Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

FAOUEDIC-LISIVY

  Retour page d'accueil       Retour "Ville de Lorient"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Etat général du Faouëdic-Lisivy - étendue et importance.

Jusqu'à présent les documents dont nous venons de faire l'analyse ne nous ont fait connaître que l'ancienneté du Faouëdic-Lisivy et les différents noms que cette terre a portés. Pour connaître sa situation, son étendue, l'importance qu'elle a pu avoir, nous manquons d'éléments antérieurs à la compagnie des Indes, et il nous faut tout d'abord recourir à un aveu de 1681.

A cette époque où Lorient était déjà fondé, par les chantiers de la compagnie établis au lieu du Faouëdic, le long de la rivière de Pont-scorff ; cette terre était passée des mains des Jégado en celles de Dondel, par suite de l'acquisition de Thomas Dondel, et François de la Pierre, son beau-frère et son associé, à l'audience des requêtes de palais à Rennes du 15 juillet 1667.— Le 9 avril 1681, « messire Pierre Dondel, sieur de Keranguen, conseiller du roi, sénéchal en la sénéchaussée et siège présidial de Vannes, fils de deffunt escuyer Thomas Dondel, sieur de Brangolo, rendit par acte fait et consenty à Hennehont au tablier et rapport de Hierosme Cornic, notaire royal, adveu et déclaration des maisons, terres, rentes et hérittages qu'il tenait et possédait prochement et ligement soubs haulte et puissante dame Anne de Rohan, princesse de Guémené, duchesse de Monbazon, propriétaire des seigneuries de la Rochemoisan, Treffaven et Quérien ».

Nous copions textuellement la partie de cet aveu qui intéresse plus particulièrement Lorient :

LE MANOIR NOBLE DU FAUOUËDIC-LISIVY. « Le lieu et maison noble du Fauouëdic-Lisivy, paroisse de Plœmeur, consistant en logement, pourprix, jardins, boys de futaye, tailliff et la prée prés le dict grand boys avec le tallut estant autour du dict boys, contenant le tout ensemble en fonds, vingt et sept journaux. Donnant du levant et du nord sur la rivière de Scorff, du midy sur la baye de mer qui passe entre Lorient et la lande de la dicte maison jusqu'à la fontaine, du couchant sur la prée nommé Pen-Parc-er-Fauouët, sur le Cosquer et le Mainec et le Parc-Rous, le tout estant à terre du dict Fauouëdic ; et sur une parcelle de terre nommée Parc-er-Houët, appartenant à la veuffve du Guigner, du village de Botermen.

Une grande parcelle de terre chaude contenant plusieurs petites qui se joignent et se nomment er Vaquer, er Cosquer, er Botmellou, contenant ensemble en fond huict journaux, donnant du levant sur le dit tailliff, du midy sur Prat-Bihan du dict Fauouëdic, et sur autre pièce nommée en Toeur, appartenant à Marie Fichau, du couchant sur le chemin du Fauouëdic à Kerantreich et du nord à autres parcelles de terres aussy nommées Lesquer et Botmellou, appartenant à la dicte veuffve du Guigner, et à terre de Marc Guillouic et à Marc Le Pesquer.

Aultre parcelle de terre chaude nommée Pech-er-Faouëdic, contenant en fond un journal et demye, donnant du levant au dict chemin du Fauouëdic à Kerantreich, du midy à aultre parcelle du même nom appartenant à Claude Le Venedy de Kerverault et aux héritiers de Jacques du Parc, du couchant à aultre chemin qui conduict de Kerverault à Kerantreich, et du nord à une parcelle de lande à la dicte Marie Fichau, soubs la dicte seigneurie du Fauouëdic.

Aultre parcelle de terre chaude nommée Trion-Penallé, contenant en fonds cinquante cinq cordes, donnant du levant sur la dicte prée er-Prat-Bihan, du midy à aultre parcelle nommée Allé-er-Fauouët, appartenant à Guillaume Hervé, du couchant sur le chemin du Fauouëdic à Kerantreich et du nord sur une parcelle de lande aux héritiers de François Dacier.

Aultre parcelle de terre chaude nommée Parc-er Faouët, quy contient en fonds deux journaux et trois cordes, donnant du levant au dict chemin quy conduict du Fauouëdic à Kerantreich, du midy à une petite parcelle de terre entre les dictes terres et la rabine appartenant aux hérittiers de François Dacier, du couchant au dict chemin de Kerverault à Kerantreich et du nord à terre au dict Venedy et à Jacques du Parc. 

Une rabine conduisant de la Claye du dit Faouëdic au chemin quy conduict du dict lieu à Kerantreich et continuant jusqu'au chemin de Kerverault au dict Kerantreich, contenant sous fonds trente cordes.

Aultre grande pièce de terre chaude, aussy nommée Pech-Bras-er-Fauoët, avec un pré estant au bas, donnant du levant sur le placitre de la Fontaine du Fauouëdic, du midy sur Parc Fontaniou de Kerverault, sur une autre grande parcelle de terre nommée En-Allée, possédée par ceux de Kerverault soubs la seigneurie du Fauouëdic et du nord sur la dicte rabine cy devant describée.

Une grande pasture nommée Pradel Kerverault contenant en fonds quatre journaux et trois quarts, donnant du levant sur Poullou Riou, du midy sur la chaussée de Pont-er-Len et au chemin qui conduict du Faouëdic à Pleumeur, du couchant à ruisseau qui sépare les terres de Mathieu Pogam et la veuffve de Jacques Sallou, et du nord sur parc Halhuet quy appartient a Pierre Ivon de Calasvin soubs la dicte seigneurie du Faouëdic, ayant ses édifices tout autour.

Le chasteau nommé Le Cloistre compris sa douve, contient quarante-huit cordes de fonds, donnant du levant à la pièce de terre nommée Loperennel, du midy sur Parc-Ster à Guillaume Hervé et du nord sur le chemin du Faouëdic à Pleumeur.

Aultre parcelle de terre chaude dans la pièce nommée Parc-Ster contenant trente et huit cordes en fonds donnant du levant à terre à Guillaume et Yves Hervé, du midy à terre à la veuffve du Floch, du couchant à l'Estang du Moulin du dict Fauouëdic et du nord à terre du dict Guillaume Hervé, le tout dans la dicte pièce de Parc-an-ister.

Une parcelle de lande nommée Le Veleny contenant en fonds soixante et dix cordes, donnant du levant à aultre lande nommée Prat-er-Houët, du midy à aultre parcelle de terre à Guillaume Hervé, du couchant à une des queues de l'Estang du Fauouëdic et du nord à un parc de lande nommé Mané-Kerghu appartenant à la veuffve Mellou, le tout dans la lande nommée Lan bras-en-Orien.

La grande lande du Fauouëdic donnant du levant tout le long de la muraille et enclos de Lorien, du midy à la baye de mer qui va vers le Moullin du Fauouëdic, du couchant au chemin du dict Fauouëdic au grand Moullin et du nord à une parcelle ou parc de lande nommée Parc-er-Faouët-ar-Ouarem, appartenant au nommé Le Discot et consorts, le fossé entre deux estant à la dicte lande du Faouëdic, la dicte lande ayant quantité de palluts à ses deux bouts.

Une ruyne de fuye ayant encore quatre pieds de hault estant dans la ditte grande lande du Fauouëdic.

Un banc et accoudouer dans l'église paroisse de Pleumeur estant en l'endroit où est à présent le ballustre du choeur.

Le tout des terres et héritages cy-devant describés, possédés à tiltre de ferme soubs le dict seigneur déclarant par Guillaume Le Chatton pour en payer par chacun an soixante et dix livres en argent, huict perrées de froment, huict perrées de seigle et quatre perrées d'avoine, mesure de Hennebond.

Le Moullin à mer du dict lieu du Faouëdic-Lisvi avec son distroit et moulteaux, byay, chaussée et estang contenant en fonds sept journeaux et trois quarts y compris les pastures y estant à présent défrichées à tiltre de ferme par Jan Le Pellerin pour en payer par chacun an vingt cinq perrées de seigle et vingt cinq perrées de froment, le tout mesure d'Hennebond.

LORIENT. — Deux maisons avec leurs jardins sittuées proche de Lorient, en la paroisse de Pleumeur possédées à tiltre de convenant et domaine congéable par Yves Bilzic et femme pour en payer par chacun an et terme de Saint-Gilles de rente convenanciere la somme de six livres subject à cour et moullin, le tout contenant en fonds vingt cordes.

Au dict lieu. — Une aultre maison et jardin sittuée près le dict lieu de Lorient, possédée à pareil tiltre de domaine congéable par Jeanne Le Bras veuffve de défunct Guillaume Campion pour en payer de rente convenancière par chacun dict an et terme de Saint-Gilles, la somme de six livres, subject à cour et Moullin, ladite maison et jardin contenant en fonds neuf cordes et demye.

Au dict lieu. — Aultre maison possédée au même tiltre par Yves Le Pichon pour en payer de rente convenancière par chacun dict an et terme de Saint-Gilles, neuf livres en argent subject à cour et moullin, contenant en fonds soubs maison et jardin huict cordes et demye ».

Suit le dénombrement des terres de la Seigneurie de Faouëdic dépendant du village de Kerveraut et qui forment cinq petites tenues à domaine congéable faisant ensemble une contenance d'environ cinquante journaux, non compris les communs, et toutes les autres dépendances du Faouëdic situées dans la paroisse de Ploemeur et à l'Ile de Groix, aux villages de Kerlen-Sahsoye, Kerascoët, Le Fos, Kerfichant-Ihuel, Saint-Armel, Calazvin, Kerlivio, Kerbernez, le Moustoir-Berhiet, au bourg de Ploemeur, au bourg de Locmaria-Sainte-Anne, Kergourant, Kerlouëdan, Kervenanec, Moustoir-Saint-Phelan, Kervam, Lomeller, Kerhello-Floch, Keramzec, Kermarhic, Persello, Kernel, Keroman, au bourg de Larmor ; et en l'île de Groix, aux villages de Querhellou, Loctudy, Moustoiro et Portudy, « toutes lesquelles rentes situées en la dicte Ile de Groix doublent tous les trois ans ».

L'aveu se termine ainsi : « Les dicts droits escheus et advencus au dict sieur de Keranguen de la succession de deffunct escuyer Thomas Dondel sieur de Brangollo son père, qui les avait acquis judiciellement aux requestes de Palays à Rennes, lors de la vente quy en fuct faict et des aultres hérittages dépendants de la succession bénefficiaire de défunct messire Pierre de Jégado, vivant, seigneur de Kerhollain, sur aultre messire Pierre Poullain seigneur du Poullo, le quinziesme Juillet 1667....

Sur lesquels hérittages, le dict sieur de Keranguen a dict et déclaré n'avoir cognoissance qu'il soit due aucune rente ny cheffrente à la dicte dame princesse de Guémené, et tenir le tout prochement, ligement, noblement à debvoir de foy, hommage, ventes et lods, quand le cas y eschet, sans rachapt à cause de sa terre et Seigneurie de la Rochemoysan et Treizfaven, aux jurisdictions desquelles seigneuryes il déclare se soubmettre mesme aux autres charges et debvoirs de fieff, le tout aux termes de la coustume » (Sur une copie signée Cornic, notaire).

Nous avons tenu à donner le détail de la terre du Faouëdic qui forme avec le village de Kerveraut, placé à peu près au centre de cette terre, tout le sol de la ville de Lorient, une partie de celui de l'arsenal et toute la partie extérieure de la ville jusqu'à la gare du chemin de fer d'une manière presque exacte ; cet aveu donne la description la plus complète que nous ayons jusqu'à présent de l'état de ce territoire à l'arrivée de la Compagnie des Indes. Son étendue est-elle entièrement celle qui échut aux héritiers de Pierre de Jégado ? Une portion de la lande du Faouëdic n'était-elle par enclavée à cette époque de 1681, par les murailles de la Compagnie des Indes ; et si une concession a été faite dans l'intervalle de 1667 à 1681, de quoi se composait-elle ?

Toutes ces questions controversées restent sans solution, faute de preuves.

On suppose généralement une concession de terrain à la Compagnie des Indes dès l'origine des chantiers au Faouëdic, et cette opinion est fondée principalement sur l'article 424 de l'aveu rendu au Roi par Anne de Rohan princesse de Guémené, le 13 Décembre 1683.

Cet article est ainsi conçu : « Le lieu nommé Loriant clos et enceint de murailles, pour le service de la Compagnie des Indes orientales, dans laquelle enceinte il y a chapelle, maisons et jardins des directeurs, officiers et manoeuvriers, magasins, poudrerie, corderie, four à biscuits, moulin à vent, forges, bois de haute futaye, avec leurs appartenances et dépendances ».

Si l'enclos de Lorient, celui de 1681, beaucoup moins étendu qu'aujourd'hui, n'avait compris que des parties du domaine du Roi, concédées à la Compagnie par l'édit de Fontainebleau du mois de juin 1666, c'est à dire les terres vagues baignées par les plus hautes marées, augmentées de la largeur réglementaire de 24 pieds, il semblerait que la compagnie des Indes, étant aux droits du Roi, n'avait pas à reconnaître la supériorité féodale de la Principauté de Guémené ; et, celle-ci, de son côté, ne pouvait être tenue de rendre hommage au Roi d'un domaine qui ne relevait pas de son fief. Si le contraire a été suivi dans l'aveu de 1683, c'est que l'enclos de la Compagnie comprenait d'autres superficies que celles concédées par le Roi : ce qui ne pourrait s'expliquer que par une concession des propriétaires du Faouëdic.

Nous adoptons volontiers cette opinion, tout en faisant remarquer, qu'en mille circonstances, les représentants des diverses compagnies qui se sont succédées dans la propriété de l'enclos de Lorient, se sont constamment opposés à l'action de l'autorité des juridictions de la principauté de Guémené sur le territoire de l'enceinte primitive ; et que, d'un autre côté, la principauté de Guémené a toujours revendiqué la propriété des terres vaines et vagues de la rivière du Scorff.

On voit par le grand nombre de villages de Ploemeur et de l'Ile de Groix relevant du Faouëdic, l'importance de cette seigneurie ; il paraîtrait cependant qu'elle fut plus importante autrefois. En effet dans l'obligation du 29 Avril 1653, déjà citée, Pierre de Jégado hypothèque sa terre du Faouëdic-Lisivy située dans la paroisse de Ploemeur et autres circonvoisines ; d'autres actes, et notamment un aveu du fief de la Saudraie rendu au Roi, le 29 novembre 1519, par Jean de la Saudraie, après la mort de son père Charles de la Saudraie, font mention de terres en …del et en Quéven appartenant au sieur Lisivy, aux villages de Kergavalan et de Parc-an-Ster (?) (Edouard Corfmat, 1863).

 © Copyright - Tous droits réservés.