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La guerre de Succession poursuivie depuis 23 ans en alternant combats et trêves avait ruiné la Bretagne.

L'épuisement était autant la conséquence des suspensions d'armes que des batailles, car pendant les trêves les routiers demeurés sur place pillaient et rançonnaient les campagnes. Si le pieux et bon Charles de Blois modérait les excès, il était difficile de brider tout à fait les appétits et les violences des aventuriers employés dans les deux camps.

On approchait pourtant d'une solution. En 1364, Charles de Blois, aidé par Duguesclin qui venait de remporter la victoire de Cocherel s'était porté sur Auray afin de débloquer la ville assiégée par Montfort. Celui-ci avait à son service deux valeureux capitaines. C'étaient : Olivier de Clisson et Jean Chandos, ce dernier commandait les routiers anglais. La bataille eut lieu le 29 septembre 1364 sur les landes voisines de la Chartreuse d'Auray. Charles de Blois fut tué et Du Guesclin fait prisonnier. La guerre était considérée comme finie et Jean de Montfort s'empressa de faire hommage au roi de France, pour le duché de Bretagne.

Le traité de Guérande, le 12 avril 1365, allait régler cette longue querelle et reconnaître le comte de Montfort, duc de Bretagne.

Cependant, après Auray, Jean de Montfort avait parcouru le duché pour en prendre possession. Il arriva devant Dinan dans le courant d'Octobre, après avoir enlevé Jugon. La ville se gardait et n'ouvrit pas ses portes immédiatement car l'avenir était encore indécis.

Il y eut siège car il y avait à l'intérieur de la place une forte garnison bien approvisionnée, et augmentée de rescapés d'Auray.

Les Dinannais espéraient aussi recevoir un secours du Duc d'Anjou, frère du roi de France, Charles V, ce qui les encourageait à tenir. Enfin la ville se rendit lorsque la diminution des vivres devint alarmante, mais elle avait, tout de même, résisté environ pendant un mois [Note : Il passa (Montfort) devant (Dinan) tout le reste du mois d'octobre et une partie du suivant. D. Lobineau, T. I. p. 377)].

Il est très probable que ce siège de 1364 n'eut rien de tragique malgré quelques assauts. Il n'y avait qu'à attendre la reddition inévitable, puisque la Bretagne était désormais au pouvoir du comte de Montfort. Pierre Le Baud dit que le siège de Jugon fut meurtrier mais ne signale rien de semblable pour Dinan.

(M. E. Monier).

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