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CAHIER DE DOLÉANCES DE L'ILE-TUDY EN 1789

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ILE-TUDY (ancienne trève de COMBRIT).
Subdélégation de Pont-l'Abbé. — District de Quimper, arrondissement de Quimper ; aujourd'hui commune du canton de Pont-l'Abbé.
POPULATION. — 54 feux (Procès-verbal) ; — 198 habitants en 1794.
CAPITATION. — 55 cotes, toutes de 3 l. ou au-dessous. Total : 43 l. 5 s. 4 d. (capitation, 29 l., 21 deniers p. l. 2 l. ; milice, 3 l. ; casernement, 7 l.).
VINGTIÈME. — (Voir Combrit).
FOUAGES. — (Voir Combrit).
« L'île fournit à la maistrance des vaisseaux de l'Etat. Les habitants de l'Ile-Tudy existent dans un pays qui ne leur offre aucune espèce de production. Ils ne vivent que de poissons. Ils sont grands, ne s'allient qu'entre eux. Les femmes, au milieu de l'hiver, vont dans l'eau jusqu'à la moitié du corps pour ramasser des huîtres, des chevrettes, des moules. Trois heures avant le jour, sous les temps les plus froids, mouillées, sans feu, elles attendent l'heure du marché sous la halle de Pont-l'Abbé » (CAMBRY, p. 347). « L'île est entièrement dépourvue d'eau douce. Les habitants sont obligés d'aller chercher celle nécessaire à leurs besoins sur la terre ferme et il n'y a point de bac » (CAMBRY, p, 347 ; note de Freminville, 1836).

 

PROCÈS-VERBAL. — Assemblée électorale, le 11 avril, en la sacristie, lieu ordinaire des délibérations de la dite trève, sous la présidence de Me Corentin Arnoult, notaire royal de la sénéchaussée de Quimper. — Comparants : Daniel Drézen, Joseph Le Gars, Henri Jégou, Jean Rozen, Jean Le Moigne, Jean-Pierre Robigou, Louis Guivarch, Corentin Le Moigne, Ignace Bargain, Noël Bouter, Guillaume Le Gars, François Ninon, Guillaume Bonizec, Joseph Divanach, Etienne Le Folcalvez, Vincent Saliou, Jean David, Martin Le Gars, Tudy Coriou, Tudy Cleuyou, Julien Le Fol, Henri Corribras, Jean Le Guen, Pierre Guivarch, Corentin Daniel, Guillaume Le Mètre, Martin Divanach, le sieur Titinant de Coisy, Joseph Monfort, Clet Floch, et René Le Gars. — Députés : le sieur de Coisy et René Le Gars.

 

Pour doléances, plaintes et remontrances des habitants formant les communes et le Tiers en général de la trève de l’Ile-Tudy….

Le titre et le préambule reproduisent ceux de Plomeur, avec
Substitution de « tréviens de l’Ille-tudy » à « paroissiens de Plomeur ».

1° — Art. 1 de Tréméoc.

2° — Art. 4 de Tréméoc.

3° — Art. 5 de Tréméoc.

4° — Art. 7 de Tréméoc.

5°— Art. 12 de Plomeur, avec substitution de « de quelque profession qu'elles soient » à « laboureurs, artisans et autres gens de métier ».

6° — Art. 13 de Plomeur.

7° — Que la police sur les denrées de première nécessité soit strictement maintenue, afin d'empêcher la cupidité des personnes qui en font le trafic.

8° — Qu'il plaise au gouvernement fixer le prix des rogues, que nous sommes obligés de tirer de Concarneau, qui se vendent un prix excessif. [ce qui] nous met hors d'état, pendant deux mois que dure notre pêche de sardines, d'en tirer avantage et nous devient même très souvent très ruineux.

9° — Que dans tous les temps, les habitants de l'Ile-Tudy ont rendu à la navigation tous les services qu'on a pu espérer d'insulaires qui n'ont d'autres embarcations que de petites chaloupes de pêche, en accourant avec leurs chaloupes, dans les temps où la mer est la plus orageuse, au risque de leur vie, au secours des vaisseaux ou navires, sur les moindres signaux ou même sur les moindres présomptions de demandes d'assistance ; que la population est considérablement diminuée dans cette île, surtout depuis la dernière guerre, par la quantité de marins qu’on y a levés pour le service de Sa Majesté et qui y ont presque tous péri ; que ce sont sans doute de telles considérations qui ont procuré aux insulaires des îles de Sein, Molène et autres, d'être approvisionnés de vivres aux frais du gouvernement et que les habitants de l'Ile-Tudy, en grande partie composés de pauvres veuves et d'enfants encore incapables de gagner leur pain, n'ayant tous d'autres ressources pour leur subsistance que la pêche, espèrent que les Etats généraux auront commisération de la triste position et de l’extrême misère où ils sont réduits et se détermineront à leur accorder, aux frais du gouvernement, un approvisionnement annuel de vivres (voir la note qui suit).

Note : « L'île de Sein était exempte des droits et subsides imposés dans le reste du royaume. — Ces privilèges, qui existaient aussi à l’île Molène, furent de nouveau confirmés en 1773 ».
« En 1762, les habitants de Sein surent se concilier la sympathie du duc d'Alguillon qui, craignant de voir disparaître cette malheureuse population par un raz de marée, leur proposa de les transporter sur le continent, où ils auraient reçu des terres. Tous refusèrent, donnant de leur refus un motif touchant. Ils voulaient que les naufragés, français ou étrangers, fussent toujour assurés de trouver des secours et des soins charitables. On les récompensa de leur dévouement par l'allocation d'un secours annuel de 200 quintaux de biscuits et par la construction d’une digue qui, plusieurs fois, sauva l’île des invasions de la mer » (H. BOURDE DE LA ROGERIE, Invent. sommaire des Archives du Finistère, t. III, Introduction, p CXXX).
Les « Iliens » de Sein avaient été, jusqu'au milieu du XVIIIème siècle de terribles pilleurs d'épaves (Cf. Arch. du Finistère, B 4336-4338. 4340, 4346 et 4350). Parfois même, comme en 1726, ils aidaient au naufrage (Ibid., B 4338). Mais il semble que, vers 1740, il y eut à Sein « une conversion définitive et générale ». Les habitants renoncèrent à piller les cargaisons des navires échoués, mais ne cessèrent de secourir les marins naufragés, qu'ils traitaient toujours avec humanité.
Il convient d'ailleurs de rappeler qu'en temps de guerre les « îliens » faisaient vaillamment leur devoir. En 1744 les îles de Sein et Molène armèrent chacune un corsaire (Cf. H. ROURDE DE LA ROGERIE, op. cit., pp. CXXIX et sqq.).

10° — Art. 14 de Plomeur, avec substitution des mots « trève de l'Ile-Tudy » à « paroisse de Plomeur ».

Fait et arrêté, en la dite assemblée, ce jour, 11 avril 1789, lequel a été rédigé par nous, Me Corentin Arnoult, notaire royal pour la sénéchaussée de Quimper, demeurant en la ville de Pont-l'Abbé, sur la paroisse de Loctudy, à la réquisition des dits habitants, attendu qu'il ne s'est présenté aucun de MM. les juges de la sénéchaussée de Quimper dont relève cette île, sous notre signe et ceux des soussignants habitants, les autres membres de l'assemblée ayant déclaré ne savoir signer et, avant les signatures, nous, sus dit notaire, avons coté le présent cahier, par première et dernière page, et l’avons paraphé ne varietur, au bas de chacune d’icelles.

Ignace Bargain, Henri Jégou, Vicent Saliou, Tudy Coriou, Martin Divanac’h, Noël Bouter Jean-Pierre Bigou, Joseph Le Gac, G. Le Gars, Jean Rozen, François Ninon, Le Metre, Arnoult, notaire royal et une signature illisible.

(H. E. Sée).

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