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LE DOYENNÉ DE PLOUGUENAST

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Le clergé de la paroisse de Plouguenast, d’après les signatures relevées aux registres déposés à la mairie, se composait en 1790 et 1791, de MM. Chapelain, recteur depuis 1786, Yves Ruello, curé depuis 1783, Thomas, curé, né dans la paroisse.

On trouve en outre les noms de MM. François Gicquel, Thomas-François Le Savouroux, Hugues Lejeune, Lamandé, Jean-Baptiste Le Quilleuc, prêtres de Plouguenast.

A l’exception de M. Gicquel, et probablement de M. Lamandé, tous, croyons-nous, refusèrent le serment.

Il ne peut y avoir aucun doute pour M. Gicquel. Vicaire constitutionnel de son digne curé, François Marc Lalléton, dont nous aurons à reparler, il devint tour à tour, maire en 1793, adjoint en 1800, puis maire encore de 1805 à 1815. Il est mort le 15 mai 1830, sans avoir, dit-on, été réconcilié. Quant à M. Lamandé, nous n’avons d’autre preuve que sa signature de membre de la municipalité en 1793, mais n’est-ce pas suffisant ?

MM. Chapelain, Ruello et Thomas cessent de tenir les registres le 23 janvier 1792. Ils sont remplacés par Lalléton, d’abord en qualité de vicaire le 24 janvier, puis comme curé le 14 octobre de la même année.

A partir de ce moment, on ne sait ce que deviennent MM. Chapelain et Ruello ; M. Ruello seul reprit son poste après la tourmente révolutionnaire.

M. Thomas, lui, au dire de Tresvaux, aurait trouvé un asile chez une famille de la ville de Saint-Brieuc qu’il mit bientôt dans l’embarras. Il mourut vers le commencement de 1793, et ses hôtes n’osèrent pas en faire la déclaration, craignant, avec raison, de se compromettre.

Le parti qu’ils prirent fut de déposer, pendant la nuit, son corps au coin d’une rue avec un écriteau indiquant que c’était celui de M. Thomas, prêtre de Plouguenast ; par ce moyen, ils échappèrent aux poursuites des persécuteurs.

Nous n’avons rien trouvé au sujet de MM. Hugues Lejeune et Thomas-François Le Savouroux, sinon que ce dernier devint recteur de Langast le 14 juin 1803.

M. Le Quilleuc n’était pas encore prêtre quand éclata la Révolution. Voici en quels termes Tresvaux parle de sa famille et de lui : « C’était un délit grave que de communiquer les brefs du Pape du 13 avril 1791 et du 19 mars 1792, et les distributeurs de ces actes du Saint-Siège furent poursuivis devant les tribunaux. La famille Le Quilleuc, entre autres, de la paroisse de Plouguenast, qui comptait un sous-diacre au nombre de ses membres et qui était très attachée à la Foi, se trouva presque tout entière traduite en justice pour des faits de ce genre et subit diverses condamnations ».

Il alla, croit-on, se faire ordonner en Angleterre, puis il revint ensuite dans le pays où il passa toute la Révolution. Au Concordat, il fut nommé vicaire à Plouguenast.

Mentionnons un autre prêtre constitutionnel du nom de Nau, vraisemblablement appelé à Plouguenast, vers 1798, par Lalléton pour y exercer les fonctions de secrétaire de la mairie et de maître d’école aux appointements de 200 francs par an.

 

 GAUSSON.

Avant la Révolution, Gausson était trêve de Ploeuc.

M. Julien-Sébastien Amette, né dans le bourg, en était curé depuis 1780.

Lui aussi, comme on peut le voir par les registres, refusa le serment. A partir du mois de janvier 1791, jusqu’à sa mort, le 1er septembre 1792, il fut suppléé par M. Guillaume-François Haméon, prêtre de la paroisse.

Le 4 novembre suivant, le secrétaire greffier est obligé d’enregistrer un décès : « Attendu, dit-il, le déffault de curé, vicaire et aultres prêtres ».

Il est à croire que peu de temps après, quelques jours peut-être, Gausson eut aussi son curé et son vicaire constitutionnels, mais ils ne firent que passer ; car, c’est à peine si, sur le registre assez complet des baptêmes inscrits année par année de 1792 à 1802, on trouve une douzaine de fois la signature de M. Paturel, curé, et 4 ou 5 fois tout au plus celle d’un certain M. Coquel, son vicaire. Depuis 1793 on n’entend plus parler ni de l’un ni de l’autre, à moins que ce M. Paturel ne soit le prémontré noir de même nom, mentionné avec Baschamp, par le chanoine Lesage, dans ses mémoires, comme représentants des constitutionnels lors de la reconstitution du chapitre par Mgr. Caffarelli.

Quoiqu’il en soit, Gausson ne manqua pas de prêtres fidèles durant la Révolution. Voici les noms de ceux qui y exercèrent leur ministère, tels que nous les avons relevés sur le registre cité plus haut.

MM. Cousin, doyen d’Uzel, 1792-1794-1797 ; Gouédar, capucin-prêtre de Plaintel, 1792-1794-1797-1801-1802 ; Guillaume Haméon, prêtre de Gausson, 1792 ; Véron, prêtre de Landéhen, 1792-1798 ; Robin, prêtre de Graces, 1793-1795 ; Le Quilleuc, prêtre de Plouguenast, 1793-1795-1797-1799-1800-1801 ; Le Vannais, prêtre de Hénon, 1793-1794-1797-1801 ; Bertrand, curé de Ploeuc, 1792-1793-1795-1797-1798 ; Georgelin, prêtre de Ploeuc, 1793-1795-1797 ; 0llitrault, prêtre de Rennes, 1793-1794-1796-1799 ; Jarnet, prêtre de Ploeuc, 1793-1799 ; Fresnel, prêtre de Loudéac, 1794 ; Guyomard, prêtre de Quimper, 1795 ; Glin, prêtre d’Uzel, 1797-1800 ; Trobert, prêtre de Moncontour, 1797-1799-1801-1803 ; Carro, prêtre de Saint-Brandan, 1797 ; Ambroise Nais, prêtre de Gausson, 1797-1802-1803 ; Garnier, prêtre d’Allineuc, 1798 ; Coeurret, prêtre de Hénon, 1798 ; Hesmery, prêtre de Ploeuc, 1798 ; Dubos, recteur de Langourla, prêtre de Gausson, 1798-1800-1802 ; Dubot, prêtre de Quimper, 1799 ; Carcreff, recteur de Grâces, 1800 ; Le Guennec, recteur de Plémy, 1801 ; Viette, prêtre de La Motte, 1801 ; Blais, prêtre de Plaintel, 1802 ; Gaudin, prêtre de Moncontour, 1802 ; Guillot, prêtre de Loudéac, 1802 ; Yves Haméon l’aîné, prêtre de Gausson, 1791-1792 ; Nais, prêtre de Gausson.

Les MM. Nais et Haméon passèrent, dit-on, en Angleterre pendant quelques années.

Un ordinand, M. Gautier, qui devint recteur de Gausson après la Révolution, fuit en Espagne avec l’un de ses oncles, originaire de Gausson et curé de Trémuson. Il y aurait été fait prêtre et aurait fort connu M. Caffarelli depuis évêque de Saint-Brieuc.

Ce M. Gauthier signe sur le registre paroissial de Gausson à sa rentrée : « ex-chanoine de Rochefort au pays de Vannes (sic) ».

 

LANGAST.

A Langast, M. Basset était recteur et M. Chapelain vicaire, au moment de la Révolution.

On ne sait quelle fut l’attitude de celui-ci, ni ce qu’il devint.

Quant à M. Basset, il est dit au registre paroissial « qu’exilé le 29 avril 1792, il revint reprendre son poste à Langast où il est mort en 1803 ».

Nous n’avons pu savoir où il fut exilé.

 

PLEMY.

En 1787, M. Ferdinand Le Guennec, natif de la paroisse de Trévé, avait obtenu le bénéfice de Plémy au concours.

Il dut refuser le serment, car on lui donna, en 1793, un remplaçant dans la personne intrue d’un nommé Bourguillau, ex-moine bernardin de l’abbaye de Langonnet.

Le vicaire se nommait M. Pierre Boinet et était originaire de Hénon. Il eut, dit le registre paroissial, la faiblesse de prêter le serment, mais il ne fut pas longtemps sans le rétracter et il devint vicaire après le Concordat jusqu’en 1805. Toujours est-il qu’on le trouve signant comme officier public en 1793.

M. Le Guennec reprit aussi son poste à Plémy au sortir de la Révolution jusqu’en 1804, époque à laquelle il fut transféré à la Malhoure ; ubi mortuus est.

Dans la liste des prêtres assermentés, dressée par les soins de l’évêque Jacob et publiée par Habasque dans ses notions, on trouve aussi pour Plémy le nom de M. Boscher. Ce doit sans doute être le même que vénérable et discret messire Pierre Boscher dont l’acte de décès est enregistré à Plémy, en 1794.

Au commencement du mois de septembre 1798 eut lieu à Plémy le meurtre d’un autre prêtre, M. Cochon.

Mathurin Cochon, né le 17 mai 1751, au village de la Galinée, en Gommené, diocèse de Saint-Malo, était vicaire ou plutôt, dit la relation du registre de Plémy que nous suivons en l’abrégeant, chapelain en la petite ville de la Trinité-Porhoët, aussi de Saint-Malo.

La Révolution commença peu de temps après son arrivée. Attaché de coeur aux trois principes, il mit tant d’ardeur à les défendre qu’il indisposa beaucoup contre lui les partisans de la Révolution. Lors de la déportation des prêtres non assermentés, ayant échappé à toutes les poursuites, il resta constamment dans le pays parcourant tardivement, un peu témérairement ou du moins insouciamment, de jour et de nuit, dit le registre de Plémy, toutes les paroisses des environs.

Averti que le lieu de sa retraite était connu et que l’on se proposait d’aller l’y saisir, il n’en tint aucun compte.

Toutefois, ce ne fut pas dans la maison où il se retirait d’habitude qu’il fut pris ; mais dans un jardin du village de Launay Geffray, en Plumieux, à environ un quart de lieue de la Trinité.

Il avait été dénoncé par un mendiant du pays, nommé Elie, qui dirigea lui-même l’expédition.

Peut-être se trouvait-il au jardin lorsque la colonne arriva ; toujours est-il qu’elle se saisit de lui, l’emmena à la Trinité sans lui faire subir aucun mauvais traitement et l’enferma dans la prison pour y passer la nuit.

Le lendemain on le dirigea sur La Chèze, et, chemin faisant, ceux qui le conduisaient lui firent observer que s’il avait de l’argent quelque part, il pouvait aller le prendre.

Profitant de la permission, il se fit conduire par les soldats au lieu où il avait été arrêté et y prit de l’argent.

De La Chèze, on le conduisit à Loudéac, où, dit Tresvaux, « nous le vîmes à son arrivée. Nous nous rappelons encore l’air calme qu’il conservait. C’était le matin du 7 septembre. On l’enferma sans délai dans le cachot de la prison, où il passa la journée et celle du lendemain. Un de ses frères vint pour l’y voir, mais ne put lui parler. Le soir, vers trois heures, on le fit partir pour Saint-Brieuc, dans l’intention, alléguait-on, de le faire juger par le Tribunal de cette ville. Avant le départ on fit venir un serrurier pour lui mettre les menottes ; cet ouvrier, grand républicain, les serrait si fort que le sang du confesseur de la foi coulait de ses poignets en abondance : " Ne serrez pas tant, ne put-il s’empêcher de lui dire, je ne veux pas m’échapper ".

Sur cette observation, faite avec douceur et résignation, le serrurier répliqua : " Pourquoi te plaindre ? tu en verras bien d’autres sur la route. C’était lui annoncer assez clairement qu’il avait tout à craindre pour sa vie ; aussi se prépara-t-il à la mort ".

En passant au Pontgamp, pendant que les soldats buvaient dans une auberge, une petite fille, dit la tradition locale, s’approcha, un morceau de pain à la main, de la charrette où était M. Cochon.

Ma petite, lui demanda-t-il, veux-tu me donner un peu de ton pain ? — Oui, lui répondit-elle, tenez. — Tu vois bien, reprit-il, que je ne peux pas, ayant les mains liées. Alors la fillette lui présenta à la bouche son pauvre morceau de pain. Merci, lui dit-il, ma petite, le bon Dieu te bénira pour ce que tu viens de faire.

Sur ces entrefaites arriva Lalléton, un des plus fameux assermentés du pays, porte la relation : " Faites le serment, dit-il, et je vous assure la vie. — Non, non, répondit le courageux prisonnier, je n’ai pas tant souffert jusqu’à cette heure pour me damner en ce moment. — Eh bien, faites votre devoir, dit l’assermenté aux soldats ".

On croit que pendant la route de Loudéac au lieu de sa mort, il permit aux soldats de s’approprier l’argent qu’il avait sur lui.

Arrivés au village de la Tantouille, en Plémy, la troupe, après être entrée dans les maisons et en être ressortie, conduisit sa victime à quelques pas sur la route de Moncontour et, feignant d’être attaquée par les chouans, fit une décharge générale. Après quoi, elle rentra disant que les chouans venaient de tuer un prêtre.

Le lendemain matin, on trouva le corps baigné de sang dans la rigole à droite, sous des broussailles de petit houx, à 37 mètres de l’angle nord de la maison de la Tantouille qui est sur la droite en venant de Loudéac à Moncontour.

La tête était toute décalotée, au point qu’une femme donna une coiffe pour ramasser sa cervelle.

Un homme de la Tantouille a porté longtemps pendu à son chapelet, comme relique, un os de la tête du confesseur. Il se nommait Guillaume Badouar ; sa bru qui a donné tous ces détails et lui, étaient dignes de foi, ayant été témoins oculaires » (Registres de Plémy).

M. Cochon subit son martyre dans la nuit du 8 au 9 septembre 1798 de 9 heures à minuit. Son corps fut porté et déposé dans l’église de Plémy, puis enterré dans le cimetière. Ses restes ont été transportés dans la nouvelle église où ils continuent d’être, à la fin du XIXème siècle, un objet de vénération dans le pays. Il se fait même des pèlerinages à son tombeau, et il s’y est opéré des guérisons affirmées par témoins sous la foi du serment.

Une croix avait été plantée dans le fossé de la rigole, vis-à-vis du lieu où M. Cochon avait été mis à mort, le 8 septembre 1840. Cette croix, assez simple, a été depuis remplacée par une belle croix en granit.

 

PLESSALA.

A l’époque de la Révolution étaient :

Recteur à Plessala, M. Donnet ; vicaires, M. 0llivier et M. Laubé.

La liste de l'évêque Jacob, citée ci-dessus, indique M. 0llivier comme recteur constitutionnel à Plessala.

D’après la tradition de l’endroit, M. Laubé aurait fait de même.

Un autre nom défiguré de cette même liste Jacob, sem­ble bien désigner M. Donnet lui-même comme intrus.

Au reste, les registres de Plessala ayant été brûlés en 1828, on en est réduit à des conjectures.

C’est à Plessala que M. Mathurin Georgelin, prêtre de Ploeuc, périt en 1798.

Elevé au sacerdoce depuis la Révolution, rapporte Tresvaux, il se montrait animé d’un zèle que la longue durée de la persécution n’avait pu ralentir. On le nommait le Xavier du pays.

Un jour qu’il s’était rendu dans un village de la paroisse de Plessala pour assister un mourant, il survint tout à coup une troupe de bandits nommés Contre-Chouans, qui étaient à la solde de la république et qui portaient par leurs excès la désolation dans les campagnes. Ils arrachèrent avec violence M. Georgelin d’auprès de son malade, le traînèrent à quelque distance et le fusillèrent.

Il n’était âgé que de 27 ans, on suppose qu’il avait été ordonné en Angleterre.

C’est de ce temps-là que date l’érection du canton de Plouguenast, tel qu’il est composé, le 1er frimaire, an XII de la république, c’est-à-dire le 23 novembre 1803, approuvé par le gouvernement le 25 nivôse suivant.

Relativement à Plessala, nous tenons d’une personne sûre une anecdote qui regarderait M. Trobert, cité plus haut, originaire ou du moins résidant pour l’ordinaire au Bois-Batailly en cette paroisse.

Il fut dénoncé à Loudéac par un voisin malveillant et la troupe vint opérer une fouille dans la maison.

Le chef s’apercevant qu’on avait introduit le pauvre prêtre dans un banc, une mée, s’assit dessus, fit visiter le reste de la maison par ses gens, et s’en retourna à Loudéac emmenant avec lui le dénonciateur, où quelques jours de prison le corrigèrent, pour le reste de sa vie, de son envie de desservir les prêtres fidèles.

(le diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire).

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