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EGLISE SAINT-SAUVEUR DE DINAN

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En forme de croix, elle comprend une nef lambrissée avec bas côté nord de cinq travées voûté sur arcs ogives, un transept dont le carré voûté supporte le clocher et dont les ailes sont lambrissées enfin un choeur voûté comprenant trois travées droites inégales et un rond-point de cinq arcades. Ce dernier est entouré d’une carole voûtée sur laquelle s’ouvrent onze chapelles dont une servant de sacristie.

 Eglise Saint-Sauveur de Dinan (Bretagne)

Historique : Prieuré de Saint-Jacut dès le XIIème siècle, Saint-Sauveur de Dinan le resta jusqu’à la Révolution.

L’édifice actuel remonte dans ses parties les plus anciennes au XIIème siècle. Suivant une tradition, qui n’est malheureusement confirmée par aucun texte, il aurait été construit par Rivallon de Dinan à son retour de la croisade. Les parties romanes qui subsistent, et notamment la façade sud, présentent en tout cas les caractères de l’architecture byzantine.

A la fin du XVème siècle, on résolut de l’agrandir et l’on commença la reconstruction en adjoignant à la nef un bas côté nord. Les fondations en furent faites en 1480, et, en 1509, Mgr. Briçonnet, évêque de Saint-Malo, vint bénir les travaux le 1er juillet, jour de la Saint-Lunaire. L’architecte de ces premiers travaux était Guy Pinçon.

En 1507, les piliers du choeur furent commencés ainsi que l’indique l’inscription suivante gravée sur le pilier extrême du rond-point : « Le XX et un(ème) jour du mois d’août sans faire séjour, ce beau coeur firent com(me)ncer les trésoriers quels au pilier sont nomez comme vous pouvez lire : Guil. Picot, Guy de Saint-Cyre, Xphe Touronel, Geffroy Riquet ; et fut en l’an mil Vc sept par le maître de ces tuy art con appelait Roll(and) Bougnard ». Ce Rolland Bougnard ou Bouesnard était payé 3 sous par jours puis 5 sous en 1518.

Les travaux paraissent avoir été menés avec beaucoup d’activité. De 1507, également, datent en effet la sacristie et la pièce au-dessus ; et, d’autre part, la première chapelle du choeur, côté évangile, porte la date de 1514. En février 1519, Rolland Bougnard fut remplacé par Robert ; mais le « grand maître de l'oeuvre » était Yvon Pirot, résidant à Ploërmel, qui envoya, en 1519, son tailleur de pierres, Alain Janequin, payé un peu plus cher que les autres ouvriers. Peut-être est-il l’auteur des belles piscines des chapelles absidales ?.

En 1545, le maître d'oeuvre est Pierre Heurtrel et l’on termine les voûtes de la carole (circata).

Malheureusement, un grave accident vint interrompre la construction. Suivant une chronique manuscrite de l’époque, le clocher, qui était à la croisée « cheust le 22(ème) jour d’octobre 1547 ». L’on ferma alors la nef par une clôture et l’on reconstruisit le carré du transept ainsi que l’indique l’inscription suivante sur les piliers : « Mill 57 et 58 ensemble, Phi Deduit, P. Dubouays, Re. La(m)bert, T. Artur, G. Ravenel, fabriqueurs thésauriers ont faict asseoir cestz quatre piliers ». Les travaux semblent s’être alors ralentis, sans doute faute d’argent ; et, lors des guerres de religion, l’on décida de couvrir provisoirement le choeur et le clocher pour abriter les réfugiés. Le maître d'oeuvre était, en 1596-1598, Michel Poussin.

Aussitôt après la guerre, les travaux reprirent et la tour porte les multiples dates de 1605, 1607, 1614 et 1617. En 1618 et 1619 le maître d'oeuvre était Jean Poussin et l’on travaillait encore aux chapelles du choeur, puis de 1622 à 1626 ce fut Michel Poussin qui dirigea les travaux. Le 15 septembre 1646, on posa la charpente du choeur, exécutée par Olivier Hingant et Mathurin Thébaut, et bénite par le recteur Mathurin Le Gendre. En 1653, l’on enleva la clôture entre le choeur et la nef et plaça le maître-autel ; enfin la bénédiction eut lieu le 21 mai 1654.

La charpente du clocher, composée de deux dômes superposés, ne fut faite qu’en 1666 et 1667, le premier dôme par Jean Janigan, maître charpentier, et le second par Noël Paillard, également maître charpentier qui travaillait en même temps au couvent des dames de Sainte-Catherine. Enfin, la croix, due à Jean Goguelin serrurier, fut posée le vendredi saint 1668 par Guillaume et Louis Josselin, couvreurs.

Réparé déjà en 1713 par Guillaume Josselin, ce haut du clocher fut foudroyé le 3 février 1749 et réparé en 1750, puis rétabli en 1778 sur les plans et modèles de Jean Plessix par P. Harouard, travaux dont l’exécution fut contrôlée par Jacques Heurtevent.

En 1752, les voûtes du choeur furent terminées en plâtre, ainsi que l’extrémité des arcs ogives les renforçant, sur les plans du sr. Marion, architecte de Saint-Malo. En octobre 1800, la foudre tomba sur le clocher et y mit le feu ; les dégâts furent considérables.

Au XIXème siècle, l’édifice a été très restauré, notamment la façade dont la porte centrale a été gratifiée d’un tympan et a eu ses voussures refaites ainsi que la plupart des chapiteaux. En 1838, l’on construisit une sacristie nouvelle communiquant avec celle de 1507 ; puis, de 1924 à 1927, l’on refit les voûtes en plâtre du choeur ; enfin, de 1929 à 1933, l’on consolida la charpente en vue de la réfection de la couverture, rejointoya les pignons du bas côté nord et refit le pavage.

Eglise Saint-Sauveur de Dinan (Bretagne)

 

Extérieur : La façade ouest a sa partie inférieure datant du XIIème siècle. Elle présente tous les caractères de l’architecture byzantine avec les arcatures aveugles rescindées en deux autres et ses statues reposant sur des lions. Elle a été très justement rapprochée des monuments poitevins et particulièrement de la façade de Civray par M. Waquet. Toute cette partie a été un peu trop radicalement restaurée au XIXème siècle et notamment la partie centrale, où, en plus du tympan dont nous avons parlé plus haut, on a ajouté un linteau et deux piedroits. L’étage supérieur, supprimé au XVème siècle, a été remplacé alors par un pignon percé d’une vaste fenêtre à remplage flamboyant.

La façade sud, également du XIIème siècle, est divisée en six travées par des contreforts colonnes remplacés aux deux extrémités de la troisième par des pilastres. Le mur de chacune des travées, séparé en deux par un cordon horizontal, est allégé dans la partie basse par une double arcature et dans la partie haute par trois niches de tracés irréguliers. En haut court une corniche sur modillons. Au droit de la troisième travée s’ouvre une petite chapelle de la fin du XVème siècle. Autrefois, au droit de la première, était également accolée une petite chapelle supprimée au XIXème siècle. Au chevet, dont la décoration décroît en même temps que l’on s’élève, il est à noter l’absence de contreforts ou plus exactement leur inachèvement et l’amortissement, un peu chargé mais d’une belle exécution, de la tourelle d’escalier menant aux combles. La base conique et lourde des contreforts est à remarquer, on retrouve les mêmes à la chapelle de Notre-Dame du Hirel à Ruca qui présente d’autres caractères communs et paraît être du même atelier. Sur la façade nord, les chapelles entre les contreforts ont leurs fenêtres surmontées de gables accusés formant les pignons de toits perpendiculaires au toit principal.

Eglise Saint-Sauveur de Dinan (Bretagne)

 

Intérieur : La nef lambrissée est beaucoup moins élevée que le choeur (12 m. 50 de hauteur, plus 3 m. 60 de voûte contre 18 m. 87). Sa longère sud, du XIIème siècle, est séparée en six travées, mais ici, tandis que l’étage inférieur est allégé comme à l’extérieur par une double arcature, l’étage supérieur comprend une arcature alternativement ouverte et aveugle, disposition orientale qui s’est propagée jusqu’au chevet de la cathédrale de Lund en Suède.

Au nord, le bas côté voûté sur arcs ogives communique avec la nef par cinq arcades dont les voussures s’amortissent directement dans les piliers ; elles ne sont surmontées d’aucune ouverture.

Le carré du transept est voûté sur arcs ogives se raccordant à une lunette ; les ailes, lambrissées, sont éclairées par de grandes baies ouvertes dans leurs pignons et par des fenêtres percées au-dessus des portes de leur façade ouest.

Le choeur comprend en élévation de grandes arcades surmontées d’une galerie de circulation à balustrade Renaissance avec en arrière arcatures aveugles ; au-dessus, fenêtres hautes.

Le déambulatoire est voûté sur arcs ogives à profil très accentué. Les chapelles absidales ont des piscines remarquables du XVIème siècle.

 

Mobilier : Il est encore très riche et comprend :

1° Un bénitier en pierre du XIIème siècle (classé) ; 2° Vitrail du XVème siècle dans la troisième chapelle du bas côté (classé) ; 3° Notre-Dame des Vertus, bas-relief en bois sculpté et peint du XVème siècle (classé), que l’on persiste, contre toute vraisemblance, à indiquer dans l’église comme du XIIIème ; 4° Vierge à l’enfant, en albâtre, du XVIème siècle, au haut du retable de la première chapelle (classé) ; 5° Lutrin en bois sculpté et doré du XVIIIème siècle (classé) ; 6° Deux consoles en bois sculpté et doré de l’époque Louis XVI (classées) ; 7° Cénotaphe du coeur de Duguesclin (XIVème et XIXème siècles) (classé) ; 8° Le maître-autel qui mérite une attention toute particulière.

Le dessin en fut exécuté en 1718 par l'archictecte Garengeau et examiné et peut-être modifié la même année par Hardouin, architecte et contrôleur des bâtiments du Roi, et par Huguet, architecte. L’adjudication des travaux fut faite aussitôt à François Lamandé et Jean Lemonnier, mais attaquée par Bertrand Frostin, maître menuisier à Rennes. Après procès, les premiers sculpteurs demeurèrent adjudicataires ainsi que l’indiquent les comptes de 1736 qui nous font connaître également que le dessin définitif avait été exécuté par Jacques Le Bonhomme, de Saint-Malo.

Toute cette oeuvre, qui comprend le tabernacle, la colonnade de part et d’autre et le petit dôme qui le surmonte, est d’une pureté de lignes et d’une exécution remarquable.

En 1744, le maître-autel fut déplacé et on décida de l’augmenter, travaux confiés à Maisonneuve-Thomas et François Lamandé. En examinant l’autel à double face, qui devait se trouver au bas du choeur actuel et qui fut sans doute transporté alors à l’emplacement qu’il occupe aujourd’hui, l’on voit que les nouveaux travaux consistaient dans la haute colonnade avec le dôme la surmontant et l’ange thuriféraire. Enfin, en 1756, devis de la dorure était dressé par Allix, doreur à Saint-Malo, mais l’adjudication en fut faite à Durocher-Thomas et Pierre Morillon, qui promettaient en outre de faire des statuettes d’anges. Ces dernières sont d’une facture nettement inférieure au reste de ce beau monument.

Signalons enfin de multiples retables d’autels du XVIIIème siècle, à l’extrémité de la nef, de chaque côté du carré du transept ainsi que dans les chapelles du bas côté et du choeur.

Chaire en fer forgé exécutée en 1750 par Marin Do, maître serrurier, sur dessin venant de Laval, moyennant 550 livres (R. Couffon).

 

Verrières : L'église Saint Sauveur de Dinan possède dans le bas côté une verrière ancienne, restaurée par Hawke au milieu du XIVème siècle. Le tympan renferme un intéressant couronnement de la Vierge. Celle-ci, placée entre le Père et le Fils, qui déposent une lourde couronne sur ses longs cheveux, est surmontée de la colombe du Saint-Esprit. Dans les mouchettes, sont des anges musiciens blancs et or sur fonds de couleurs variées. La verrière proprement dite comporte quatre lancettes ornées chacune de deux panneaux. Dans les panneaux supérieurs, sous de grands dais gothiques, sont les évangélistes avec leurs symboles respectifs, ce sont de gauche à droite :

1°. Saint Jean. Couronné d'un nimbe très travaillé et vêtu d'une robe violette et d'un manteau blanc galonné d'or, il tient à la main un livre rouge. Devant lui, l'aigle jaune, également nimbé, porte un grand phylactère sur lequel est inscrit en latin le nom de l'évangéliste. Le saint se détache sur une tenture bleue, avec galon d'or orné de lettres sans signification, tenture surmontée d'un ciel rouge. Au dessus de lui, ainsi que nous venons de le dire, un vaste dais gothique argent, dont le dessous violet porte des pendentifs rouges. Le carrelage est noir et jaune, comme dans les panneaux suivants, et a été refait en presque totalité.

2°. Saint Mathieu. Vêtu d'une robe violette à parements verts, il tient un livre de la main gauche et lève la main droite en signe de bénédiction. A ses pieds, l'ange blanc et or tient un phylactère avec le nom de l'évangeliste. Saint Mathieu se détache sur une tenture rouge avec galons d'or et lettres, surmontée d'un ciel bleu. Au dessus, dais d'or à fond rouge et pendentifs bleus.

3°. Saint Marc. Vêtu d'une robe bleue et d'un manteau rouge à parements verts, il porte une paire de lunettes et lit attentivement un libre or. A ses pieds, le lion d'or, nimbé, tient un phylactère semblable aux précédents. Derrière l'évangéliste, tenture bleue avec ciel rouge. Le dais qui le surplombe est d'argent à fond violet et pendentifs verts.

4°. Saint Luc. En robe rouge et manteau violet doublé or, il lit un livre. A ses pieds, le boeuf, presqu'entièrement refait. Derrière lui, tenture rouge et ciel bleu ; au dessus, dais d'or à fond vert et pendentifs violets.

Au dessous des évangélistes, la seconde rangée les panneaux historiés représente, de gauche à droite, saint Mathurin, saint Armel, saint Yves et saint Brieuc. Ils sont modernes et l'on reconnaît aisément que saint Armel est la copie du panneau de la verrière de Ploërmel intitulé « Comment saint Armel jeta la guivre en Seiche », que saint Brieuc est un évêque en présentation comme l'évêque L'Espervier dans une autre verrière le Ploërmel ; que saint Mathurin a été copié sur l'une des images, genre d'Epinal, que l'on vendait à Moncontour [Note : Ces images, genre d'Epinal, représentant saint Mathurin, furent éditées à Rennes pour la plupart] ; enfin, que saint Yves, avec le pauvre agenouillé devant lui, est visiblement inspiré de la gravure des Grandes Chroniques de Bretagne d'Alain Bouchard.

Qu'y avait–il jadis à la place de ces derniers saints ? nous l'ignorons, mais très probablement les quatre pères de l'église latine : saint Augustin, saint Jérôme, saint Ambroise et saint Grégoire le Grand, qu'il était d'usage au XVème siècle de mettre en parallèle avec les évangélistes.

Bien que nous n'ayons aucun document, il est aisé le dater approximativement cette verrière. En effet, rappelons que les fondations de la nef nouvelle et du bas côté de Saint Sauveur furent jetées en 1480 et que cette partie de l'édifice fut terminée quelques années plus tard [Note : Odorici : Recherches sur Dinan et ses environs, Dinan, 1857. Rappelons que le vitrail de Bourges représentant les quatre évangelistes est légèrement postérieur à 1470]. C'est donc des environs de 1485 que l'on doit la dater. Elle ne peut pas être beaucoup postérieure si l'on en juge par sa ressemblance avec le vitrail de l'évêque Lespervier à Ploërmel. Composition, facture, coloris, nimbes, implantation de cheveux des personnages, etc..., sont en effet semblables, et l'on peut émettre l'hypothèse avec vraisemblance que toutes deux proviennent d'un même atelier, qui serait ainsi un atelier rennais [Note : Barthélemy Pocquet a également attribué dejà les verrières de Dinan et de Ploërmel à un atelier de Rennes. Histoire de Bretagne, Rennes, 1906, t. IV, p 634].

Les nimbes très travaillés, les grands phylactères, le Couronnement de la Vierge et les figures des apôtres indiquent un carton d'une école rhénane nettement influencée par les Pays-Bas. On retrouve également ces mêmes nimbes très travaillés dans de nombreuses verrières bretonnes de cette époque, notamment dans une très belle verrières de Guengat dont la Vierge s'apparente à celle de Ploërmel [Note : La figure de la Vierge du vitrail de l'évêque Lespevier à Ploërmel est toute semblable à celle représentée sur une gravure de Nuremberg du maître de 1462 dit le Meister der Weibermacht, figure qui dénote une influence des Pays-Bas. V. Catalogue Lehrs, livre I, p. 90 — Les sourcils en arc de cercle, les longs cheveux, la moue de la commissure des lèvres la couronne très travaillée de la Vierge de Ploërmel sont identiques. On retrouve à Guengat, à défaut d'identité, les mêmes caractères] (Contribution à l'étude des anciennes verrières - Société d'Emulation des Côtes-d'Armor, 1935).

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