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LA FAMILLE DE LESTRELIN

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Lestrelin (de), sieur de Lesvellec, en Saint-Avé ; Kerlois et Liscoet, en Pluvigner ; Keropert, en Grand-Champ ; Kerlagadec, en Noyal-Pontivy ; Pradic, en Plumergat ; Penhaer, en Camors ; et Kerispert, en Pluneret. Réformations de 1426, 1448 et 1536 (famille éteinte à la fin du XVIème siècle).

Ce fut en 1872 que nous visitâmes, pour la première fois, l'élégante chapelle de Sainte-Avoie en Pluneret. Bien qu'étudiant depuis quelques années déjà les familles et les manoirs nobles de la ville d'Auray et de ses environs, force nous fut d'avouer notre ignorance en face de l'écusson qui décorait la porte méridionale de ce sanctuaire. Ces armoiries inconnues : Une fasce nouée, accompagnée de 7 canettes, 4 en chef et 3 en pointe, restèrent longtemps un problème pour nous.

Depuis, en visitant l'église paroissiale de Saint-Avé, nous y reconnûmes le même écusson. M. Rosenzweig nous fit remarquer alors qu'il l'avait déjà signalé dans ces deux endroits, ainsi que dans l'église de Pluneret, mais que l'on n'avait pas encore pu savoir à quelle famille l'attribuer. Nous apprîmes aussi que cette question, purement héraldique pour nous, effleurait un autre genre d'études.

Saint-Avé ! Sainte-Avoie ! ces deux noms ne semblent-ils pas avoir un air de famille ? Ce même écu, répété dans l'église et dans la chapelle, n'indique-t-il pas un lien entre ces deux monuments, différents d'ailleurs de style et d'époque ? En un mot, les deux sanctuaires ont-ils deux patrons différents, ou le nom de l'un n'est-il que l'altération du nom de l'autre ? Sans vouloir essayer de trancher cette question difficile, nous voulûmes savoir du moins quelle était la famille qui portait ces armes. Ayant demandé aux divers armoriaux de Bretagne à quelle maison, ayant possédé des fiefs et en Pluneret, et en Saint-Avé, elles pouvaient convenir, ils restèrent muets.

La note suivante relevée par M. Louis Galles, à la Chambre des comptes de Nantes nous mit enfin sur la voie.

« Le Seigneur de Kerispert a tous droits et prééminences en la chapelle de Sainte-Avoie, avec les armes de ladite maison de Kerispert en plusieurs endroits de ladite chapelle ; Banc prohibitif de ladite maison étant sis en dedans du balustre de ladite chapelle avec tous droits de havage, de gans et luttes et généralement tous droits honorifiques appartenant ordinairement aux fondateurs ».

« Il a dans l'église paroissiale de Pluneret deux tombes et enfeus prohibitifs dans le chanceau de ladite église, du côté de l'évangile ».

Cet aveu est de 1712. Kerispert, en Pluneret (et non pas en Ploërmel), Kerispert appartenait à cette époque à François de Montigny, qui le tenait de ses aïeux. En Saint-Avé, les Montigny possédèrent Beauregard, mais à partir des dernières années du XVIème siècle seulement ; en 1582, cette terre appartenait encore à Silvestre Ruaud. L'écusson bien connu d'ailleurs de la maison de Montigny nous empêchait de poursuivre nos recherches en ce sens. Nous les voyons posséder sans lacune, de 1590 à 1787, la terre de Kerispert. Bien que l'aveu de 1712 soit formel et rendu par les Montigny eux-mêmes, leur écusson n'apparaît pas à Sainte-Avoie. Celui qui nous occupe tient au contraire la place d'honneur au-dessus de la porte du sud.

Pour qu'il fut laissé intact à cet endroit, il est évident que les Montigny le regardaient comme le symbole des anciens seigneurs fondateurs de la chapelle. Il fallait donc remonter plus haut : de 1495 à 1583, les propriétaires de Kerispert sont des membres de la famille de Lestrelin.

Aucun nobiliaire de Bretagne ne mentionne cette famille, qui a pour elle cependant les réformations de la noblesse de 1426, 1448 et 1536.

Olivier de Lestrelin, qui vivait en 1426, était un riche seigneur. La réformation qui eut lieu en cette année lui reconnaît quatre terres importantes : Kerlagadec, en Noyal-Pontivy ; Pradic, en Plumergat ; Keropert, en Grand-Champ, et Lesvellec, en Saint-Avé. Ces deux dernières seulement étaient en 1448 entre les mains de Jean de Lestrelin.

Cette famille se trouvait bien dans les conditions que nous pouvions désirer ; Lesvellec en Saint-Avé leur appartenait à l'époque de la construction de l'église paroissiale (1426-1481).

Jean de Lestrelin (ou son fils Jean), dernier propriétaire de Lesvellec, qui avait passé, dès 1531, ainsi que Keropert, dans la famille de Kerbernez ou Kerbervet, fut le premier seigneur de Kerispert, il est ainsi désigné dès 1495. Ses descendants l'ayant possédé jusqu'en 1575, doivent donc être regardés comme les fondateurs de la chapelle de Sainte-Avoie qui fut construite de 1550 à 1560 environ.

Par un heureux hasard, l'écusson de cette famille a échappé partout au marteau révolutionnaire : Saint-Avé nous l'a conservé sur son transept et dans ses vitraux. Pluneret nous le montre sur une des deux tombes auxquelles elle avait droit et précisément à la place indiquée [Note : Cet écusson est renversé. Est-ce pour indiquer que là repose le dernier descendant de cette famille ?]. Il est encore sur le banc prohibitif de la chapelle de Sainte-Avoie et il porte comme autrefois, mutilées, mais reconnaissables, les armoiries de la famille de Lestrelin.

Et comme si toutes ces preuves n'avaient pas encore été assez fortes, il nous a été donné dernièrement d'en découvrir une dernière. En dressant la généalogie de la famille Chohan de Coetcandec (Grand-Champ), nous y avons remarqué, en 1448, Jean Chohan, sieur de Pradic et Éon Chohan, sieur de Coetcandec (1459-1467), époux de Jeanne Lestrelin, fille d'Olivier sieur de Lesvellec et de Pradic, et les lambris écussonnés du noble manoir nous ont laissé voir au milieu d'autres blasons, celui de la maison de Lestrelin.

Il est d'autant plus précieux de l'avoir retrouvé là que toutes les armoiries placées à Coetcandec sont peintes, et nous avons pu constater que les couleurs attribuées à cet écu sont les mêmes que celles de l'écu représenté dans les vitraux de Saint-Avé.

Voici la mention que doit porter désormais la famille de Lestrelin dans les armoriaux de Bretagne :

Lestrelin, sieur de Lesvellec, en Saint-Avé ; Kerlois et Liscoet, en Pluvigner ; Keropert, en Grand-Champ ; Kerlagadec, en Noyal-Pontivy ; Pradic, en Plumergat ; Penhaer, en Camors ; et Kerispert, en Pluneret. Réformations de 1426, 1448 et 1536 (famille éteinte à la fin du XVIème siècle).

Armes : d'argent à la fasce nouée d'azur accompagnée de 7 canettes de gueules, 4 en chef, 3 en pointe.

(Le Gall de Kerlinou).

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