Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LE PONT ROHAN ET SES VIEILLES MAISONS

  Retour page d'accueil       Retour page "Ville de Landerneau"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Le pont proprement dit a été reconstruit en 1510 par Jehan II, vicomte de Rohan (1452-1516). La pierre de fondation, souvent mal traduite, porte un très beau texte gothique encadré des mâcles de Rohan et de la lettre A surmontée d'une couronne comtale. Cette lettre a été diversement interprétée. Pour les uns, c'est la première lettre de la devise des Rohan « A plus », pour d'autres, la première d'Alain, un des fondateurs de la dynastie.

Landerneau (Bretagne) : le château et le pont de Rohan.

Voici le texte correct de l'inscription :
« L'an 1510 Haut et Puissant Jehan, vicomte de Rohan, comte de Porhoet, seigneur de Léon, de la Garnache et de Beauvoir-sur-Mer et de Blain, fit faire ces ponts et moulins au devis de maître Marc Saget, procureur et Jehan Le Guiriec, receveur de cette ville ». Les fausses traductions donnaient « 1518 » au lieu de « 1510 » indiquaient « Jacques » de Rohan au lieu de Jehan de Rohan et relevaient « fit faire ces ponts au-dessus de la rivière. Saget Procureur » au lieu de « fit faire ces ponts et moulins au devis de Maître Marc Saget ».

Le pont repose sur six arches séparées par de fortes piles armées de massifs avant-becs.

Le moulin, lui, a été construit en 1510.

Plus tard, d'autres maisons sont venues envahir les deux côtés du pont et masquer la jolie vue que l'on avait, en amont, sur l'étang et le barrage du moulin et en aval, sur le port.

Le pont date du début du 14ème siècle et encore peut-on raisonnablement penser qu'il y en eut de plus anciens (occupation gallo-romaine), car on conçoit mal qu'un aussi grand nombre de voies de communication importantes et très fréquentées : troupes, pèlerins de Saint-Mathieu de Fine Terre, de Saint-Michel (à Lesneven), etc... soient restées tributaires d'un simple gué au franchissement incertain, sans doute, mais gratuit.

Il existait déjà en 1336 comme on l'a déjà noté.

M. Heuzé, architecte à Morlaix, a exécuté en 1897 des dessins et plans du pont et du moulin, exposés au salon de la Société des Artistes français de 1898. Il fait remonter au XVème siècle une des arches du pont, la troisième à partir du quai de Léon.

Cette arche est donc, à quelques dizaines d'années près, contemporaine des réparations indulgenciées en 1372 par le pape Grégoire XII.

Les droits de péage ont été supprimés en 1760, mais, à partir de cette date, les Rohan n'en assurèrent plus l'entretien qui incomba à la province.

Pont Rohan de Landerneau (Bretagne).

Les vieilles maisons.

Le Moulin : Le moulin féodal date, comme nous l'avons dit, de 1510. C'était en réalité un moulin-pescherie où l'on capturait beaucoup de saumons, importante source de revenu, et aussi un moulin-prison. Il avait 10,80 m de long et 5,35 m de large, possédait deux vannes desservant chacune un « tournan » et un « moulan ». Au premier étage une cuisine, une chambre, servant de « chambre criminelle » et un local réservé au « sexe » délinquant. Au deuxième étage, une chapelle placée sous le vocable de saint Louis et une pièce à destination de « chambre civile ».

Légèrement au-dessous du niveau de la rue, les installations du moulin et plus bas la « pescherie ».

Dans son prolongement vers le nord, la Sénéchaussée primitive et la prison, la geolle comme on disait alors, occupait aussi, comme on vient de le voir, les étages du moulin. Sénéchaussée et geolle se terminaient à l'entrée du quai de Léon par une tourelle donnant accès aux étages. La sénéchaussée-prison a été construite vers 1518.

Mais revenons à la prison. Très malsaine en raison de l'humidité : au surplus, d'une sûreté relative (les détenus s'en échappaient, en descellant les dalles du parquet et en plongeant dans la rivière), en bordure d'une rue très fréquentée. Les prisonniers aux fenêtres se distrayaient en invectivant les passants. Emplacement bien mal choisi pour une prison ! Elle eut, cependant, spécialement pendant la période révolutionnaire, une très abondante clientèle.

Transformations du pont et de ses immeubles.

Les parapets ont été construits en 1664 à l'instigation de la duchesse de Rohan. La date de 1770, sur la dernière arche, côté Cornouaille, rappelle des travaux de restauration. En 1825, un incendie s'était déclaré dans la pharmacie Hébrard qui occupait le rez-de-chaussée de l'ancienne prison. De tous les édifices qui s'étendaient du quai de Léon jusqu'à l'ancienne demeure de M. Gillart, il ne resta plus que le moulin proprement dit, tronqué d'un étage. On aperçoit encore, sur le pignon nord de la bijouterie Cavarec, la trace de l'ancien raccordement de cet immeuble au moulin, ainsi qu'une partie de contrefort.

Un plan de base de 1770 et un état des lieux dressé après l'incendie, ont permis au peintre R. Roy, de reconstituer dans un dessin, l'ensemble des immeubles détruits par l'incendie (côté rue).

La démolition du reste du moulin en 1897 et la construction, sur son emplacement, d'une haute et banale maison a détruit à tout jamais cet ensemble de vieux « pont bâti » dont il ne reste en France, que fort peu d'exemplaires.

R. Roy a encore fixé, dans un excellent dessin, le souvenir du vieux moulin des Rohan, vu du côté du port.

Sur ce pont, à l'angle du quai de Cornouaille, Jacques Gillart, magistrat, avait bâti, en 1639, une très jolie demeure, à même le lit de la rivière. Elle existe toujours.

Vu du côté du quai, l'immeuble présente sa haute toiture en pavillon ponctuée de corbelets, une belle lucarne sommée d'une boule à godrons, deux petites échauguettes en saillie, un cadran solaire en pierre ardoisière où deux lions s'affrontent, encastré dans la souche d'une cheminée, mais qui, dépourvu de son style, ne marque plus l'heure.

La façade de la rue du Pont s'enrichit de quatre lucarnes dont les gâbles sont surmontés de pots-à-feu. Vers le Nord, la toiture est bordée par une chevronnière au rampant fleuri de crosses végétales qui se termine par un lion menaçant. A cet endroit on aperçoit l'amorce du raccordement avec le vieux moulin de 1510.

Le rez-de-chaussée comportait des boutiques où se succédèrent un poilier et un marchand de drap (Kérébel, le Robespierre de Landerneau) qui tenait aussi salle de danse et bains publics (1818).

La partie arrière de cet immeuble est de date plus récente, comme le prouve la structure de sa maçonnerie.

Et pour finir, je cite un vieux dicton breton qui se rapporte au pont : « paz oun var pont Landerne meuz eun troad e Leon hag eun all e Kerne ». « Quand je suis sur le pont de Landerneau, j'ai un pied en Léon et un autre en Cornouaille ». Puis toujours en ville aussi un château et quelques manoirs.

(publié avec l'aimable autorisation de la famille de Jehan Bazin, historien érudit de Landerneau).

© Copyright - Tous droits réservés.