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ERBREE |
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La commune d'Erbrée ( Ervored) fait partie du canton de Vitré. Erbrée dépend de l'arrondissement de Rennes, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE d'ERBREE
Erbrée signifie « lieu planté de pommiers ».
Vers la fin du XIème siècle, l'église d'Erbrée, c'est-à-dire la cure de ce nom, avec ses droits spirituels et temporels, devenue propriété privée, était divisée en plusieurs mains. Un prêtre nommé Hervé y faisait les fonctions de recteur, tout en s'en disant propriétaire par droit d'héritage (« Herveus ecclesie Erbreacensis aliquando presbyter fuerat, de predecessorum suorum jure habens ipsam et presbiteragium ejus » - Archives départementales d'Ille-et-Vilaine) ; en même temps, la famille seigneuriale d'Erbrée, représentée par trois frères, Normand, Frogier et Adam d'Erbrée, avait elle-même dans l'église d'Erbrée des droits assez importants. Au reste, Du Paz prétend que ce prêtre Hervé était fils de Thébaud d'Erbrée et appartenait par suite à cette famille. Quoi qu'il en fût, au commencement du XIIème siècle, Hervé, devenu chanoine de Saint-Martin de Tours, et se sentant grièvement malade, se fit transporter à Marmoutiers ; là, faisant de sérieuses réflexions sur sa conduite, il demanda et obtint l'habit monastique, et donna à Dieu et à saint Martin son église et sa cure d'Erbrée, « dedit Deo et B. Martino ecclesiam Erbreacensem et presbiteragium cum omnibus ad illud pertinentibus ». Ce fut alors que les trois frères, Normand, Frogier et Adam d'Erbrée, s'opposèrent, ainsi que leurs enfants, à cette donation. « Quoique l'évêque de Rennes, qui était alors Marbode, eût mis cette opposition à néant, ils empêchèrent pendant longtemps les moines d'entrer en possession. Enfin, l'aîné des trois frères, Normand, tomba malade, et se voyant prêt de mourir, il voulut se faire donner l'habit monacal de saint Benoît pour avoir part aux prières et aux bonnes oeuvres de ses disciples. Il le fit demander à Riwallon, prieur de Sainte-Croix de Vitré, qui l'en revêtit. Au même instant, Normand se désista de toute opposition aux droits revendiqués par les moines en vertu de la donation d'Hervé et leur donna de plus tous ceux qu'il pouvait lui-même prétendre dans l'église d'Erbrée. Le bon exemple est quelquefois contagieux. Aussitôt après la mort de Normand, ses fils, frères et neveux renoncèrent à leur tour à contester le droit des moines et s'engagèrent formellement à ne jamais les inquiéter sur ce chapitre ». Ce double engagement fut pris avec grande solennité dans la collégiale de Notre-Dame de Vitré, en présence d'André, seigneur de cette ville (M. de la Borderie, Semaine Religieuse de Rennes, V, 88). « Après cela il sembloit, — dit D. Martène, — que les religieux de Marmoutier devoient jouir paisiblement de l'église d'Erbrée ; mais les contestations ne finirent pas là. Le démon suscita une dame nommée Claricie et ses enfants, qui se mirent en état de faire valoir quelques nouvelles prétentions sur cette église. Et cette méchante femme poussa la malice si loin qu'un jour que le prieur Rivallon et le moine Hervé, qui avoit fait cette donation, alloient célébrer les divins mystères (à Erbrée), elle eut l'impudence d'entrer dans le presbytère (c'est-à-dire le choeur) de l'église, et, déchargeant de toutes ses forces un coup de bâton sur la tête d'Hervé, le jeta par terre blessé au pied de l'autel. Tout le monde eut horreur d'un si effroyable sacrilège. Les officiers d'André de Vitré, qui se trouvoient là présents, se saisirent d'elle et la resserèrent étroitement dans les prisons du château. Mais comme elle étoit de naissance, ses fils et tout ce qu'elle avoit de parents s'intéressèrent pour obtenir sa grâce ; on promit de tout abandonner et de laisser les religieux possesseurs de l'église d'Erbrée. On gagna l'évêque Marbode et Poisson, son archidiacre ; André de Vitré, sa femme et ses enfants y donnèrent aussi les mains, et les religieux de Marmoutier ayant de leur côté pardonné de grand coeur l'injure qui leur avoit été faite, Claricie fut mise en liberté ; mais parce qu'il falloit satisfaire à Dieu pour le sacrilège qui avoit été commis dans l'église, elle fut fouettée devant l'autel où elle avoit eu l'insolence de frapper le religieux (« Et sic demum, pro commisso piaculo supra scripto, coram ipso sancto altari verberata est in satisfactione ergo Deum eadem Claritia » - Archives départementales d'Ille-et-Vilaine), et elle et tous ses parents jurèrent par leur foi, entre les mains d'André de Vitré, que jamais ils n'inquièteroient et ne feroient tort aux religieux de Marmoutier pour l'église d'Erbrée. On vit en cette occasion éclater la modération et la vertu de ces saints religieux ; car ils ne se contentèrent pas de pardonner à cette méchante femme le mal qu'elle leur avoit fait, Rivallon ajouta à ce pardon une charité en ce temps-là considérable, en lui donnant vingt sols monnoie d'Anjou et trois quartiers de seigle » (Histoire de Marmoutiers, I, 567, 568). Cette curieuse histoire de Claricie se passa en 1104. A partir de cette époque, l'abbaye de Marmoutiers resta en paisible possession de l'église d'Erbrée, qu'elle unit à son prieuré de Sainte-Croix de Vitré, ce que confirmèrent Herbert, évêque de Rennes, en 1197, et Jean, archevêque de Tours, en 1276 (Pouillé de Rennes).
Dans les derniers siècles, les grosses dîmes d'Erbrée étaient également partagées entre le recteur, longtemps présenté par Marmoutiers, et le prieur de Sainte-Croix. Un Compte des trésoriers d'Erbrée en 1504, nous apprend qu'à cette époque tout paroissien d'Erbrée devait chaque année une gerbe à la fabrique.
En 1790, le recteur d'Erbrée, d'après la municipalité, jouissait du presbytère et de son pourpris (nota : Le presbytère d'Erbrée, avec ses pavillons, sa fuie, sa grange, etc., relevait des Nétumières à cause du fief de la Haye d'Erbrée ; en reconnaissance, le recteur devait au seigneur des Nétumières chaque année, dans l'église d'Erbrée, le jour de Noël, entre la messe de minuit et celle du point du jour, « un sol, quatre deniers et sept huitièmes de denier monnoie, et de rente taille et amendable quatre deniers et un demi denier monnoie » - Archives paroissiales), valant 51 livres, — de la moitié des grosses dîmes, estimées 3 090 livres, — et de la totalité des novales, montant à 650 livres. C'était donc un revenu brut de 3 791 livres ; mais le recteur, M. Gontier, l'estimait 4 089 livres. Or, il y avait 1 280 livres de charges, de sorte que le revenu net était de 2 809 livres (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 28). Erbrée renfermait autrefois la trève de Mondevert, érigée en paroisse de nos jours (Pouillé de Rennes).
On rencontre les appellations suivantes : Ecclesia Erbreacensis (en 1104), Arbreia (en 1197), Erbreia (en 1210), Herbreia (en 1590).
Nota 1 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse d'Erbrée : Hervé (vers 1100), Guillaume Drouault (en 1563), Jean Guermont (avant 1589), Isaac Hay (1590-1599), Jean Bouvet (1599-1618), Pierre Censier (1618-1624), Isaac Hay (1624-1631), Dom René Hodemont (1631-1632), Pierre Le Moyne (1632-1667), Jean Phelippot (1668-1689), Claude de Benazet (1689-1698), Julien-Joseph de la Corbinaye (1698-1708), Jacques Thomas (1708-1743), Scipion-Philippe Thomas (1743-1757), Jacques Thomas (1757-1771), Jean-Baptiste Thomas (1771-1785), Gilbert-Michel Gontier (1785-1789), Pierre-André Damont (1803-1844), Jean-René Meslet (1844-1846), René Porée (1846-1851), Bon-Marie Gortais (1851-1873), Jean Martin (1873-1876), Pierre-Constant Lorandel (à partir de 1876), ...
Nota 2 : liste non exhaustive des maires d'Erbrée : Julien Coueffé (1800-1811), René Hervagault (1812-1835), Joseph Piette (1835-1846), René Batteux (1846-1848), René Hervagault (1848-1860), François Louaisil (1860-1871), Julien Hervagault, fils de René (1871-1892), Julien Hervagault, fils du précédent (1892-?), ....., René Blandeau (1995-2008), Jacques Lévêque (2008-2014), Pierre Billot (2014-2020), Michel Errard (2020-...), etc ....
Voir " Cahier de doléances d'Erbrée en 1789 ".
PATRIMOINE D'ERBREE
l'église Saint-Martin (1857-1884), oeuvre des architectes Audrouin et Gelly. Dédiée à saint Martin de Tours, l'ancienne église d'Erbrée appartenait, parait-il, en grande partie au XVème siècle ; on y joignit en 1810, au bas de la nef, la tour qui existe encore. Mais tout l'édifice, sauf cette tour, a été reconstruit en 1857. C'est une croix latine, avec une abside polygonale, qui rappelle vaguement le style ogival des XIIIème et XIVème siècles ; elle est bien ornée d'autels, chaire et stalles sculptés en bois par M. Hérault. Elle possède trois cloches prénommées et parrainées par les familles Hay des Nétumières, Modeste de la Borderie et de Legge. Aline, la plus ancienne des cloches, a été cassée et refondue en 1633 puis en 1855. Louise-Agathe et Pauline-Emilie datent de 1839. Toutes les trois sont originaires de Villedieu-les-Poêles (Manche) et pèsent respectivement 500, 900 et 600 kg. L’horloge publique a été installée dans la tour fin avril 1924. La Haye d'Erbrée semble avoir été originairement la terre seigneuriale d'Erbrée et le berceau de la noble famille de ce nom. Mais Paul Hay, seigneur des Nétumières, étant devenu propriétaire de la Haye, obtint en 1633 l'union de cette seigneurie à celle des Nétumières et l'érection de celle-ci en baronnie. Aussi voyons-nous en 1650 le baron des Nétumières se déclarer seigneur fondateur et prééminencier de l'église d'Erbrée. Longtemps avant la Révolution existait en cette église la confrérie du Rosaire, fondée de 36 livres de rente (Pouillé de Rennes). La tour date de 1810. On y trouvait jadis les armes des seigneurs des Nétumières. Les seigneurs de la Haye d'Erbrée possédaient un enfeu dans le choeur ;
le château des Nétumières (XV-XIXème siècle), restauré au XIXème siècle par l'architecte Jacques Mellet (avec ajout de tourelles). Le manoir des Nétumières tire son nom de la famille Le Neptum (ou Neptun), dont Marguerite Le Neptum épousa vers 1350 Jean Hay, seigneur du Breil. La chapelle, aujourd'hui disparue et dédiée jadis à Notre-Dame, a remplacé aux siècles derniers un édifice plus ancien dont il restait encore une crédence de style ogival fleuri ; elle était située au bout du manoir, — remarquable construction du XVème siècle, — avec lequel elle communiquait. Elle renfermait une vieille pierre tombale portant un écusson écartelé : aux 1er et 4ème trois quinte-feuilles, qui est... ; aux 2ème et 3ème trois molettes, qui est d'Erbrée, avec cette simple inscription : Sinite parvulos venire ad me. On y voyait aussi une autre dalle tumulaire provenant de l'église des Jacobins de Vitré, où les seigneurs des Nétumières avaient un enfeu. En 1670, Paul Hay, seigneur des Nétumières, présenta Olivier du Verger pour desservir cette chapelle, qui était alors fondée de trois messes par semaine. Vers la fin du XIXème siècle, elle continuait d'être entretenue et desservie le dimanche (Pouillé de Rennes). C’est vers le milieu du XIXème que l’architecte rennais Jacques Mellet restaure le logis façon Renaissance avec tours et tourelles. Vers 1890, sa chapelle est entièrement redécorée par le peintre rennais Jobbé-Duval. Les Nétumières ont été érigées en châtellenie en 1577 et en baronnie en 1629. Elle relevait de la baronnie de Vitré et avait un droit de haute justice. Vers 1350, la famille Hay succède par alliance à la famille Le Neptun (ou Netum ou Neptum) ;
la maison ou l’ancien manoir de la Ravenière (XVème siècle-1532), situé au lieu-dit La Grande-Ravennière ;
le manoir de la Goderie (XVI-XXème siècle). Ce manoir appartient au début du XVIIème siècle (vers 1626) à Isaac Hay, prieur de Sainte-Croix de Vitré et recteur d'Erbrée ;
le manoir de la Picotière (XVIIème siècle). Il possédait autrefois une chapelle privative. Propriété successive des familles Geslin (en 1553 et 1601), Dauphin (en 1654), Hay, seigneurs des Nétumières (en 1669) ;
le château du Bois-le-Beau (1842-1880), propriété de la famille Thomas de la Plesse de Vitré. Une chapelle est édifiée en 1890. L’ancien manoir du Bois-le-Beau, démoli dans les années 1875, était successivement la propriété des familles Gaulay (en 1409), Maignane (en 1513), Duverger (en 1621 et 1696), la Rousselière (en 1723) ;
5 moulins dont celui de Rideux, de Paintourteau, de Libaret, de la Haie, de Gaslin;
A signaler aussi :
l'ancien manoir de la Touche-Bouëtel ;
l'ancien manoir de la Mulletière ou de la Meltière. Il était à la famille Paynel en 1513 ;
l'ancien manoir de Monteboeuf ou Mont-le-Bœuf. Il était à la famille Paynel, seigneurs de Vaufleury en 1433 et en 1553, et fut uni à la baronnie des Nétumières de 1629 à 1789 ;
l'ancien manoir de la Grande-Houguetière ou de la Houguelière. Propriété de la famille Coaisnon en 1513 ;
l'ancien manoir de la Petite-Houguetière. Propriété de la famille Hay, seigneurs des Nétumières en 1669 ;
l'ancien manoir de Laufrerie ou de l’Auffrairie ;
l'ancien manoir de la Ramerie ;
l'ancien manoir de la Brosse. Propriété successive des familles Chantelou (en 1433), le Breton (en 1471), Gennes (au début du XVIème siècle), Fromentin (vers 1546), le Cocq, sieurs de la Peuzière (en 1650 et 1722) ;
l'ancien manoir de Tallie. Propriété successive des familles Tallie (en 1381), Argentré (vers 1433), Tallie (en 1553), Grasmesnil (en 1620), Godé, sieurs de la Gérardière (en 1676), Marion, sieurs du Pré (en 1677) ;
l'ancien manoir du Bois-Blin ou Boisblin. Sa chapelle, dédiée à saint Jérôme, avait été construite en 1771. En 1686, le manoir et la chapelle du Boisblin, appartenant à Julien de la Corbinaye, furent distraits d'Erbrée et annexés à Bréal ; mais il fut convenu que le recteur d'Erbrée continuerait de dire ou faire dire la grand'messe dans cette chapelle le jour de la fête patronale et pourrait ce jour-là y recueillir les oblations ; de plus, le seigneur du Boisblin dut promettre de payer chaque année, le jour de Pâques, à la fabrique d'Erbrée, une rente de 3 livres, et de lui fournir deux cierges de cire blanche (Archives paroissiales). La chapelle du Boisblin, reconstruite en 1771 et attenant au manoir même, est aujourd'hui en la paroisse d'Erbrée, mais abandonnée (Pouillé de Rennes). Propriété successive des familles Grasmesnil (en 1474), la Corbinaye (en 1680), Guerry (en 1769) ;
l'ancien manoir des Landes. Il était à la famille Plessis en 1513 ;
le château des Bretonnières. Ruiné durant les guerres de Religion, il est reconstruit vers 1600. Il possédait une chapelle privative dédiée à saint André. En 1601, André Morel, sieur des Bretonnières, ayant fait reconstruire sa maison de ce nom, ruinée par les guerres de la Ligue, bâtit à côté une chapelle dédiée à saint André ; il ne la fit point ériger en bénéfice, tout en la faisant desservir cependant. En 1618, M. Bonnet, recteur d'Erbrée, réclama les offrandes faites en ce sanctuaire, spécialement le jour de la fête patronale ; mais un arrêt du Parlement le débouta de ces prétentions, parce que cette chapelle, sise dans la cour du manoir, devait être regardée comme complètement privée. Propriété successive des familles Nepvou (en 1428), Morel (en 1600), Plessis-Mauron (vers 1606), Marion (en 1730), Berthois (en 1789) et Legge (en 1922). La chapelle actuelle date de 1871 ;
l'ancien manoir de la Tourbillonnière ou de l'Estourbillonnière. Il était à la famille Mur en 1513 ;
l'ancien manoir de la Haie-du-Sac ;
l'ancien manoir de Rallay, mentionné au XI-XIIème siècle. Propriété de la famille Coaisnon en 1513 ;
l'ancien manoir de la Tournelière ;
l'ancien manoir de la Huperie. Propriété successive des familles Cuillé (en 1432), Andigné (en 1554). Il est uni à la châtellenie des Nétumières de 1577 à 1789 ;
l'ancien manoir du Chardronet ;
l'ancien manoir de Poncart. Il était à la famille Coaisnon en 1513 ;
l'ancien manoir de la Haye-d'Erbrée. Il ne reste plus que l'emplacement du manoir de la Haye d'Erbrée, appartenant en 1428 à Jean de Denée (ou Dénée), et les moulins de ce nom, très-pittoresquement situés et signalés dès le XIIIème siècle dans une donation faite au prieuré de Vitré par Jean d'Erbrée, dont le père s'était fait moine. Le domaine avait un droit de haute justice. Propriété successive des familles Erbrée (en 1004), Dénée, seigneurs de la Motte de Gennes (en 1428), Dollier, seigneurs de la Caillère (vers 1513), Regnouard (à la fin du XVIème siècle), Montbourcher (en 1604), Hay, seigneurs des Nétumières (en 1629) ;
l'ancien manoir du Bois-Beffier ou du Bois-Bézier. Propriété successive des familles le Febvre (en 1428), Hay, seigneurs des Nétumières (en 1513), Corbeau (en 1712) ;
l'ancien manoir des Mottes ;
l'ancien manoir de Vaufollet. Il était à la famille Argentré en 1428 et en 1513 ;
l'ancien manoir de la Haute-Maison. Il possédait autrefois une chapelle privative ;
ANCIENNE NOBLESSE d'ERBREE
La baronnie des Nétumières ; La famille Nétum ou Le Neptum (ou Neptun), portant au XIVème siècle : d'or à une fleur de lys d'azur, possédait originairement la terre seigneuriale des Nétumières qui lui devait son nom et qui se trouve en la paroisse d'Erbrée mais sur les confins de la Chapelle Erbrée. Cette famille s'éteignit en la personne de Marguerite Le Neptum qui durant ce XIVème siècle épousa Johannet Hay, seigneur de Launay-Hay en Bédée, fils cadet d'Alain Hay, seigneur du Breil-Hay. Cette dame apporta à son mari la seigneurie des Nétumières. Depuis lors, c'est-à-dire depuis plusieurs siècles, la famille Hay possède les Nétumières. Johannet Hay, seigneur des Nétumières, fut inhumé, ainsi que sa femme Marguerite Le Neptum, dans l'église de Bédée, devant l'autel de Notre-Dame où se trouvait son enfeu ; on y voyait encore au commencement du XVIIIème siècle leur tombeau portant les armoiries des Hay : de sable au lion d'argent morné et celles des Le Neptum (Du Paz, Histoire généalogique de plusieurs maisons de Bretagne, 796). Guillaume Ier Hay, seigneur des Nétumières et fils des précédents, épousa, semble-t-il, d'abord Etaisse de Québriac, puis Rollande Nepveu. Son fils Jean Ier Hay était seigneur des Nétumières en 1428 et s'unit l'année suivante à Perrine Le Roux. Celui-ci eut pour successeur Guillaume II Hay, qui devait être son frère, puisqu'on dit que né en 1392 il mourut en 1503, âgé de cent-onze ans. Ce Guillaume II Hay, seigneur des Nétumières, rendit aveu, le 11 mars 1442, au baron de Vitré pour ce qu'il tenait de lui en Erbrée (Archives d'Ille-et-Vilaine, E, fonds de Vitré). Il épousa : - 1° Jeanne de Servaude qui était morte en 1456, - 2° Marguerite Aubry, décédée en 1487, - 3° Geffeline d'Aunières. Il eut pour successeur en 1503, son petit-fils Guillaume, fils de Jean Hay et de Jeanne du Val. Guillaume III, seigneur des Nétumières avait épousé en 1499, Briande Cholet, qui devenue veuve de lui, se remaria en 1520, à Jean Rossigneul ; son fils et successeur Jean II Hay, seigneur des Nétumières dès 1513, épousa en 1522, Claude Le Verrier. Jean III Hay, leur fils, seigneur des Nétumières et conseiller au Parlement des grands jours en 1536, contracta deux unions : - 1° avec Perrine Chevallerie, - 2° avec Gillette de Bourgon, décédée le 3 juin 1587. Paul Ier Hay, baron des Nétumières, né en 1560 et issu du premier mariage de Jean III, fut reçu en 1584 conseiller puis en 1602 président au Parlement de Bretagne et nommé en 1612 conseiller d'Etat ; il épousa en 1583, Françoise de Champagné, dame de la Montagne perdit sa femme le 10 mars 1631 et mourut lui-même le 3 mai 1634 ; l'un et l'autre décédés aux Nétumières, furent inhumés au couvent des Jacobins de Vitré dont ils étaient fondateurs (Registres des sépultures des paroisses de Vitré). Jean IV Hay, fils des précédents et baron des Nétumières, rendit aveu au sire de Vitré en 1637 reçu conseiller au Parlement de Bretagne en 1648, il avait épousé dès 1615, Mathurine Bouan, dame de Tizé ; devenu veuf, il se remaria avec Françoise Pinczon, en 1627. Du premier lit sortit Paul II Hay, baron des Nétumières après son père, reçu conseiller au Parlement de Bretagne en 1629 et marié en 1640 à Renée Le Corvaisier. Paul III Hay, baron des Nétumières et fils des précédents, fut reçu en 1644 conseiller au Parlement de Bretagne ; il épousa à Rennes en janvier 1664 Françoise de Bréhant, fille du baron de Mauron, dont il eut quatorze enfants, baptisés à Saint-Aubin de Rennes ; il mourut aux Rochers et fut inhumé le 6 mai 1717, chez les Dominicains de Vitré L'aîné de ces enfants, Jean-Paul Hay, né en 1665, succéda à son père en qualité de baron des Nétumières ; reçu en 1690 conseiller au Parlement de Bretagne, il épousa en 1702 Elisabeth de Cornulier, fille du marquis de Chateaufromont, et décéda le 10 novembre 1726 ; sa veuve lui survécut jusqu'en 1747. Leur fils Charles-Paul Hay, qualifié marquis des Nétumières, épousa eu juin 1735 Marie-Rose de Larlan de Kercadio, fille du comte de Rochefort. Il mourut le 3 novembre 1762 à son château des Rochers et fut inhumé en l'église des Jacobins de Vitré. Sa veuve décéda au château de Rochefort et fut inhumée le 7 juin 1787 dans son enfeu à la collégiale de N.-D. de la Tronchaye. Marie-Paul Hay, fils des précédents, marquis des Nétumières, député des Etats de Bretagne auprès de Louis XVI, épousa en 1779 Emilie Olympe Hay de Bouteville sa parente. Ce fut le dernier seigneur des Nétumières, mais il conserva cette terre au moment de la Révolution en ne prenant point part à l'émigration.
Par lettres patentes datées de décembre 1577, Henri III unit en faveur de Jean Hay, seigneur des Nétumières, les terres seigneuriales des Nétumières, du Plessix et de la Hupperie en Erbrée à celle de Villecuite en Saint-M'hervé et érigea le tout en châtellenie avec haute justice et gibet à trois piliers, sous le nom des Nétumières, permettant aussi d'entourer le château de ce nom de douves avec pont-levis. Ces lettres royales furent vérifiées au Parlement de Bretagne le 23 mars 1579 (Archives du Parlement de Bretagne, 7e reg. 360). Plus tard, au mois de novembre 1629, Louis XIII donna à Paul Hay, seigneur des Nétumières, de nouvelles lettres patentes unissant encore à la châtellenie des Nétumières les seigneuries de la Haye d'Erbrée et de Monteboeuf en Erbrée et celles de la Roche-Beloczac et du Pont en Saint-Martin de Vitré, chacune d'elles ayant haute justice ; le roi érigea le tout en baronnie sous le nom des Nétumières, se fondant sur l'étendue de ces fiefs qui, réunis, comprenaient bien 10 000 journaux de terre et sur les services que le seigneur des Nétumières avait, à l'exemple de ses ancêtres, rendus à S. M. depuis cinquante ans. Le baron de Vitré donna son consentement à cette érection et le Parlement enregistra les lettres royales le 7 juin 1633 (Archives du Parlement de Bretagne, 18e reg. 133). La baronnie des Nétumières, relevant de celle de Vitré. se composait de vingt-huit fiefs en six paroisses : Erbrée, la Chapelle-Erbrée, Balazé, Saint-M'hervé, Mondevert et Saint-Martin de Vitré. Sa haute justice s'exerçait au bourg de la Chapelle-Erbrée ; ses fourches patibulaires à quatre poteaux se dressaient sur la lande de Coulouence au bord du chemin de la Chapelle-Erbrée à Vitré ; ses ceps et collier se trouvaient au bourg de la Chapelle-Erbrée (Déclaration des Nétumières en 1669). Le baron des Nétumières était seigneur fondateur de l'église d'Erbrée à cause de sa terre de la Haye-d'Erbrée ; il y avait dans le chanceau, du côté de l'évangile, un banc à queue et plusieurs pierres tombales ; il y jouissait, en outre, d'une chapelle prohibitive, et ses armoiries se trouvaient peintes et sculptées dans ce temple « en place éminente » ; — en l'église de la Chapelle-Erbrée il possédait deux bancs à queue armoriés, l'un dans le sanctuaire du côté de l'évangile et l'autre devant l'autel de Notre-Dame ; — en l'église de Saint-M'hervé il avait, à cause de sa terre de Villecuite, une chapelle prohibitive dédiée au Sauveur avec enfeu et banc à queue ; — il était fondateur de l'église conventuelle des Jacobins de Vitré et y jouissait au choeur d'un enfeu et d'un banc ; — en l'église des Augustins de Vitré il avait encore du côté de l'évangile, une chapelle prohibitive avec banc et armoiries ; — enfin il avait le patronage et la présentation de la chapelle du château des Nétumières et d'une chapellenie desservie en l'église d'Erbrée (Déclaration des Nétumières en 1669).
Le domaine proche de la baronnie était considérable ; c'était d'abord le « chasteau des Nétumières, avec chapelle, tour et pavillon, le tout entouré de douves et fossés, étang, canaux et pont-levis » ; — les bois de décoration, mail, promenoirs et avenues dudit lieu — les anciens manoirs de la Haye d'Erbrée, de la Goderie, et de la Huperie — les métairies nobles de Cottu, le Plessix-Hoguerel, l'Aufrairie, la Hurlaye, la Goderie, la Toullerie, la Picotière, la Quetterie, L'Eglerie, le Haut-Gast, la Touche, la Hoguelière, Monteboeuf, la Meltière, la Haye d'Erbrée, les Landelles, la Huperie, les Poiriers, Ardillon et la Guilleraye — huit moulins, notamment ceux du Pont, de Villecuite, de la Roche-Beloczac et de Gérard — un four à ban au bourg d'Erbrée - enfin la retenue des Nétumières et l'auditoire où se rendait la justice à la Chapelle-Erbrée. L'ensemble du domaine proche, sans compter le revenu des fiefs, valait au XVIIème siècle environ 5 500 livres de rentes (Archives d'Ille-et-Vilaine, fond de Vitré). Au milieu du XIXème siècle le château des Nétumières, toujours possédé et habité par la famille Hay des Nétumières, est une jolie construction de la fin du XVème siècle, restaurée dans le style gothique de la Renaissance ; on y remarque une belle cheminée de cette époque et d'élégantes tourelles qui lui donnent bon air au bord de la Vilaine arrosant ses pelouses (abbé Guillotin de Corson).<
(à compléter)
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