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ANGER de KERNISAN. Armes : de vair à une cotice de gueules brochant en barre. - Devise : FIDES.

Une famille ANGER, ou ANGIER, éteinte au XVIIIème siècle, appartenait à la noblesse chevaleresque de l'ancien diocèse de Saint-Malo, en Bretagne. Elle portait les armes décrites en tête de cet article. On trouve aussi les armes suivantes : de sable à trois fleurs de lys d'or. D'après une tradition elle était un ramage détaché au moyen âge de la puissante maison des sires de Lohéac, au diocèse de Saint-Malo, et en souvenir de cette origine plusieurs de ses représentants portèrent aux XVIIème et XVIIIème siècles le nom d'Anger de Lohéac.

La famille de Lohéac portait pour armes : de vair plein. On trouve aussi les armes suivantes : vairé et contre-vairé d'argent et d'azur. Judicaël de Lohéac accompagna en 1066 Guillaume, duc de Normandie, à la conquête de l'Angleterre. Riou de Lohéac prit part à la première croisade en 1096. Hermine, dame de Lohéac, héritière de cette famille, épousa Eudon de la Roche-Bernard dans les dernières années du XIIIème siècle. Son second fils, Jean de la Roche-Bernard, prit le nom et les armes de la famille de Lohéac ; mais la descendance de ce gentilhomme s'éteignit avec sa petite-fille, mariée dans la maison de Montfort-Gael.

La famille Anger figura de 1449 à 1479 aux réformations et montres des paroisses de Lieuron et de Guipry, au diocèse de Saint-Malo. Elle fut maintenue dans sa noblesse d'ancienne extraction par arrêt du 2 janvier 1669 sur preuves de dix générations. Pierre Anger, auquel cet arrêt fait remonter la filiation, vivait en 1347. Il eut deux fils :

1° Thibaud, qui épousa Marguerite de Chateaubriand et qui continua la lignée ;

2° Guillaume, évêque de Saint-Brieuc, décédé en 1404. Claude Anger, baron de Crapado, en la paroisse de Plaintel, gentilhomme de la chambre du Roi, chevalier de son Ordre, fut un célèbre chef ligueur ; il fut décapité à Rennes le 4 février 1593. Diane Angier de Lohéac de Crapado, fille de François, comte de Crapado, décédée en 1709, épousa en 1667 Pierre-Raphaël Gilbert de Voisins. Elle en eut un fils, Pierre-François Gilbert de Voisins, marquis de Crapado, né en 1674, décédé en 1733, qui, par lettres patentes du 23 juin 1710, obtint l'érection en comté, sous le nom de Lohéac, d'un domaine qu'il possédait à la Guadeloupe. La famille Anger, ou Angier, eut pour dernière représentante authentique Charlotte-Herminie Angier de Lohéac, fille de Donatien-Rogatien, marquis de Crapado, qui épousa, en novembre 1745, Jean-Amaury de Gouyon, comte de Marcé, conseiller au Parlement de Bretagne. Celui-ci fut autorisé, par lettres patentes du mois de décembre suivant, à prendre le nom et les armes d'Angier de Lohéac et fut connu dès lors sous le titre de marquis de Lohéac. Il n'eut que deux filles qui se marièrent dans les familles de Gouyon de Vaurouault et de Geslin de Trémargat.

La famille ANGER DE KERNISAN actuellement existante porte les armes de la vieille famille noble dont il vient d'être parlé et croit en être une branche détachée à une époque très reculée et, en tout cas, demeurée inconnue. Elle aurait alors perdu sa noblesse par dérogeance depuis bien longtemps et on ne voit pas qu'elle l'ait jamais recouvrée.

Le vicomte de la Messelière a donné sa généalogie dans ses Filiations bretonnes.

Le chef de cette famille, Pasquier Anger, sieur de la Thébaudais, en la paroisse de Caro, au diocèse de Vannes, marié en 1647 à Mathurine le Commandoux, dame de Saint-Denis, décédé à Caro en 1687, fut débouté de ses prétentions nobiliaires et condamné à l'amende comme usurpateur par arrêt de 1671. Il. fut père de noble homme maître Jean Anger, sieur de Saint-Denis, qui épousa à Saint-Aubin-du-Cormier en 1699 Raoulette Legendre, grand-père de noble homme Jean Anger, sieur de Saint-Denis, qui épousa à Noyal-sur-Vilaine, le 21 novembre 1720, Angélique-Anne Fougerez, veuve de maître Claude-Louis Chevalier, sieur du Teilleul, et héritière de la terre de Kernisan, en la paroisse de Portzpoder, et bisaïeul de François Anger, sieur de Kernisan, qualifié écuyer, chevalier de Saint-Louis, décédé en 1785, qui épousa Louise-Gabrielle Poulletier de Périgny et qui continua la lignée. Le fils de ce dernier, Louis-Marc Anger, Sgr de Kernisan, plus tard chef de bataillon, épousa Marie-Barbe de Quéhéon par contrat passé à Guer le 15 avril 1788 dans lequel il se qualifie haut et puissant seigneur. Clément Anger de Kernisan, né en 1827, décédé à Rennes en 1882, fut conseiller à la Cour d'appel de cette ville

La famille Anger de Kernisan n'est pas titrée.

Elle a fourni des officiers distingués, mais c'est par erreur qu'on a avancé, d'après Potier de Courcy, qu'elle avait régularisé sa situation nobiliaire en donnant trois générations consécutives de chevaliers de Saint-Louis.

Principales alliances : de Quéhéon 1788, le Provost de la Voltais, le Gall, de Castel 1909, le Chauff de la Ravillais 1821, de Ferron du Chesne 1867, Eudes d'Eudeville 1894, Béhague 1910, de Préaudeau, etc.

(Chaix d'Est-Ange).