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FAOUEDIC-LISIVY

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Ancienneté du Faouëdic-Lisivy - ses différents noms.

La petite presqu'île sur laquelle s'élèvent aujourd'hui l'arsenal et la ville de Lorient, dépendait autrefois de la seigneurie du Faouëdic-Lisivy, fief situé dans la paroisse de Ploemeur, évêché de Vannes, relevant féodalement du fief supérieur de Tréfaven, l'un des membres de la principauté de Guémené.

Mais cette seigneurie n'a pas toujours porté ce nom de Faouëdic-Lisivy, son nom le plus ancien était Fauoët dont Faouëdic n'est que le diminutif ; c'est ce qui est révélé par les procès-verbaux des reformations de la noblesse de Bretagne du XVème siècle, les plus anciens documents qui fassent mention de cette terre.

Ainsi, à l'article Ploemeur, la réformation de 1448 comprend la terre du Fauoët au nombre de celles de cette paroisse qui exemptent. Le nom de son propriétaire n'est pas indiqué : peut-être parce qu'il figure au même état pour d'autres fiefs situés dans d'autres paroisses.

Dans la réformation de 1536, la terre du Fauoët est encore comprise dans le rôle de la paroisse de Ploemeur ; mais cette fois on ajoute qu'elle appartient au sieur de Lisvy.

Trois autres documents des XVème et XVIème siècles, dont nous avons lu les originaux, font mention de la même seigneurie. C'est d'abord, en suivant l'ordre chronologique : « Le compte de Jehan Le Tehouer recepveur de Treizfaven, à très-haut et puissant seigneur monseigneur de Guémené-Guengamp seigneur de la Rochemoysan et de ladicte seigneurie de Treizfaven, pour l'année 1474, présenté à Guémené le quatorziesme jour de Febvrier 1474 » [Note : Un des articles du chapitre de ce vieux compte intitulé : mise et descharge du dict recepveur, peut servir à fixer l'époque de la construction du château de Guémené. Il est ainsi conçu, autant qu'on peut lire : « Item se descharge d'authorisé du commandement de monseigneur en une corde dangen, pour lediffice du chastel de Guémené Guengamp, ci.... XXXV »].

Au folio trois, verso, de ce vieux compte à peine lisible et dont le vélin tombe en lambeaux, on remarque l'article suivant : « Item compte de XX soubz de rente deuz par chacun an sur les moulins du sieur de Lisivi en sa terre du Fauoët en la paroisse de Plœmeur quel monte pour le terme de Saint-Gille MCCCCLXXIIII cy …. XX ».

Les deux autres sont des baillées passées devant les notaires « en la cour de Treizfaven au bourg de Plœmeur ».

La première de ces baillées portant la date du 26 Novembre 1544, concerne une tenue à Kerysac en la paroisse de Ploemeur ; elle est consentie par noble homme Franczoys de Lysyvy (sic), sieur de Lisivy, de Kerlault, de Pont-plancouët et de Fauoët, à Estienne Le Gallic. Au bas de cette baillée, on lit à la date du 23 Novembre 1548 une prolongation écrite en entier de la main du propriétaire et signée : Franczoys de Lysyvy.

La seconde baillée concerne la même tenue de Kerysac, elle porte la date du 28 Juin 1555 ; elle est accordée au même le Gallic par noble homme Francoys de Lisivy sieur du dit lieu, Kerlaout, Pontplancouet et du Fauoët, demeurant à présent en son mannoyr du Fauoët en la paroisse de Plœmeur.

Jusqu'à présent cette seigneurie porte le nom de Fauoët ; mais, en 1579, elle paraît pour la première fois avec les deux noms de Fauoët-Lisivy ; c'est-à-dire, avec l'addition du nom de son dernier propriétaire. C'est encore une baillée du 15 Avril 1579, « passée devant Raoul de Chief du Bois et Loys Duvergier notaires et tabellions establys en la court et principaulté de Treizfaven.... », qui nous donne le premier exemple de ce changement. Cette baillée, « d'une tenue en un campton de Villaige aujourd'hui inhabitué appelé Kerissac... », est consentie par noble homme Maurice de Tremillec escuyer sieur dudit lieu, de Lysivy, de Kerlault, la Boexière, du Fauoët-Lisivy en Plœmeur..., à Thomas et Henry Les Gallic.

Si, pour expliquer l'addition du nom de Lysivy à celui du Fauoët, on n'admettait pas le souvenir des derniers habitants de cette terre, il faudrait supposer une chose bien rare : la réunion de deux fiefs ; et, pour cela, constater l'existence dans le voisinage du fief du Fauoët, d'un fief de Lisivy. Dans le sens de cette dernière hypothèse, nous avons fouillé les papiers, parcouru le terrain, pour n'arriver qu'à un résultat bien minime : trouver une prairie située entre les villages de Kerlin et de Kervaric qui porte encore de nos jours le nom de prairie de Lisivy, fait qui ne suffit pas, sans doute, pour prouver l'existence d'un fief, d'un lieu noble quelconque voisin du nom de Lysivy. Cependant, nous devons signaler l'existence dans le village de Kervaric, nommé Kermarhic au XVIIème siècle, village d'où on découvre la plus belle vue de Lorient et de sa rade, des traces très-remarquables d'un établissement fortifié ; et, ajoutons de suite, pour augmenter l'intérêt des archéologues, que le nom breton de ce village, se traduit par village du Chevalier, et qu'au pied s'étend un grand champ nommé Parc-pont-er-Roué, ce qui signifie mot à mot : Champ-pont-du-Roi.

Puisque nous en sommes aux étymologies, cherchons celle du mot Fauoët.

Tous les auteurs bretons, tous les dictionnaires donnent au mot Fauoët, la signification de Bois de hêtres, lieu planté de hêtres. Cependant, bien que nous soyons très-loin d'être compétent dans cet idiome, dernier vestige des races Gallo-Kimriques, qu'on nous permette une observation.

Que l'on s'adresse au premier breton venu pour lui demander d'exprimer dans son langage ces mots : bois de hêtres, bois du hêtre, le bois de hêtres, lieu planté de hêtres, il répondra : Coat-fao, Coat-er-faven (par euphonie Coat-an-faven), er-Coat-fao, Favennek, et jamais Fao-Hoat (par euphonie de Fao-Coat).

Il n'est pas dans le génie de la langue bretonne d'exprimer l'idée accessoire avant l'idée principale, l'adjectif ou le mot employé comme adjectif, avant le substantif. Nous avons donc cherché à ce nom de Faouët, qui appartient à un certain nombre de lieux de la Bretagne, une autre étymologie que celle qui lui est constamment donnée, et nous croyons l'avoir rencontrée dans le Glossaire de dom Lobineau, où l'on trouve Faveta ou Foveta, fossés. Ces mots latins Faveta et Foveta, prononcés comme le faisaient les anciens et comme de nos jours encore les Italiens, les Allemands, les Polonais, en se rappelant que les lettres V et U étaient identiques, nous donnent Faoueta et Fooueta ; c'est-à-dire, littéralement notre mot Faouët avec une terminaison latine. Mais Fovetum n'est qu'un dérivé du verbe Fovere ; et, dans Virgile, on trouve l'emploi de ce mot dans ce sens : Fovere Castra, se retirer, se tenir dans un camp ; c'est-à-dire, se retirer, se tenir dans un lieu défendu par des retranchements, des fossés. Dans cette hypothèse, les noms de lieux Faouët, et leurs diminutifs bretons Faouëdic, auraient donc pour origine le séjour plus ou moins long dans ces lieux, des Romains, qui y auraient laissé des traces de leurs campements par des retranchements, des rejets de terre, des fossés ; travaux de prudence constamment observés par eux dans toutes leurs stations, même quand il ne s'agissait que de stationner une seule nuit ; qui faisaient compter les journées de marche par campements et ont fait rendre l'expression de Quinte-Curce : undecimis castris, par ces mots : Onze jours de marche [Note : « Les Romains, faisant la guerre dans des pays sauvages, et songeant constamment à se garder contre la fougue aveugle des barbares, campaient avec un art infini, et, arrivés le soir sur un terrain toujours choisi avec un coup d'oeil exercé, s'établissaient en quelques heures dans une vraie place forte, construite en palissades, entourée d'un fossé, et presque inexpugnable » (Thiers, hist. cons. et emp. tome 20, p. 732)].

De là l'explication du grand nombre de lieux appelés Faouët ou Faouëdic. — Poursuivons.

En 1579 avons-nous dit la seigneurie du Fauoët porte le nom de Fauoët-Lisivy ; dans le siècle suivant on lui voit le nom de Fauoëdic-Lisivy, sans qu'on sache encore le motif de cette nouvelle modification.

C'est dans un acte de 1653 au rapport des notaires d'Hennebont et de Kerhollain que nous est apparu pour la première fois le nom de Fauoëdic-Lisivy. Dans cet acte, « messire Pierre de Jégado, seigneur de Kerhollain, Kerlot, Laboissière, Tremellin, Lisivy, le Faouëdic et autres lieux, gentilhomme ordinaire du roy, demeurant en ladite maison de Kerhollain, en la paroisse de Lanvaudan » hypothèque la terre et seigneurie du Faouëdic-Lisivy et ses dépendances sittuées en la paroisse de Ploemeur et autres circonvoisines, en garantie d'un emprunt de cinq mille livres, qu'il avait fait à « messire Vincent du Bouëstiez et dame Renée Fournoir sa compagne, sieur et dame de Kerorguen, le Quellennec et autres lieux, demeurant en leur dite maison du Quellennec en la paroisse de Languidic ».

Ainsi, dans les actes antérieurs à 1579, cette seigneurie porte le nom de Fauoët et nous lui voyons pour maître un sieur de Lisivy. En 1579, passée dans la main de Maurice de Tremillec, c'est Fauoët-Lisivy qu'elle se nomme ; et enfin, après les Tremillec, devenue la propriété des Gegado ou Jégado, on la désigne sous le nom de Faouëdic-Lisivy. C'est ce dernier nom qu'elle portait à l'arrivée de la compagnie des Indes (Edouard Corfmat, 1863).

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