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LES FEES DE LA GREVE

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Les fées de Bretagne

Si on écoute les anciens, il y aurait eu autrefois des fées dans le pays de Saint-Michel. On trouve d'ailleurs dès le XVIème siècle, mention de la croyance populaire en leur existence dans la région. Elles étaient invisibles pendant le jour, tout au moins on les voyait rarement, tandis qu’on les apercevait souvent la nuit. On les disait serviables mais susceptibles et elles se vengeaient quand on les insultait. Leur but, disaient les gens du pays, était de régénérer leur race maudite et c'est pour cela qu'elles cherchaient à s'unir aux hommes. 

Les nuits de pleine lune, elles sortaient des grottes et des creux d’arbres pour aller danser sur la grève de Saint-Michel. Elles formaient des rondes avec un refrain, toujours le même, répétant en dansant « Lundi, mardi, mercredi, lundi, mardi, mercredi,…. ». Au village, une pauvre petite orpheline en mal d’amour avait entendu dire que les fées danseraient jusqu’à la fin du monde, si elles n’arrivaient pas à trouver la fin de la chanson. Un soir la pauvre petite se cacha dans un bosquet et, prise de compassion, entra dans leur ronde en chantant : « Vendredi, samedi, dimanche, vendredi, samedi, dimanche,… ». Les fées furent si contentes d’apprendre la suite du refrain qu’elles la transformèrent, par une formule magique, en une belle princesse avec des cheveux blonds comme des louis d’or. Epuisée, la petite orpheline s’endormit sur la grève. Au petit matin, quand le froid la réveilla, elle se trouvait dans les bras d’un prince charmant. Il ne restait du bal qu’un grand rond sur le sable, là où elles avaient dansé, très vite balayé par la marée montante. 

Certains anciens de Saint-Michel prétendent que les fées auraient disparu de la grève lorsqu’on s’est mis à sonner l'Angélus à l’église de Saint-Michel. Mais à Saint-Michel, cela fait bien longtemps qu’on ne le sonne plus, l’Angélus. On affirme d’ailleurs que les fées reviendront « quand la religion s'éteindra ». A ce jour, un seul michelois a revu ces fées. Voici son histoire. 

Un soir au clair de lune, cet homme, accompagné de son chien, revenait d’une fête bien arrosée. Il aperçut près de la rivière du Kerdu un groupe de fées occupé à sécher un plein panier de linge brodé d’or et de diamant. Le chien aboya. Aussitôt avertie, la plus vieille des fées cria : « Eh ! là-bas. Pauvre tu es. Pauvre tu resteras ! ». Et elles disparurent en fumée. Pourtant la plus jeune trouva le jeune homme à son goût. 

Toujours est-il que le lendemain matin une jeune fille, en quête d’un emploi, se présenta à la ferme du jeune homme. On la prit comme servante. Au matin, levée avant tout le monde, elle balayait la maison, allumait le feu dans la cheminée, soignait les bêtes et en attendant le lever du jour, elle avait déjà coupé plusieurs gerbes de blé quand les maîtres du lieu commençaient seulement à se lever. Première levée, dernière couchée. Elle n’avait pas sa pareille pour blanchir le linge au lavoir, mais elle blanchissait toujours la nuit. 

Le jeune homme, émerveillait par son courage et son charme, la demanda en mariage. Elle dit oui à condition que son mari quoi qu’il arrive ne l’insulte jamais. On fit la noce et les mariés furent heureux longtemps, longtemps… Deux enfants étaient nés, les plus beaux du village. 

Un matin de juillet, l’homme partit à la foire qui se tenait tous les ans au bourg de Saint-Michel. La femme sortit pour moissonner et engranger le blé. Le soir venu, au retour, le mari vit les gerbes rentrées. Il se mit tout noir en colère « Sotte, dit-il, à sa femme. Tu vois bien que l’épi n’est pas mûr ». Aussitôt sa femme disparut en fumée.              

Un grand déluge de pluie se mit à s’abattre sur Saint-Michel. L’orage grondait à rendre sourd, le vent soufflait à déraciner les arbres, et la grêle se mit à tomber grosse et épaisse comme le poing. 

Quelle désolation dans le pays de Saint-Michel et chez les voisins ! Il ne restait plus rien des récoltes. Lui, il avait le blé rentré mais sa femme, jamais, il ne la revit. Pourtant toutes les nuits, à son insu, elle revenait blanchir le linge, embrasser ses enfants et tenir la maison propre comme autrefois.

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