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HISTOIRE DU PRIEURÉ DE SAINT-MALO DE DINAN

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Ce prieuré portait d’azur à un aigle éployé d’or, et une fasce d’argent chargée de trois tourteaux de gueules. (Arm. de 1099).

Historique.

Par les motifs que nous avons déjà développés, Benoît, évêque d’Alet, appela près de lui des moines de Marmoutiers dans les premières années du XIIème siècle : il leur abandonna l’île de St-Aaron, en réservant, à lui et à ses successeurs, le droit d’y être reçus avec une suite de dix personnes, et d’y conserver un pêcheur avec un jardin et deux journaux de terre. De concert avec Geoffroy, sire de Dinan, à cette première donation il joignit plus tard l’église dédiée à saint Malo, au fief de ce seigneur ; et, en 1109, il obtint du pape Pascal II la confirmation de ces libéralités [Note : Rappelons que si nous sommes souvent en désaccord avec des écrivains en renom, nous marchons toujours preuves en main : les actes qu’on va lire montreront combien le R. P. Du Paz s’est trompé dans la généalogie des sires de Dinan].

Un successeur de Benoît, que nous croyons être Daniel II, ne paraît pas avoir été animé, non plus que son archidiacre, de sentiments bienveillants pour le prieuré de St-Malo : peut-être faut-il voir là une réaction de l’esprit breton contre l’influence de Tours et de la France. Quoi qu’il en soit, dans un conflit entre le prélat et le monastère, le légat du St-Siége, Gérard II, évêque d’Angoulême, devant qui l’évêque d’Alet avait refusé de comparaître, se prononça en faveur des moines.

Quelques années plus tard, le siège d’Alet était occupé par un prélat qui, après quelques hésitations, s’était rangé sous l’obéissance de l’archevêque de Tours et s’était fait sacrer par lui. L’évêque Donoald, pendant son long épiscopat, ne cessa pas de se montrer favorable aux religieux tourangeaux qu’il avait trouvés installés dans son diocèse. Nous allons donner plusieurs chartes de lui, toutes dans l’intérêt du prieuré, et dont une, dressée de concert avec l’évêque de Rennes, prend parti pour les moines étrangers de St-Malo contre les moines bretons de St-Jacut. Il est probable que l’influence de l’évêque fut pour beaucoup dans la donation de deux manoirs situés en Angleterre, donation qu’un sire de Dinan fit au prieuré établi près de son château.

Vers 1144, Jean de la Grille, en montant sur le siège épiscopal de l’église d’Alet, le transporta dans l’île d’Aaron, aujourd’hui St-Malo, où s’était peu à peu formé un centre de population considérable, tandis que l’antique cité armoricaine avait perdu ses habitants. Marmoutiers ne pouvait se laisser sans mot dire enlever cette riche dépendance : l’affaire fut portée devant le St-Siége, qui nomma trois arbitres, les évêques de Bordeaux, de Chartres et d’Angoulême. La cause, plaidée à Périgueux, fut gagnée par Jean de la Grille, parce que trois prêtres affirmèrent que l’île avait été autrefois la résidence d’un évêque. Cette sentence, confirmée par le pape Eugène III, ne mit pas fin aux réclamations des moines, et le successeur de Jean de la Grille, Albert, leur donna, entre autres indemnités, l’église Ste-Marie de Bécherel.

Marmoutiers n’avait pas eu seulement à souffrir de la perte de l’île St-Aaron : les sires de Dinan s’étaient emparés des manoirs qu’ils avaient précédemment donnés en Angleterre. L’un d’eux, Olivier, en prenant l’habit religieux, restitua ces propriétés en 1177, mais à la condition que quatre moines, et lui cinquième, vécussent en communauté à St-Malo de Dinan, que deux fussent détachés à Jugon et un à St-Pôtan [Note : Telle est l’origine du prieuré de St-Maudez, à la porte du bourg de St-Pôtan : il figure, en 1187, dans nne charte de Léhon ; il fut plus tard l’objet de donations du sire de Plancoët, au milieu du XIIIème siècle ; en 1760, il tombait en ruine]. Ces propriétés d’outre-Manche étaient sans cesse l’objet de la convoitise et des regrets de la maison de Dinan : pour couper court aux tracasseries qui en furent la suite, les moines les abandonnèrent, en 1268, aux anciens propriétaires, moyennant 1,000 livres. St-Malo reçut de plus l’ancien prieuré de Sougéal.

Outre les biens mentionnés jusqu’ici, les moines de St-Malo de Dinan avaient un fief et des vignes en St-Suliac ; et nous verrons bientôt Alain de Beaufort reconnaître leur droit de prélever la dîme sur les vendanges de Taden. Ds avaient eu anciennement, paraît-il, droit de haute justice ; car nous avons trouvé aux Blancs-Manteaux [Note : T. XXXIX, 145. Cet acte est de 1450] une ordonnance du duc Pierre, les autorisant à relever leurs deux pots patibulaires à Beauregard.

L’église, bâtie sous le vocable de saint Malo, au castrum Dinannense, est très-ancienne, puisque ce fut sur son autel que, dès le commencement du XIIIème siècle, Geoffroy de Dinan faisait au prieuré ses premières libéralités [Note : Voir la charte 7]. Une charte de Jugon, précédemment donnée, et une autre qu’on va lire prouvent que le cloître était élevé vers la même époque, et que, en 1129, la salle capitulaire était construite. Toutefois, une charte de 1177 nous dit que l’église, qu’on agrandissait sans doute, n’était pas terminée, non plus que les bâtiments conventuels.

Le monument, achevé à la fin du XIIème siècle, était grand et beau, dit un acte de 1518, mais situé en dehors et près des murs de la ville. Il fut abattu pendant les guerres contre la France, en 1487, dans l’intérêt de la défense de la place de Dinan. Nous verrons, à la fin de ce siècle et au commencement du suivant, les habitants élever, dans l’enceinte de leur ville, l’église actuelle de St-Malo, l’un des plus importants morceaux d’architecture religieuse de cette époque.

Voici le nom de quelques-uns des prieurs :
Pierre Hingand, vers 1120 ; Bernard, en 1121 ; Henri, en 1123 ; Jean, en 1129 ; Eudes, en 1163 ; B. . . , en 1184 ; Robert Hamelin, en 1226 ; Guillaume, en 1253 ; Raoul Hay, en 1430 ; Jean Le Forestier, en 1431.

(J. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy).

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