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Clergé de la paroisse Saint-Malo de Dinan

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Pour satisfaire aux exigences de la critique contemporaine, nous indiquerons ici, une fois pour toutes, afin de ne pas multiplier nos références, où nous avons puisé nos renseignements biographiques. Ces indications vaudront pour toutes les notices de ce recueil.

SOURCES. — En principe, nous n’avons pas pris les dates de naissances et les noms des parents des ecclésiastiques dont nous publions les notices, dans les registres de baptêmes. Notre tâche eût été trop ardue. Nous avons relevé de ces renseignements la plupart aux Archives d’Ille-et-Vilaine, série G, dans les registres cotés G 96­98, lorsqu’il s’agit d’ecclésiastiques de l’ancien évêché de Saint-Malo. Quant aux dates d’ordinations, ainsi que celles de nominations aux cures, nous les avons puisées au fonds précité, dans les registres cotés G 87 à G 90, et G 149 à G 162.

Les registres d’insinuations ecclésiastiques de l’évêché de Dol, classés chronologiquement aux Archives d’Ille-et-Vilaine, mais non jusqu’ici pourvus de cotes, nous ont documenté sur les prêtres de cet ancien diocèse, ainsi que sur la date précise de leur nomination aux diverses cures de l’évêché dolois.

Pour ce qui regarde les prêtres de l’évêché de Saint-Brieuc, c’est aux Archives des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) que nous avons travaillé. Nous avons pour cela dépouillé les registres d’insinuations, ainsi que ceux du secrétariat de cet ancien diocèse. Ils ne sont malheureusement pas cotés. Nous avons complété l’ensemble de nos fiches par certains états de la série V, non cotée, conservés dans ce même dépôt.

Quant aux indications concernant les études des divers ecclésiastiques mentionnés dans cette publication, elles proviennent d’anciens palmarès du Collège des Laurents, dont un heureux hasard nous a fait trouver chez un bouquiniste de Paris plusieurs exemplaires. Les registres de notes des Séminaires de Saint-Malo, cotés G 96 à G 98 aux Archives d’Ille-et-Vilaine, nous ont aussi fourni de précieux renseignements.

Les nominations des vicaires, appelés autrefois curés dans notre Bretagne, ne figurent nulle part, que nous sachions, sur les registres des évêchés. On en est réduit pour connaître les noms de ces Messieurs à fouiller les anciens registres d'état-civil, pour y relever leurs premières signatures. Nous ajouterons, enfin, que toutes les fois que nous l’avons pu, nous nous sommes astreint à vérifier scrupuleusement l'état-civil des prêtres dont nous donnons les biographies, à l’aide de leur acte de décès, dont le double existe aux archives du Greffe du Tribunal Civil de Dinan.

Enfin, les Archives des Côtes-d'Armor, contenant assez peu de pièces des séries révolutionnaires L et Q, pourvues de cotes à titre définitif, nous n’avons point voulu, faute de cotes précises, jeter de la poudre aux yeux en indiquant des références inutilisables pour les travailleurs. Nous nous contentons donc trop souvent de marquer la série et la sous-série. Signalons aussi que toutes les notes que l’on rencontrera sous la rubrique « enquête du préfet Boullé », sont extraites d’une copie faite sur des papiers ayant appartenu au P. Perquys, laquelle est notre propriété personnelle. Nous en avons vainement recherché l’original. Il en est de même pour la correspondance échangée entre Monseigneur Cafarelli et le préfet Boullé avant la nomination aux cures en 1893 et dont nous donnerons parfois larges extraits..    . 

MICHEL-JEAN LE TULLE, recteur, naquit à Dinan-Saint-Malo, le 17 septembre 1738, de Pierre-Clair Le Tulle et de Julienne Gouazin. On le note au Séminaire comme « ayant de la voix, passable à ses examens et sachant assez bien son chant ». Il reçut la prêtrise le 18 septembre 1762. 

Après avoir été quelque temps vicaire à Saint-Hélen, puis à Taden, et enfin à Saint-Malo de Dinan, où nous le trouvons dès 1774, M. Le Tulle fut pourvu du rectorat de cette dernière paroisse par suite de la résignation de M. J.-B. Gautier, dont nous verrons plus loin la biographie. Il prit possession de sa cure le 19 décembre 1778. 

Il y joignit, au bout d'un certain temps, la chapellenie de Sainte-Anne en Saint-Sauveur, ce qui lui valut d'ajouter 200 livres nettes par an à sa modeste portion congrue, sur laquelle il devait payer 44 l. 5 s. pour décimes, subventions et droits synodaux, plus 50 l. d'abonnement annuel pour les réparations de son presbytère. 

Ce que nous avons dit de l'abbé Carroll aux débuts de la Révolution (voir la paroisse de Saint-Sauveur), s'applique aussi à l'abbé Le Tulle. Après avoir observé la même ligne de conduite que son collègue de Saint-Sauveur vis-à-vis de la Constitution Civile, refusé comme lui de s'assermenter et signé ainsi que son vicaire Le Sénéchal, l'« Exposition des Principes sur la Doctrine Catholique », ce prêtre se vit dépossédé de sa cure et remplacé, le 13 juin 1791, par l'intrus François Tudeau, de Guérande, élu en ce jour à son lieu et place. Obligé de se retirer par ordre au Séminaire de Saint-Brieuc, M. Le Tulle était convoqué le 3 août de cette même année à comparaître devant les juges du District de Dinan, pour avoir gêné son successeur dans l'exercice de ses fonctions. Nous ne savons ce qu'il en advint. 

D'après des renseignements recueillis par M. Delarue, l'abbé Le Tulle s'en fut ensuite résider à Bonnemain. (Ille-et-Vilaine), durant les trois premiers mois de 1792, puis il revint à Dinan, d'où il s'exila à Jersey par Saint-Malo sur le navire La Charlotte, le 29 septembre de cette année. 

Bien qu'il ne se fut rendu dans cette île que pour obéir à la loi, les compatriotes de M. Le Tulle l'inscrivirent cependant sur la liste des émigrés, le 29 mars 1794, et son mobilier, vendu au profit de la République, produisit 1.317 livres le 1er avril suivant. 

Nous croyons que le recteur de Saint-Malo demeura à Jersey jusqu'aux mois d'août et de septembre 1796, dates auxquelles il émarge pour des secours sur les registres de Mgr de Cheylus ; il passa ensuite en Grande-Bretagne. 

M. Le Tulle revint en France avec l'abbé Carron, vers les débuts de janvier 1801, et fit à son arrivée quelques difficultés pour signer la promesse de soumission exigée par Bonaparte. L'enquête de Boullé l'indique comme rentré à Dinan depuis un an, « désiré dans sa place, mais encore intolérant ». Réintégré dans ses fonctions pastorales à la réorganisation (les paroisses, cet ecclésiastique prêta serment comme curé de Saint-Malo de Dinan le 20 juin 1803. Il mourut en fonctions le 1er juin 1808. 

C'est sous le second rectorat de M. Le Tulle, que, sur les instances de Mgr Cafarelli, évêque de Saint-Brieuc, fut rendue au culte l'église Saint-Malo, au sujet de laquelle le sous-préfet Gagon écrivait le 3 février 1802 : « Cette église est en très mauvais état, mais l'édifice est de la plus grande beauté et l'architecture aussi solide qu'admirable. Cette église sert maintenant de magasin et est tout à fait hors d'état de servir au culte, à moins qu'on n'y fasse de très fortes réparations. C'est bien dommage qu'un aussi bel édifice n'ait pas été entretenu. » (Archives Côtes-d'Armor, série V). Cependant, cette église, qui servit longtemps d'atelier et de magasin d'armes, était encore affectée à des usages profanes le 13 brumaire an XI (4 novembre 1802). A cette date, Mgr Cafarelli écrivait au préfet Boullé pour qu'il en fit hâter la restitution. 

Pour la bibliographie de cette notice, se reporter à celle de M. Carron d'Amery. Ajouter Delarue : Le District de Dol, 6 in-8, Rennes, 1910, t. V, p. 208. — Archives Nationales, F 7, 7835, n° 6092. 

 

JEAN-ANDRÉ LE SÉNÉCHAL, vicaire, naquit à Pleurtuit, le 26 août 1755, du mariage de René et de Françoise Huby. Ordonné prêtre le 18 septembre 1779, cet ecclésiastique, d'après des renseignements qu'a bien voulu nous fournir M. l'abbé Leray, le très érudit recteur de Moutiers, obtint, grâce à de puissantes influences, les bénéfices de Sainte-Catherine en Guérande, de Jean des Clairs eu Boüe, et d'André Jouallac en Crossac, tous situés dans le territoire du département ancien de la Loire-Inférieure. 

Après avoir été d'abord officier de choeur dans l'église Saint-Malo de Dinan, M. Le Sénéchal devint vicaire de cette paroisse le 6 décembre 1782. Comme tel, il adopta la ligne de conduite de son recteur vis-à-vis de la Constitution Civile, et dut abandonner ses fonctions et quitter Dinan à la suite de l'élection de Tudeau à la cure de Saint-Malo, au mois de juin 1791. 

Le 28 juillet 1791, les administrateurs du district demandaient aux municipalités avoisinant Dinan si Le Sénéchal, qui s'était éloigné de cette ville aux termes de l'arrêté du 18 juin 1791, et avait pris un passeport pour s'en aller résider à Saint-Malo, « ne parcourait cependant pas, en habits bourgeois, les campagnes, semant le désordre par des insinuations perfides ? »

Au lieu de s'exiler après la loi du 26 août 1792, l'abbé Le Sénéchal se retira dans le département du Maine-et-Loire, où les recherches de M. Leray nous le montrent séjournant depuis le 2 septembre 1792 au 11 juillet 1796 dans les communes de Puiset-Doret, de Gesté, de la Chaussaire et de Tilliers. Le commissaire du Directoire Exécutif près le canton de Vallet (Loire-Inférieure) signalait le 8 mai 1797 la présence de ce prêtre dans cette localité, mais en même temps conseillait de surseoir à son arrestation, « laquelle aurait pu, disait-il, exciter des troubles ». Aussitôt, la Commission, dite Bureau des Emigrés, se réunissait à Nantes, et malgré un certificat de la municipalité de Vallet, établissant que Le Sénéchal avait résidé dans cette commune de décembre 1791 au 11 décembre 1796, elle décidait que, « vu l'inscription de ce prêtre sur la liste des émigrés de Dinan, et son défaut de réclamation en temps utile, il devait être mis en état d'arrestation »

Une lettre du commissaire du Directoire près le canton du Croisic, en date du 20 juillet 1797, assurant que ce prêtre avait aussi séjourné sur son territoire, ne modifia en rien la façon de voir de ladite commission, si bien que l'abbé Le Sénéchal, arrêté de grand matin, le 2 août 1797, au village de la Regrippière, eu Vallet, fut conduit le jour même à Nantes, sous l'accusation, alors capitale, d'émigration. (Cf. : Le Diocèse de Nantes durant la Révolution, t. II). 

Transféré peu après à Saint-Brieuc, cet ecclésiastique se trouvait emprisonné dans cette ville le 30 août de cette même année, date à laquelle le Tribunal Criminel des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) ordonna son transfert à l'hôpital, « attendu qu'il était atteint d'une fièvre dont les suites pouvaient être dangereuses » (Archives du Greffe du Tribunal de première instance de Saint-Brieuc). 

Après de nombreuses consultations sur le cas de M. Le Sénéchal, les autorités décidèrent de le traiter non en émigré, mais en déporté rentré ; si bien que nous le retrouvons détenu à Guingamp, le 2 juillet 1798. Il était encore dans la maison d'arrêt de cette ville quand l'Administration Centrale des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) le condamna à la déportation avec plusieurs autres de ses confrères, le 2 mai 1799, comme « n'ayant prêté aucun serment ». Dirigé dix jours après sur l'île de Ré, où il arriva le 30 mai suivant, avec un convoi de dix autres ecclésiastiques réfractaires des Côtes-d'Armor, ce prêtre était encore emprisonné dans la citadelle de Ré le 13 février 1800, époque à laquelle le général Müller transmettait au Ministre de la Police un certificat de l'administration municipale du canton de Vallet, attestant que M. Le Sénéchal « s'était toujours bien conduit durant son séjour en cette région, qu'il y avait exercé les fonctions du culte à l'époque des pacifications de l'Ouest par le général Hoche, et que la façon dont il s'est comporté, pour contribuer à ramener le calme, a été digne d'éloges ». En conséquence, le général priait le Ministre « juger s'il n'y aurait pas lieu de provoquer près des Consuls un arrêté d'élargissement »

Nous retrouvons M. Le Sénéchal revenu à Dinan le 28 août 1800, et jouissant d'une sauvegarde des généraux, sur laquelle nous relevons le signalement ci-dessous : « Cinq pieds, deux pouces, six lignes ; nez long, bouche petite, menton fourchu, front haut, visage long ». L'enquête du préfet Boullé est nettement défavorable à ce prêtre au point de vue politique. Du reste, les jours de M. Le Sénéchal étaient comptés. Il mourut après une courte maladie, vicaire à Saint-Malo de Dinan, le 19 avril 1804, âgé de 47 ans et sept mois. 

Sources : Archives des Côtes-d'Armor, série L ; séries L/v et L/u, district de Dinan ; et Archives Nationales, F 7, 7569 (n° 8319), F 7, 7582 (833 r/5) ; Archives de Loire-Inférieure, L 785. 

 

Etaient originaires de Dinan-Saint-Malo et y vivaient en 1790 : 

LOUIS-ANDRÉ LE RENARD, né le 1er décembre 1710 du mariage de Pierre et de Laurence Flaud, lequel mourut dans cette ville, âgé de 82 ans, le 30 juillet 1792. Ce fut le seul prêtre de Dinan qui prêta serment, et encore peut-on se demander s'il possédait son entière responsabilité lorsqu'il posa cet acte. L'abbé Le Renard, peu instruit et d'une intelligence médiocre, ne fut en effet admis à la tonsure qu'ad duritiam cordis. Ses examens théologiques ne dépassèrent jamais au Séminaire la note « très faible », à l'exception de celui de sa prêtrise, qu'il subit en août 1736. 

Cet ecclésiastique, nommé sacriste de l'église Saint-Malo le 17 octobre 1751, remplissait encore ces fonctions à l'arrivée de l'intrus Tudeau. Il ne crut pas devoir les abandonner, et sans doute poussé par le besoin, il accepta même d'y joindre celles de vicaire, mais sans avoir reçu aucune investiture officielle. Le 7 janvier 1792, les autorités départementales des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), émues « de l'état de détresse profonde de ce prêtre, recommandable par ses vertus civiques et chrétiennes », proposèrent au curé Tudeau de le désigner officiellement comme son vicaire, afin de pouvoir lui porter son traitement à 800 livres. (Archives des Côtes-d'Armor, série L/v, Dinan). 

L'abbé Le Renard, affaibli par l'âge et les infirmités, prêta par trois fois serment à la Constitution. La dernière fois qu'on lui demanda de s'assermenter, fut le 1er juillet 1792, un mois avant de trépasser. Le curé Tudeau lut pour lui dans la chaire la formule, et les forces défaillantes de Le Renard lui permirent tout juste de prononcer le sacramentel « Je le jure ». 

 

JEAN-HENRI DE GENNES, né le 5 mai 1751 du mariage de Jean-Marie, capitaine de vaisseau, et de Marie Chasril du Val, achevait sa philosophie au collège de Dinan en juillet 1765. Ordonné prêtre le 6 septembre 1775, M. de Gennes prit ensuite ses grades en théologie à la Sorbonne. M. Fouéré-Macé assure que cet ecclésiastique vivait simple prêtre à Dinan lors de la Révolution. (Diocèse de Saint-Brieuc, etc., op. cit., t. I). En tous cas, M. de Gennes avait certainement aussi un domicile à Léhon, à sa maison de l'Echapt, car c'est en ce lieu que se fit, en ventôse an II (mars 1794), la vente de son mobilier, comme appartenant à un prêtre déporté, et cette liquidation produisit 1.705 l. au profit de la République. 

M. de Germes avait été en effet contraint de s'exiler à cause de sa non-prestation de serment. Les listes publiées par le R. P. Le Rohellec, du Séminaire Français, nous apprennent qu'il se réfugia à Rome, où il vécut au couvent de Saint-François de Paul. C'est du reste en cette ville qu'il trouva son tombeau, nous a fait connaître M. le général Alain de Ferron, complétant ainsi les renseignements qu'il a donnés sur ce prêtre à la page 321 de la généa­logie de la Maison Ferron. L'abbé de Gennes fut inhumé à Rome, dans l'église de la Trinité. 

 

HYACINTHE-MICHEL HAVOUY, né le 2 octobre 1760, du mariage de Georges et de Françoise Fouquet, étudia au Collège de Dinan, où il achevait sa cinquième en 1774. Ordonné diacre en mars 1785, cet ecclésiastique reçut la prêtrise à la fin de 1786, après de très faibles examens théologiques, qui l'avaient fait une fois différer pour cet ordre. 

Nous trouvons M. Havouy signalé en mars 1791 comme prêtre attaché à l'église Saint-Malo et décrété, ainsi que plusieurs autres ecclésiastiques, « de poursuites pour infractions aux lois constitutionnelles ». (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 13). Nous ignorons à quelle date ce prêtre entra comme insermenté à la maison de réunion créée aux Filles de la Croix, à Saint-Brieuc, par la loi du 26 août 1792, pour les ecclésiastiques non-soumissionnistes sexagénaires ou infirmes, mais voici ce que l'état-civil briochin nous apprend de son trépas : « Le 21 février 1793, Hyacinthe-Michel. Harvour (sic), prêtre de la ville de Dinan, s'étant le jour d'hier jeté par une des fenêtres de la maison commune de Saint-Brieuc, où sont détenus les prêtres non assermentés, s'est cassé la mâchoire supérieure et autres cicatrices qui lui ont occasionné la mort ». Il n'avait alors que 32 ans et quatre mois. 

 

FRANÇOIS-JOSEPH-SÉBASTIEN SEVIN, né dans la paroisse Saint-Malo le 14 octobre 1764, de Julien, greffier de la sénéchaussée royale de Dinan, et de Marie Briot, étudia d'abord en son particulier, puis au Collège de Dinan, où il achevait sa rhétorique en 1782. Il reçut la prêtrise le 6 juin 1789, après avoir été noté au Séminaire « comme ayant une bonne conduite, mais un peu faible à ses examens ». C'est sans nul doute ce même abbé Sevin qui refusa le serment en 1791 comme vicaire de Médréac et fut déporté à Jersey par Saint-Malo au milieu du mois de septembre 1792, après avoir été auparavant détenu durant quelque temps à l'abbaye Saint-Melaine de Rennes. Le 15 avril 1820, cet ecclésiastique, alors à Médréac, écrivait au préfet d'Ille-et-Vilaine pour obtenir une pension sur la liste civile, invoquant les motifs suivants : « Exilé en 1792, il n'est revenu en France qu'en 1810, et durant ce temps, il a participé aux secours distribués par les Anglais aux prêtres catholiques déportés, secours qui s'élevèrent en 1814 à 1.008 francs par an. Il a trouvé en rentrant ses biens vendus par le pouvoir, en sorte qu'il ne possède plus rien, et comme il a perdu la santé, un traitement de la bonté du Roi lui est absolument nécessaire »

M. l'abbé François Sevin était frère de Gabriel de la Noë-Sevin, arrêté à Médréac et condamné à mort à Rennes comme contre-révolutionnaire le 10 mars 1793, ainsi que de

 

JOSEPH-JULIEN SEVIN, né à Dinan le 12 janvier 1761, lequel, après de « passables » études théologiques faites au collège de cette ville, reçut la prêtrise le 23 septembre 1786. (Archives de Loire-Inférieure, G 98).

Depuis le mois de décembre 1788, cet ecclésiastique vivait à Longaulnay avec son oncle Joseph-Marie (ou Julien-Marie) Sevin, auquel il servait de vicaire. Il est certain que ni l'un ni l'autre ne prêtèrent serment, pas plus qu'ils ne s'exilèrent au mois de septembre 1792. 

« Ces deux prêtres étaient demeurés cachés dans cette localité, raconte le chanoine G. de Corson dans les Confesseurs de la Foi, etc., de l'Archidiocèse de Rennes, in-8, Rennes, 1900, p. 319, quand ils furent découverts au village de Lingueniac, le 2 octobre 1793, chez un bon chrétien, nommé Bas-Placy ». D'après le procès-verbal de leur arrestation, lequel ne mentionne pas leurs prénoms, Joseph-Julien Sevin aurait été, en 1790, aumônier de l'hôpital de Saint-Servan, allégation, du reste, dont nous mettons en doute le bien-fondé. On le surnomme dans cette pièce Ville-Ogée, sans doute pour le distinguer de son parent. 

Les deux confesseurs de la Foi furent d'abord conduits à Bécherel, puis à Rennes, où ils furent enfermés à la tour Le Bat, et le 8 octobre à la Trinité, d'où, quatre jours après, ils firent partie du convoi des ecclésiastiques dirigés sur le Mont Saint-Michel. 

« Rendus à la liberté au printemps de 1795, M. Sevin, dit G. de Corson, était encore vivant et caché à Longaulnay en février 1798. On ignore malheureusement, ajoute-t-il, ce qu'il devint dans la suite »

M. l'abbé Julien Hervé va nous l'apprendre. M. Sevin, nous a-t-il aimablement informé, vivait encore le 12 juin 1802, et est qualifié prêtre de Médréac dans sa promesse de fidélité à la Constitution de l'an VIII, qu'il fit entre les mains du maire de cette localité. Il avait été rayé précédemment de la liste des émigrés, le 5 octobre 1801. 

Ces renseignements, puisés dans des documents authentiques, infirment complètement une tradition dont M. G. de Corson s'est fait l'écho à la page 132 de ses Confesseurs de la Foi, op. cit., et d'après laquelle, un abbé François-Joseph Sevin aurait été mis à mort par des soldats à Médréac, le 23 mars 1796 ; car, outre que le décès de cet ecclésiastique, au propre témoignage de M. de Corson, ne figure pas sur les registres d'état-civil de la localité précitée, nous venons de voir que les deux frères, François-Joseph et Joseph-Julien, ne trouvèrent ni l'un ni l'autre la mort au cours de la Révolution Française, pas plus que Joseph-Marie (ou Julien-Marie) Sevin, leur oncle. Si la tradition, rapportée par M. de Corson, se rattache donc à un fait réel, il faudrait alors pouvoir le reporter à une autre date, et l'attribuer à d'autres prêtres Sevin que ceux qui nous occupent. 

Il est regrettable que les registres d'Etat-Civil de Médréac au cours de la Révolution soient actuellement égarés et ne permettent pas les recherches nécessaires. M. l'abbé Sevin, recteur actuel de Médréac, a constaté leur carence à l'occasion de quelques investigations qu'il avait entreprises à notre intention à l'Etat-Civil de cette commune, où il n'a pu retrouver le décès des prêtres François-Joseph et Joseph-Julien Sevin au cours des années 1800 à 1835. 

Etaient aussi natifs de la paroisse Saint-Malo, M. JULIEN AUBRY, recteur de Léhon, et les religieux dont les noms suivent : 

MARC-MICHEL PAIN, né le 29 septembre 1738 du mariage de René et de Julienne Chaux, lequel fit profession chez les Frères Prêcheurs le 18 novembre 1757. Nous le trouerons au couvent de Bonne-Nouvelle de Rennes, continuant de mener la vie commune en 1792. Après avoir été emprisonné comme insermenté à Saint-Melaine, il fut déporté à Jersey, par Saint-Malo, le 14 septembre de cette année. Nous ignorons ce qu'il advint de lui ensuite. 

Sur ce religieux et le suivant, voir Archives de Loire-Inférieure, I, 800 ;  — Archives d'Ille-et-Vilaine, série L, non cotée. — Archives de Saint-Malo, LL 109. 

 

JULIEN-JACQUES LORRE, né le 17 décembre 1736 du mariage de Nicolas, sieur de la Motte, et de Julienne Collet, se fit religieux dans l'ordre du Carmel. Il remplissait en 1790 l'office de « discret » au couvent des Grands Carmes de Nantes. Après son refus de s'assermenter et la fermeture de sa maison, il se retira un moment à Saint-Hélen, puis s'en alla à Rennes pour y mener la vie commune au couvent des Cordeliers, provisoirement conservé. Il en fut expulsé par arrêté du Département d'Ille-et-Vilaine en date du 27 janvier 1792. Le Père Lorre fut ensuite détenu comme insermenté à Saint-Melaine, au mois d'août 1792, et de là déporté à Jersey par Saint-Malo le 14 septembre suivant. Le P. Lorre mourut exilé dans cette île le 30 septembre 1795. 

 

TANGUY MONCOQ, dont on trouvera la biographie avec celles des Dominicains du Couvent de Dinan.

(abbé Auguste Lemasson).

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