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Histoire militaire de Concarneau aux XVIIIème et XIXème siècles.

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En 1704, le 19 janvier, les Anglais descendirent sur un point de la Cornouaille qui n'est pas indiqué (Reg. 101., f. 26, r°). Le pays était dégarni de troupes régulières, et les milices furent chargées de défendre les côtes. Les bourgeois de Quimper peu assurés derrière leurs vieilles murailles envient le sort de leurs voisins de Concarneau dormant en sûreté à l'abri des murs de Vauban.

En 1746, Concarneau put croire qu'il allait expérimenter ses nouvelles batteries. Le 29 septembre, une flotte anglaise de cinquante voiles parut en vue. Quelques jours après, un corps de six ou sept mille hommes prenait terre au fond de l'anse du Pouldu, entrée de la rivière de Quimperlé, et marchait sur Lorient. Le 6 octobre, six pièces ouvrirent le feu. Le lendemain la ville prit le parti de se rendre. Il était trop tard. Ses parlementaires arrivant aux avant-postes anglais ne trouvèrent personne à qui parler. L'ennemi avait levé son camp, abandonnant cinq pièces de canon. Il reprit la mer, envoyant un détachement ravager la presqu'île de Quiberon ; et la flotte fit voile vers l'Angleterre, rapportant de cette expédition sans gloire les cloches des églises saccagées.

Le tocsin sonnant dans toutes les paroisses à quinze lieues au loin avait appelé devant Lorient une multitude de paysans. Ces braves gens crurent que les chefs anglais avaient eu peur d'eux ; et se vengèrent par des chansons, bientôt populaires, de la terreur que les Anglais leur avaient causée. La vérité est que cette foule sans ordre et presque sans armes ne pouvait être d'un grand secours.

Le contingent fourni par Concarneau valait mieux : c'était un escadron du régiment de Royal-Dragons, commandé par un breton, M. de Kerléan. En même temps, la communauté de Concarneau avait expédié six tonneaux de froment évalués 1.200 livres.

En 1747 (l'année suivante), la communauté est convoquée en hâte par le syndic Billette de Villemeur. Il vient de recevoir avis de la très prochaine arrivée au château du Moros, « de Son Altesse Sérénissime Mgr le duc de Penthièvre, gouverneur de Bretagne ». De là, le duc viendra en ville. La communauté décide « qu'elle se rendra en habits décents et en corps au-devant de S. A., à l'entrée de la ville, pour lui rendre tous les honneurs possibles (Il n'est pas dit quels honneurs). Pour haranguer S. A. la communauté nomme M. du Laurens, sénéchal ».

En 1760, Concarneau entendit encore, mais de loin, le canon anglais. Il tonnait contre Belle-Ile, dont le gouverneur, M. de Sainte-Croix, fut contraint de capituler après une héroïque résistance.

Pendant les guerres de la République et de l'Empire, Concarneau a dû être, comme beaucoup de ports, surveillé, menacé, bloqué par des escadres anglaises ; mais on ne garde pas le souvenir d'un coup de canon tiré de ses remparts.

Un jour, le 26 août 1806, son port donna asile à un vaisseau, le Vétéran, de 86 canons, commandé par Jérôme Bonaparte : Le Vétéran poursuivi par une flotte anglaise était à la merci de l'ennemi, quand un marin de Concarneau, nommé Furic, s'offrit à le conduire à travers les écueils et l'amena sous les murs de la ville au Passage de Lanriec [Note : Pour plus de détails, voir l'Archipel des Glénans, p. 27. L'auteur nous apprend que Furic, le sauveur du Vétéran a été décoré le 15 décembre 1848. Il était temps, après plus de 42 ans !].

En septembre suivant, le commandant du Vétéran devenait contre-amiral, puis général de brigade ; et, en 1807, il était proclamé Roi de Westphalie.

Presque un demi siècle après, en 1852, le Roi Jérôme vint en Bretagne. Il voulut revoir Concarneau.

Il y arriva le 12 août, presqu'au jour anniversaire de sa première visite. En 1806, le conseil municipal lui avait demandé l'autorisation de donner à une place le nom du Prince Jérôme ; en 1852, le conseil lui demanda l'autorisation d'appeler du même nom le pont qui se construisait sur la rivière de Moros.

Plusieurs Concarnois vivaient encore qui avaient vu le prince Jérôme en 1806 ; mais le modeste matelot qui avait sauvé le prince et le Vétéran n'était plus. Furic était mort, le 21 juin 1851.

(Julien Trévédy).

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