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La société des Amis de la Constitution de Landerneau.

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La société des Amis de la Constitution ; ses agissements politiques ; elle ordonne de surveiller le courrier des citoyens ; saisie d'une lettre de Mgr de Lamarche. Le serment réclamé des instituteurs occasionne la fermeture des écoles. Fête du 14 juillet 1791. Arrestations. ... Nouvelle circonscription de la paroisse unique de Landerneau.

Cependant l'audace de la Société des Amis de la Constitution ne connaît plus de bornes. A la nouvelle de l'évasion du roi, ce club, réuni en séance extraordinaire, arrête qu' « il sera fait main basse sur les citoyens entachés d'incivisme ». Et, cédant à ces instigations, le District de Landerneau, « vu les délibérations de la Municipalité et de la Société des Amis de la Constitution », décrète l'arrestation des membres de la famille de Saint-Luc ; la milice va saisir en leur château du Bot, M. de Saint-Luc, son fils et son chapelain qu'elle incarcère dans les locaux extérieurs du couvent des Ursulines. Mais M. de Saint-Luc a une fille religieuse de la Retraite à Quimper. Malgré les sollicitations d'Expilly et les menaces de Gomaire, Victoire de Saint-Luc et ses compagnes ont refusé le serment et elles vont être expulsées. Oublieuse des dangers qui la menacent elle-même, n'écoutant que sa piété filiale, Victoire de Saint-Luc prend courageusement la défense de son père près des autorités départementales ; elle souligne l'illégalité de la mesure prise par le District de Landerneau, qui légifère comme s'il n'y avait au-dessus de lui ni roi, ni Assemblée, ni Administration départementale. Son mémoire justificatif a plein succès, car, le jour même peut-être où Victoire, expulsée de sa Retraite, se réfugie chez les Dames du Calvaire, le Département écrit au District de Landerneau, pour lui prescrire de mettre en liberté la famille de Saint-Luc. « Observez, dit-il, que ces rigueurs sont peu propres à augmenter le nombre des amis de la Constitution et que trop souvent ces actes procèdent de vengeance et de haines particulières ». Sans doute, la nouvelle du retour du roi à Paris justifie la mesure de clémence du Département, mais de se voir vaincu par la noble lettre que la piété filiale a dictée à la fille de sa victime, le Club enrage.

« Comment croire, écrit au Département M. Robert, président de la Société des Amis de la Constitution, qu'une Administration supérieure se laisse prévenir par une lettre de la demoiselle Saint-Luc ? Comment se persuader que vous preniez cette lettre pour base d'une mercuriale à des Amis de la Constitution ? C'est sur un ordre du Directoire et de la Municipalité que le sieur Saint-Luc, son fils et son aumônier furent mis en état d'arrestation... en état d'inertie... Vous nous ramenez à des temps bien reculés quand sur la lettre d'une jeune solliciteuse vous décidez que les détenus qui l'intéressent n'ont commis d'autre délit que celui d'être soupçonnés... Nous savions que le retour du calme devait faire cesser la sévérité des précautions, mais nous n'eussions jamais prévu que cet élargissement dût être le succès d'une lettre de la demoiselle Saint-Luc ».

Cette défaite a surexcité les Amis de la Constitution : le jour même où la lettre du Département a été lue, le Club décide que le courrier des citoyens devra être surveillé. Obéissant à son injonction, le maire, M. Jacolot, se rend chaque soir, à six heures et demie, à la Poste, dont le bâtiment est dans la rue Neuve ; c'est l'ancienne maison Ségalen, occupée en 1929 par M. Déniel. Avec son greffier, il assiste à la distribution des lettres et paquets.

« Le 7 juillet, dit le cahier des Délibérations, nous maire et officiers municipaux, nous sommes transportés aux bureaux de la poste, où nous étant rendus, nous avons vu une lettre adressée à Soeur de la Résurrection, supérieure des Filles de la Sagesse — par Paris à Landerneau, Basse-Bretagne, timbrée au dos Salisburi, taxée 30 sols ; de laquelle lettre nous nous sommes saisis malgré l'opposition formelle du sieur Touët, directeur de la dite Poste, auquel nous avons payé le port et l'avons prise et emportée pour en faire le dépôt au secrétariat de la municipalité, sauf à en donner connaissance à qui être devra, déclarant que nous n'avons fait la dite saisie que parce que cette lettre nous a paru suspecte ».

Depuis l'organisation du port de Brest, nombreux étaient à Landerneau les passages de troupes et l'hâpital s'encombrait souvent de militaires malades. Les habitants, par là même privés des secours de cette maison, se plaignirent à Mgr de La Marche. Ce prélat, si dévoué au bien public, leur proposa des Filles de la Sagesse qui visiteraient les malades pauvres à domicile et leur distribueraient des secours. Le 2 novembre 1784, la Communauté accepta avec reconnaissance les offres de l'Evêque, et depuis cette époque, trois « soeurs grises » habitaient dans la rue du Couër la maison occupée actuellement par Mlle Apertaut. Sur la demande de M. Bodénez, elles avaient établi un dispensaire pour la paroisse de Saint-Thomas, au haut de la rue de Daoulas, dans la maison actuelle du jardinier M. Le Dall.

Or, en ce moment, on créait aux pauvres soeurs toutes sortes d'ennuis, surtout au sujet de leur oeuvre de charité. Les chirurgiens leur déniaient le droit de s'occuper des malades pauvres, prétendant qu'elles exerçaient la médecine. La Supérieure, Soeur de la Résurrection, avait fait part de ces difficultés à son évêque et demandé conseil. C'est la réponse de Mgr de La Marche que ce soir du 7 juillet, Pillet lut aux municipaux et aux Amis de la Constitution, réunis à la mairie :

« Ma chère soeur, rien de si injuste que les tracasseries qu'on vous fait et si, dans ce temps d'anarchie et sous le despotisme des municipalités, on pouvait espérer de faire écouter la raison, votre cause serait aisée à défendre. Ce n'est point aux chirurgiens à exiger que vous les consultiez pour donner des remèdes, puisque dans la Règle ils ne doivent pas en donner eux-mêmes sans ordonnance des médecins ; ce serait donc les médecins qui auraient le droit d'exiger que vous les consultiez, et sans doute vous devez le faire, comme vous le faites dans les cas de doute et d'embarras ; mais combien de circonstances où le besoin des pauvres malades est suffisamment indiqué, est tellement simple et clair, que vous pouvez sans imprudence agir d'après vos connaissances. Il faut dans les circonstances difficiles où vous vous trouvez tâcher de maintenir le bien contre toutes les attaques qu'on lui livre de toutes parts et en tout genre. Voilà des événements qui annoncent un nouvel ordre de choses : il faut tacher de temporiser et de gagner du temps. Ne pourriez-vous pas dire : 1° que les soins de charité que vous donnez aux malades sont indépendants et des chirurgiens et des médecins et, 2° lorsqu'il s'agira d'administrer des remèdes dans les maladies sérieuses vous vous engagez à n'en point donner sans consulter les médecins et sans faire ce que les Chirurgiens eux-mêmes ne doivent point faire, les chirurgiens ne devant pas administrer de remèdes qui intéressent la vie des malades sans consulter les médecins. Je serai vivement touché et il serait bien fâcheux que les pauvres et les malades restent privés de vos secours. Je m'en rapporte à votre prudence et à votre charité pour prendre les tempéraments qui peuvent vous mettre dans le cas de continuer vos bonnes oeuvres. Je me recommande ainsi que l'Eglise souffrante à vos saintes prières. Je suis avec un pieux attachement, mes chères soeurs, votre très humble et très obéissant serviteur ». J.-F., év. de Léon.

Soeur de la Résurrection n'eut point cette lettre qui fut déposée au secrétariat de la mairie, où elle est restée depuis.

Le 22 mars 1791, un décret avait paru exigeant le serment à la Constitution civile de la part des professeurs de l'un et de l'autre sexe. Il y avait à Landerneau de nombreuses écoles. Cette ville d'ailleurs, où il y avait tant de familles nobles et d'où sont sortis tant d'hommes qui ont brillé dans les lettres et les sciences, comme les savants Gilbert et Foullioy ; le jurisconsulte Eguiner Baron ; le littérateur et jésuite Y. de Querbeuf ; l'académicien Mazéas ; son frère le mathématicien Mazéas ; le baron de Roujoux, ami intime de La Tour d'Auvergne ; le littérateur R. de Roujoux, fils du précédent et ami de Nodier ; le poète Henri Droniou ; le chanoine Prigent, théologal de Léon, auteur des fameuses Observations sur le prêt à intérêt ; l'abbé Le Gris-Duval, prédicateur du roi ; le littérateur Radiguet ; l'ingénieur Goury ; le littérateur Pol de Courcy, etc... ainsi que de nombreux généraux et amiraux, cette ville avait toujours été un centre intellectuel. Dans les registres paroissiaux on voit qu'au XVIème siècle il y existait une école de latin sous la direction du prêtre-chantre de Saint-Houardon. « Le 27 octobre 1651, Daniel Marraty, ayant eu la permission et l'ordre d'enseigner la philosophie à Landerneau, prête à cet effet le serment requis et le reliquaire de l'église de Saint-Houardon lui est désigné pour tenir son école ». Au moment de la Révolution les Ursulines avaient dans leur couvent un pensionnat important de jeunes filles. Dans le dispensaire des soeurs de la rue de Daoulas, M. Bodénez avait ouvert une école gratuite pour les enfants pauvres. Il y avait en outre nombre de petites écoles, où la jeunesse était instruite moyennant une rétribution qui variait suivant le programme enseigné et où des particuliers, hommes et femmes, avec la seule condition de l'approbation du Scholastique, soit de Quimper, soit de Léon, gagnaient honorablement leur vie sans qu'il en coûtat un sol d'impôt aux habitants. Il y avait même une catégorie d'instituteurs que les actes publics qualifient d' « instituteurs ambulants » ; à certains jours fixés ils réunissaient les enfants de telle ou telle agglomération pour leur donner l'instruction.

C'est au milieu de tout ce petit peuple de maîtres et d'élèves que le décret du 22 mars vint jeter le trouble. Les Ursulines et les Filles de la Sagesse ont refusé le serment, plusieurs instituteurs et institutrices ont suivi leur exemple. On ferme les écoles de ces réfractaires, mais la question de l'instruction publique doit forcément se poser au Conseil. Elle y vient, en effet, le 5 juillet, et, par un vote unanime, Pillet est chargé de pourvoir à l'instruction de la jeunesse en organisant des écoles. Chef de la religion constitutionnelle à Landerneau, notre intrus est promu ministre de l'instruction publique en cette ville. La nomination est faite dans les formes : « Le sieur Pillet est nommé commissaire pour faire dans sa sagesse le choix de sujets méritants auxquels on puisse confier le soin d'instruire la jeunesse ». C'est le monopole de l'enseignement, il est vrai, mais grâce à Pillet l'enseignement primaire et même l'enseignement secondaire, nous le verrons, pourront subsister et survivre à tous les orages de la Révolution. En novembre 1794, Cambry dans son « Catalogue » pourra écrire : « Des Districts entiers n'ont aucun des moyens nécessaires pour s'instruire, on n'y trouve aucun professeur, les écoles sont désertes, des ivrognes sont chargés de l'instruction publique, des sauvages de former les moeurs... ». Cela sera tristement vrai pour certains districts, mais non pour Landerneau. Pillet consacrera sa peine et son argent à l'oeuvre de l'enseignement, et, comme il s'y rendra nécessaire, cette oeuvre sera son salut et sa sauvegarde. Un jour viendra, en effet, où, à son tour, la religion constitutionnelle sera proscrite, des dangers menaceront Pillet ; on voudra plus d'une fois l'enfermer au Château de Brest, mais les maîtres qu'il a recrutés, les enfants qu'il a fait instruire et les parents reconnaissants formeront au pauvre prêtre un rempart qui le protégera contre tous les assauts. Cette date du 5 juillet compte donc dans la destinée de Pille t; elle était à souligner au milieu de tous les événements politiques et religieux qui vont encore absorber notre curé constitutionnel.

Cependant nous touchons au 14 juillet 1791, l'anniversaire de la fête de la Fédération. L'année précédente c'était l'enthousiasme, mais depuis que d'évènements ont modifié les sentiments ! La malencontreuse Constitution civile a froissé beaucoup de consciences ; la tentative d'évasion du roi a fait perdre aux exaltés toute retenue dans l'expression du désir d'anarchie qui germait en leurs coeurs depuis le 14 juillet 1789. Au sein même du Conseil général de la commune, on sent le manque d'enthousiasme. Vers la fin de juin, lorsque la question de la fête a été posée au Conseil, plusieurs officiers municipaux ont objecté que les ressources de la commune sont faibles. — « Qu'à cela ne tienne, répond la Société des Amis de la Constitution, je m'en occuperai ». La Municipalité se déclare heureuse de cette initiative, remercie le club et nomme quatre commissaires qui se joindront à ceux de la Société. Celle-ci organise une souscription publique ; ses commissaires commencent par quêter auprès des Municipaux, puis vont à domicile demander leurs souscriptions aux citoyens : plus que l'enthousiasme, la crainte fera desserrer les cordons de plus d'une bourse.

En 1790, Mgr de La Marche avait interdit la messe sur l'autel de la Fédération. Sous l'épiscopat patriotique d'Expilly, cette défense n'est pas à redouter. D'ailleurs lui demande-t-on l'autorisation ? Le cahier des Délibérations ne parle d'aucune démarche en ce sens, il mentionne seulement la décision de faire célébrer la messe, sur le quai de Léon, par un prêtre patriote. Par crainte des commissaires du club, festons, courtines et guirlandes n'ont pas manqué autour de « l'autel de la patrie ». Un prêtre patriote devait officier, ce fut sans doute Pillet qui célébra la messe, tandis que la Phalange des jeunes citoyens faisait entendre ses cuivres patriotiques et il y eut des discours. Dans la formule du serment fédératif, « je jure fidélité à la nation, à la loi et au roi » le serment de fidélité au roi ne fut-il pas supprimé, comme le voulaient les sociétés des Amis de la Constitution à Quimper et à Brest ? « Ce mot roi, disaient-elles, semble devoir être désormais interdit à tous les citoyens, depuis que le salut du royaume et le maintien de la Constitution ont été sur le point d'être compromis de la manière la plus funeste par la désertion du premier fonctionnaire de l'Etat ».

Sauf pour les dispositions arrêtées avant la fête, nous en sommes réduits aux conjectures, car le cahier des Délibérations de cette année ne consigne aucun compte-rendu de la cérémonie, alors qu'il l'avait racontée avec tant de détails l'année précédente.

Si le Département, à la nouvelle du retour du roi à Paris, a réprimé les mesures violentes prises contre les « aristocrates », il ne s'adoucit pas vis-à-vis des prêtres insermentés. Le 2 juillet, il prend un arrêté décrétant la fermeture des églises et chapelles autres que les églises paroissiales et l'obligation pour les prêtres non conformistes et remplacés, de se rendre à Brest pour y demeurer en état d'arrestation. En vertu de ce décret, Saint-Thomas, le 15 juillet, est fermé à tout culte, même constitutionnel ; on ferme aussi la chapelle des Anges, la chapelle Saint-Roch, la chapelle de Saint-Sébastien, la chapelle de N.-D. de la Fontaine-Blanche, la chapelle des Agonisants et la chapelle de Saint-Cadou. M. de La Rue est expulsé de son presbytère, le curé constitutionnel en prend possession et la municipalité décide ce jour que l'ancien presbytère de Pillet sera affermé pour la Saint-Michel prochaine. On met en vente le mobilier des Capucins et celui des Récollets. Quant aux prêtres fidèles, sur le registre des prêtres détenus aux Carmes de Brest, on ne trouve que le nom de M. Gourmelon. Il y a eu cependant des prêtres enfermés aux Ursulines ; on porta en effet au Conseil les doléances et réclamations des « citoyens désignés pour monter la garde aux Ursulines à cause des prêtres qui y sont détenus » et peut-être MM. Marc, Bodroz, Guillou, Jocquet et Roussel y furent-ils enfermés. Quant à M. Bodénez, il ne fut pas arrêté, s'étant retiré à Chef-Du-bois chez Mme Le Gonidec ; le 4 septembre, la Municipalité intervint pour interdire la chapelle du château à toutes gens du dehors, nombre de personnes de Landerneau s'y rendant pour entendre la messe du « réfractaire Bodénez ».

D'ailleurs la question électorale ne permit peut-être pas l'exécution entière du décret. L'Assemblée Constituante, en effet, touchait à sa fin ; dès le mois de mai ses membres s'étaient déclarés inéligibles ; il faudrait donc des hommes nouveaux pour composer l'Assemblée nouvelle, l'Assemblée législative, Chambre unique de 745 membres, décrétée par la Constitution de 1791. Cette élection se ferait à deux degrés ; les citoyens actifs dans chaque commune devant élire les députés qui réunis au chef-lieu du département choisiraient les membres de l'Assemblée législative. Les élections du premier degré eurent lieu en juin, mais la fuite du roi retarda le reste de l'opération électorale. Enfin, le 4 septembre, les délégués des assemblées primaires se réunirent, à Quimper, au nombre de 435 ; ils nommèrent huit députés, dont un de Landerneau même, Louis-Julien Roujoux ; ils procédèrent aussi au remplacement de dix-huit membres de l'Administration départementale et élurent en cette qualité Gomaire, le prédicateur de Saint-Houardon. Ces divers scrutins venaient à peine de se terminer que la nouvelle de l'amnistie, votée d'acclamation à la dernière séance de la Constituante, arriva au pays. Le Département fut obligé de rendre la liberté aux prêtres détenus ; il s'y résigna à contre-coeur, car son arrêté du 22 septembre accordait cette liberté avec la restriction que les prêtres remplacés eussent à se tenir à quatre lieues de leurs anciennes paroisses. Ce fut pendant cette détente que, le 28 octobre, parut la loi qui fixait les limites des nouvelles circonscriptions paroissiales. « Louis par la grâce de Dieu et par la Loi constitutionnelle, roi des Français, à tous présents et à venir, salut. L'assemblée nationale a décrété et nous voulons et ordonnons ce qui suit : article 1er, il n'y aura pour la ville de Landerneau et pour les campagnes environnantes jusqu'à une demie-lieu de rayon, qu'une seule paroisse qui sera desservie sous le nom de Saint-Houardon de la dite ville. Les églises ci-devant paroissiales de Saint-Julien et de Saint-Thomas sont conservées comme oratoires ... La dite Paroisse sera circonscrite ainsi qu'il est expliqué dans la délibération du District ».

Elle comprendra donc d'abord tout ce qui est enfermé dans les bornes censitives, suivant les anciennes démarcations ; puis tous les lieux suivants (objets, dit la Loi) détachés de la paroisse de Beuzit qui est supprimée, à savoir :

Le moulin de la Petite Palue, la métairie du Roudoux, la métairie de Beuzit Conogan, le village de Kerautret, la maison presbytérale, les manoir et métairie de Kerglaran, le village de Kermorvan, le village du Henguer, le lieu de Keranéost, le manoir de Kermalvezéan, le village de Kerguélen, le manoir et moulin de Penarc'hoat, le lieu de Créachgourcuff, la métairie de Kermalguen, la métairie de Portz-Mahé, le village de Gorré-Beuzit et le village de Kergrez ;

Les lieux suivants détachés de la paroisse de Plouédern : le lieu de Prat-Guen, le village du Quinquis-Huella, la métairie du Quinquis-Lec'h, les manoir et métairie du Kergoat, les villages de Beauregar, de Kérautret et de Penanros, les manoir et métairie du Cribinec, le moulin de Kerhamon, le lieu de Penanlein ; Les lieux suivants détachés de Pencran, conservé comme succursale : le village de Goasglas, les manoir et métairie de Lanrinou, les villages de KerhanoatIzela, de Lavalot et de Pennanros ;

Les lieux suivants détachés de la paroisse de Dirinon, conservé comme succursale : les lieux de Runargroas, du petit Kerliezec, de Lavallot, de Pennaruguellon, de Traonguilly, des manoir et métairie de Kerliezec, des manoir et moulin de Kerhervé.

De la paroisse de Saint-Thomas, supprimée, on détacha les deux métairies du bourg de Pencran, le château de Chef-Dubois, le lieu du Penhoat, le lieu de Kersioc'h et les villages de Goassaléguen et du Quibon que l'on adjoignit à la succursale de Pencran ; le reste, partie de la ville, communauté des PP. Récollets, villages de Saint-Ernel, du Gourheau, de la Villeneuve, de Kerambec, les village et moulin de Kermoalec, les manoir et métairie de Kerlézérien, étant rattachés à Saint-Houardon.

Telle était la paroisse nouvelle dont Pillet était le curé constitutionnel ; à coup sûr avec son seul vicaire, Tanguy Léyer, l'intrus ne pourra venir à bout de desservir une si vaste paroisse ; d'ailleurs Léyer va bientôt quitter son ami Pillet pour devenir vicaire à Irvillac. Aussi allons-nous voir bientôt une véritable collégiale constitutionnelle à Landerneau ; Pillet curé avec cinq vicaires !. (L. Saluden).

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