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Le siège de Léhon en 1169

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[Note : Le château de Léhon avait déjà été assiégé en 1034, mais Dinan était alors de fondation trés récente et son seigneur s'appuyait sur la vieille citadelle de Léhon réparée depuis les invasions normandes].

Il faut à présent mentionner une affaire qui eut le château de Léhon pour objectif et dans le récit de laquelle on est étonné de constater le silence fait sur Dinan, puisque Dinan et Léhon formaient un ensemble militaire et qu'une partie de la ville de Dinan appartenait au seigneur de Léhon.

En 1166 le terrible roi d'Angleterre Henri II Plantagenet était devenu maître de la Bretagne comme conséquence des maladresses et des faiblesses du Duc, Conan IV.

Celui-ci était un jeune homme qui, voulant disputer trop promptement le duché à son beau-père Eudon de Porhoët [Note : Berthe, fille du duc Conan III et mère de Conan IV, s'était remariée à Eudon de Porhoët. Celui-ci avait été reconnu par un fort parti de la noblesse] qui le gérait à la satisfaction des Bretons, provoqua une guerre civile dont les suites devaient être désastreuses.

Conan tout d'abord vaincu par son beau-père, secondé de la plus grande partie de la noblesse bretonne, demanda l'aide du roi d'Angleterre. Celui-ci s'empressa d'accéder à une telle invitation lui ouvrant les portes d'un pays convoité qu'il rêvait d'unir à ses possessions de Normandie, d'Aquitaine et d'Anjou.

Eudon soutenu par les Bretons lutta avec courage, mais il avait contre lui des forces supérieures fournies par un roi brutal et sans scrupules. Il fut vaincu et s'enfuit près du roi de France. Quelques années plus tard, le roi d'Angleterre devait revenir, appelé encore par l'imprudent Conan, en butte à une nouvelle révolte de seigneurs conduits par Eudon.

Henri II incendia les châteaux des révoltés puis, vainqueur, il contraignit Conan à lui remettre le duché. Celui-ci qui dut alors comprendre de quelle valeur était l'appui accordé, fut relégué dans la seigneurie de Guingamp et mis dans l'obligation de fiancer sa fille Constance, âgée de cinq ans, au fils d'Henri II, Geoffroi, qui avait alors huit ans. Geoffroi devait être plus tard un duc de Bretagne très indépendant vis-à-vis de son redoutable père.

Mais en attendant, la Bretagne était soumise au roi d'Angleterre et tout fut écrasé sous un régime de terreur. Les populations épouvantées voyaient dans le ciel des signes annonciateurs de la fin du monde.

Cependant Eudon, encouragé par le roi de France Louis VII, ne se résignait pas et ayant toujours l'appui d'un grand nombre de seigneurs bretons il reprit la lutte, lutte inégale et désespérée au cours de laquelle les châteaux assiégés étaient convertis en ruines et les campagnes dévastées par le pillage et l'incendie.

Comme conséquence du partage de Dinan en 1124, deux cousins possédaient alors chacun une partie de la ville. L'un avait la partie Nord ; l'autre tenait la partie Sud, avec Léhon où il possédait un château érigé sur une petite montagne en cône tronqué.

C'était une admirable position améliorée par l'art militaire. Avant le château qui en couronnait alors le sommet, il y en avait eu un précédent qui peut-être succédait à un vieux fort romain, gardien de la voie passant au pied.

Rolland de Dinan [Note : Fils d'Olivier II et d'Agnorée de Penthièvre fondateurs de l'Abbaye de Boquen] possesseur de Léhon était parmi les confédérés en guerre contre Henri II. Le roi d'Angleterre tomba d'abord sur Bécherel où s'était enfermé Rolland.

La ville fut prise après une longue résistance et Rolland vint s'abriter dans Léhon, son autre place-forte, avec l'ennemi sur les talons. Mais Henri II recula devant un siège qui lui paraissait pour le moment trop long et difficile. Il se contenta de ravager les terres du voisinage, se promettant de revenir plus tard, étant pour lors attiré ailleurs par d'autres soucis.

L'année suivante, en 1169, le siège mené avec des moyens puissants aboutit à la prise du château et comme conséquence à son démantèlement.

Quelque temps après, lorsqu'il fut clair que désormais la position du roi d'Angleterre était inébranlable en Bretagne et que son fils Geoffroi était reconnu Duc de Bretagne par le roi de France, Louis VII, Rolland de Dinan se racommoda avec le terrible tyran mais en perdant sa part de Dinan, qu'il dut céder à la couronne ducale.

Si nous avons raconté cette affaire de Léhon, c'est afin de chercher pourquoi Dinan avait alors été respectée comme il paraît car la ville était une proie bien plus tentante que Léhon.

La raison la plus valable est fournie par A. Barthélémy dans ses « Mélanges sur la Bretagne » [Note : A Barthélémy, « Mélanges historiques et archéologiques sur la Bretagne ». 3ème série, page 20]. Dinan n'avait pas été attaquée parce que l'autre seigneur co-propriétaire de la ville Geoffroi II, tenait tout simplement le parti d'Henri II, premier exemple d'un opportunisme qui ne sera pas oublié, pendant les démélés politiques ultérieurs. Geoffroi regarda écraser son cousin, mais sauva Dinan.

Enfin Rolland réconcilié avec Henri II rebâtit son château de Léhon qu'il avait conservé. La partie nord de Dinan allait de plus, en 1199, revenir à ses héritiers, après la mort d'Ollivier III de Dinan.

C'est ce fief Dinan-Léhon qui passera aux mains des d'Avaugour. Alain, le fils d'Henri II, fondateur des Cordeliers, vendit ce fief, en 1264, à Pierre de Bretagne qui le céda à son père, le Duc Jean I le Roux, mais cette vente ne fut ratifiée qu'en 1283.

Désormais, c'est une ville ducale qui se dressera devant l'ennemi et cette ville bien placée stratégiquement et commercialement, deviendra un des bastions de la Bretagne.

Léhon est par la même occasion propriété ducale et son château sera joint aux défenses de la ville. Les capitaines de Dinan porteront plus tard le titre de capitaine des châteaux de Dinan et Léhon.

(M. E. Monier).

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