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Clergé de la paroisse Saint-Sauveur de Dinan

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Pour satisfaire aux exigences de la critique contemporaine, nous indiquerons ici, une fois pour toutes, afin de ne pas multiplier nos références, où nous avons puisé nos renseignements biographiques. Ces indications vaudront pour toutes les notices de ce recueil.

SOURCES. — En principe, nous n’avons pas pris les dates de naissances et les noms des parents des ecclésiastiques dont nous publions les notices, dans les registres de baptêmes. Notre tâche eût été trop ardue. Nous avons relevé de ces renseignements la plupart aux Archives d’Ille-et-Vilaine, série G, dans les registres cotés G 96­98, lorsqu’il s’agit d’ecclésiastiques de l’ancien évêché de Saint-Malo. Quant aux dates d’ordinations, ainsi que celles de nominations aux cures, nous les avons puisées au fonds précité, dans les registres cotés G 87 à G 90, et G 149 à G 162.

Les registres d’insinuations ecclésiastiques de l’évêché de Dol, classés chronologiquement aux Archives d’Ille-et-Vilaine, mais non jusqu’ici pourvus de cotes, nous ont documenté sur les prêtres de cet ancien diocèse, ainsi que sur la date précise de leur nomination aux diverses cures de l’évêché dolois.

Pour ce qui regarde les prêtres de l’évêché de Saint-Brieuc, c’est aux Archives des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) que nous avons travaillé. Nous avons pour cela dépouillé les registres d’insinuations, ainsi que ceux du secrétariat de cet ancien diocèse. Ils ne sont malheureusement pas cotés. Nous avons complété l’ensemble de nos fiches par certains états de la série V, non cotée, conservés dans ce même dépôt.

Quant aux indications concernant les études des divers ecclésiastiques mentionnés dans cette publication, elles proviennent d’anciens palmarès du Collège des Laurents, dont un heureux hasard nous a fait trouver chez un bouquiniste de Paris plusieurs exemplaires. Les registres de notes des Séminaires de Saint-Malo, cotés G 96 à G 98 aux Archives d’Ille-et-Vilaine, nous ont aussi fourni de précieux renseignements.

Les nominations des vicaires, appelés autrefois curés dans notre Bretagne, ne figurent nulle part, que nous sachions, sur les registres des évêchés. On en est réduit pour connaître les noms de ces Messieurs à fouiller les anciens registres d'état-civil, pour y relever leurs premières signatures. Nous ajouterons, enfin, que toutes les fois que nous l’avons pu, nous nous sommes astreint à vérifier scrupuleusement l'état-civil des prêtres dont nous donnons les biographies, à l’aide de leur acte de décès, dont le double existe aux archives du Greffe du Tribunal Civil de Dinan.

Enfin, les Archives des Côtes-d'Armor, contenant assez peu de pièces des séries révolutionnaires L et Q, pourvues de cotes à titre définitif, nous n’avons point voulu, faute de cotes précises, jeter de la poudre aux yeux en indiquant des références inutilisables pour les travailleurs. Nous nous contentons donc trop souvent de marquer la série et la sous-série. Signalons aussi que toutes les notes que l’on rencontrera sous la rubrique « enquête du préfet Boullé », sont extraites d’une copie faite sur des papiers ayant appartenu au P. Perquys, laquelle est notre propriété personnelle. Nous en avons vainement recherché l’original. Il en est de même pour la correspondance échangée entre Monseigneur Cafarelli et le préfet Boullé avant la nomination aux cures en 1893 et dont nous donnerons parfois larges extraits...

ANGE-BONAVENTURE-JEAN-BAPTISTE CARRON D’AMERY, recteur, appartenait à une famille d’origine doloise, mais naquit cependant à Rennes, paroisse Saint-Sauveur, le 8 janvier 1745, de Malo-Bonaventure Carron, sieur de la Carrière, procureur au siège de la Monnaie de Rennes, et de demoiselle Angélique Belletier. Il était frère de père du célèbre abbé Guy Carron, l’auteur des Confesseurs de la Foi et d’une foule d’autres ouvrages édifiants. M. Ange Carroll prit le grade de licencié in utroque jure, entra dans les ordres et reçut le sous-diaconat le 23 octobre 1769. Puis, une fois prêtre, il fut très peu de temps vicaire de Balazé, s’étant vu, sur la présentation de M. du Breil de Rays, abbé de Saint-Jacut, en date du 19 juin 1771, presque aussitôt pourvoir, n’étant âgé que de 26 ans, du rectorat de Saint-Sauveur de Dinan, alors vacant par la mort de M. Julien Homo, dernier possesseur, advenue subitement le 8 mai de cette année.

Deux jours après sa nomination, M. Carron prenait possession de sa cure et fit pour son installation « un compliment qui fut admiré de tout le monde » [Note : Sur les entrefaites, M. Carron, qui ne devait pas manquer de protecteurs, fut nommé le 8 septembre 1771 au rectorat d'Izé, près de Vitré, qui rapportait 2.414 l. de revenu, mais il préféra garder celui plus honorifique de Saint-Sauveur. (G. de Corson : Pouillé, etc., op. cit.. IV. p. 746 et suivante)].

Bien qu’il fut renté de 500 l. de revenus personnels, cet ecclésiastique ne dédaigna pas d’ajouter au maigre produit de sa cure la chapellenie de Sainte-Anne de Taden, qui valait 163 l. nettes à son possesseur, et pour laquelle il obtint le visa le 12 décembre 1789.

Ainsi que l’a longuement raconté le chanoine Fouéré-Macé au tome Ier, p. 83 et sq., du Diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire, M. Carron, favorable au mouvement réformiste à ses débuts, fit au nouvel ordre de choses toutes les concessions conciliables avec l’orthodoxie et prêta son concours à la plupart des cérémoies patriotiques de cette époque. Nous ne répéterons pas ici ce qu’en a dit l’auteur précité, auquel nous renvoyons pour les détails. Mais, lors de la promulgation du serment à la Constitution Civile, le curé de Saint-Sauveur, qui s’était proposé de prêter un serment qui excluait le domaine spirituel, se refusa nettement, ainsi que son vicaire, M. Buret, à lire en chaire, le 9 janvier 1791, le décret de l'Assemblée Nationale concernant cette loi (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 13).

Dénoncé deux jours plus tard, pour ce chef, par les autorités du District, à celles du Département, M. Carron persista dans sa conduite et signa peu après l'Exposition des Principes sur la Constitution Civile du Clergé, avec les prêtres fidèles du diocèse malouin. Puis, comme il s’était toujours refusé à prêter la formule du serment pur et simple, le recteur de Saint-Sauveur se vit remplacer dans sa cure par un intrus, l’ex-dominicain Tobie, élu à son lieu et place le 12 juin 1791. Chose digne de remarque, M. Carron consentit à célébrer la messe de Spiritu Sancto qui précéda cette élection, mais il n’assista pas à la proclamation du scrutin qui suivit.

Les Dinannais acceptèrent en somme sans protestation la présence de leurs nouveaux curés. Ils se contentèrent d’éviter en masse d’assister à leurs offices et remplirent dès lors, le dimanche, les églises de Léhon et de Taden, ainsi que les chapelles avoisinantes.

Forcé de quitter Dinan par suite de l’arrêté du Directoire des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), pris le 18 juin de cette année, qui obligeait tout recteur ou vicaire remplacé par un assermenté à s’éloigner des limites de son ancienne paroisse à une distance d’au moins six lieues, M. Carron, à l’annonce des mesures prises par le Directoire d’Ille-et-Vilaine, prit le parti de s’exiler et, le 14 avril 1792, il s’embarqua à Saint-Malo pour Jersey sur le navire Le Guernesiais. De là, plus tard, il passa à Londres où, grâce à l’influence de son frère, l’abbé Guy, « il remplit les fonctions de chapelain chez un grand seigneur catholique ». Durant ce temps, le 9 germinal an II (29 mars 1794), les autorités dinannaises faisaient inscrire leur ancien pasteur sur la liste des émigrés, bien qu’il ne fut en réalité que déporté, et ses biens se trouvèrent du coup placés sous séquestre.

Le calme rétabli, l’abbé Carron revint en France en janvier 1801 et fit, à son arrivée, quelques difficultés pour prêter la promesse de fidélité prescrite par Bonaparte (cf. Archives Nationales, F 7, 7835, 11° 6092). Pour avoir refusé le 18 messidor an X (7 juillet 1802) d’assister aux funérailles de l’assermenté J.-B. Gauttier, ancien curé de Saint-Malo et ex-vicaire épiscopal de Jacob, lequel n’avait pas voulu se rétracter avant de mourir, M. Carroll, dans l’enquête qui précéda en 1802-1803 les nominations aux cures et succursales, se vit noter par Boullé, préfet des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), comme « très longtemps insoumis, ayant promis de publier le Concordat, mais faisant toujours preuve de beaucoup d’intolérance ».

Rétabli officiellement dans ses fonctions pastorales le 8 avril 1803, sous le titre de curé de Saint-Sauveur, M. Carron d’Amery décéda en fonctions, âgé de 78 ans, le 29 janvier 1823, et fut inhumé dans son église, offrant l’un des plus longs exemples de carrière pastorale que l’on connaisse.

Bibliographie. — Robidou : Histoire et Panorama d’un beau pays, IIe édit., p. 370. — L’Estourbeillon : Les Familles françaises à. Jersey, in-8, Nantes, 1886, p. 313 ; — Le Diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire, in-8, Saint-Brieuc, 1894, I, p. 83 et sq., où l’on trouve sur le rôle de M. Carron à Dinan en 1790 et 1791 de nombreux renseignements, dus aux recherches de M. Fouéré-Macé, que nous n’avons pas voulu répéter ici. — Revue illustrée des provinces de l'Ouest, t. XXI, p. 148. — Kerviler : Bio-Bibliographie bretonne, in-8, Rennes, 1886, VIII, p. 46. — Archives municipales de Dinan. Archives des Côtes-d'Armor, série Lm 3. — Archives de Saint-Malo, LL 109.

 

FRANÇOIS-PIERRE BURET, vicaire, était né à Saint-Servan le 11 septembre 1762, de François, sieur de la Maisonneuve, et de Françoise Hervy. Il fit ses études à Dinan et mérita la note « très bien » à tous ses examens théologiques. Ordonné prêtre le 23 septembre 1786, M. Buret devint vicaire à Saint-Sauveur de Dinan le 10 septembre 1790.

L’abbé Buret suivit, comme nous l’avons vu, l’exemple de son recteur, et refusa de s’assermenter. Il reçut pour la dernière fois son traitement en juillet 1791 et quitta la paroisse à l’installation de l’intrus Tobie. Contraint de s’exiler à Jersey, lors de l’application de la loi du 26 août 1792, M. Buret fut néanmoins, quoique déporté, inscrit sur la liste des émigrés de la ville de Saint-Servan. Les quelques registres de Mgr de Cheylus, évêque de Bayeux, concernant les secours attribués aux prêtres bretons, que l’on nous a conservés, nous apprennent que ce prêtre résida à Jersey de novembre 1797 à novembre 1799 (Bibliothèque du chanoine Le Masle, à Bayeux). M. Buret vivait encore dans cette île le 23 novembre 1800, date à laquelle il administrait les derniers sacrements à M. Jacques Le Masson, de Tramain, vicaire d’Uzel.

Revenu en France en janvier 1801, le vicaire de Saint-Sauveur ne se mit en règle que vers le 2 juin 1802 avec le gouvernement consulaire. Lors de l’enquête de Boullé, ce prêtre reçut les notes suivantes du préfet des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) : « Quarante ans. Bon pour être vicaire dans une ville, mais n’est pas de l’évêché de Saint-Brieuc ». M. Buret demeura à Saint-Sauveur jusqu’au mois de mai 1807. Il se retira ensuite dans sa ville natale, où il remplit quelque temps les fonctions de vicaire. Il y mourut, âgé de 75 ans, le 11 novembre 1837.

Les deux paroisses de Dinan, qui ne comptaient seulement, en 1922, que douze prêtres originaires, en possédaient un bien plus grand nombre autrefois.

 

Etaient, lors de la Révolution, natifs de la paroisse Saint-Sauveur : 

MM. JEAN-MARIE DU CHASTEL, né le 4 juin 1719, de Jean-René, seigneur de la Rouaudais, et de dame Anne-Marie Mousset de Mauny.

M. du Chastel reçut la prêtrise à Nantes le 3à janvier 1743, passa sa licence en théologie et accumula ensuite sur sa tête, avec les titres dont l’énumération suit, les bénéfices qui s’y trouvaient annexés, savoir : abbé commendataire des abbayes de Rigny et de Fontaine-les-Blanches, ordre de Cîteaux, chanoine et dignitaire du noble chapitre de Metz et l’un des aumôniers de la reine de France. Il faut croire cependant que ses multiples prébendes ne lui suffisaient pas encore pour une honnête subsistance, car nous voyons M. l’abbé du Chastel, sur la présentation du comte J.-B. de Boishue, obtenir en plus le visa, le 11 décembre 1783, pour les petites chapellenies du Val-K'haro, en Brusvily, et du château d'Yvignac, dont étaient nantis d’ordinaire de pauvres prêtres du pays.

Après l’arrêté du Département des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) du 18 juin 1791, M. du Chastel, qui ne s’était point assermenté, et ne voulait pas suivre les offices des constitutionnels, fut invité à quitter Dinan, où il se trouvait pour l’instant. S’était retiré à la Gaudière, en Saint-Juvat, le même arrêté l’y poursuivit encore, et malgré ses protestations et ses requêtes au district de Dinan, il se vit obligé de se retirer à Saint-Méen, dans l'Ille-et-Vilaine, ainsi que MM. Gervais Férard et Macé, prêtres de la ville de Dinan.

C’est à grand peine qu’il put vivre en paix dans cette localité. Le 1er août 1791, les administrateurs du district de Montfort, mis en suspicion par leurs collègues dinannais, écrivaient en effet à la municipalité de Saint-Méen « qu’étant instruits que cet individu (du Chastel), qui sous le masque modeste d’un homme paisible qui n’a l’air de se mêler de rien, est parvenu à troubler les consciences timides de quelques ecclésiastiques qu’il a empêchés de se conformer à la loi, il est nécessaire de l’étroitement surveiller ».

L’abbé du Chastel, dont le nom figure sur la liste des émigrés, s’exila en 1792, nous ne savons à quelle date. D’après les registres de Mgr de Cheylus, évêque de Bayeux, nous le voyons recevoir à Jersey des secours en argent et en vêtements d’août 1796 à janvier 1799. Il décéda le 23 du mois suivant à Saint-Hélier de Jersey, lisons-nous dans l'ouvrage de M. de l'Estourbeillon, intitulé Les Familles Françaises à Jersey, in-8, Nantes, 1886, p. 305.

 

MATHURIN-MARIS PERROT était né le 29 septembre 1724, du mariage de Jean et de Marie Delion, demeurant près de Carrouer, lesquels lui assurèrent son titre clérical le 7 août 1745. Il reçut la prêtrise le 22 mars 1748, après des examens théologiques assez passables.

Nous retrouvons M. Perrot en 1774, officier de choeur en même temps que vicaire de l’église Saint-Sauveur. Au cours du mois de juillet 1791, cet ecclésiastique qui, aux termes de l’arrêté du 18 juin précédent, aurait dû s’éloigner de Dinan comme insermenté, se prétendait malade pour ne pas quitter cette ville ; mais il fut mis en demeure de déclarer s’il voulait ou non reconnaître Jacob et les nouveaux curés de Dinan. Sur son refus, et après visite d’un médecin, il dut se retirer dans la ville de Saint-Méen pour éviter d’être renfermé au Séminaire de Saint-Brieuc, et nous le trouvons encore dans cette localité le 15 avril 1792.

Lors de l’application de la loi du 26 août de cette année, M. Perrot ne s’exila pas, en qualité de sexagénaire. Nous avons lu dans la liasse Lm 5, 39, des Archives des Côtes-d'Armor, la note suivante le concernant : « Le sieur Perrot, demeurant à Dinan, place Saint-Sauveur, revenu chez lui (de la maison de réunion de Saint-Brieuc), en vertu d’arrêté du Département, mais y recevant des personnes suspectes pour la confession, a été arrêté (à nouveau), et conduit à Saint-Brieuc le 1er avril 1793 ».

Entré le surlendemain à la maison de réunion créée aux Filles de la Croix, ce prêtre fut transféré au mois de novembre suivant, ainsi que ses collègues, aux Carmélites de Guingamp. Rendu à la liberté au printemps de 1795, le jour du Vendredi-Saint, à la suite de l’arrêté pris le 26 mars précédent par les représentants du peuple Guezno et Guermeur, alors en mission en Bretagne, M. Perrot revint à Dinan, où il se mit à faire du ministère dans les deux paroisses de cette ville, privées de leurs pasteurs légitimes.

Le 29 juillet de cette année, les administrateurs du District de Dinan informaient ceux du Département « que le prêtre Perrot, en exécution de la loi du 11 prairial an III (30 mai 1795), avait fait à la mairie de cette ville une déclaration du culte catholique, dont ils étaient d’avis d’accepter les termes tels que les voici : " En cousequence de la proclamation du citoyen Grenot, représentant du peuple, en date du 14 messidor, je soussigné, prêtre insermenté, considérant que je suis autorisé à insérer dans la déclaration de soumission aux lois civiles, requise par la loi du 11 prairial, toutes les restrictions relatives à mes principes religieux, et que cet acte de soumission ne concerne que les objets (sic) ; qu’il n’en pourra résulter aucune nécessité de communiquer spirituellement, ni d’avoir des temples communs, soit avec les prêtres qui ont adopté la ci-devant Constitution Civile du Clergé, que je persiste à regarder comme séparés de ma communion, soit avec des ministres d’aucun autre culte ; Qu’enfin toute la latitude que peuvent désirer des consciences alarmées, est promise par la proclamation du représentant en date du 14 messidor ; Déclare que sous la réservation expresse de tout ce qui concerne la foi, la morale, la discipline et la hiérarchie de l'Eglise Catholique, Apostolique et Romaine, je suis soumis aux lois purement civiles de la République. Je ferai imprimer et distribuer si bon me semble la présente, dont je requiers acte ". A Dinan, le 26 messidor an III. Signé : Mathurin Perrot ; Nicolas Brochardière (Archives des Côtes-d'Armor, 2 L/v district de Dinan) ».

M. Perrot, dont les biens avaient été séquestrés au cours de son emprisonnement, et une partie de ses effets mobiliers mis en vente, conformément aux lois révolutionnaires, décéda à Dinan, place Saint-Sauveur, le 1er novembre 1796, âgé de 73 ans.

 

GILLES-NICOLAS DURAND, sieur de la Furonnière, naquit à Dinan-Saint-Sauveur le 23 octobre 1725, de noble homme Nicolas, originaire de Trimer, avocat en Parlement, et de demoiselle Thérèse Ruellan.

Après avoir reçu la tonsure en 1749 et la prêtrise le 30 mars 1754, cet ecclésiastique passa sa licence in utroque jure, puis occupa au Collège de Dinan la chaire de philosophie. C’est en cette qualité que nous le voyons en 1763 et 1765 présider des soutenances de thèses.

Ce prêtre était pourvu dès 1775 d’un canonicat dans l’église cathédrale de Saint-Malo, quand Mgr des Laurents lui donna le 4 mai 1782 des lettres de vicaire général, lettres qui lui furent renouvelées le 2 février 1786 par Mgr de Pressigny. Ajoutant dignités sur dignités, M. de la Furonnière fut nommé archidiacre de Porhoët, titre dont il prit possession le 20 décembre 1788, et sa juridiction s’exerçait à Ploërmel sur la partie méridionale de l’évêché de Saint-Malo.

« L'arrêté du 1er août 1791 du Directoire d'Ille-et-Vilaine qui obligeait les vicaires généraux des diocèses supprimés à sortir du territoire de ce département, lui fut remis par la municipalité de Saint-Malo avec ordre de s'y conformer. Il en fut ensuite dispensé, ayant justifié que ses infirmités ne lui permettaient pas de se mettre en route. Il demeura constamment chez lui sans sortir et sans voir aucun prêtre. Il était dans la ferme résolution de vivre s'il le pouvait, ignoré et de ne se mêler de rien. Pressé par l'abbé Derouillac, son ami intime, qui avait été supérieur du collège de Dinan, de lui donner quelques conseils, il eut le malheur de lui écrire une lettre. Elle fut interceptée et servit de fondement à l'ordre que lui donna la municipalité de Saint-Malo de sortir de ses murs dans les 48 heures et d'exécuter l'arrêté du département qui ordonnait l'éloignement des grands vicaires. Le chanoine Durand obéit à cet ordre et se rendit à Paris où il resta jusqu'au mois de juin suivant. Il y était arrivé le 10 mars 1792 et résidait cloître Notre-Dame, n° 10. Le 15 juin suivant, il se rendit à Rouen, où il résida jusqu'au 8 août. A cette époque, on éloigna de cette ville tous les prêtres insermentés qui n’y avaient pas leur domicile habituel. Obligé une fois de plus de chercher un asile où il pût vivre tranquille et répugnant à s'exiler en Angleterre, ainsi que le firent la plupart des prêtres qui étoient à Rouen, il se rendit à Tours. A peine y fut-il arrivé, que les bulletins publièrent le décret du 26 : ordre à tous les prêtres assujettis au serment de sortir du royaume, sous peine d'être déportés à la Guyane. Contraint alors de quitter sa patrie, M. de la Furonnière se décida à passer à Jersey. Banni du département d'Ille-et-Vilaine, pour montrer son obéissance à la loi et malgré tout son désir de revoir Saint-Malo, cet ecclésiastique se rendit à Granville où il fut arrêté en arrivant. Il fut obligé d'envoyer un exprès à Saint-Malo pour obtenir la permission de passer à Jersey. La municipalité malouine la lui accorda et le 9 septembre 1792 celle de Granville lui délivra un passeport pour cette île où il arriva le 14 septembre 1792. Le 11 septembre 1793, Thérèse Durand, sa sœur, qui habitait Saint-Malo, obtint qu'on levât les scellés qui avaient été apposés sur les meubles de son frère au titre d'émigré, alors qu'il n'était que déporté ». (Arch. Nat., F 7, 5154).

M. de la Furonnière mourut à Saint-Malo, le 19 janvier 1811. Il était alors âgé de 86 ans et décoré des titres de vicaire général et chanoine ad honores (cf. sur ce prêtre Archives de Saint-Malo, LL 170).

 

JEAN-BAPTISTE MACÉ était né le 30 mars 1726, de noble homme Laurent, sieur du Tertre, et de Julienne de Hauteville. D’après l’annaliste qui a rédigé 75 ans de l’'istoire religieuse de Dinan, M. Macé, qui avait obtenu son baccalauréat en théologie, desservait en 1789, vraisemblablement pour le compte du recteur de Plédéliac, la chapellenie fondée en l’église Saint-Sauveur par Bertrand Duguesclin. Ce prêtre ne prêta pas, en 1791, un serment auquel la loi ne l’obligeait point, et, pour cette raison, les autorités de Dinan, au mois de juillet de cette année, le contraignirent de quitter cette ville et « de s’en aller prêcher ailleurs par son exemple la désobéissance à la loi ». M. Macé se fixa alors momentanément à Saint-Méen.

Devant la persécution toujours croissante, cet ecclésiastique, bien que sexagénaire, préféra s’exiler lorsque fut promulguée la loi du 26 août 1792. Il s’embarqua donc près de Chatelier, en Saint-Samson, le 11 septembre de cette année, à 4 heures du soir, pour gagner Jersey, en compagnie de 14 autres prêtres de la région. La lettre suivante va nous instruire combien fatale lui fut cette traversée. Elle est adressée aux soeurs de l’abbé Macé : « Gerzei, 14 septembre 1792. Mesdemoiselles, C’est avec le plus vif regret que, pénétrés de la plus vive douleur, nous sommes dans l’affligeante obligation de vous annoncer la perte que nous avons faite de M. Macé, votre frère, dans la traversée de Saint-Malo à Gerzei. Battus par la tempête, nous avons séjourné deux nuits à la mer. Le mal de mer, la crainte où il se trouvait, un coup de sang et un abcès qui s’est manifesté lorsqu’on l’a dépouillé, paraissent les causes de sa mort. Le mal dont la plupart d’entre nous étaient attaqués, la consternation générale, le défaut de moyens n’ont permis que de faibles secours. Son décès est arrivé le 12 du présent mois, vers les dix heures du soir... ».

Suit l’inventaire des effets du défunt : ils consistaient en une tabatière, une paire de boutons d’argent, de grandes et petites boucles d’argent, une montre en argent, un habit brun, deux chemises, un bissac, six mouchoirs, une cravate, un bonnet de coton, deux paires de bas de coton, une de laine, une veste et une robe de chambre d’indienne, deux lorgnettes, dix assignats de cinq livres, un manteau bleu, une soutane, un chapeau. Le tout fut confié à François Auger, maître de barque, pour remettre aux sœurs du défunt.

La missive funèbre est signée de MM. P. Artur, prêtre ; Martin, recteur du Hinglé ; Gallée, recteur de Saint-Juvat ; Bodin, recteur de Trévron ; de Miniac, recteur de Saint-Carné ; Moncoq, vicaire de Léhon ; Le Coq, vicaire de Saint-Onen ; Bedel, vicaire de Taden ; Le Breton, vicaire de Brusvily ; Egault, vicaire de Pleine-Fougères ; Derouillac, du collège des Laurents ; Sevestre, prêtre de Saint-Juvat ; Guignard, prêtre de Taden ; Bamculle, prêtre de Broons ; O. Fleury et Joulin, diacres de Dinan ; tous compagnons de voyage de M. Macé.

 

DOMINIQUE-JEAN-MARIE PRIVÉ, né à Dinan-Saint-Sauveur le 30 juillet 1748, du mariage de Thomas et d’Anne Raguidel, étudia au collège de cette ville fut ordonné prêtre le 25 septembre 1777, après avoir été noté au Séminaire comme « doué d’un peu de voix et de chant et passable à ses examens ».

M. Privé remplissait en 1790 les fonctions d’aumônier de la prison de Dinan. Ne s’étant pas assermenté et sa mauvaise santé l’ayant empêché de s’exiler après l’application de la loi du 26 août 1792, il était demeuré dans sa famille, où son état de grabataire faisait tolérer sa présence. Mais, à la suite du décret de la Convention du 11 mai 1794, M. Privé fut arrêté à Dinan dans la maison où il gisait alité (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 68), et comparut le 27 juillet 1794 devant le tribunal criminel des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor). Il déclara à ses juges « vivre depuis quatre ans à Dinan comme grabataire ». Après avoir fait vérifier la véracité des dires de l’abbé Privé, l’accusateur public Besné ordonna que ce prêtre, en qualité d’insermenté, serait malgré ses infirmités renfermé dans la maison de réunion constituée aux Carmélites de Guingamp (Archives du Tribunal de première instance de Saint-Brieuc). Entré à l’hôpital de Guingamp le 26 octobre 1794, M. Privé y mourait le lendemain, à 4 heures du soir, indique son acte de décès, que nous a aimablement communiqué notre excellent ami, l’abbé François Guégan, vicaire à la basilique de Guingamp.

 

GERVAIS-ROSE FÉRARD, né le 7 septembre 1751, du mariage de Gervais et de Guillemette Moncoq, étudia au collège de Dinan, où nous le trouvons élève en 1765 et 1769. Il reçut la prêtrise le 16 septembre 1775, après avoir fourni de bons examens théologiques.

M. Férard, qui remplissait en 1790 les fonctions de sacriste à l’église Saint-Sauveur, tout en y joignant vraisemblablement celles de prêtre de chœur à cette paroisse, refusa le serment et dut se retirer à Saint-Méen, où il prit un passeport le 10 septembre 1792, après la loi du 26 août de cette année. Il s’exila à Jersey dix jours après, via Saint-Malo (Archives de Saint-Malo, LL 109).

Un rapport de police signale M. Férard rentré à Dinan l’an VI (1797), et faisant du ministère caché dans cette ville et aux environs, mais ces renseignements nous semblent inexacts, car les registres des secours distribués à Jersey sous les auspices de Mgr de Cheylus, indiquent M. Férard comme en ayant bénéficié du mois de janvier 1797 à celui de décembre 1799, et nous voyons d’autre part ce prêtre baptiser dans cette île le 8 juillet 1798. Revenu seulement à Dinan le 28 mai 1801, M. Férard dut gravement déplaire aux autorités locales, car l’enquête du préfet Boullé lui est très défavorable. Il mourut à Dinan, rue de la Cordonnerie, âgé de 65 ans, le 20 juin 1816 [Note : M. Férard figure sur des Actes d'Etat-Civil concernant les du Breil de Pontbriand de la Caulnelaye, en date du 8 juillet 1798 et du 23 mars 1800 (cf. L'Estourbeillon : Les Familles Françaises à Jersey, op. cit., p. 41 et 42)].

 

JACQUES-BERNARD-RENÉ RAULT, dit Maisonneuve, né le 20 août 1752, de Simon, perruquier, et de Jeanne Marvereau, étudia au Collège de Dinan, où il achevait sa cinquième en 1766. Nous le trouvons ordonné diacre le 6 septembre 1775, après d’assez médiocres examens. Il reçut le sacerdoce à Saint-Malo le 15 mars 1777.

M. Rault, qui vivait simple prêtre à Dinan en 1790, s’assermenta peu avant le 21 juillet 1791, mais se rétracta presque aussitôt. Pour l’en punir, les autorités du district le firent immédiatement arrêter et conduire au Séminaire de Saint-Brieuc, où il séjourna quelque temps. Il passa à l’étranger après la loi du 26 août 1792. Après avoir séjourné à Jersey, cet ecclésiastique gagna ensuite la Grande-Bretagne, d’où il ne revint en France que le calme rétabli. Après avoir débarqué à Saint-Briac le 20 mai 1801, il fit sa soumission huit jours après au gouvernement de Bonaparte et se fixa désormais à Dinan. L’enquête de Boullé se borne à le qualifier de « pacifique ». M. Rault remplit les fonctions de vicaire à l’église Saint-Malo de Dinan jusqu’au 1er janvier 1825, date à laquelle il cessa d’exercer. Il mourut à Dinan, place du Marché, le 4 janvier 1828, âgé de 76 ans.

 

AUGUSTIN-LAURENT-ETIENNE HASLÉ, fils de Thomas et d'Olive Gonet, né le 14 mai 1755, reçut la prêtrise le 18 décembre 1784. Suivant ses dires, en 1825, M. Haslé, après son sacerdoce, remplit de 1786 à 1790 les fonctions d’aumônier de la prison, ainsi que celles de prêtre de choeur à l’église Saint-Malo. Il accepta à la fin de 1791 de remplacer à Lamballe l’abbé Abgral, comme aumônier des Ursulines, mais il dut quitter ce poste le 30 janvier 1792, vu sa qualité d’insermenté (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 25).

Le 29 mai 1797, un rapport de police signale que ce prêtre « demeure aux environs de Lamballe, et qu’il n’est venu qu’une fois passer huit jours à Dinan ». L’enquête de Boullé indique M. Haslé comme résidant depuis dix-huit mois à Dinan comme simple prêtre, et le taxe d’avoir « favorisé la chouannerie et pris part aux troubles avec les insurgés ».

Envoyé comme curé d’office de Trébédan en 1802, M. Haslé en devint le recteur le 16 janvier 1804, après avoir fait de grandes difficultés pour accepter ce poste. Il démissionna en 1808 et mourut prêtre habitué à Dinan, âgé de 88 ans, le 2 mars 1844.

 

NICOLAS-FRANÇOIS BRIAND, né le 21 octobre 1763, du mariage de Jacques et de Marie Texier, étudia au Collège de Dinan, où il obtint un second prix de thème latin à la fin de sa seconde, en 1782. On le note au Séminaire : « Faible à ses examens, mais paraît studieux et comprendre. Sa conduite est bonne ».

Ordonné prêtre à Saint-Malo le 18 septembre 1790, M. Briand, bien qu’insermenté, ne figure point sur les listes des prêtres déportés à Jersey que nous avons pu consulter, et nous ignorons où il passa les années de la Révolution. L’enquête de Boullé, vers 1802, l’indique comme « simple prêtre autrefois comme aujourd’hui, insermenté non déporté, revenu à Dinan depuis 18 mois ». L’abbé Briand mourut dans sa ville natale, rue du Coignet, âgé de 41 ans, le 21 juin 1804.

 

Etaient en 1760 dans les ordres sacrés et originaires de Dinan-Saint-Sauveur :

MM. COSME-JULIEN JOULAIN, né le 12 novembre 1760, de Cosme et de Jeanne Biais, qui achevait en 1782 sa cinquième au Collège de cette ville. Présenté le 14 mai 1790 par Madame Louise Sevoy pour la prestimonie fondée par François Le Gault et dame Perrine Maingard, son épouse, prestimonie dont les revenus devaient lui constituer son titre clérical, l’abbé Joulain reçut le sous-diaconat peu après cette date. N’ayant pas voulu s’assermenter, cet ecclésiastique s’exila à Jersey le 11 septembre 1792, après la loi du 26 août précédent. Il passa de là à Portsmouth, où nous le trouvons en avril 1793, signant une pétition afin d’obtenir des secours pour subsister. Il était prêtre à cette époque. Ainsi que pour un certain nombre d’autres ecclésiastiques exilés, nous ne savons ce qu’il advint de lui. Il nous faudrait pour cela avoir pu compulser les registres qui sont déposés à Londres, au Record-Office, ainsi qu’à l’aumônerie de la chapelle de l’ambassade française de cette ville.

 

JULIEN-PAUL PICAULT, né le 16 février 1767, du mariage de Laurent et de Marie Micouin, demeurant rue de l'Horloge, achevait en 1782 sa cinquième au collège de cette ville. L’abbé Picault reçut le diaconat le 18 septembre 1790. Il s’exila à Jersey après la loi du 26 août 1792 concernant les insermentés. Il passa ensuite en Angleterre et décéda à Londres le 29 octobre 1800.

Quoiqu’un des frères de l’abbé Picault eût trouvé la mort clans les armées de la République, et qu’un autre en fut revenu estropié et pensionné de l'État, le père de cet ecclésiastique, considéré comme père d’émigré, fut obligé de fournir 1.500 livres pour l’équipement d’un volontaire, et ses biens placés sous séquestre ; à tel point qu’en 1804, on l’inquiétait encore avec l’application de la loi sur les propriétés des émigrés.

 

PIERRE-LOUIS LABBÉ, né le 26 mars 1766, du mariage de Pierre et de Louise Moncoq, reçut le 23 juin 1789 le visa pour la chapellenie de la Chèvre, qui se desservait alors dans l’église Saint-Sauveur, et dont, les revenus devaient lui constituer son titre clérical (Archives Ille-et-Vilaine, G 91).

Ordonné diacre le 18 septembre 1790, après d’assez bons examens, il est vraisemblable que M. Labbé, en qualité d’insermenté, s’exila durant les mauvais jours, bien que nous n’ayons jusqu’ici retrouvé son nom sur aucun des catalogues des prêtres exilés. Il fut inscrit sur la liste des émigrés.

L’enquête de Boullé note cet ecclésiastique comme « intelligent et doux et croit qu’il s’est fait ordonner prêtre en Angleterre ».

M. Labbé, qui était attaché en 1805 à l’église Saint-Sauveur, mourut le 28 février 1821, âgé de 55 ans, chapelain de l'Hospice civil de Dinan.

 

Outre ces prêtres, étaient encore natifs de la paroisse Saint-Sauveur : 

MM. OLIVIER GUILLAUME, qui trouvera son article à propos de La Landec ; TOUSSAINT MONCOQ, dont nous parlerons à l’article Léhon ; JEAN HARROUARD et JEAN-BAPTISTE LE BRETON, dont les biographies se liront à l’article Brusvily ; JEAN-JACQUES BESLAY, qui se verra à l’article Languédias.

 

Etaient aussi natifs de Dinan-Saint-Sauveur les religieux dont les noms suivent :

MARCELIN-FRANÇOIS DANIEL, y né le 16 février 1750, du mariage de Julien et de Julienne Lecomte. Après avoir fait profession au Couvent des Dominicains de Dinan, le 13 mars 1777, ce religieux occupa les emplois de professeur de théologie, ainsi que de prieur au couvent de Morlaix. En 1789, le P. Trottel, de Saint-Lormel, son provincial, demandait en sa faveur la prédicature générale de Rennes, « attendu qu’il avait rempli depuis 10 ans avec succès les premières chaires de la province ». Nous trouvons le P. Daniel au couvent de Nantes en 1790 et y déclarant le 30 septembre de cette année, « vouloir continuer la vie commune comme il l’a pratiquée jusqu’à présent ». Détenu à Saint-Clément de Nantes le 6 juin 1792 comme insermenté, les autorités l’autorisèrent, le 4 juillet suivant, à s’expatrier en Angleterre, mais il renonça à ce projet et s’embarqua pour l'Espagne sur la Marie-Catherine, le 10 septembre 1792. Il débarqua, quatorze jours après, à Santona, à l’est de Santander, et nous perdons ses traces après cette date.

Bibliographie. — Cf. Revue Historique de l'Ouest, 10ème année, p. 132. — Lallié : Le Diocèse de Nantes durant la Révolution, t. II. — Même auteur : La Déportation des Prêtres emprisonnés à Nantes, p. 10 et 11. — Archives de Loire-Inférieure, L 800.

CLAUDE GOGUELIN, né le 11 novembre 1735 du mariage de Gervais et de Jacquemine Menot, fit profession chez les Frères Prêcheurs le 13 septembre 1752. Il vivait à la maison de Morlaix en 1790, et vint de là au couvent de Bonne-Nouvelle de Rennes en 1792, pour y mener la vie commune. Après avoir été emprisonné comme insermenté à Saint-Melaine, il fut déporté à Jersey, par Saint-Malo, le 13 septembre 1792. Le P. Goguelin figure sur la liste de Gofvry, vicaire général de Saint-Brieuc, parmi les prêtres qui séjournèrent dans cette île en 1793.

Comptent encore parmi les religieux natifs de Saint-Sauveur : JEAN-BAPTISTE HERCOUET, gardien des Cordeliers de Dinan, et JULIEN FEILLET, prieur des Dominicains de la même ville, dont nous parlerons à propos du personnel des couvents dinannais. Ces deux religieux s’assermentèrent. Enfin, SERVAN ESCALLOT, prieur des Dominicains d'Argentan, dont on trouvera la biographie à l’article Lanvallay, appartenait aussi par sa naissance à la paroisse Saint-Sauveur.

(abbé Auguste Lemasson).

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