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Les événements à Lannion en 1790

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Le citoyen Rivoallan, procureur de la commune reçoit les nobles dans les rangs des citoyens à une cérémonie qui a eu lieu dans la chapelle des Augustins. Après leur avoir expliqué les vérités contenues dans la déclaration des droits, il les engage à être meilleurs citoyens à l’avenir. Nous relevons dans la liste des jureurs : MM. De Kermel, De Kersaintgily, De Ploesquellec, Le Chef du Bois, De Tessolles, De Trogoff de Coatalio, De Carcaradec, De Kersalliou, De Kergomar, De Troguindy, De Kervégant.

Je ne vous apprendrai rien de nouveau en vous disant que ce serment fut loin d’être tenu, que quelques temps après, nombre de ces nobles émigrèrent en Angleterre et ceux qui restèrent formèrent des chefs de chouans en Bretagne et des officiers de l’armée royale en Vendée ; tant qu’ils restèrent à Lannion, ils ne cessèrent de faire opposition à la municipalité.

Il n’en est pas moins vrai que la journée des blés fut le point initial d’un fort mouvement fédéraliste en Bretagne. Le but atteint fut donc loin d’être celui cherché par les instigateurs du mouvement. Désormais les petites villes Bretonnes qui ne se sentent plus en sûreté au milieu des campagnes encore sous le pouvoir du prêtre et du noble et prêtes à s’insurger, ne pouvant compter sur l’aide des troupes dont tous les officiers sont de farouches réactionnaires, vont décider de s’unir en fédérations, afin de se porter secours en cas de danger. Et c'est à Pontivy, centre de la Bretagne, que les députés de Bretagne et d’Anjou, sous l’instigation d’un étudiant de Rennes, Moreau, se réuniront et feront la première Fédération Provinciale de la Révolution. L’exemple des troubles de Lannion avait porté ses fruits.

Mais pendant ce temps, les décrets du 14 Décembre 1789, avaient réorganisé les municipalités.

Les élections dans les assemblées primaires eurent lieu à Lannion, les 29, 30, 31 Janvier et 1er Février 1790, en la chapelle des Augustins. Le nombre des citoyens actifs payant une imposition égale à trois journées de travail était de 133. Il n’y avait donc que 133 électeurs dans tout Lannion. Il n’y eut pas à Lannion comme dans certaines villes du Finistère, Carhaix par exemple, de protestation contre la règle censitaire qui diminuait ainsi le nombre des citoyens. La bourgeoisie de Lannion comprit parfaitement que donner le suffrage universel au début de la Révolution, c’était en compromettre le succès. La Révolution ne pouvait être faite par la masse, mais seulement par une élite intellectuelle. Voici quels furent les résultats des élections.

Maire, Couppé ; Procureur de la commune, citoyen Rivoallan ; Officiers municipaux, citoyens Lebricquir du Meshire, Daniel du Kerinou, De Launay, Le Coq, Geoffroy, Dausset, Le Beaudour, Brichet ; Notables, Pillas de Kermazin, LeBescont, Sollier ; Le Bricquier de Pestivien, Guézennec de Kervizien, Le Bricquier, jeune, Prigent de Tromorvan, Nayrod, Despoiriers fils, Larroumet, Le Bail, Perrin le jeune, Robert, Garlan, Huon, Jouet, Le Merer (Le Mer ou Le Mener) de Lesmaés, Prigent le jeune.

Il serait intéressant par l’étude sociale de la Révolution, telle que le comprend l’Histoire actuelle qui s’attache principalement à chercher les sources de tous les mouvements populaires, de connaître les éléments qui composèrent toutes les municipalités. Je me suis attaché ici à rechercher la situation de quelques une de nos premiers édiles. Si, je ne me trompe, ils étaient tous de petite bourgeoisie ou de noblesse de robe. C’étaient des hommes de loi, avoués, avocats, des juges annoblis, des commerçants, de petits rentiers, par conséquent, ils étaient tous des partisans très chauds des idées nouvelles. Ils ne seront pas d’ardents révolutionnaires dès le début, leur opinion évoluera avec la Révolution en face des événements. Tout d’abord ils seront de bonne fois quand ils prêteront serment au roi et à l’assemblée, mais devant la duplicité royale, la trahison de la noblesse à qui ils avaient tendu largement les bras, du clergé auxquels ils s’étaient confiés, ils deviendront républicains par la force des choses, le Roi ayant rendu impossible la Royauté. Même au plus fort de la tourmente ces mêmes hommes n’appliqueront qu’à regret et forcés par la nécessité les mesures de rigueur, devant lesquelles pourtant ils eurent le courage de ne pas reculer. Il est des personnes en cette salle qui se souviennent sans doute d’avoir vu les fils de ces premiers Révolutionnaires. Le fils de Lebricquier de Kerstivien n’était-il pas géomètre, et n’est ce pas le fils de M. Lebricquier du Meshire qui, ancien officier de la grande armée, donna aux mobiles de Lannion partant, en l’année terrible, en 1870, le drapeau sous lequel ils se battirent à l’armée de la Loire. Il y a peut-être encore des vétérans en cette salle qui ont cette mémorable scène dans la mémoire.

Le citoyen Couppé n’est autre que le député des bailliage de Lannion aux Etats-Généraux. Ils étaient du reste au nombre de deux ; l’autre le citoyen Beaudoin fut à son tour élu maire de Lannion en Novembre 1790. Le citoyen Couppé, dont le vieux père était resté à Lannion, demeura à Paris et siégea pendant tout le cours de l’Assemblée Constituante. Pendant son absence, le premier officier municipal, M. Le Bricquier du Meshire, puis le citoyen Le Coq gérèrent les affaires de la ville. Le 20 Septembre 1791, Beaudoin et Couppé rentrèrent à Lannion. Le corps municipal pour les remercier du zèle déployé par eux à l’assemblée, leur accorda comme récompense, le dessin, aux frais de la communauté, de leur portrait qui devait être conservé aux archives. Il n’est pas parvenu jusqu’à nous. Le maire Beaudoin continua à administrer la ville jusqu’en Novembre 1792. Le citoyen Couppé fut nommé membre de la Convention. Il prit rang au parti de la Gironde, fut chassé de la Convention, au mois d’Octobre 1793 et je ne sais s’il revint prendre place sur les bancs de l’Assemblée lorsque les Girondins proscrits et vivants encore furent rappelés. Quant au citoyen Beaudoin, je crois que c’est le même personnage que le citoyen Beaudoin de la Maison Blanche qui fut président du Directoire du département des Côtes-du-Nord en l’an VI sous le Directoire. Beaudoin me semble d’opinions moins avancées que Couppée.

Les districts étaient alors beaucoup plus nombreux que sont nos arrondissement actuels. Il y avait des districts à Pontrieux, Guingamp, Lannion, Rostrenen, Carhaix ; les cantons aussi semblent plus nombreux : Penvénan, Saint-Michel-en-Grève étaient cantons ; le canton de La Roche Derrien avait son chef-lieu à Prat ; Paimpol et Pontrieux se disputèrent longtemps pour savoir qui demeurerait chef-lieu de district.

Il n’y avait dans toute la région que trois brigades de gendarmerie dont le lieutenant commandant était à Lannion et dépendait de la première capitainerie des Côtes-du-Nord située à St-Brieuc : savoir les brigades de Paimpol, Pontrieux et Lannion. Chose curieuse, la première brigade qui fut créée ensuite, peu de temps après, fut celle du Vieux-Marché qui fut transportée dans la suite à Plouaret.

Lannion possédait une garde nationale formée en Juillet 1789 et organisée en quatre compagnies. Presque tous les notables en étaient officiers. En principe, dès le début de la Révolution tout citoyen faisait partie de la garde nationale, mais quand le régime censitaire fut complètement organisé, ne purent être gardes nationaux que les citoyens actifs, ce qui diminua de beaucoup le nombre de soldats sous les armes. La garde nationale fut donc réorganisée en Juin 1790. Elle possédait un corps de garde en ville et devait fournir un détachement aux Sept-Iles où il existait un fort construit sous Louis XIV.

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