont, tout au hault, dans les patronages et compartiments, les armes Vair et contre-vair de gueule et d'argent de Keranrays, d'où a sorti la dite terre et seigneurie de Tymen ». Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire du XVIème siècle. Sur le panneau de vitrail du XVIème siècle on peut voir saint Nicolas et les trois enfants dans le saloir. On y trouve des sablières sculptées. La chapelle abrite les statues de saint Nicolas, saint Diboan, la Vierge-Mère et un Crucifix. « Saint-Nicolas, à Kermerrien, avec les statues de ce Saint et de Notre Dame. Il est invoqué pour la guérison des fièvres » ;

le calvaire de Ty-Ruel (XVème siècle) ;

le calvaire de Restavel ou Restevel (1538) ;

le calvaire de Croaz-Merrien (XVIème siècle), restauré en 1880 ;

d'autres croix ou vestiges de croix : la croix de l'église (vers 1920), la croix du cimetière de Lennon (1875), Néac'hguen (1545), Ty-Blez (XVIème siècle-1866) ;

la fontaine de Ty-Ruel (XVIIIème siècle) ;

la fontaine Saint-Nicolas (XVI-XVIIème siècle) ;

6 moulins dont le moulin à eau de Sainte Barbe, de Kerivin, de Botdoa, de Kergoniou,…

A signaler aussi :

la tombe de Pendréo (âge du bronze) ;

vers 1860, une monnaie en or de l'empereur Antonin Le Pieux a été découverte au village de Kerouré ;

la motte féodale à Kerézec. La plus ancienne mention de ce manoir, dont le nom se prononce généralement sous la forme abrégée Kerrec, est de 1477. Il s'agit d'un « Relevé des terres, héritages, rentes du manoir de Kerézec, fait par Jean le Gentil, procureur de Louis de Roc'han, seigneur de Kimenetguen, de la Rochemoysan et de Montauban, pour Jean Niguen, receveur à Châteaulin, au décès de Madame de Craon ». C'est là du très beau monde, avec lequel nous devons essayer de faire connaissance, quitte à avoir quelque surprise, peut-être. Ce Louis de Roc'han est Louis II de Rohan-Guémené, branche cadette de cette célèbre famille bretonne dont le principal fief (kemenet) était Guémené-sur-Scorff (Morbihan). Mme de Craon était sa mère. Car Louis Ier de Rohan « avait épousé par contrat du 24 avril 1443, Marie dame de Montauban, Landal, Romilly et Marigny, fille unique et héritière de Jean, sire de Montauban, amiral de France, maréchal de Bretagne, et d'Anne, dame de Keranrais. Etant restée veuve, elle se remaria, 2° en 1464, à Georges de la Trémoille, seigneur de Craon, dont elle n'eut point d'enfants, 3° à Jean de Kéradreux, seigneur de Neufvilette, et mourut au mois de mai 1477. Elle eut de son premier mari : Louis II..., Pierre, auteur de la branche des seigneurs de Gié... et Hélène, mariée à Pierre, baron du Pont et de Rostrenen, tué à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier ; elle est morte en 1507 » (La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la Noblesse, t. XVII, 3ème édition, Paris 1872, p. 500). A vrai dire, le tableau n'est pas complet ; car « par une bulle du 9 mai 1475, le pape Sixte IV chargeait l'archevêque de Tours de s'enquérir de la validité d'un mariage clandestin conclu entre Alain de Plumaugat et Marie de Montauban, femme de Georges de la Trémoille ». L'original, sur parchemin scellé d'une bulle de plomb, est conservé aux Archives nationales (Thouars 2233 ; cf. Ch. Samaran, Archives de la maison de la Trémoille, Paris 1928, p. 228). On conserve aussi le contrat de mariage du 29 octobre 1443 (et non du 24 avril) (Thouars 554). C'est donc à sa deuxième alliance que Marie de Montauban devait sa qualification de dame de Craon. Mais elle demeure bien de sa race et, pour autant que cette simple énumération de faits permette de juger, elle semble prendre soin de justifier la fâcheuse renommée des Montauban, « mal réputés depuis qu'un d'eux avait trempé dans le meurtre de Gilles de Bretagne... » (B. A. Pocquet du Haut-Jussé, Les Papes et les Ducs de Bretagne, Paris 1928, p. 773). On peut aussi faire la part du temps. Les missions de saint Vincent Ferrier avaient, en partie, renouvelé la Bretagne. « Mais le passage de Maître Vincent ne suffira pas à purifier toutes les souillures. Vingt ans plus tard la Bretagne frissonnera d'épouvante devant le scandale retentissant dont Gilles de Rais fut le triste héros » (E. Durtelle de Saint-Sauveur, Histoire de Bretagne, t. I, p. 361). L'exemple est doublement significatif, car Gilles de Rais était cousin de Georges de la Trémoille, le second mari de « Madame de Craon ». Par lettre du 23 février 1475, le duc de Bretagne François II remit « au sire de Guémené tous les droits de rachat qui lui étaient dus par le décès de D. Marie de Montauban, dame de Craon et de Landal, sa mère » (D. Morice : Histoire de Bretagne, Preuves, t. III, col. 43). A vrai dire c'était une véritable gracieuseté pour une famille qui l'avait bien mal servi ; mais la faveur des rois de France, dont les Guémené avaient embrassé le parti, l'explique un peu. Cependant leur turbulence ne les avait pas enrichis. Aussi rien d'étonnant que Louis II de Rohan ait dû, pour réparer sa fortune ébréchée, vendre certaines terres, dont Kerézec. Ainsi la seigneurie s'échappait de ces mains puissantes qui ne semblent d'ailleurs l'avoir tenue qu'un instant par le hasard des successions. D'où leur était-elle venue? Peut-être des Keranrais, famille maternelle de Marie de Montauban, qui avait des biens à Lennon et posséda, assez longtemps encore, la seigneurie de Tymen. Les successeurs de Louis II de Rohan nous sont connus par un aveu déjà cité, d'Ignace Furic, passé en 1663. L'avouant déclarait tenir Kerézec de son beau-père, Louis Jouhan, héritier de Henri Jouhan et Anne de Kersulguen, ses père et mère, héritiers de Louis de Kersulguen, aîné de ladite Anne de Kersulguen, vivant seigneur de Kergoniou, « qui les avait de Jan de Kergoniou, qui les avait acquis de moitié avec Jean de Keraër autheur du dit seigneur de Kerlyver, d'avec noble homme et puissant Louis de Rohan... » (Archives Loire-Inférieure B 1139). Cet ordre de succession, qui ressemble à certaines généalogies bibliques, s'éclairera par la suite, car nous retrouverons toutes ces familles à propos d'autres manoirs. Jean de Malestroit de Keraër figurait peut-être à la Montre de l'évêché de Cornouaille, tenue en 1481 à Carhaix. On relève en effet, un « Jehan, sieur de Kerrec, homme d'armes à trois chevaux pour sa selle et avec luy, Jean Bar, coustilleur (armé d'un coutelas), Henry Daounerz, idem » (Fréminville, Antiquités du Finistère, 2 vol., Brest 1835, t. II, pp. 325-326). Il n'est pas impossible qu'on l'ait désigné du nom de sa terre. Cependant il ne figure pas — peut-être en raison de ses fonctions importantes — parmi les nobles de Lennon, dont on nomme seulement Raoul Autret, représenté par Jehan son fils, archer en brigandine (cuirasse légère) (Fréminville, ouvrage cité, t. II, p. 363). D'après M. de La Messelière, il faudrait entendre que Jean de Malestroit de Keraër usa de « retrait lignagier » pour maintenir le fief dans sa famille ; mais Jean de Kersulguen, seigneur de Kergoniou, dut fournir les fonds et acquérir ainsi les droits prééminenciers. Sur la famille de Keraër, il écrit : « Nous avons lieu de croire que les de Keraër, seigneurs de Kerézec, appartenaient à la maison de Malestroit. L'ancienne maison de Keraër en Locmariaquer se fondit en effet, dès le XIVème siècle, dans celle de Malestroit, dont elle releva les armes, écartelées aux 1 et 4 de gueules à la croix ancrée d'hermines, gringolée d'or, qui est de Keraër, aux 2 et 3 de gueules à 5 besants d'or posés : 2. 1. 2. pour de Malestroit. Jean de Malestroit, seigneur de Keraër, épousa, vers 1490, Catherine de Rohan, fille de Louis II, sire de Guémené, et de Louise de Rieux, et petite-fille de Louis Ier de Rohan, sire de Guémené, et de Marie de Montauban, dame de Kerézec en Lennon. Il fut coacquéreur de Kerézec lors de la vente de cette terre par Louis de Rohan ». Anne de Kersulguen épousa Henri Jouhan et transmit ses biens à son fils Louis Jouhan, dont la fille, Marie, devait les transmettre à Ignace Furic, son fils, héritier de Kérézec en 1663. Quant aux Kerliver qui continuent de posséder Kerézec en indivis avec les Jouhan, ils étaient originaires d'Hanvec. C'est d'eux qu'héritèrent les Le Pape de Kermorvan. En 1752, la moitié de Kerézec appartenait à Joseph-Marie de la Fruglaye, fils de Charles-Hyacinthe de la Fruglaye et de demoiselle Claude-Josèphe Le Pape de Kermorvan dont un autre fils fut évêque de Tréguier (1732-1745). C'est du fait de sa mère que Joseph-Marie de la Fruglaye déclarait tenir Kerézec. Cette famille originaire de Plurien (Côtes-d'Armor, anciennement Côtes-du-Nord) avait acquis plusieurs fiefs par ses alliances, qu'énumérait, dans son aveu de 1777, François-Gabriel-Marie de la Fruglaye, chevalier, seigneur de Kervern, Kerobesant, Keranroux, Kerézec et autres terres. Leur résidence ordinaire, à la fin de l'Ancien Régime, était Keranroux en Ploujean, près de Morlaix, où ils avaient aussi leur hôtel. C'est l'adresse que porte le certificat donné à Joséphine-Françoise-Prudence de la Fruglaye par Mme de Crécy, maîtresse générale des classes, à son départ de Saint-Cyr, en 1793, lors de la fermeture de la maison (Rosmorduc, Preuves de noblesse des demoiselles bretonnes admises à... Saint-Cyr, Versailles, 1891, p. 146). Les armes de la Fruglaye : D'argent au lion de sable armé et lampassé de gueules, étaient clairement expliquées par deux devises : « De tout et une pose » et « Os et ungues sanguine madent ». Après avoir parlé des seigneurs de Kerrec, il faut dire un mot du manoir ou du château dont subsistent quelques restes. P. du Chatellier les a présentés comme des retranchements gaulois ; mais cette hypothèse ne s'impose pas. « Le chef-lieu de la seigneurie, écrit La Borderie, c'est le logis, l'habitation, le château, si vous voulez du seigneur ; mais souvent, au XIème siècle surtout, ce château n'était pas fort imposant. Une tour, en bois d'habitude et non en pierre, perchée sur une hutte de terre plus ou moins élevée, le plus souvent artificielle ou dont les pentes avaient été escarpées par la main de l'homme, telle était la principale pièce d'un château au XIème siècle... Cette butte artificielle soutenant la tour de bois s'appelait au moyen âge motte seigneuriale ; on dit plutôt aujourd'hui motte féodale ... La motte était à sa base entourée d'un fossé garni de fortes palissades. Contre cette butte et cette tour venaient s'appuyer une ou plusieurs enceintes formées de gros remparts de terre surmontés aussi de palissades, souvent même de haies en bois vif dont les branches s'enchevêtraient de façon inextricable : on appelait ces enceintes plessis, breil, haie » (Histoire de Bretagne, t. III, p. 93). L'équivalent breton de plessis est quinquis. Remarquons simplement qu'auprès du Castel de Kerrec s'étend un champ, nommé Parc ar Quinquis. Mais il n'est pas impossible que ce castel en ait supplanté un autre, car dans les anciens aveux le lieu-dit Cosquinquis est qualifié Cosquinquis Rohan. Faut-il comprendre que sous les Rohan (ou même sous leurs prédécesseurs, les Keranrais, d'où dériverait peut-être le nom), le chef-lieu de la seigneurie aurait été déplacé? Notons encore qu'à Cosquinquis se trouvaient les Justices ou fourches patibulaires, « signe public du droit de glaive » des seigneurs de Kerrec. Le nom des Rohan demeure encore attaché à une partie de ce village, dont la signification a certainement été perdue de vue depuis longtemps. A son tour, le castel de Kerrec devait connaître la décadence. C'est peut-être lui qui est décrit à propos du « coullombier situé autrefois sur une butte de terre tout contre les maisons, à présent ruiné, dont il ne reste plus que les vestiges » (Aveu de 1676, Archives de Loire-Inférieure, B1139). Quant aux possessions relevant du manoir de Kerrec, leur nombre correspond bien à l'importance que s'attribuaient les seigneurs. Il y en a presque autant sur Pleyben que sur Lennon. Citons ces dernières, d'après l'aveu de 1475 : Kérouré, Nac'h guen, Kerlosquer, Penhoat, Kervac'han, Restevelen, L'angle, Kernevez, Cosquinquis, Bretiez (Brestier), Keririou, Keranvillerien (Quilleverien), Nenvez, Kertanguy, Coatguézennec. Il faut évidemment y ajouter Kerézec. Pour Pleyben, notons Kerscoarnec, Stanganabat et deux villages qui ont disparu ou changé de nom : Stangbihan et Kerveziou. Nous voilà revenus aux Rohan-Guémené. Rappelons leur blason qui témoignait d'alliances illustres. ils portaient depuis 1377 : écartelé aux 1 et 4, contre-écartelé aux 1 et 4 : de gueules à la chaîne d'or passée en croix, en sautoir et en orle, qui est de Navarre ; 2 et 3 : d'azur à 3 fleurs de lys d'or posées : 2 et 1, qui est de France ; aux 2 et 3 : de gueules à 9 macles (3. 3. 3.) ou 4 macles (2 et 2) accolées d'or, qui est de Rohan (Y. Chaussy) ;

la motte féodale de Quénécadec. Encore un manoir ignoré ! Pour figurer à cette place, il devrait s'écrire, comme dans les anciens aveux, Kenec'h cadet, c'est-à-dire la montagne de Cadec ou Cadoc. Depuis ce lointain possesseur jusqu'à Noble homme Jacques de Kerferriguyn qui détient le manoir en 1541, bien d'autres ont dû se succéder, dont nous ignorons tout. Mais à partir de 1541, il demeure dans la même famille. Les Kerferriguyn ou Kervéréguen, suivant l'orthographe actuelle, s'éteignent, il est vrai, au XVIIème siècle. Mais les Penfentenyo (de Loctudy), dont un membre épouse la dernière héritière en 1660, l'ont relevé et ils s'intitulent toujours de Penfentenyo de Kervéréguen. C'est une famille bretonne, bien connue, qui a fourni beaucoup d'officiers et d'amiraux. Différents actes, conservés aux Archives du Finistère, dont quelques-uns passés à l'époque révolutionnaire, les montrent revendiquant leurs droits et traitant avec leurs tenanciers de Quénécadec, également une petite seigneurie depuis longtemps déchue et ravalée au rang de ferme. Cependant les Penfentenyo continuaient de revendiquer et de maintenir leur colombier. Elle comprenait 33 journeaux environ. « Un estaige au village de Penancoet » s'y ajoutait, dont on ne donne pas la superficie, « la somme de 20 sous tournois par argent, un boisseau d'avoine et une géline », qu'il paie de redevance, n'indiquent pas un grand bien. Le blason des Penfentenyo est : Burelé de dix pièces de gueules et d'argent, leur devise : Plura quam opta. Les Kervéréguen portaient : D'argent au chêne de sinople, englanté d'or, le fût chargé d'un sanglier furieux de sable, allumé et défendu d'argent (Y. Chaussy) ;

l'ancien manoir du Bot. Ce lieu-dit, où personne, sans doute, n'a conservé le souvenir d'un ancien manoir, se situait, à l'origine, au bord de la forêt. C'est ce qu'indique son nom ; une autre étymologie, basée sur son emplacement élevé, en ferait une motte féodale. Quelques aveux nous renseignent sur quelques-uns de ses possesseurs. Le premier est de 1432 : « S'ensuit la minute des terres, rentes et héritages du défunt Jehan Du Bot, estantz un fief du duc, en la chastellenie de Châteaulin et laquelle minute Pierres du Bot, fils esné, principal héritier du dit défunt baille... ». C'est là, semble-t-il, une petite seigneurie dont ne relèvent, en dehors du manoir et des terres qui l'entourent, que quelques tenures dont une à Pellan. Elle allait passer, par mariage, dans des familles étrangères à la région et même à la Bretagne. Voici, à ce sujet, quelques notes obligeamment communiquées par M. de la Messelière, l'auteur des Filiations bretonnes : LE BOT — fief patronymique des du Bot, connus dès 1426, portant pour blason : d'argent à 2 haches d'armes adossées de gueules (d'après le blason de Marie du Bot, dame de Quelen, dans la maîtresse-vitre de Locarn, Côtes-d'Armor) ou de sable (d'après Potier de Courcy). — Cette famille posséda aussi Kermadou, en Langonnet ; Kernault, en Mellac ; Neizvron, en Saint-Evarzec ; et Poulriguen, en Le Saint, trêve de Gourin. Elle est aussi citée parmi les nobles de Châteauneuf-du-Faou et de Locamand. Un de ses membres, capitaine de Fontenay-le-Comte (Vendée) en 1500, fut maître d'hôtel de Pierre de Rohan de Gyé, maréchal de France, mort en 1514, second fils de Louis Ier de Rohan, seigneur de Guémené, et de Marie de Montauban, dame de Kerézec en Lennon. Jean du Bot était seigneur du Bot en Lennon en 1430. Ce manoir dut être délaissé pour celui de Poulriguen où habitait plus tard un Jean du Bot, époux de Jeanne de Kermanac'h. Marie du Bot, leur fille, héritière du Bot et de Poulriguen, épousa : 1° François Toupin, d'une famille noble alliée au XVème siècle aux de Pestivien ; 2° René, sire de Quelen en Locarn, baron du Vieux-Chastel, en Plounévez-Porzay, et seigneur de Troran, en Plounévez-Quintin, en 1570, dont la postérité hérita du Bot et de Poulriguen ; 3° Jean du Chastel, seigneur de Mezle et de Châteaugal en Landeleau, dont elle eut un fils : Charles du Chastel, mort jeune. « Le Bot passa par la suite aux de Quelen, une des familles les plus importantes de Bretagne, originaire de Quelen en Locarn, trêve de Duault, dont l'église renferme une maîtresse-vitre constellée de son blason et de ceux de ses alliances. La tradition la considère comme issue en ramage des anciens comtes de Poher. Elle est connue dès 1132 et compte encore, en 1952, de nombreux représentants. Elle a donné : 4 croisés en 1248 ; 5 croisés en 1270 ; un chambellan du duc de Bretagne, fondateur des Augustins de Carhaix en 1372 ; un capitaine et un connétable de Carhaix en 1381 ; deux chevaliers de Saint-Michel, en 1570 et 1640 ; deux pages du Roi, en 1745 et 1787 ; un maréchal de camp en 1781 ; un chef d'escadre en 1785 ; un abbé de la Rivour-en-Champagne et évêque de Bethléem en 1755 ; une abbesse de Kerlot en 1759 ; un archevêque de Paris en 1821 ; un général de brigade en 1875, etc... Elle fut admise aux honneurs de la Cour en 1770. Son blason est : burelé d'argent et de gueules de 10 pièces ; sa devise : « E peb amser Quelen — De tout temps Quelen » ; ses armes sont tenues par deux sauvages nus armés de bâtons noueux ; son cimier est un houx (Quelen). Marie du Bot eut de son mariage avec René de Quelen : 1° Pierre, sire de Quelen, baron de Vieuxchatel, seigneur de Plounévez-Quintin, Troran, Quistinic, du Bot et de Pouleriguen, mort sans alliance en 1588 ; 2° Marie, dame de Quelen et autres lieux après son frère, morte sans postérité, mariée le 10 février 1578 à Jérôme d'Arradon, seigneur de Quinipily et de Camors, capitaine ligueur (digne émule de La Fontenelle) ; 3° Renée, héritière de tous les biens de ses frère et soeur, mariée vers 1582 à Claude de Lannion, seigneur de Cruguil en Brélévenez, chevalier de Saint-Michel, mort en 1621, possesseur de 52 seigneuries considérables ». Le Bot allait rester près de deux siècles dans cette illustre famille qui se prétendait issue de Juhuel d'Avaugour, puîné des comtes de Lannion en 1282, dont la postérité aurait pris le nom de cette ville. La famille s'éteignit au XVIIIème siècle. Le dernier à porter le nom fut Hyacinthe, comte de Lannion, lieutenant général, gouverneur de l'île de Minorque, marié en 1738 à Marie-Charlotte-Félicité de Clermont-Tonnerre. Leur fille, Pulchérie de Lannion, hérita du Bot, comme en fait foi un aveu de 1778, conservé dans les minutes notariales de Gouézec. Ces gens ont plaisir à faire sonner leurs titres, les notaires plus encore peut-être. Il s'agit de « Très haut et très puissant seigneur Charles, Armand, Augustin, Pons, vicomte de Pons, comte de Clermont, premier baron, connétable, grand maître héréditaire du Dauphiné, vicomte de Meaux, marquis de Clion et de Tullins, baron de Champlemy, seigneur de Vaucharsis, Lannion... Le Bot... et autres lieux — et de très haute et très puissante dame Pulchérie, Eléonore de Lannion, sa femme, demeurant à Paris en leur hôtel, rue Notre-Dame des Champs, paroisse de Saint-Sulpice ». Inutile de demander si ces gens connaissaient seulement leur terre du Bot. Il y avait beau temps que le manoir était déclassé et possédé à titre de « domaine congéable » par de simples tenanciers (Y. Chaussy) ;

les anciens manoirs de Kerguidu et Kermargon. Kermargon semble avoir toujours dépendu d'une autre seigneurie. Cela indique son importance secondaire. En 1541, elle apparte­nait aux Kerdreffec, possesseurs de Kergoniou, qui la cédèrent par contrat du 12 février 1659 aux Furic de Kerguidu. L'aveu de 1663, qui nous renseigne à ce sujet, la dit « quitte de toutes cheffrentes au roy, sans autres charges, que 10 deniers de cheffrente ramagère à la seigneurie de Kerguidu » (Archives Loire-Inférieure B 1139). Celle-ci appartenait, au XVème siècle, à une famille de Loctudy, les Kerfloux, qui portaient De gueules à trois croissants d'argent, au lambel de même. En 1638, elle est entre les mains de Mathieu Furic de Kergourant. Elle lui vient de sa femme, Marie Jouhan. Les Furic sont nombreux à cette époque et l'on n'est pas sûr que tous soient parents. Le plus célèbre est le juriste Julien Furic, auteur d'un traité, qui a été réédité au XIXème siècle, sur L'Usement du domaine congéable de l'évêché et comté de Cornouaille... (Paris, 1644). Il a écrit également des Réflexions sur le gouvernement du Cardinal de Richelieu (1648) et des Entretiens civils. Sa notoriété fut assez grande ; un contemporain éclairé, Guy Autret de Missirien, l'appréciait comme « un homme de singulière érudition, probité et mérite ». Les Furic semblent originaires des environs de Pont-l'Abbé, de Loctudy. Ils ne purent, en 1670, prouver leur ascendance noble. Quelques-uns furent « déboutés de la qualité d'écuyer et comme usurpateurs condamnés en l'amende de 400 livres et aux deux sols par livre de la dite somme » (Bulletin Société Archéologique du Finistère, 1888, p. 337). D'autres, plus sages, se désistèrent. Ce fut peut-être le cas de ceux de Lennon. En tout cas, on les voit assujettis au droit de francfief dont ils essaient d'obtenir une réduction. C'est l'objet d'une supplique aux commissaires généraux des Etats de Bretagne de « Dame Thérèse Furic, dame de Roquette et Corentin Furic, sieur de Kerézec, disant que la dame Roquette est fille et unique héritière du sieur Mathurin Furic sieur de Kerguidu, et le dit sieur de Kerézec fils et unique héritier du sieur Guillaume Furic décédé avant 1737 ; que les dits Mathurin et Guillaume étaient enfans et héritiers du feu sieur Joseph Ignace Furic de Kergorant décédé en 1741, laissant pour autres enfants et héritiers, savoir Messire Noël Furic, prestre, Recteur de Châteauneuf-du-Faou, et demoiselle Elisabeth Furic de Kergorant ; que par le décez de ce frère commun ses héritiers se trouvent dans le cas de devoir le droit de Francs-fieffs sur les biens nobles qu'il avait possédés, qui consistaient à scavoir, dans le lieu noble de Kerguidu, un domaine nommé le convenant noble de Kermargon, le domaine congéable de Kerézec aussi noble et le moulin de Bodoa, tous situés dans la paroisse de Lennon et produisant au total un revenu de six cent trente sept livres » (Archives d'Ille-et-Vilaine C 5312). Le recteur de Châteauneuf, en tant que prêtre, était exempt ; les autres essayent de faire réduire le droit à 149 livres, 1 sol, 2 deniers, mais les commissaires n'entrent que partiellement dans leurs vues. Ignace Furic, dont il a été question dans cette pièce, avait épousé Marie Billoart. Un demi-frère de celle-ci, Guillaume Billoart de Kervaségan, dans un curieux Mémorial, nous renseigne sur les membres de cette famille qui devaient ensuite posséder Kerguidu : « J'ay eu aussy une sœur consanguine, nommée Marie Billoart, d'un premier mariage de mon père avec feue dame Françoise Drouallen, laquelle soeur a esté mariée à feu M. de Kergoran Furic, décédé conseiller et avocat du Roy au présidial de Quimper, lesquels ont laissé de leur mariage M. de Kergoran Furic (Joseph Ignace), leur fils, et dame Anne Furic, en son vivant épouse de feu Messire Charles de Stanguingan, vivant chevalier, seigneur du Sconvel, aujourd'huy représentée par dame Marie de Stanguingan, veuve de Messire Paul des Amoureaux, vivant chevalier, seigneur de Saint Lazare, lieutenant des vaisseaux du Roy, capitaine d'une compagnie franche de la marine, chevalier de l'ordre militaire de Saint Louis » (Bulletin Société Archéologique du Finistère, 1889, p. 171). Ce bon fils fait ensuite l'éloge de sa mère, une des plus belles créatures assurément, au physique et au moral, qui soient sorties des mains de Dieu, si la piété filiale n'a pas embelli le portrait. Qu'on en juge : « Cette dame était d'une grande taille et bien faite, d'un esprit solide et supérieur, d'une très bonne conduite, admirable dans sa piété..., portant la haire et le cilice, se disciplinant tous les jours..., fort charitable envers les pauvres... ». Tout cela n'est pas sans intérêt pour Lennon, car les Billoart y possédèrent d'autres biens, Mesmeur notamment. Avant de les laisser, soulignons qu'ils eurent aussi maille à partir avec les réformateurs de la noblesse, en 1670. Mais l'auteur du Mémorial était un homme avisé « J'étais dans ce temps là fort occupé de rétablir la noblesse de mon nom dans ma famille, d'autant plus que j'avais plusieurs enfants mâles ». Craignant « de voir supprimer toutes les lettres de noblesse, comme il est arrivé dix ans plus tard »...., il prit « un autre party, qui était violent, eu égard à la médiocrité de (sa) fortune », et acheta une charge de conseiller secrétaire du Roy, pour 27.000 livres (Bulletin Société Archéologique du Finistère, 1889, p. 179). Voici enfin les derniers possesseurs de Kerguidu, sous l'Ancien Régime. En 1776, c'est « Dame Alexandrine, Louise Durand, veuve de Monsieur Louis Armand Adam, vivant conseiller du Roy aux conseils supérieurs des Isles de France et de Bourbon, demeurant à Lorient, paroisse St. Louis, acquéreur de la terre de Kerguidu » (Minutes notariales, Gouézec). A cette date, Kerguidu n'appartient plus aux Furic ni à leurs alliés. Kerézec, dont ils avaient hérité également une moitié des Jouhan, leur appartient encore. Mais leurs possessions s'amenuisent sans cesse. Ils disparaissent même de Lennon, pour plus d'un siècle. Notre époque les a vus revenir, par une alliance avec la famille Henry, sous le nom de Furic de Coatcourant, qui paraît une simple variante de Kergourant. Les Furic portaient : D'azur à trois croisettes au pied fiché et haussé d'or. Distinguer ce qui relève proprement de Kerguidu est à peu près impossible dans ces aveux qui mêlent, comme à plaisir, les possessions des trois seigneuries. Chacune avait son moulin et sa pêcherie. Ceux de Kermargon sont ainsi décrits : « Contre le dit manoir .... il y a une chaussée et bardeau traversant la rivière d'Aon avec droit d'y prendre anguilles et autres poissons passant par la dite rivière : au bout duquel (manoir), le dit sieur avouant a un moulin à eau pour y faire moudre les bleds des susdits subjets et vassaux ». Il soutient aussi « qu'il y a un coulombier à pignon audit manoir de Querguidu, dans un pare nommé tyourront bras, qui est ruiné par l'usure du temps, dont il paraît encore quelques vestiges ». Par ailleurs, les seigneurs de Kerguidu tenaient à leurs prééminences : « A cause de laquelle seigneurie de Querguidu, ledit sieur advouant a une tumbe prohibitive à raz de terre, en ladite église paroissiale de Lennon, donnant au bout du maistre et grand autel du costé de l'évangile, aussi un obit et messe à chant de requiem, tous les dimanches, fondés par les précédents seigneurs de Querguidu ; pour raison de quoy, il paie à la fabrique de la dite église la somme de douze livres par chacun an sur le manoir de Querguidu » (Archives de Loire-Inférieure, B 1139). Kerguidu avait aussi sa chapelle, desservie par un aumônier. Il n'en subsiste plus qu'une pierre sculptée. Voici ce qu'il restait, au début du XXème siècle, d'après M. Fagot : « A Kerguidu il y a eu une chapelle. Elle est convertie aujourd'hui en écurie. Vers l'année 1900, M. Louis Hénaff, menuisier au bourg, en démolissant une boiserie, trouva un coffret en bois contenant des ossements humains... Il en fit part au propriétaire actuel qui déclara ne rien connaître à ce sujet. De fait cette propriété a changé de propriétaire depuis la Révolution. Dans la maison d'habitation on voit encore, formant la cloison de séparation entre la maison et l'arrière-cuisine, ou cuisine des bestiaux, les planches qui ont servi de boiserie à la chapelle, les moulures y sont, très distinctes. Les statues de la chapelle ont été déposées dans le pavillon nord » (Y. Chaussy) ;

l'ancien manoir de Kergoniou. Le double fait d'être proche de l'église paroissiale et d'avoir été la dernière seigneurie de quelque importance a développé chez les possesseurs de Kergoniou des ambitions dont nous avons déjà parlé. Cela permettra d'être ici plus bref. Le plus ancien aveu nous indique qu'en 1541, elle était possédée par Jehan de Kerdreffec, sieur de Trémilly. Quelques années plus tard, en 1544, elle appartient à Geoffroy de Kerdreffec, seigneur du Stair, fils du précédent, sans doute. Ce doit être encore un Kerdreffec qui figure — manière de parler, car il fait défaut — à la Montre de 1562, sous le nom de Louis Kerganiou. L'orthographe Kerganiou peut être une mauvaise lecture de Fréminville qui donne ce renseignement (Ouvrage cité, T. II, p. 453). En 1639, un « aveu de N. h. François de Penmarc'h, au nom et comme tuteur des enfants mineurs de Messire Claude Le Veier, vivant seigneur du Stair, Kerandantec et autres lieux » (Archives Loire-Inférieure B 1139), nous apprend que la terre a changé de maître. Par ailleurs, un aveu d'Ignace Furic, passé en 1663, nous a déjà révélé que les Jouhan, ses ancêtres maternels, avaient hérité Kerézec d'Anne de Kersulguen, héritière de « Louis de Kersulguen, son aîné, seigneur de Kergoniou, héritier de Jean de Kergoniou... » Celui-ci doit être un Kerdreffec. En 1608, Kergoniou passe dans la famille de La Sauldraye, par le mariage de Guillaume de La Sauldraye avec Julienne de Poulmar, comme en fait foi la déclaration, faite en 1678 par Jacques de La Sauldraye. Il possède notamment « le lieu du Penguer, joignant les autres terres ci-dessus et profité par le dit sieur advouant sous Messire Jullien Poulmarch, prebstre diacre (sic), pour lui en payer par an la quatrième gerbe de bled que l'on y gagnera, réduit et arrêté entre partyes à trente livres par an... Tous lesquels héritages, ajoute-t-il, despendant, comme dit est, tant dudit manoir que dudit lieu de Penguer (Kergoniou), s'entrejoignent... et sont advenus audit sieur de Kergoniou par retrait lignagier du quatorzième et quinzième octobre mil six cents cinquante et cinq, par luy faict de deffunct noble homme Ignace Furic, sieur de Kergorant, acquéreur indivis desdits héritages saisis et vendus sur deffuncte damoiselle Julienne Poulmarc'h, mère dudit sieur advouant » (Archives nationales P 1555, f. 311). Cette famille faisait remonter sa généalogie à Henri de Guémené vivant en 1100, époux d'Alix de La Sauldraye, dame dudit lieu en Guidel (Morbihan), dont la postérité prit le nom et les armes. Kergoniou resta en sa possession jusqu'au mariage de Perrine Françoise de La Sauldraye, en 1776, avec écuyer Jean-Marie-Michel Huon de Kermadec, « capitaine des vaisseaux du Roi », un des commandants de l'expédition partie à la recherche de La Pérouse, sous les ordres d'Entrecasteaux en 1791 ; l'archipel de Kermadec, en Océanie, rappelle encore son nom. Au XIXème siècle, Kergoniou passa par héritage aux Huchet de Cintré qui en sont toujours possesseurs au milieu du XXème siècle. Les armoiries de la famille de La Sauldraye : D'argent, au chef de sable, chargé d'un lambe! d'or, étaient figurées à profusion dans l'église de Lennon. On y voyait aussi les armes des Taillart et des Tronson, leurs alliés. Le blason mystérieux, attribué à la maison de Kergoniou (De gueules à trois glands d'argent) est-il celui des Poulmar qui ne figurent pas à l'Armorial général de France? En 1678, le manoir était déclaré « avec sa chapelle, colombier, vieille tour ruynée, sa cour, écurie, maison à four, puits, basse cour ». On n'avait garde d'oublier « les prééminences et droits honorifiques situés en l'église paroissiale de Lennon, consistant en une voûte et arcade dans la muraille costière de la chapelle de M. Saint Sébastien et autre voûte sous l'escabeau pour accoudoir estant au costé de la précédente voûte, le tout armoyé des armes de la maison de Kergoniou, de guelle à trois glands d'argent naissant deux en chef un en pointe, du costé de l'évangilles du grand autel » (Archives Nationales, P 1555). Comme beaucoup d'autres à Lennon, la famille de La Sauldraye compta plusieurs hommes de loi attachés, pour la plupart, à la sénéchaussée de Châteauneuf. On conservait encore, à la fin du XIXème siècle, des souvenirs confus sur leurs activités [Note : L'anecdote est rapportée par Toscer dans son Finistère pittoresque, et dans la notice sur Lennon (Bulletin diocésain, 1920, p. 7), où elle est attribuée à « M. Raymond de La Porte, dans son étude sur la châtellenie de Châteauneuf », sans autre référence]. « On raconte que le seigneur de Kergoniou en Lennon, avait le droit de pénétrer dans la cuisine du manoir de Trévaré, d'y faire éteindre le feu, d'en faire balayer les cendres et d'y placer un fauteuil pour s'asseoir. Cette tradition doit être le souvenir mal expliqué d'une des solennités prescrites par la coutume de Bretagne, pour prise de possession des droits immobiliers ; le seigneur de Kergoniou aurait agi à la requête du propriétaire de Trévaré et en qualité de procureur ad rem. Cette hypothèse se fortifie de ce fait que, parmi les seigneurs de Kergoniou, on compte plusieurs hommes de loi du XVème au XVIIIème siècle » (Y. Chaussy) ;

l'ancien manoir de Kerguelen. La similitude du nom et du blason avec celui du seigneur primitif de Kerguélen autoriserait peut-être à placer à Lennon le berceau de la famille du célèbre navigateur, laquelle résida longtemps à Trémarec, en Saint-Thois, donc pas bien loin. Il est vrai que ce nom de lieu est très répandu en Bretagne. Le premier possesseur connu est Isabeu des Ferrières, épouse d'Yvon de Kersaliou (Archives Loire-Inférieure B 1139). Il faut ensuite attendre la réformation de 1668, pour connaître de nouveaux possesseurs. En 1678, la déclaration de Messire Pierre Le Sparler, seigneur de Coatcaric (Plestin, Côtes-d'Armor, anciennement Côtes-du-Nord) et La Boixière (Pleyben), demeurant en ce dernier manoir, décrit fort exactement Kerguélen et notamment « le prat nevez, qui est une petite langue de terre servant d'attache à la pescherie d'anguilles du dit Kerguélen, contenant 80 cordes, cernée de la dite rivière de Goanès du couchant, et du levant du ruisseau en forme de biais (bief), qui sépare laditte parcelle de terre du taillis de Brochetz et des deux bouts s'anéantit dans la dite rivière de Ganez » (Archives nationales P 1555, f. 385). Non loin de là, à Roz an Tour, les seigneurs de Kerguélen avaient élevé un ouvrage avancé, peut-être au moment où s'édifiait aussi Kérézec, pour mieux surveiller la vallée et les accès, du côté de Châteauneuf-du-Faou. Ces faits se placent, sans doute, au cours de la Guerre de Cent Ans. Voici comment Messire Pierre Le Sparler expliquait tenir Kerguélen : « Lequel manoir de Kerguélen avec ses prééminences le dit seigneur avouant déclare luy estre donné par contrat de mariage par deffunct Messire François Le Sparler son père et dame Marie de La Boexière sa mère, pour avoir esté par eux acquis d'escuyers Tanguy et François de Keroual, comme se justifie par l'induction a costé attachée » (Archives nationales P 1555, f. 387). Il n'avait garde d'oublier les prééminences : « Item déclare l'avouant avoir, à raison de laditte terre, une tombe en l'église paroissiale de Lennon et deux écussons de saditte maison de Kerguélen, la ditte tombe estant dans l'enclave du balustre sous l'image de la Trinité, dans laquelle tous les seigneurs de Kerguélen ont été enterrés et nottamment le dernier mort et lesdits deux écussons, l'un sous l'image de Saint Pierre au costé de l'évangile et l'autre dans le pilastre du costé de l'espitre près de la porte de la sacristie » (Archives nationales P 1555). Comment Kerguélen passa-t-il aux Périchou de Kerversault (en La Roche-Derrien, Côtes-d'Armor, anciennement Côtes-du-Nord) ? A la fin du XVIIème siècle, la chose est faite d'après l'aveu passé en 1700 par « Dlle Margueritte Mahé, veuve douairière de défunt Guillaume Périchou, vivant sieur de Kerversault, advocat en la Cour ». A la Révolution les Périchou le possédaient toujours. La famille de Coatcaric n'avait cependant pas disparu de Lennon, comme on le voit au baptême d'une cloche en 1773 (Y. Chaussy) ;

l'ancien manoir ou château du Tymen. Un Minu de N. h. François de Saint-Goeznou, oncle maternel et tuteur de Guillaume de Kersauson, est la première indication que l'on possède sur ce manoir. En 1540, demoiselle Isabelle de Kersauson, dans son aveu, le dit « ruyné ». Désormais cette épithète revient infailliblement dans les descriptions : « le château ruyné du Tymen... avec sa porte non close ». Au milieu du XVIème siècle, Tymen appartenait aux Keranrais, comme en font foi deux aveux, passés en 1548 et 1574 par Madeleine et Isabelle de Keranrais. Elles y revendiquent, comme dépendant de Tymen, les manoirs de Kerroux et de Kermerrien. De ce dernier relevait aussi, et donc de Tymen, la chapelle de Saint-Nicolas. Ces précisions laisseraient entendre que la chapelle fut construite ou reconstruite, au XVIème siècle, par les Keranrais. On relève, en effet, dans la déclaration de 1678, cette description de la « chapelle de Monsieur Saint-Nicolas, despendant dudit manoir et chasteau de. Tymen, scize outre et proche les dites terres de Kermerrien et celles du Buzit sur issues, franchises et dépendances contenant trois quarts journal de terre, et dans la maîtresse vitre de laquelle sont, tout au hault, dans les patronages et compartiments, les armes Vair et contre-vair de gueule et d'argent de Keranrays, d'où a sorti la dite terre et seigneurie de Tymen » (Archives nationales P 1555). Ce texte laisserait même supposer une possession plus ancienne et viendrait corroborer les indications relevées à propos de Kerézec. A cette date Tymen appartenait à François de Kerléan, sieur de Kerassel sur la paroisse de Taulé, où il résidait. Cette famille, qui succédait aux Huon de Kerauffret, était originaire de Brélès et s'appelait anciennement Bohic. Ce dernier nom a été porté par deux célèbres canonistes de l'université de Paris ; l'un, Even Bohic, fut, de 1330 à 1344, recteur de Lannilis que les actes pontificaux appellent, assez curieusement, Lanna, Lenna ou Lenno (Cf. Bulletin diocésain, 1912, pp. 62 et 90 ; 1919, pp. 101-102). Les Rosily de Châteauneuf-du-Faou durent acquérir une part des possessions, notamment Kernivinen, par le mariage de Catherine du Tymen avec Michel de Rosily en 1568. Le blason des Kersauson : De gueules au fermail d'argent était peint dans les pennons des prééminences de l'église de Lennon. Leur devise était : « Pred eo, pred a vo : Il est temps, il sera temps ». Les Kerléan portaient : Fascé ondé d'or et d'azur de 6 pièces ; les Rosily : D'argent au chevron de sable accompagné de 3 quinte-feuilles ou 3 fleurs de cormier de même, 2 en chef et 1 en pointe (Y. Chaussy) ;

l'ancien manoir de Troamboul. Ce manoir ne semble pas être sorti de la famille de Kergoët du Guilly, depuis le début du XVIème siècle. En 1533, N. h. René de Saint-Alouarn en faisait aveu, au nom de sa fiancée, Gilette de Kergoët du Guilly. En 1652, une partie des possessions, notamment Keriven, appartenait à Messire Maury Huon de Kerauffret (Maël-Pestivien) qui revendiquait aussi la seigneurie du Tymen. A ce moment les possesseurs de Troamboul l'avaient délaissé pour le Guilly en Lothey. En 1677, François de Kergoët revendiquait les villages du Cosquer et de Tyruel avec sa chapelle : « Item appartient au seigneur avouant le lieu et village de Tyduel (aujourd'hui Ty-Ruel, originairement Ty-map-Duel). Aux issues duquel village mesme dans le parc appelé parc-an-Illis est bastie la chapelle de la maison de Troamboul dédyée de Sainte Barbe en laquelle sont ses scultées armes en bosse et en relieff, aux clocher et pignon et aux titres et son banc, sans qu'aucun autre y en puisse prétendre, estant basty en son fond et des bienfaits de ses ancestres, seigneurs de la dite maison » (Archives du Finistère, A 165). Le banc seigneurial manque, mais les armoiries (D'argent à 5 fusées accolées en fasce et accompagné en chef de 4 roses, le tout de gueule) y sont toujours. La devise des Kergoët était : « En bon chrétien, je vis en Dieu : En Christen mad, mé bev en Doué » (Y. Chaussy) ;

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ANCIENNE NOBLESSE de LENNON

Une source, souvent citée, nous permet de voir comment se répartissait la propriété foncière, à la fin du XVIIème siècle, à Lennon. Il s'agit des procès-verbaux de la réformation de la noblesse et des domaines ou, plus exactement, du « Papier Terrier » de Bretagne, contenu en de gros registres à Nantes. Les Archives nationales en conservent une copie calligraphiée que nous avons surtout utilisée. La confection de cet ancêtre de nos cadastres fut confiée pour les sénéchaussées de Saint-Brieuc, Cesson, Gouello, Lannion, Quimper, Quimperlé, Carhaix, Châteaulin, Concarneau, Rosporden, Châteauneuf-du-Faou, à Guillaume Dondel de Pendreff, conseiller au Parlement. Pour la sénéchaussée de Châteaulin, il s'adjoignit Mathieu Jouhan, écuyer, sieur de Mesmeur en Lennon, conseiller du Roi, lieutenant et juge ordinaire au siège royal de Châteaulin. C'est peut-être ce qui explique que Lennon soit si abondamment décrit (Archives nationales P 1555 et P 1556 ; Archives Loire-Inférieure B 1165 et B 1171).

Kerézec est la première seigneurie mentionnée, ordre significatif de son ancienne prééminence. Mais en 1678, elle est complètement déchue et partagée entre de multiples possesseurs qui revendiquent la « mouvance ». Ecuyer Joseph Corentin Le Pappe de Kermorvan, qui réside à Mezros (Plonévez), comme « héritier unique de feue dame Catherine de Kerlyver, femme espouse de feu escuyer Marc Anthoine Le Pappe, sieur du Bois de La Haye, de Kerminy esté », la possède toujours en indivis avec les héritiers de « Demoiselle Marie Jouhan dame de Kergourant (Furic) ». La liste des terres est à peu près la même que celle de Louis de Rohan déjà citée. On y relève une possession à Croasmen, en Saint-Segal. Celles de Pleyben ne mentionnent plus Stanganabat, mais Kerscouarnec, Keranglis, Keranfouis, la Garenne et Kerveros ou Kervedros dont les terres touchent celles de la Garenne, de Keramprat, Keranfouis et Bourgel.

Les déclarations d'Ignace Furic et de sa veuve, Marie Billoart, ont déjà été citées. Elles montrent que les Furic, héritiers des Jouhan, s'efforçaient de reconquérir les anciennes prééminences de Kerezec. Sans grand succès, car la position des Jouhan était sérieusement ébranlée par suite des guerres, comme le dit Ignace Furic, mais aussi à raison du grand nombre d'héritiers. Mathieu Jouhan, sieur de Mesmeur, a été nommé plus haut ; d'autres le seront, comme dame Françoise Jouhan qui hérita de maisons au bourg. Il y a encore un Guillaume Jouhan, sieur du Sterdu et peut-être d'autres. Un partage dans ces conditions nécessitait des sacrifices. Les Jouhan semblent se désintéresser des privilèges, et c'est Ignace Furic qui y attacherait le plus d'importance. Joseph Le Pape de Kermorvan avait plus d'espoir, car les aveux de ses tenanciers ne manquent pas de spécifier : « en cas qu'il s'en fasse adjuger la mouvance ». D'abord débouté, il verra reconnaître, en 1683, ses droits de haute, moyenne et basse justice. Chose curieuse, trois seigneurs, ceux de Kérézec, Kergoniou et même Kerguélen possèdent une part du Cosquinquis-Rohan qui fut jadis le siège de la seigneurie principale. Cela amènera, d'ailleurs, des contestations au sujet de la « suite de moulin ». Kergoniou, qui avait obtenu les prééminences, croyait aussi avoir obtenu cela.

Les divers manoirs et leurs possesseurs n'appellent pas de nouvelles remarques, à l'exception de Tymen. Bien des indices, comme la possession en indivis, avec Kerézec, de Vergondy et le passage de Nac'h guen à la seigneurie de Tymen viennent confirmer l'hypothèse d'un dédoublement, sous les Keranrais. François de Kerléan possède aussi — par acquisition — la presque totalité du bourg, bien modeste alors. D'abord, une maison située « au vis de la croix, hors le cimetière vers l'occident, contenant, avec son jardin, en quarré, le nombre de 40 pas du Roy ». « Au vis et costé du nort de la dite croix, autre maison, jardin, courtil et parc à son nort, contenants, y compris les vieilles perrières y estant deux journaux et demy ». Il y a aussi « un grand corps de logis avec sa porte close, chambre et bals (? hals) par dedans la court sur icelle, escurie, maison à four, jardin et parc y joignant, nommé Porte blanche, estant au costé du midy, proche le bout occidental du cimetière avec autre parc en dépendant nommé parc tricornec estant en pointe vers l'oriant des terres de Kerlosser et du nort sur la montagne de Lennon, contenant... cinq journaux de terre chaude... tenue à présent en ferme muable et location, sous les dits seigneurs, par Maistre Pierre Marc y tenant hostellerye, pour en payer par an de ferme la somme de 45 livres tournois... Les dites maisons et dépendances acquises par le dit seigneur de Kerassel d'avec Escuyer 0llivier Mahé et Marie Simon sa compagne ». Les deux premières étaient tenues à domaine congéable par Christophe Kerguélen et Charles Guéguen ; autrement dit, le « foncier » n'avait que la propriété du sol. Il percevait sur la première : 70 sols, 1 chapon et la suite de moulin, et sur la deuxième : 4 livres tournois, 3 jours de corvées et la suite de moulin. Deux autres maisons au bourg étaient tenues sous la dite seigneurie de Tymen « à titre de foy, hommage, lots, ventes et rachapts quand les cas échéent : dessus la maison faite bastir par deffuncts Pierre Tandé et Anne Corre et ses dépendances et jardin scitués à l'occident du dit bourg au costé et vis du reliquaire contenant... quarante pas en quarré... Autre maison et courtil à l'occident dudit cimetière et joignant du midy le jardin du précédant estage fait bastir par Jean Férellec et Catherine Golias sa femme, refféré par le contact se touchant contenir soixante et neuf pieds du Roy en quarré... ».

De Tymen dépendaient encore, nous l'avons vu, deux petits manoirs : Kermerrien et Kerroux. Le premier était tenu à domaine congéable par Georges de La Boissière, dont la soeur, Elisabeth de La Boissière, dame douairière de Kerbalannec, déclarait tenir « prochement et roturièrement du Roy notre sire le lieu et metterie (métairie) de Kernivinen... de la succession de Messire Louis de la Boissière, vivant seigneur de Rosvéguen, décédé il y a environ seize ans ». Cette famille, originaire de Plusquellec (Côtes-d'Armor, anciennement Côtes-du-Nord), n'était représentée à Lennon que par des cadets peu fortunés, à ce qu'il semble. Georges de La Boissière de Longueville fut enterré à l'église de Lennon, ainsi que sa fille, comme en font foi les registres paroissiaux, à la date du 6 juillet 1739 : « Dame Françoise Gabrielle de La Boissière, dame de Ségur, morte en son manoir de Kermerrien, a été inhumée à côté d'écuyer Georges de La Boissière, sieur de Longueville, à l'entrée de l'église paroissiale de Lennon au dessous de la tour, où par humilité elle a demandé à être enterrée ». Elle avait épousé Messire Gabriel-François de Ségur, chevalier, seigneur de Chaumillas, un cadet sans doute de cette célèbre famille de Gascogne. Est-ce pour cette raison que, moins de trois mois après le décès de dame Françoise-Gabrielle de La Boissière, le 28 septembre 1739, il accordait la main de leur fille, Jacquette-Françoise, à un autre « gascon », écuyer Nicolas-Marie Pic de La Mirandole, sieur du Cosquer, frère du sénéchal de Châteauneuf. Jacquette de Ségur devait mourir en 1742.

Il y a d'autres héritiers de la famille de La Boissière sur Lennon. La « déclaration de Maître Yves Brichet, sieur de Resterniou, demeurant au Port Launnay, en la paroisse de Saint-Ségal, en privé et faisant pour Damoiselles Renée, Marie, Julienne, Anne et Louise Brichet, ses soeurs » nous apprend qu'il a hérité Menezriou de « deffuncte damoiselle Françoise Le Gonnidec, sa mère, qui de son vivant avait hérité de deffuncts nobles gens Jean Le Gonnidec et Françoise de La Boissière, ses père et mère... ». A l'époque qui nous occupe, Rosvéguen était passé à dame Claude de Lamprat, compagne et épouse de Messire Joseph Le Gouvello, seigneur de Quérioual, de la famille de Pierre Le Gouvello de Keriolet, le célèbre pénitent breton.

Mais les Brichet avaient bien du mal à conserver leurs héritages, dont plusieurs furent rachetés plus tard par des paysans aisés. Néolennou et Tylagadec leur avaient appartenu. En 1678, ils sont mentionnés dans la « déclaration des biens de damoiselle Bazille Thépault, veufve de deffunct noble homme Claude Le Corre, vivant sieur de Mezanrun, demeurant en sa maison au bourg paroissial de Lennon... ». D'après cette déclaration, ils sont « advenus à la dite Thépault pour les avoir racquittés du sieur Quergonniou de La Sauldraye, lequel les avaient acquis du sieur de Resterniou Brichet, auquel ils étaient advenus de deffuncte damoiselle Françoise de La Boissière, vivante dame de Queronez, laquelle estoit possesseuse desdits droits, il y a plus de quatre vingts ans et laquelle décéda en l'année cinquante et quatre ». La maison de Bazille Thépault au bourg était peut-être celle que la fabrique déclarait tenue à simple ferme par M. Urbain Le Corre, sieur de Mezanrun, lequel pourrait être le fils de Claude et de Bazille Thépault. En ce cas, cette maison serait le presbytère actuel (1950). Cependant Bazille Thépault déclarait avoir acheté sa maison de la « dame Jouhan ». Chose curieuse, sur le puits du presbytère figure encore un blason qui peut être celui des Keranrais, possesseurs de Kerézec et du Tymen. Mais la position fantaisiste — la pointe en l'air — indiquerait qu'il y a été fixé bien postérieurement.

Parmi les possesseurs de biens fonciers figurent encore escuyer 0llivier Mahé, sieur du Pradennou, et dame Marie Simon, sa femme, que nous avons vu vendre plusieurs maisons du bourg à François de Kerléan. En 1678, ils possédaient Kermorvan, advenu à Marie Simon « de la succession de la ditte Simon leur mère, comme seule fille unicque et noble de Jacques Jouhan, son père, et ayeul de la dicte dame ». C'est donc bien la même provenance. Toul-an-Garront, au contraire, était « escheu au dit sieur du Pradennou de la succession de dame Marie Pallier sa tante, vivante dame de la Gennière ». Ce Mahé était donc un oncle des Pic de La Mirandole. Sa fille, que nous avons vu déclarer Kerguélen en 1700, avait épousé un Périchou qui s'intitulera du Pradennou. Par quelle filière Kerguélen était-il devenu la propriété des Périchou ou des Mahé ?

Citons encore la « déclaration d'escuyer François de Launay comme mary et procureur des droits de dame Marie Capitaine, sieur et dame de Langolen, demeurant au lieu et manoir de Langolen, evesché de Léon », qui possèdent Keriguiou, « de la succession de deffunct noble homme François Capitaine, prestre, vivant sieur de Queranmoal, son frère décédé puis les quinze ans ». « Damoiselle Françoise Lozachmeur, veufve de feu noble homme Yves La Fontaine, sieur de Trodet (Tréaudet), demeurant en la rue des estraux, paroisse de Saint-Sauveur, ville close de Quimper Corentin », déclare posséder aussi le village du Gollot dont la dernière héritière devait, un siècle plus tard, épouser J.-M. Legris-Duval. Un de leurs enfants, l'abbé René-Michel Legris-Duval, est assez connu pour être venu courageusement offrir d'assister l'infortuné Louis XVI et, plus tard, pour ses activités charitables sous la Restauration.

Ainsi nous avons, à peu près, parcouru la liste des possesseurs de biens nobles ou prétendus tels. Mais les prétentions sont impitoyablement rejetées, le plus souvent, par les réformateurs. La plupart sont des cadets, ou même des bourgeois enrichis, qui ont acheté des biens nobles. Remplissant généralement les professions peu lucratives de magistrats, de procureurs ou d'avocats, dans les petites cours de justice de Châteaulin et de Châteauneuf-du-Faou, ils ont bien du mal à élever leurs nombreux enfants et vivent péniblement. Beaucoup même doivent renoncer à toute prétention. C'est le cas des La Goublaye qui exercent au bourg la profession de charpentier. En 1678, Marie Le Scautet, veuve La Goublaye, ne sait pas signer. Le cas se produit aussi chez Les Périchou qui sont déboutés de leurs prétentions à la noblesse. Ils conservent encore le titre déprécié de noble homme. En 1790, ils ne feront plus difficulté de s'intituler « cultivateurs ». C'est généralement dans cette classe qu'ils se marient.

Les cadets ne sont d'ailleurs pas seuls à tenir difficilement leur rang. Les du Drézit de Kerforn, qui sont une branche aînée et s'intitulent « chefs du nom et d'armes », occupent une situation bien modeste en leur petit manoir de Kerroux, dépendant, nous l'avons vu, de Tymen. A la convocation du ban et de l'arrière-ban, en 1694, figuraient, d'après Fréminville, à la 10ème compagnie : Le Sparler de Coatcaric, capitaine ; de La Boëssière de Longueville, brigadier ; de La Sauldraye de Kergoniou, Périchoux de Kerversaux, Furic de Kergoran, cavaliers. A la 8ème compagnie, est inscrit un Du Drézit de Kerforn ; à la 9ème compagnie, un Furic de Lesnou (sans doute pour Lennon) (Fréminville, Antiquités du Finistère, t. II, pp. 492-494). (Y. Chaussy).

 

Armoiries des seigneurs de Lennon (Finistère-Bretagne)

Armoiries des seigneurs de Lennon (Finistère-Bretagne)

   

Armoiries des seigneurs de Lennon (Finistère-Bretagne)

(publié avec l'aimable autorisation de la famille Chaussy)

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1481 qui s'est tenue à Carhaix les 4 et 5 septembre, revue militaire à laquelle tous les nobles devaient participer munis de l'équipement en rapport avec leur fortune, le noble suivant de Lennon était présent (Voir le Chevalier de Fréminville, " Antiquités du Finistère ") :

Raoul Autret, par Jehan son fils, archer en brigandine.

 

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai, les nobles suivants de Lennon apparaissent (Voir le Chevalier de Fréminville, " Antiquités du Finistère ") :

Maître Jehan de la Boëssiere, sr. de Kerguelen, default.

Louis Kerganiou, sr. du dit lieu, idem.

(à compléter)

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