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LES DOMAINES DU DUC DE BRETAGNE

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Domaines de Bretagne dépendant du duc de Bretagne

LES DOMAINES DE BRETAGNE

DÉPENDANT DE LA COURONNE DUCALE
avec leur évaluation

Domaines de Bretagne dépendant du duc de Bretagne

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armoirie de Bretagne 

LES DOMAINES DE BRETAGNE

du Duc de Bretagne

 

Domaine d'Auray. - Ce domaine était constitué dès le XIème siècle avec son annexe de Quiberon. On attribue la construction du château à Hoël, comte de Bretagne, dont la fille Avoise épousa Etienne de Bretagne, neveu d'Alain Fergent. Seize paroisses composaient son ressort. 

Les estimations du XVIème siècle donnent les chiffres sui­vants en 1572 : 

Quiberon ........................................  2.000 livres. 

Casuel d'Auray……………………………..2.522 livres. 

Années communes………………………..4.700 livres. 

Du temps d'Henri II les évaluations sont inférieures. 

Pour Auray et Quiberon, le revenu ordinaire est porté à 845 livres ; le casuel à 181 livres. 

En 1640, la valeur d'Auray est comptée pour 4.000 livres (Archives de Loire-Inférieure, B 57 et 100). 

La liste des personnages qui ont joui de ces revenus commence, en 1504, par Jacques Guibé, seigneur de la Duchaie, capitaine des gentilshommes de la Reine (B 51). Bertrand Le Voyer, seigneur de la Court, maître d'hôtel du Roi, en jouissait sa vie durant en 1520 (B 51, 229). Gillette du Guiny, dame d'honneur de la Reine, lui succéda en 1523-1526 et son mari Ant. De Bergnieulx, écuyer de l'Ecurie, obtint la même faveur en 1528 (B 51, f° 277-279 et 401). 

L'amiral d'Annebaud paraît avoir partagé les revenus d'Auray avec Anne de Bernon, dame d'honneur de la feue reine, laquelle obtint plusieurs prorogations jusqu'en 1551 (B 52, f° 69, 276 ; B 53, B 54, B 58, f° 91, 96, 182, 183, 276). 

En 1568, le domaine d'Auray fut engagé pour 9 ans à Jean d'Arquevillers, seigneur de Brouchy (B 57, f° 8, 16 et 299). 

Après lui vient le sieur de Piennes jusqu'en 1609. 

L'engagement, de 1716 fut consenti pour la somme de 82.000 livres (B 98). 

 

Domaine de Brest et Saint-Renan. — Ce domaine, qui embrassait vingt paroisses, est la suite d'un morcellement du comté de Léon ; il fut acheté pièce à pièce, par le duc Jean Ier, en traitant avec le dernier comte de Léon, Hervé IV le Prodigue, de 1270 à 1289, qui avait souvent des besoins d'argent. Il livra les droits de suzeraineté de la ville de Brest pour 1.000 livres ; un autre jour, il afferma les coutumes du port de Saint-Mathieu pour 3.000 livres, ou bien il autorisa la construction d'un moulin près de Brest. Moyennant 1.800 livres, le duc eut la ville, le port et les moulins du Conquet ; l'achat des droits de propriété et de seigneurie du port de Saint-Mathieu lui coûta 4.160 livres ; enfin, l'acquisition de la ville de Saint-Renan, des héritages de la succession de ses père et mère dans les évêchés de Léon, de Tréguier et de Quimper, le tout, fut payé 7.210 livres. La valeur de la totalité du domaine est ainsi estimée : en 1572, la recette nette est de 3.060 livres ; en 1640, la recette est de 3.600 livres. Le principal engagement est celui qui fut consenti au sieur de Piennes-Halluvin et qui dura jusqu'en 1609. 

Le moulin au Duc de Saint-Renan et Fraulin, affermé 760 livres vers 1700. 

Alain de Guengat, capitaine de Brest, chambellan, maître d'hôtel du Roi eut, le domaine ou 800 livres sur Brest (B 51). 

 

Domaine de Carhaix et Duault. — Ce domaine est un démembrement de la Cornouaille, qui porta longtemps le titre de comté de Poher, entre les montagnes Noires et celles d'Arrhez. Nominoë trouva cet héritage dans la succession de son frère Rivalon et le transmit aux ducs de Bretagne. Chef-lieu de comté, Carhaix eut son château fort. On a plusieurs évaluations fixes de ce domaine, au XVIème et au XVIIème siècles. 

Les chiffres de 1578 sont de 1.460 livres (Loire-Inférieure, B 98).  

Le domaine de Duault, en 1395, valait 1.100 livres. Les terres vaines et vagues du parc furent arrentées sous Henri II pour le prix de 488 livres (B 577, f° 179-180). Carhaix et Duault, réunis dans la constitution du douaire de la Reine, en 1640, sont comptés pour 2.000 livres et comprennent 21 paroisses. Les moulins de Carhaix seuls rapportaient, en 1720, 830 livres, le four banal, 1.030 livres (B 99). 

Sous Charles IX, le sieur de Piennes fut engagiste de Carhaix et le conserva jusqu'en 1609. L'engagement de 1716, contracté par le comte de Toulouse, est fixé au prix de 98.000 livres. 

 

Domaine de Châteaulin. — Le domaine de Châteaulin est une portion de la Cornouaille contenant 27 paroisses, qui fut abandonnée en fief sans doute à Budic, surnommé Castellin, lorsqu'il fonda le château et la ville au IXème siècle. Sa valeur qui était estimée 1.300 livres en 1395, tomba au XVème siècle à 400 livres, puis remonta à 1.050 livres en 1572 et atteignit 5.000 livres en 1640. Les moulins de Châteaulin s'affermaient 4.500 livres en 1700. Le sieur de Piennes-Halluvin fut engagiste sous Charles IX et garda le domaine jusqu'en 1609. 

 

Domaines de Châteauneuf-du-Faou, de Uhelgoat et de Landeleau. — Les trois domaines, réunis en un seul groupe, proviennent d'un démembrement de la châtellenie de Carhaix et de la vicomté du Faou. Le vieux château du Faou était sur la colline qui domine l'Aulne. Uhelgoat (Huelgoat), qui signifie le grand bois, rappelle les alentours boisés de cette ville qui était murée. L'ensemble des trois domaines réunis renfermait seulement 9 paroisses qui rapportaient près de 3.000 livres au XVème siècle. Vers 1650, l'évaluation ne dépassait pas 2.113 livres. 

Les moulins de Huelgoat seuls étaient affermés 2.020 livres vers 1700. 

 

Domaines de Conq, Fouesnant et Rosporden. — La contenance de ces trois petits domaines comprenant ensemble 17 paroisses a été taillée encore dans les limites de la Cornouaille. Conq, en raison de son port de Concarneau, rapportait, au XVème siècle, 460 livres, Fouesnant et Rosporden réunis, seulement 460 livres. En 1572, la valeur est tombée à 610 livres et, au XVIIème siècle, la recette nette ne donnait que 331 livres, en raison des charges évaluées à 480 livres. 

D'autres évaluations portent les moulins de Rosporden à 1.360 livres, le four banal à 500 livres, vers 1700. 

 

Domaine de Dinan. — Le nombre des paroisses de cette circonscription, fixé d'abord à 50, tomba à 34, à la suite d'une séparation qui emporta les ressorts de Bécherel et de Châteauneuf-de-la-Noë. Le patrimoine des ducs s'enrichit des terres et seigneuries de Dinan, quand Pierre de Bretagne les donna à son père Jean Ier, avec les domaines de Hédé et de Hennebont. D'après une estimation de 1572, les rentes certaines et variables du domaine sont comptées pour 2.192 livres, le casuel pour 2.920 livres et la recette nette est de 3.904 livres (Note : le moulin de Dinan, à lui seul, valait vers 1700, 550 livres de ferme). Le comte de Toulouse et le comte de Penthièvre, qui furent engagistes dans tout le cours du siècle, avaient payé leur contrat la somme de 230.000 livres (Mandements royaux, vol. 49, f° 347). 

Les seigneurs qui ont obtenu la jouissance gracieuse de Dinan, au XVIème siècle, sont Pierre de Laval, seigneur de Montafilant, en 1518 (B 51), Jean de Laval, seigneur de Châteaubriant (B 51), et l'amiral d'Annebaud et son fils (B 52, f° 300). 

Le sieur de Piennes fut engagiste sous Charles IX. 

 

Domaine de Fougères. — Ce domaine, avec ses annexes Antrain et Bazouge, est une acquisition du duc Jean V. Le duc d'Alençon, ayant, été fait prisonnier à la bataille de Verneuil, et n'ayant pas de quoi payer sa rançon, vendit sa baronnie pour 128.000 écus, somme qui fut payée partie avec les bijoux du duc, partie avec le produit d'un fouage qui, pour les contribuables, monta à 100.000 écus. 56 paroisses composaient le ressort de Fougères. 

Dès le règne de François II, les annexes furent hypothéquées au profit du chancelier de Montauban, son créancier (B 51, f° 37 ; B 103, f° 65). Quant aux revenus de la baronnie, ils furent abandonnés gracieusement à des favoris et à des serviteurs, tels que René de Montejean, chevalier de l'ordre du Roi (1525), Claude de Clermont, seigneur de Dampierre (B 52, f° 201), gentilhomme de la Chambre. Diane de Poitiers (B 53) ; Catherine de Médicis a joui de Fougères, en 1569 (B 56, f° 154-158). 

Le duc de Penthièvre fut engagiste, en 1755 (Note : les ruines ont été achetées, en 1789, par M. de Pommereul), de la totalité. 

 

Domaine du Gâvre. — Sa principale richesse était dans une immense forêt dont la superficie n'embrassait pas moins de 9.216 journaux, en 1772, quand le comte de Montausier proposa de la défricher et la fit arpenter. La population était répandue dans les paroisses de Plessé, de Héric, de Blain et dans le bourg qu'on appelait la ville du Gâvre, en raison de ses privilèges. Le centre du domaine était au château du Gâvre, élevé par Pierre Mauclerc et rebâti par le connétable de Richemond. En 1489, le capitaine de Lornay jouissait du Gâvre comme créancier de la duchesse Anne, à laquelle il avait prêté 7.000 écus d'or. Les revenus furent plusieurs fois employés pour cautionner des prêts ou servir des pensions à des serviteurs dévoués comme le seigneur d'Estuer, Bertrand Dordel de ln Roque, en 1517 ; le sire Daudoyne, gentilhomme de la Chambre, en 1540. Sous Henri III, Paul-Emile Fiesque fut mis en possession pour 9 ans.

La forêt ne fut jamais engagée. On se borna à faire quelques aliénations dans les dépendances du château, comme des prés, des champs, des vergers, des taillis, l'auditoire et la halle. J. Salien de la Regnaudière, en 1569. N. Guillebaud, en 1705, Bernard de la Turmelière, en 1780, furent au nombre des acquéreurs. 

 

Domaine de Gourin. — Ce domaine était au centre de la presqu'île armoricaine, dans le voisinage des Montagnes-Noires ; il n'a jamais donné de gros revenus, étant limité à six paroisses. Son évaluation, cependant, est portée à 500 livres en 1395 (Voir traité d'Aucfer. Dom Morice, Histoire de Bretagne, Preuves, II, col. 055-056). Les revenus, variables au XVIème siècle, sont estimés 178 livres, le casuel 339 livres. Au XIIIème siècle, ce domaine s'appelait la vicomté de Gourin, mais on ignore d'où elle est sortie. René de Quelen l'acheta en 1570. La juridiction de Gourin, réunie à celles du Saint, de Roudouallec, de Guiscriff et du Faouët, formait avec divers fiefs une haute justice établie au château de Kerstang. Ce seigneur exerçait les banalités des fours et des moulins dans toute l'étendue de la sénéchaussée de Gourin, en vertu sans doute du même contrat.

 

Domaine de Guérande. — Le domaine de Guérande, avec les 14 paroisses de son ressort, limité dans une sorte de presqu'île maritime, paraît être un vestige de la puissance des Vénètes. Il a toujours fourni des produits abondants et recherchés, qui ont sans doute tenté l'avidité des comtes de Broërech et des grands chefs bretons. La ville murée de Guérande était une place forte, mais son château, élevé au-dessus de la porte Saint-Michel, n'avait pas de relief, pas plus que celui du Croisic. Le roi breton Salomon, en fondant la collégiale de Saint-Aubin, au IXème siècle, nous indique que Guérande avait déjà une certaine importance à cette époque. 

Les rentes en blé, en vin, en sel étaient affermées, en 1457, 8.300 livres (Racquit, 1558, C 3212). En 1640, la valeur du domaine est estimée 8.200 livres (B 159). 

La ville du Croisic acquit les restes de son château pour une rente de 100 sous (B 1497) et édifia une halle et une mairie sur l'emplacement. 

Le seul engagement dont on ait conservé trace est celui que contracta Tristan de Carné en 1526, lequel payait 300 livres par an pour 299 oeillets de marais salants. Un remboursement eut lieu en 1558 (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 3212). 

 

Domaine de Hédé. — Ce domaine, composé de 12 paroisses, ressemble à une enclave qui aurait été créée au centre de l'immense comté de Rennes. Les Plantagenets essayèrent deux fois de s'en emparer au XIIème siècle, mais Conan IV réussit à les dépouiller de leur conquête et l'annexa à son patrimoine. La châtellenie de Hédé, vendue à François du Breil des Hommeaux, gouverneur de Marienbourg, 6.000 livres, vers 1554, fut rachetée en 1565 (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 3211). Avant lui, François de Bretagne, seigneur d'Avaugour, avait joui du domaine de 1527 à 1554 (B 51, 52). Les revenus, qui étaient de 600 livres en 1395, étaient alors tombés à 500 livres.

Hédé subit une réformation sous Charles IX et on reconnut la nécessité de procéder à des défrichements, qui débutèrent, par les forêts de Tanouarn et de Nideror, afféagées en 1578 (Archives de la Loire-Inférieure, B 60, f° 72-81, 82-92). 

 

Domaine d'Hennebont et de Naustanc. — Ce domaine parait être un démembrement de la seigneurie de Pontquellec et de Berné, qui appartenait aux Ducs de Bretagne, au moins depuis le règne de Jean V ; il comprenait 28 paroisses (Rosenzweig, Dictionnaire topographique du Morbihan – Blanchard, Actes de Jean V). Les revenus nets sont estimés 423 livres au XVIIème siècle. Les moulins, les fours banaux et le passage de Port-Louis rapportaient au fisc 810 livres, vers l'année 1700. Le sieur de Piennes fut engagiste sous le règne de Charles IX, et le garda jusqu'en 1609. 

 

Domaine de Jugon. — Ce domaine est encore une augmentation de patrimoine obtenue par une confiscation de Pierre de Dreux, qui visait à humilier les Penthièvre trop puissants. A plusieurs reprises, il servit à récompenser des serviteurs et des officiers de la cour ducale. Sa superficie ne dépassait pas 6 paroisses. En 1554, ce domaine valait 600 livres de rente et, en capital au denier 12, 7.000 livres. En 1572, sa valeur portée à 700 livres est augmentée de nombreuses redevances, qui, sans doute, avaient été omises dans la première évaluation. 

Jean Le Bouteiller, seigneur de Maupertuis, chambellan de la duchesse, a eu la jouissance de Jugon pour se rembourser des dépenses faites dans le cours de ses ambassades (Lettres de juillet 1491) [Chancellerie, B 13, f° 130 – La Borderie LXX, Actes de la duchesse Anne]. 

Jugon fut excepté de l'engagement contracté avec de Piennes, pour 11 domaines, après évaluation. 

 

Domaine de Lanmeur-Morlaix. Lanmeur veut, dire le grand territoire dont le port était ouvert à Morlaix ; le château du Taureau était sa défense. Les vicomtes de Léon, qui étendaient leur autorité jusque-là, furent battus dans leur lutte contre Pierre Mauclerc et furent obligés de se démettre entre les mains de Jean Ier, dit le Roux. On comptait 18 paroisses dans ce ressort. Les revenus, évalués 1.700 livres en 1572, n'ont guère varié en 1640. Le compte brut, de 2.500 livres est de 1.775 livres en 1648, net de toutes charges. 

Sous Charles IX, le sieur de Piennes devint engagiste et garda le domaine jusqu'en 1609. Il fut de nouveau engagé, par bail du 25 février 1749, à Louis-Vincent de Goesbriand, gouverneur du château. La forteresse fut démolie au XVIIème siècle et ses matériaux furent donnés à la demoiselle de la Marche en 1670 (B 81, f° 4).

 

Domaine de Lannion. — Ce domaine s'étendait sur 20 paroisses ; il est entré dans le patrimoine des ducs de Bretagne par une confiscation de Pierre de Dreux sur Henri d'Avaugour. Sous le règne de Jean Ier, des bourgeois, des écuyers et des chevaliers de Lannion abandonnèrent leurs droits de gîte, de taille, de havage et de moulin pour se libérer envers le duc d'une rente de 50 livres. Les Penthièvre rentrèrent en possession de Lannion en 1395 par le traité d'Aucquefer, mais dans leur brouille avec Jean V, ils furent définitivement dépouillés au profit de la couronne ducale. 

Le duc Pierre II, qui fut seigneur de Guingamp, saisit cette occasion pour acquérir les terres et seigneuries de Minibriac, de Plésidy, de Perros, de Tiheny, de Ploubazlanec, de Belle-Ile et de Beaufou, qui appartenaient aux Rieux et aux Rohan. 

La valeur de Lannion, qui était de 900 livres au XIVème siècle, monta à 4.000 livres au XVIème et à 2.000 au XVIIème siècle (Ille-et-Vilaine, C 3220). 

J'ignore le nom de l'engagiste, qui fut remboursé, en 1558 ; je me borne à citer le sieur de Piennes, qui fut engagiste sous Charles IX et garda Lannion jusqu'en 1609.

 

Domaine de Lesneven. Ce nom est la traduction bretonne de cour neuve, Lès neven, et nous suggère l'idée d'un vieux logis rebâti. Sa superficie de 60 paroisses est encore une marque d'antiquité, qui semble être le résidu d'un démembrement opéré par la création du comté de Léon, des baronnies de Penmarch et de Landerneau. Tous les lots du partage du Finistère étaient énormes, témoin le temporel assigné aux évêques de Léon, qui reçurent les vassaux et les profits de 26 paroisses. 

Ce domaine fut aliéné une première fois avec le Gâvre à la vicomtesse de Rohan, en gage d'une créance de 48.000 livres en 1527 ; une autre fois, il fut donné à viage un gentilhomme de la Chambre, Jean Daudoyne, en 1540 (B 52, f° 204), puis il fut compris dans l'engagement du comte de Toulouse et du duc de Penthièvre. 

Les revenus, que le trésor privé en retirait, flottaient entre 1.592 livres (1572) et 2.500 livres (1640). Les matériaux du chat eau furent cédés aux Récollets en 1628 (B 73).

 

Domaine de Loyaux et Saint-Père-en-Rais. — Ce domaine se composait de membres épars sur la rive gauche de la Loire ; son centre féodal était à la Salle de la paroisse de Fresnay, et le bureau de la recette principale était au milieu des marais de Bourgneuf, sur le bord de l'étier qui va du. Collet à Machecoul (Note : L'étier de Loyaux est connu ; il met les terres de Fresnay en relations avec la baie voisine). Cette enclave imposée aux barons de Raiz, avait été grossie avec des vassaux et des fiefs dispersés dans les paroisses de Saint-Père-en-Raiz, de Saint-Michel, de Saint-Brevin, du Pellerin, de Sainte-Lumine, de Sainte-Pazanne, de Saint-Philbert, de Port-Saint-Père, de Brains et de Saint-Léger, auxquels il faut ajouter l'île d'Indret et son château (Note : le château de la Gazoire à Couëron devait faire partie du même domaine. François II s'y plaisait). 

Ce domaine fut tour à tour l'objet de dons gracieux ou d'engagements. Jean de Mondragon, capitaine de Nantes, en 1504, occupait Loyaux ; Claude de Lorraine, duc de Guise, vint après lui, de 1524 à 1529 (B 51, f° 361 ; B 52, f° 55, 57 ; B 53, f° 51, 125, 158) ; Jeanne de Cazault, veuve Baraton, maître d'hôtel du Roi, fut gratifiée spécialement de l'île d'Indret et de la prairie de Bièce à Nantes, par périodes de 6 et de 10 ans, qui se renouvelèrent jusqu'en 1542 (B 52, f° 45, 46, 170, 238 ; B 53, f° 203). 

La liste des engagistes de Loyaux commence par un baron de Raiz, qui paya 15.250 livres sur une estimation de 557 livres de revenu (B 693). En 1395, l'évaluation était de 400 livres. Un sieur Michel Loriot fut envoyé en possession au milieu du XVIème siècle, au prix de 2.400 livres, sur le pied du denier 12 du revenu. Mais, l'acte étant à rachat, il fut dépossédé au profit du duc et de la duchesse de Mercœur, en 1588, à la charge de payer 50 écus de rente foncière annuelle, de rembourser 800 écus à Loriot et 250 écus au concierge (B 62, f° 237. En 1642, Indret était assimilée à la seigneurie du pont de Vertais qu'on estimait 6.192 livres en capital). Quant à la métairie de Loyaux et ses dépendances dans le marais, elle fut adjugée pour 10.000 livres à André de Champeaux, en 1569. 

Les membres du domaine de Loyaux, avec leurs redevances nombreuses, passaient pour un placement de fonds de haute valeur, si bien que M. de Brie-Serrant, sous Louis XVI, offrit 1 million 318.000 livres pour devenir acquéreur de la totalité des droits féodaux dont jouissaient les ducs de Bretagne dans ce ressort. 

 

Le domaine de Nantes. — La première limite des possessions des comtes de Nantes ne dépassait pas la rive droite de la Loire ; elle s'arrêtait au nord à la rivière du Semnon, à la Vilaine et au Brivet au côté de l'ouest. Après avoir fait de larges inféodations aux barons d'Ancenis, de Châteaubriant et de la Roche-Bernard, il leur resta encore de quoi composer le fief des évêques, qui comprenait 17 paroisses rurales et un tiers de la ville de Nantes. La suzeraineté du comte s'étendait sur 89 paroisses environ, quand le comte Lambert annexa par une conquête le territoire de la rive gauche qui s'étend entre la Loire et le pays qu'on appelle aujourd'hui la Vendée. De nouvelles inféodations eurent lieu au profit des sires de Goulaine, de Clisson, de Rezé et de Raiz, au IXème siècle ; de telle sorte qu'ils réduisirent leur domination directe aux paroisses de Fresnay, de Saint-Père-en-Raiz, du Pellerin, de Sainte-Pazanne, de Saint-Lumine-de-Coutais, de Saint-Mars, de Saint-Philbert-de-Grandlieu, du Bignon et de Port-Saint-Père.

Les meilleurs revenus des comtes de Nantes étaient dans les produits d'immenses forêts, dans le fief le plus commerçant de Nantes, entre le château et Sainte-Croix, et aussi dans la perception des taxes de navigation de péage et de transit, qui frappaient les marchandises passant sous les fameux ponts de Nantes, en aval ou en amont. Ce fief nantais et municipal se nommait le fief de la Prévoté, parce qu'il était gouverné par un prévôt ayant son siège à Nantes, non loin du Bouffay, où siégeait le sénéchal du comté de Nantes. 

Les tarifs et pancartes étaient affichés au bureau de la Prévôté établi à l'entrée des ponts. Les droits de douane ou traite domaniale qu'on y percevait étaient si multipliés et si rigoureux qu'il avait fallu établir encore des bureaux à Ingrandes, près du fleuve, et aussi dans l'intérieur des terres, sur toute la frontière à Fougères comme à Clisson. 

Avant la réunion des membres qu'on appelait Toufou, le Gâvre et Loyaux, c'est-à-dire avant le XVIème siècle, le domaine de Nantes n'était pas d'une grosse valeur dans sa région rurale ; on l'avait appauvri en inféodant beaucoup de paroisses de la rive gauche aux principaux barons, mais on avait peu de déceptions en escomptant le casuel des bureaux de la Prévoté. Le revenu fixe et variable du comté de Nantes s'élevait à 21.502 livres dans sa totalité, dont il faut déduire 7.544 livres de charges. Le casuel montait parfois à 2.422 livres et l'article des pêcheries, à 4.281 livres (Voir mémoires des Etats). En 1602, la valeur est estimée 19.028 livres, chiffre qui correspond à l'opinion qu'on peut concevoir en examinant la constitution du douaire des reines du XVIIème siècle. Rennes, Nantes, Fougères, Saint-Aubin, Hédé et Jugon, réunis ensemble, sont évalués 64.000 livres. Ailleurs Nantes, Rennes et Lesneven donnent 67.000 livres. Nous manquons de baux particuliers pour nous fournir des chiffres plus précis sur le domaine de Nantes.

 

Domaine de Ploërmel. — Ce domaine est une vieille circonscription, qui devint le siège d'une baillie. Au XIIIème siècle, son incorporation au patrimoine des princes bretons est une conséquence du mariage de Berthe, fille de Conan III, avec Eudes, comte de Porhoët. Malgré sa vaste superficie qui embrassait 52 paroisses, il était dépassé par un rival, le vicomté de Rohan, dont le ressort s'étendait sur 112 paroisses, dont une partie fut distraite pour former la consistance de la seigneurie de Kémenet-Guégant [Note : Jeanne de Rostrenen, veuve de R. David, céda au duc tous ses droits sur Guémené moyennant 4.000 livres (E 162)]. 

Ploërmel devint néanmoins une ville forte du comté de Porhoët. Les évaluations de revenus sont les suivantes. En 1572, la recette nette était de 3.292 livres ; en 1640, le bail à ferme de la totalité s'adjugeait pour 5.000 livres par an. En 1716, l'adjudication de la terre de Ploërmel monta à 42.000 livres. Les moulins de Ploërmel étaient affermés 1.410 livres vers 1700. 

Le sieur de Piennes fut engagiste sous Ploërmel et garda Ploërmel jusqu'en 1609. 

Jacques d'Albon, seigneur de Saint-André, jouissait de Ploërmel à titre gracieux en septembre 1540 (B 52, f° 206). 

 

Domaine de Quimper. — Ce domaine formait sans doute la portion principale du patrimoine de Grallon, roi de Cornouaille, et de ses successeurs ; il embrassait 41 paroisses. Ses membres étaient Capcaval, Cap Sizun, Pont-Croix, Pont-l'Abbé et Quimper. Le roi laissa aux évêques la plus grande partie de la ville de Quimper et réserva pour lui le quartier appelé au moyen-âge la Terre au Duc, située à l'ouest. Le château de la Tourbie fut construit par le duc Jean V, au confluent du Ster et de l'Odet. 

Les revenus, qui ne dépassaient pas 300 livres, en 1572, sont évalués à 1.400, en 1640. 

Ce domaine fut compris dans l'aliénation consentie au comte de Toulouse en 1716 (B 98) ; il fut payé, avec Quimperlé, le prix de 78.000 livres.

 

Domaine de Quimperlé. — Ce domaine est un emprunt fait au comté de Cornouaille pour une destination inconnue. On suppose une intention pieuse, quand on y voit deux abbayes érigées, l'une à Quimperlé en l'honneur de sainte Croix, et l'autre, à Carnoët pour saint Maurice. On ne comptait que 13 paroisses dans ce ressort. Sa valeur, fixée, en 1572, à 1.000 livres, fut portée, en 1612, à. 2.062 livres, toutes charges déduites. 

L'engagiste du XVIème siècle fut remboursé en 1558 (Ille-et-Vilaine, C 3217-18). 

Quimperlé fut entre les mains du duc de Penthièvre, de 1755 à 1789. 

La moitié des trois fours banaux était affermée 450 livres vers 1700, le moulin au Duc, 680 livres.

 

Domaines de Rennes et de Liffré. — Le domaine de Rennes était le plus considérable de la Bretagne ; il lui restait 123 paroisses, bien que les comtes eussent pourvu à la dotation temporelle des évêques de Rennes (12 paroisses), de Dol (22 paroisses) et de Saint-Malo (12 paroisses). Ses forêts de Liffré, de Saint-Aubin, de Brocéliande ou Paimpont et de la Guerche couvraient un immense territoire (Note : La forêt de Rennes ou de Liffré avait une contenance de 3.900 hectares). La dernière occupait 5.917 journaux de terre. Les morcellements opérés dans son périmètre primitif avaient fourni de quoi composer le comté de Porhoët, aussi nommé Poutrecouet ou le pays des bois, long de 25 à 30 lieues (Note : Le Porhoët allait de Guichen à Rostrenen), la vicomté de Rohan et le domaine de Ploërmel, au centre de la péninsule. Quelques parties de cet ensemble étaient des acquisitions. Jean Ier acquit de Hamon de Plumaugat la propriété de la Cohue et dos fours de Rennes ; Jean III acquit la baronnie de Châteaugiron et donna en échange le manoir de Demain et ses dépendances à Briend, de Châteaugiron (E 161). 

Les revenus certains et variables, joints au casuel, donnaient un rendement de 15.720 livres, en 1572. Un compte de 1602 fait ressortir en recette 11.898 livres et, en dépense, 7.601 livres. En 1640, la valeur du domaine est estimée 12.500 livres, nette sans doute de toute charge. 

Le moulin de Saint-Martin, à Rennes, valait 400 livres à l'engagiste, vers 1700 ; les moulins et pêcheries du Comte, 750 livres. 

Les donataires usufruitiers enregistrés sont : Jean de Laval, seigneur de Châteaubriant, pour 10 ans, en 1529 ; le maréchal de Cossé-Brissac, gouverneur du Piémont, en jouissait sa vie durant sous Henri II (Archives départementales de la Loire-Inférieure, B 51, f° 343 et 365 ; B 54 f° 98 et 154). 

1.    Jean de Châlon, prince d'Orange, donataire de François II et de la duchesse Anne, Philibert, son fils, jusqu'en 1520, époque où François Ier le confisque pour le punir d'avoir suivi le parti de Charles-Quint.

2.    Le sire de Rieux, baron d'Ancenis. 

3.    Françoise de Foix, 1532, son mari, 1537 (B 51, B 52 f° 142). 

4.    Diane de Poitiers, 1543 (B 52, f° 1). 

5.    Claude de Lorraine, duc de Guise, et Louise de Brezé, sa femme (1546). 

6.    Catherine de Médicis. 

7.    Le duc de Mercœur l'occupe, en 1589, comme chef de la Ligue. 

Le premier engagiste fut le duc d'Aumale, qui accepta 30.000 livres, en 1561, pour le rachat. Les revenus estimés 1.750 livres, en 1572, excitèrent l'envie du maréchal de Schomberg (B 56, f° 91, 93. Voir aussi reg. 14 f° 187), qui se porta acquéreur et paya 73.157 écus. En 1596, il passa ses droits à M. de Talhouët, J. Le Levier, dame de Talhouët, jouissait de Rhuis, en 1668, comme engagiste (B 179 et 349). La princesse de Conti, à son tour, entra en possession, vers 1714, pour une somme de 20.000 livres et céda ensuite le domaine au duc de la Vallière, son cousin, en 1739 (B 97 ou 96, f° 202. Voir aussi Mandements royaux, reg. 46, un arrêt du Conseil d'octobre 1714).

 

Domaine de Rhuis. — Ce domaine, réduit à trois paroisses, est une enclave créée au XIIIème siècle dans le territoire du comte de Broërech pour exploiter une presqu'île très fertile et créer une habitation de plaisance. Le château en ruines conserve une tour du XIIIème siècle, qui fut habitée en 1218 par Pierre de Dreux ; il s'appelait Sucinio et a souvent donné son nom à la contrée. Sarzau était le chef-lieu.

 

Domaine de Saint-Aubin-du-Cormier. — Ce domaine ne renfermait pas plus de cinq paroisses : il ressemblait aux domaines de Toufou et du Gâvre et avait sans doute été créé pour assurer l'administration, de la forêt de Saint-Aubin. Le château était en même temps un rendez-vous de chasse et un poste militaire sur la frontière bretonne, du côté de la Normandie. Il fut bâti par Pierre de Dreux, vers 1223, et démoli par Charles VIII après la bataille de Saint-Aubin. Les rentes variables et certaines réunies au casuel donnaient une recette de 3.870 livres, moins les charges de 750 livres à déduire [Note : En 1516, don à Jean d'Acigné, baron de Coëtmen, vicomte de Tonquédec et à Gillette de Coëtmen, renouvelé en 1536 (B 51 et B 52, f° 136)]. 

Le chancelier Philippe de Montauban, créancier de François II pour 24.000 écus d'or, reçut en gage, en 1498 [Note : Jacques d'Albon, seigneur de Saint-André, septembre 1540 (B 52, f° 206), lui succéda], Saint-Aubin, Bazouge, Riniou et Marcillé-Raoul. Ses héritiers étaient encore en possession sous Charles IX [Note : Catherine de Médicis fut dame de Fougères en 1509 (B 50, f° 154)]. 

 

Domaine de Saint-Brieuc. — Le domaine de Saint-Brieuc était un territoire qui renfermait plusieurs grandes seigneuries, deux évêchés, dont les revenus avaient été créés au détriment des droits du Duc. L'apanage du Penthièvre emportait la plus grande superficie du territoire ; on ne sera donc pas surpris en lisant les modestes produits que recueillait le trésorier de l'Epargne. En 1572, les revenus sont comptés pour 890 livres et les charges pour 488 livres, le casuel pour 653 livres (Note : Racquit du domaine de Saint-Brieuc, au XVIème siècle, Archives d'Ille-et-Vilaine, C3214). Les greffes aliénés par Charles IX avaient donné 49.875 livres. 

Le comté de Goëllo avait une valeur de 4.400 livres en 1640. La seigneurie de Moncontour rapportait 1.000 livres au XVème siècle (E 164). 

A ces réductions il faut ajouter les largesses faites aux évêques de Saint-Brieuc, qui exerçaient les droits seigneuriaux dans 17 paroisses et la part réservée aux évêques de Tréguier, qui ne comprenait pas moins de 12 paroisses. 

Le Penthièvre ayant été fondu dans le patrimoine des ducs de Bretagne par suite de la défaite de Charles de Blois et de la trahison de Chantoceaux, nous sommes obligé de le rattacher aux biens de la couronne de Bretagne, car cette annexion pendant près de deux siècles, augmenta notablement les revenus des princes bretons. François II, après avoir disloqué le comté de Tréguier et énervé le comté de Goëllo, en fit un grand fief, qu'il baptisa du nom de baronnie d'Avaugour au profit de son fils naturel, et lui annexa les châtellenies de la Roche-Derrien et de Châteaulin-sur-Trieu. 

Quand Jean de Brosse obtint du roi François Ier la restitution du vieil apanage des Penthièvre, le domaine était bien amoindri [Note : On évinça le duc de Guise pour le mettre en possession, en 1537 (B 52, f° 116, 121 et 160)]. L'acte d'érection en duché, de 1569, ajouta à la restitution le comté de Plourhan et la châtellenie de la Roche-Suhard. 

Sans avoir égard aux démembrements ci-dessus, Louis XIV, en 1658, décida que le titre de duché de Penthièvre serait conservé (B 84) [Note : L'érection fut confirmée en avril 1697 (B 97, f° 380) et, le 19 octobre 1715, elle fut maintenue]. Ses désirs furent compris par la duchesse de Vendôme ; en 1666, il consacra ce fait en rétrocédant à cette princesse quelques parties démembrées comme Lamballe, Moncontour, Guingamp, l'île de Bréhat moyennant un million 171.304 livres. 

En 1789, le titre de duc de Penthièvre était porté par Louis-Jean-Marie de Bourbon, neveu du comte de Toulouse, qui sut protéger la Bretagne contre une descente des Anglais. 

Les favoris qui ont vécu sur les revenus du Penthièvre sont : le duc de Guise, Claude de Lorraine, qui fut comte de Penthièvre, de 1.520 à 1537 (B 51) ; Ant. de Montbourcher, seigneur du Bordage, qui reçut Jugon en gage d'une pension de 600 livres de François Ier (B 51, f° 310) ; l'amiral d'Annebaud eut Guingamp en 1532 (B 52, f° 61).

 

Domaine de Toufou. — Les comtes de Nantes s'étaient réservé peu de chose sur la rive gauche de la Loire, quand ils annexèrent, au IXème siècle, le pays d'Herbauge à leur patrimoine ; ils abandonnèrent la plus belle part au vicomte de Rezé et au baron de Raiz. Après avoir créé la seigneurie de Loyaux, ils fondèrent une autre résidence dans la paroisse du Bignon, au milieu de la forêt de Toufou, entre la Sèvre et le lac de Grandlieu, sur la voie de Nantes à Montaigu (Note : Le château n'était pas fini sous le duc Arthur III). Treize paroisses furent comprises dans ce nouveau ressort, qui s'étendait des ponts de Nantes à Geneston. Quand Louis XIV mit en vente les droits seigneuriaux qu'il exerçait dans les paroisses de Rezé, de Bouguenais et du Pont-Saint-Martin, en 1698, M. Langlois de la Roussière les acheta pour 4.300 livres. Les défrichements de la forêt de Toufou sont commencés depuis des siècles et ont donné naissance à. une multitude de bauches et de viages. Sous Henri IV, la dame de Vieillevigne acheta 200 journaux de forêt. (B 71). En 1642, l'évaluation, nette de toutes charges, donnait 1.604 livres. 

Ce domaine fut engagé plus d'une fois. Citons : le prince d'Orange, sons la duchesse Anne, usufruitier à titre gracieux. Mme d'Avaugour en profita sa vie durant après 1530. Le capitaine Arthur de Cossé, seigneur de Gonnort, sous Henri II, eut cette concession pendant neuf ans aux mêmes conditions. Ce qui restait de diverses aliénations fut adjugé (1574) à Pierre du Chalonge, seigneur de la Houdinière, puis, en 1637, Claude de Gouyon, écuyer, profita d'un arrentement, qui lui fut baillé pour 300 livres de rente. Alors, le domaine se composait, des ruines du château, d'un étang, d'une borderie, de trois métairies et de la pièce du Chalonge. L'engagiste se chargeait des réparations et s'obligeait à rebâtir la chapelle pour y faire célébrer, chaque semaine, une messe à la mémoire des ducs et des rois seigneurs fondateurs (Note : En 1783, le vieux château, l'étang et la métairie du Chalonge étaient entre les mains des religieux de Villeneuve). Il faut croire qu'il y avait d'autres avantages dans la forêt, car M. de Brie-Serrant. en 1787, n'hésita pas à offrir 329.427 livres pour le domaine de Toufou [NOTE : Domaines engagés. Etats et bordereaux (Archives départementales série Q). Voir aussi B 77, f° 126].

 

Le domaine de Vannes. — Le domaine de Vannes des premiers temps était énorme ; il comprenait tout le patrimoine des comtes de Broerech, auxquels les premiers occupants avaient abandonné une longue bande de territoire sur la côte sud de la péninsule, de la. Vilaine à l'Ellé. Dès que la féodalité fut organisée, on procéda à des morcellements qui s'appelèrent : 

1° Le domaine de Rhuis avec le château de  Sucinio ; 

2° Le domaine d'Auray avec la forêt de Quiberon ; 

3° Le domaine d'Hennebont et de Naustanc ; 

4° Le domaine de Vannes avec ses châteaux de l'Hermine, de Lestrenic et de Plaisance, et le petit domaine de Muzillac (Note : Lestrenic fut acheté de Jean de Vannes par Pierre II pour 1.200 réaux d'or et donné aux Jésuites en 1634 (E 164, B 76). La veuve du sire de Bouillé, gouverneur de Bretagne, et Pierre de Birague, gouverneur des îles Chausey, ont joui de Lestrenic (B 61, f° 32 et 33)]. 

Les Rohan occupèrent presque tout ce qui restait au nord et à l'ouest de ces régions maritimes en faisant leur résidence à Josselin, à Rohan, à Pontivy, et en créant des fiefs et des seigneuries, qui devinrent le duché de Rohan (18 lieues de long sur 7 de large), avec 81 paroisses, et la principauté de Guéméné sur le Blavet, avec 23 paroisses. 

Le domaine de Vannes se trouva ainsi réduit à 32 paroisses et le régaire des évêques, à 8 paroisses. 

Le domaine de Vannes est un des rares exemples d'accroissement de patrimoine qui se présentent dans notre revue. Louis XVI y annexa les forêts de Camor et de Florange, en 1785, en payant à la duchesse de Liancourt, fille du comte de Lannion, la somme d'un million 200.000 livres (B 136 et 150). Les évaluations du XVIème siècle sont les seules qui nous renseignent sur la valeur de ce domaine ; elles portent les chiffres suivants : Rentes certaines et variables : 434 livres ; casuel : 1.232 livres ; charges : 1.007 livres ; les aliénations de terres : 2.972 livres. 

 

Domaine de Muzillac. — Rentes diverses : 272 livres ; casuel : 51 livres. 

Le moulin au Duc, et le moulin des Lices rapportaient, vers 1700, 2.300 livres. 

Le sieur de Piennes-Halluvin fut engagiste, de 1568 à 1609, du domaine de Vannes.

(Léon Maître)

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