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LE DOYENNÉ DE LANVOLLON

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LANVOLLON.

M. Macé, originaire du Foeil, était curé de Lanvollon lorsqu'éclata la grande Révolution. Il a été membre du corps municipal et de l’assemblée des notables jusqu’au 10 germinal de l’an II de la République une et indivisible. Il était bien considéré par ses fidèles qui, à cette époque tourmentée, donnaient des preuves indubitables de leur foi et de leur attachement à l’ordre et à la tranquillité de la nation française. L’année 1790 se marque par des décisions prises en vue de la tranquillité du pays. Le 10 juillet de cette même année, M. Macé est invité par la municipalité « à chanter une messe solennelle pour le bien de l'Etat et particulièrement pour la conservation du monarque et des illustres représentants de la nation ».

Ce fut sans doute un coup de foudre pour les Lanvollonais lorsque parut la Constitution civile du clergé, Constitution signée du roi conseillé par Mgr. de Pompignan, évêque du Puy, et Mgr. de Circé, archevêque de Bordeaux. Invités par la municipalité qui avait à sa tête M. Nicolas Sallou, M. Macé, curé, et M. Le Guern, son vicaire, signèrent, le 6 février 1791, à l’issue de la messe paroissiale, « le serment de veiller sur les fidèles de la paroisse, d’être fidèles à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout leur pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale, acceptée par le roi ». M. Le Guern était à ce moment procureur de la commune.

Lanvollon resta en paix jusqu’au 16 avril 1792. Ce jour le sieur Jacob, ancien recteur de Lannebert, devenu évêque constitutionnel, fit sa visite à la ville de Lanvollon. Il fut mal reçu et par M. Gicquel qui était alors maire, et par M. Macé, curé. Voici ce qui se lit au cahier des délibérations municipales : « A l’entrée de l’église le curé G. Macé, en présence du maire Gicquel et du peuple assemblé, tira de la poche un papier et lut au dit sieur évêque les termes suivants : Si vous ne tenez pas votre juridiction de l'Eglise catholique, apostolique et romaine, je déclare protester contre tous les actes que vous pourrez faire dans la visite que vous ferez dans mon église, en réservant la juridiction de l’ancien évêque de Dol, s’il n’est pas destitué par l'Eglise, vous reconnaissant néanmoins pour l’évêque du département des Côtes-du-Nord. — A quoi le sieur évêque répliqua. Me refusez-vous l’entrée de votre église ? — Le dit Macé répondit que pour la paix et le bon ordre de son peuple il la lui accordait ». Ce jour même le sieur évêque manifesta au maire son mécontentement d’avoir eu un tel accueil, et le lendemain une députation alla à Pléguien faire amende civique au sieur évêque. Que penser de ces paroles de M. Macé ? C’est qu’il était dans la perplexité ; c’est qu’il n’était ni assez ferme pour méconnaître Jacob, ni assez faible pour le reconnaître sur le champ.

Après avoir béni l’arbre de la liberté sur la place du Martray, le 30 novembre 1792, après avoir vu transporter, par mesure de sûreté publique, les croix et les statues dans la chapelle de saint Jean, M. Macé vit aussi fermer l’église paroissiale sur l’injonction du maire Couffon, qui obéissait à un décret gouvernemental. A partir de cette époque, on ne trouve plus le nom de M. Macé sur les registres municipaux. Quelques-uns disent qu’il s’est alors expatrié. Ce qui est certain, c’est qu’après le Concordat de 1802, il fut nommé recteur de Ploubazlanec où il est mort.

D’après la tradition du pays, plusieurs prêtres ont été cachés à Lanvollon. On montre encore aujourd’hui les maisons où ils se dérobaient aux révolutionnaires. On cite entre autres une maison où M. Vincent-Augustin Couffon, curé de Locquénolé, diocèse de Tréguier, originaire de Lanvollon, passa quelque temps. Il se cachait dans une barrique lorsque les fouilles se faisaient. Le 17 septembre 1792, il demanda et obtint de la municipalité un passeport pour l’île de Jersey. Le 23 prairial an III de la République, après une déclaration faite devant le conseil municipal de Lanvollon, il est autorisé à vivre tranquillement à Locquénolé.

Tout près de cette maison où s’était caché M. Couffon, est une grande chambre appelée encore aujourd’hui la chambre du paradis. C’est là que se faisaient les offices religieux après la fermeture de l’église. On parle de cette chambre avec vénération.

On ne parle pas avec autant de vénération du citoyen Sallou, ex-recteur de Lanloup, marié et père de deux enfants. Ce triste prêtre, ivrogne et scandaleux, était la terreur de tout le monde. Il est mort dans le mépris. Avant de rendre le dernier soupir, il appela un prêtre de l’église catholique et reçut les derniers sacrements.

Mgr. Caffarelli nomma, en 1803, M. Guy Morice, ancien secrétaire de Mgr. Le Mintier, à la cure de Lanvollon. M. Morice était originaire de Gommenec'h, il est mort à Lanvollon le 2 avril 1831, à l’âge de 87 ans. Il a laissé dans la population Lanvollonaise un souvenir de bonté et de douceur.

 

GOMMENEC'H.

M. Piriou, recteur en 1784, disparaît en 1792. S’est-il caché ou s’est-il exilé, le cahier de paroisse ne fait aucune mention de lui après sa disparition.

Trois prêtres intrus ont successivement occupé sa place ; ce sont MM. Le Cuziat ; Souvestre, mort à Guingamp ; Le Roux, surnommé « ar Rous bras ». M. Souvestre obtint un certificat de civisme de la municipalité de Pommerit-les-Bois, le 20 floréal de l’an V de la République une et indivisible.

Après le Concordat, M. Guillaume Jouannet, prêtre catholique, fut nommé recteur de Gommenec'h. Il est mort dans cette paroisse le 9 février 1808.

 

LANNEBERT.

Quand éclata la Révolution, M. Jacob, originaire de Plounez, était recteur de Lannebert, et M. Le Guen, vicaire à la même paroisse. Tous les deux prêtèrent le serment à la Constitution civile.

Déjà Jacob avait obéi comme avec plaisir au décret de l'Assemblée nationale demandant aux curés et recteurs la déclaration de leurs bénéfices. Le 7 mai 1790, il vint lui-même, accompagné de M. Le Guen, faire cette déclaration devant la municipalité de Lanvollon. Etait-ce un titre glorieux pour lui, devant les révolutionnaires, que cet empressement à suivre un décret odieux et injuste ? Tout semblerait le prouver, car lorsqu’il s’agit de remplacer constitutionnellement Mgr. Regnault de Bellescize, il fut élu évêque des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) dans la cathédrale de Saint-Brieuc. Cette élection eut lieu le 14 mars 1791. Jacob se fit sacrer à Paris le 1er mai suivant et consomma son intrusion à Saint-Brieuc le jour de la Pentecôte, 12 juin, pendant un orage épouvantable.

Les habitants de Lannebert conservent par tradition un bon souvenir du recteur devenu évêque constitutionnel. Ils disent que c’était un homme affable et généreux, mais ils n’ont jamais approuvé sa conduite révoltante vis-à-vis de l'Eglise.

Quant à M. Le Guen, vicaire de Jacob, il devint vicaire intrus à Tréguier. C’est sans doute peu après l’arrivée de Jacob à Saint-Brieuc que Le Guen lui écrivit la lettre suivante : « Je reçus l’honneur de la vôtre il y a aujourd’hui huit jours après vêpres. Mais vendredi dernier je m’expliquais que vous êtes déterminé à leur nommer un curé canoniquement s’ils y consentaient, et ils répondirent qu’ils y consentaient puisque vous le vouliez. Ainsi vous pourrez le faire quand le jugerez à propos. Citoyen et très cher évêque. LE GUEN, de Lannebert ».

 

LE FAOUET.

M. Le Corre dirigeait la paroisse du Faouët lorsque parurent les décrets ordonnant la prestation du serment à la Constitution civile. Il vit aussitôt la malice de cette Constitution et préféra passer en Angleterre. Pendant son absence, le Faouët eut le malheur d’être desservi par un prêtre assermenté. Les personnes qui étaient restées fidèles allaient au château de Kervasdoué où de bons prêtres, recueillis par les charitables demoiselles Floyd, leur disaient la sainte messe et leur administraient les sacrements. Quand le calme fut rétabli en France, M. Le Corre rentra au Faouët et fut maintenu comme recteur par Mgr. Caffarelli.

Il existe un crucifix historique dans une excellente famille du Faouët. Ce crucifix avait été attaché par les fédérés au cou d’un chien. Cette profanation ne le perdit pas, car le chien parvint à s’en défaire sans le briser ; une femme courageuse le recueillit et le transporta en un lieu sûr. Ce crucifix est aujourd’hui l’objet d’une grande vénération.

Un autre fait, passé au Faouët, est encore à noter. La chapelle de Kergrist fut mise en vente en 1794. Sans crainte d’être arrêtés par les révolutionnaires, trois hommes nommés Yves Pierre, Yves Bouézard et Guillaume Sébile, allèrent trouver les membres du district de Pontrieux et achetèrent la chapelle en catholiques qu’ils étaient. Ils l’ont rendue au culte.

 

LE MERZER.

Julien Le Crenn, vicaire à Trédarzec en 1778, était recteur du Merzer en 1789. Il se maria civilement dans la paroisse où il végéta pendant quelques années. Il vint mourir à Goudelin, sa paroisse natale ; aucun prêtre n’assista à son enterrement, preuve qu’il avait perdu toute estime. Pendant le temps où les prêtres catholiques étaient persécutés, le citoyen Gabriel François Mordellet exerçait les fonctions de ministre constitutionnel ; il comparut devant la municipalité de Pommerit, le 15 floréal, an V de la République, pour avoir un certificat de civisme.

M. Vincent devint recteur du Merzer après que le Concordat fut signé.

 

PLÉGUIEN.

M. Gloux était recteur de Pléguien et M. Morice était son vicaire quand éclata la Révolution. Le 13 février de l’an 1791, tous les deux prêtent le serment civique prescrit par décret de l'Assemblée nationale. Chacun d’eux fait le serment en ces termes : « Dieu et le roi ; je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse qui me sont confiés, d’être fidèles à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution décrétée par l'Assem­blée nationale et acceptée par le roi ». Suivent leurs signatures.

Malgré sa platitude devant la municipalité, le citoyen Gloux se vit dénoncer au sieur-syndic du district de Saint-Brieuc. Le corps municipal demandait son changement, changement qui ne fut pas accordé ; ce qui permit au citoyen Gloux de mourir recteur constitutionnel de Pléguien en l’an 1794. Le citoyen Maignou fut nommé par l’évêque Jacob, vicaire à Pléguien, en remplacement du citoyen Morice, devenu recteur constitutionnel de Plourhan. Il resta seul ministre des fonctions religieuses jusqu’au 5 messidor an IV de la République, époque à laquelle le citoyen Claude Le Fèvre, ancien recteur constitutionnel de Tressignaux, fut nommé recteur de Pléguien. Le même Claude Le Fèvre fit, le 1er jour des complémentaires de l’an V, le serment de haine à la royauté et à l’anarchie, d'attachement et de fidélité à la République et à la Constitution de l’an III. Après le Concordat, Claude Le Fèvre se rétracta et mourut recteur catholique en 1804.

Claude Le Fèvre eut pour successeur M. Antoine Auffret originaire de Plouha, émigré à Jersey. M. Auffret parlait souvent de ses peines d’exil. La population de Pléguien garde de lui un excellent souvenir ; elle se plaît à rappeler ses propres paroles : « Pendant mon exil, disait-il, j’ai fait du bouillon jusqu’à sept fois avec le même os, encore trouvais-je le bouillon d’une excellente saveur ».

Lorsque M. Morice fut nommé recteur de Plourhan « le citoyen Jean Raoul, prêtre de Pléguien, fit le serment civique, dit le cahier des délibérations municipales, promit de dire la messe matinale et de rendre d’autres services ». Mais Jean Raoul ne continua pas longtemps ses services civico-religieux à ses compatriotes. Il faut croire qu’il rétracta son serment, ce qui lui valut d’être arrêté et conduit à Rochefort. Il est mort le 6 août 1794, à l'île d'Aix, sur le vaisseau « les Deux-Associés ». Il avait 49 ans. Requiescat in pace.

Les assermentés et leurs congénères usaient de tous les moyens pour obliger les fidèles à assister à leurs cérémonies ; mais ils trouvaient des résistances héroïques qui rappellent les premiers chrétiens devant leurs persécuteurs. C'est ainsi qu'Anne Le Corre, cette religieuse qui déroba aux révolutionnaires la statue de la Vierge, et dont le corps a été trouvé parfaitement conservé après 42 ans de sépulture, fut traînée un jour pour la faire assister à la messe du prêtre jureur. Elle fatigua ses bourreaux et par sa résistance et par ses justes réponses, et elle fut quitte pour quelques insultes. La tradition rapporte que d’autres faits de ce genre se sont passés à Pléguien.

 

POMMERIT-LE-VICOMTE.

M. de Lespinasse, chanoine du Mans, fut recteur de Pommerit-le-Vicomte, appelé pendant la Révolution Pommerit-les-Bois, du 19 mai 1786 jusqu’au 15 juin 1791, poque de son émigration. M. Le Cornec, né à Plouha, et vicaire dans la même paroisse, le remplaça comme curé constitutionnel. Les certificats de civisme que lui donna le conseil municipal, prouvent qu’il suivait avec facilité la marche de la Révolution. Il avait pour vicaire M. Beloeil. Lors du Concordat, M. Le Cornec rétracta son serment et fut nommé curé de Paimpol, où il est mort aveugle. Dans sa dernière maladie, il écrivit au peuple de Pommerit une lettre par laquelle il demandait pardon de tous les scandales qu’il avait donnés en prêtant le serment à la Constitution. Cette lettre fut lue au prône de la grand’messe par M. Gautho, alors recteur de Pommerit.

M. Le Cornec fut remplacé par M. Le Denmat, ex-moine le l’abbaye de Coatmalouen, concurremment et alternativement jusqu’en 1804 avec M. Julien Pierre, qui, à cette époque, devint recteur sans concurrent. Ce dernier est mort à Pommerit, en 1819.

M. Julien Pierre sut, pendant la tourmente révolutionnaire, rendre des services vraiment religieux à ses compatriotes de Pommerit. N'ayant pas prêté le serment à la Constitution, il se cachait en différents endroits de la paroisse. C’est particulièrement au village de Kerello qu’il disait la messe et qu’il prêchait les fidèles. Attentif à tous les incidents du monde gouvernemental, ferme dans ses justes convictions, il adressa le 30 floréal de l’an III, à la municipalité, une lettre dans laquelle il exprimait son désir d’exercer son culte dans la chapelle du Paradis, appartenant à la citoyenne de Crémeur, et demandait aide et protection.

Plus tard, pendant l’accalmie de 1795, M. Julien Pierre fit devant la municipalité la déclaration d’exercer le culte catholique tout en restant soumis aux lois civiles. Voici ce qu’on lit à ce sujet dans les registres municipaux de Pommerit : 

Déclaration de Messire Julien Pierre, 10 thermidor an III.

« Ce jour 10 thermidor an III de la République Française une et indivisible, a comparu Julien Pierre, prêtre non assermenté, confessant faire profession de la religion catholique, apostolique et romaine, dans toute la pureté où elle a été donnée par son divin chef Jésus-Christ à ses apôtres, promulguée par ceux-ci et transmise par leurs légitimes successeurs jusqu’à lui, affirmant de croire en conséquence avec humilité et fermeté tout ce que l'Eglise universelle romaine lui propose à croire fermement, d’après les décisions des saints Conciles et nouvellement la condamna­tion du Saint-Siège et des évêques légitimes de France, erronés, schismatiques et hérétiques les principes contenus dans la ci-devant Constitution du clergé, déclare qu’il se propose de continuer à exercer le ministère de son culte dans l’étendue de cette commune, et vu, ajoute-t-il, la loi du 3 ventôse dernier qui accorde toute liberté de conscience, relativement au culte, a requis conformément à celle du 11 prairial aussi dernier, qu’il lui soit décerné acte de sa soumission aux lois civiles de la République où il la doit, de laquelle déclaration il lui a été décerné acte. Lequel Julien Pierre a signé les dits jour, mois et an que dessus. Signé : JULIEN PIERRE, prêtre du culte catholique romain, prêtre insermenté, F. LE BARS, greffier ».

 

TRÉGUIDEL.

En 1792, M. Le Coqu, recteur, disparaît pour faire place à M. Hélary, son vicaire, qui devient recteur constitutionnel. En 1802, ce M. Hélary rétracte le serment civil et devint recteur catholique. Il est mort à Tréguidel, lieu de sa naissance.

 

TRÉMÉVEN.

Depuis 1780 jusqu’en 1806, on ne trouve d’autre recteur à Tréméven que M. Le Sec'h qui, après avoir prêté le serment, demeura quelque temps dans le pays. Il paraîtrait qu'à son départ, Tréméven aurait été desservi par M. Hervé, qui aurait administré Le Faouët, Lannebert et Tréméven en même temps. Ce M. Hervé avait aussi prêté le serment ; il le rétracta plus tard, car après le Concordat on le trouve comme recteur de Lannebert.

 

TRESSIGNAUX.

M. Claude Le Fèvre, vicaire à Tressignaux, devint recteur constitutionnel de cette même paroisse en 1792. En l'an IV de la République il fut choisi par ses compatriote comme recteur de Pléguien. Il administrait en même temps les deux paroisses, mais résidait au presbytère de Pléguien. Après le Concordat, M. Guillaume Le Picard fut nommé recteur de Tressignaux.

 

TRÉVÉREC.

M. Jean Le Goff devint recteur de Trévérec le 8 octobre 1782 ; il est mort confesseur de la foi à Jersey. Jean Le Goff était oncle germain de l’abbé Le Goff, mort chez les Filles de la Croix à Guingamp, chanoine du diocèse et missionnaire apostolique. Accompagné de son neveu et de Pierre Geneviève Marion, prêtre de Trévérec, il s’était embarqué à Houel, au confluent du Leff et du Trieux.

M. Bourdellès, recteur de Trévérec, a entre les mains la déclaration qu’il écrivit à la municipalité lors de la fameuse loi de déportation. En voici la copie exacte : « A MM. maire et officiers de la municipalité de Trévérec. Messieurs, le soussigné Jean Le Goff, curé de Trévérec, déclare, pour obéir au décret de déportation du 26 août 1792 porté par l'Assemblée nationale, se retirer à Jersey. En conséquence, il prie la municipalité d’écrire la présente déclaration sur son registre. A Trévérec le 27 août 1792 ».

M. Marion avait fait la même déclaration ; il mourut aussi en exil. Avant son départ pour Jersey, M. Marion trouvait une retraite dans sa famille ; les rochers sous lesquels il passait la plupart de ses journées et qui dominent le Leff se nomment encore la cache de M. Marion.

La communauté de Trévérec (sic dans le cahier des délibérations municipales) rendit un témoignage honorable à MM. Le Goff et Marion. Voici la lettre qu’elle écrivit au District de Pontrieux le 22 février 1792 : « Pour répondre à la lettre du directoire du District de Pontrieux en date du 4 février 1792, par laquelle ils nous demandent compte de nos prêtres rebelles, réfractaires et non sermentaires. Jusqu’ici nous avons deux prêtres non sermentés qui n’ont fait ni occasionné aucun trouble ni scandale dans notre communauté, au contraire ils ont obéi à toutes nos demandes, sans jamais avoir prêché contre la nouvelle Constitution. Nous réservons soigneusement de les entreprendre s’ils dérogent à leur ministère ». Ce témoignage ne fit pas cesser les poursuites contre ces nobles prêtres ; ce qui les décida à s’embarquer pour Jersey le 27 août 1792.

Trévérec resta sans prêtres jusqu’au 22ème jour d’octobre 1793. Ce jour, un compromis passé entre M. Loysel et la municipalité, autorisa M. Loysel à exercer son culte à Trévérec moyennant une somme de 150 francs, payable par trimestre, et la jouissance du presbytère. Le séjour de M. Loysel fut de courte durée. On trouve couché sur le cahier de délibération du 6 nivôse an IV, une délibération écrite et signée de René Souvestre, par laquelle il choisit Trévérec pour y exercer son culte qu’il nomme, par abus de terme, catholique, apostolique, romain. M. Souvestre ne fit aucune condition, aussi son règne fut très court ; dès le mois de novembre suivant, nous le trouvons remplacé par M. Jean-François Le Verger, qui s’oblige aux habitants de Trévérec moyennant compromis par lequel ces derniers lui donneront 150 francs en deux semestres et d’avance, et la jouissance du presbytère. Mais le 2 frimaire an IX, M. Le Verger avait disparu.

A cette époque, M. Jean Pérennès, prêtre catholique, fait une déclaration à la municipalité par laquelle il choisit son domicile à Trévérec, avec résolution d’y vivre en citoyen paisible et ami de son pays. Mgr. Caffarelli transféra plus tard M. Pérennès à Saint-Gilles, sa paroisse natale, et nomma pour le remplacer à Trévérec M. Lelay, qui est mort recteur de Ploubazlanec.

(le diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire).

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