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CONVOCATION AUX ÉTATS-GÉNÉRAUX

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Enfin le Roi lança les lettres de convocation aux Etats généraux, tranchant lui-même la question de représentation qui avait tant agité les esprits, non seulement en Bretagne, mais en Dauphiné, en Provence, en Franche-Comté, à Paris, dans toute la France. Il décida que le Tiers serait représenté aux Etats généraux par un nombre de députés égal à celui des deux autres ordres réunis [Note : Le nombre de ces électeurs définitifs du Tiers-Etat fut de vingt-cinq mille pour toute la France, ce qui suppose deux millions cinq cent mille électeurs primaires, c'est-à-dire un pour neuf ou dix individus]. Quant au mode d'élection des députés, il fut à deux degrés. L'ordonnance royale portait, en effet, que tous les Français, âgés de vingt-cinq ans et imposés à la capitation, devraient s'assembler au chef-lieu de leur communauté pour rédiger leur cahier, c'est-à-dire l'ensemble de leurs desiderata. Ensuite les délégués, nommés par cette première assemblée, à raison de deux pour cent électeurs, réunis à leur tour aux bailliages, choisiraient les députés aux Etats généraux.

Les élections devaient se faire en avril et les Etats généraux étaient convoqués à Versailles, pour le 4 mai 1789. Le Clergé, la Noblesse, le Parlement de Bretagne et la Chambre des Comptes répondirent aux ordres du Roi par de nouvelles protestations, réclamant, encore une fois, la représentation de la province aux Etats généraux par des députés élus dans le sein de son assemblée provinciale, désavouant, par avance, tout député élu en dehors des Etats de Bretagne, selon les ordonnances royales.

La Noblesse et le Clergé se réunirent à Saint-Brieuc, du 10 au 20 avril. Le Roi, pour éviter de nouveaux troubles, les avait autorisés à s'isoler du Tiers afin de s'entendre sur l'annulation de leur serment des Cordeliers « et sur la surprise dont les évêques et les abbés semblaient y avoir été victimes ».

Mais ceux-ci, quelle que fût leur conviction, n'osèrent pas se dédire et persistèrent, ainsi que la Noblesse, à se retrancher derrière le prétexte, cent fois invoqué, du maintien des droits et privilèges de la Bretagne. Leurs instances rejetées une fois de plus, les gentilshommes, dans une réunion solennelle, jurèrent de vivre et de mourir sous le drapeau de la nationalité bretonne, témoin de l'illustration de leurs aïeux. Ils chargèrent le comte de Boisgelin de faire part, à tous les pouvoirs du royaume, de leur refus de prendre part aux élections et du désaveu dont ils chargeaient, comme nous l'avons dit, les députés bretons élus conformément à l'ordonnance royale.

Voilà pourquoi notre province ne fut représentée aux Etats généraux que par des députés du bas Clergé et du Tiers-Etat. La protestation des deux premiers Ordres, dernier cri de guerre poussé, au nom de la nationalité bretonne, par l'aristocratie mourante, fut couverte, à jamais, par les acclamations de la bourgeoisie triomphante courant aux élections, montant à l'assaut du pouvoir dont les Etats généraux allaient lui assurer la conquête (J. Baudry).

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