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LE LAVOIR

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A Saint-Michel-en-Grève, on lavait son linge au lavoir, situé au bief du moulin, non loin de l'église. Ce bief était alimenté par la rivière "Le Kerdu" (anciennement appelé "Pen-en-Guer"). On y décrassait le linge à coup de brosse et de battoir. On mettait ensuite le linge dans un baquet de bois (ar pelez).

La cendre de bois ("ludu" en breton) remplaçait la lessive et le savon. En effet, les cendres grâce à leur richesse en carbonate de potasse, constituaient un excellent agent nettoyant. Le linge, une fois lavé, était étalé au soleil qui se chargeait de le blanchir et de le sécher.

Ce travail était dur. Les femmes restaient à genoux pendant des heures, exposées aux intempéries, cassées en deux, le corps tendu vers l'eau, donnant des coups de battoir jusqu'à épuisement. Mais le pire était à la fin lorsqu'il fallait conduire à la maison sa brouette remplie de linge trempé.

Lorsqu'on avait personne à la maison pour surveiller ses enfants, on les emmenait souvent avec soi au lavoir. Les enfants d'ailleurs ne se faisaient pas prier pour aller au lavoir car l'eau exerçait sur eux un certain pouvoir fascinant.

Bretagne : lavoir breton

 

Ce lavoir était avant tout un territoire réservé aux femmes. Les hommes ne s'y montraient pas. Grâce au lavoir, les femmes pouvaient s'évader de la maison et s'échapper ainsi quelques instants à la surveillance des hommes. Au lavoir, les mains étaient occupées, mais l'esprit était libre. C'était un endroit où l'on pouvait s'isoler, trouver un peu de calme ou même passer sa colère en frappant sur le linge. Généralement on discutait de tout et de rien : on passait en revue tout le village et ses environs. C'est au lavoir, que se faisaient et se défaisaient des réputations bonnes ou mauvaises. Chacun épiait les faits et gestes du voisin car à Saint-Michel-en-Grève tout le monde se connaissait et se côtoyait. Quand il s'agissait de commérage, on disait qu'il avait été entendu au "doué" (lavoir).

War ar stank hag er milinoù

Vez klevet ar c'heloioù.

Au lavoir et au moulin

On entend les nouvelles.

Les commérages n'étaient pas toujours du goût de tout le monde. Ainsi le recteur de Saint-Michel-en-Grève se plaignait quelquefois car les bavardages incessants des lavandières et le bruit des battoirs troublaient la sérénité des offices religieuses.

Le fait que la lessive n'était faite que tous les mois explique en partie le grand nombre de draps signalés dans les inventaires de l'époque dans chaque ferme.

A noter qu'il y avait des jours où il ne fallait pas aller au lavoir. Car si les lavandières lavaient pendant la Semaine Sainte, assurait-on à l'époque, l'une d'elles ou une personne de leur maison allait mourrir dans l'année (le Vendredi Saint, on lavait son suaire). De même, faire la lessive quand il y avait un malade dans la maison, c'était l'exposé à mourir (on lavait probablement son suaire).

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