Région Bretagne : Web Internet de Voyage, Vacances, Location, Séjour, Immobilier, Hôtel, Camping, Boutique en Bretagne

Bienvenue ! 

COMMANDEURS DE LA GUERCHE-DE-BRETAGNE

  Retour page d'accueil    Retour page Templiers - Hospitaliers    Retour page Commanderie Guerche  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Ordre Templiers et Hospitaliers en Bretagne

Les commandeurs de la Guerche

de Bretagne et de la Nouée

Ordre Hospitaliers et Templiers en Bretagne

Vous possédez des informations historiques, vous souhaitez les mettre sur le site infobretagne, contactez-moi par mail (voir page d'accueil)

Aux siècles derniers, la commanderie du Temple de la Guerche se composait de neuf membres ayant appartenu aux Templiers : la Guerche, Vitré, Veneffles, la Violette, Rennes, la Nouée, Créhac, la Caillibotière et Romillé, et de deux autres membres dépendant dès l'origine des Hospitaliers : Dol et Plumaugat. Toutefois, ces membres ayant été formés après l'union des Temples aux Hôpitaux, renfermaient de part et d'autre quelques éléments hétérogènes ; ainsi dans le Temple de Romillé se trouvaient les Hôpitaux de Talensac et de Monterfil, dans l'Hôpital de Dol étaient les Temples de Vildé-Bidon et de Lanhélin, dans l'Hôpital de Plumaugat s'élevait, le Temple de Lanrelas, etc. 

La commanderie du Temple de la Guerche ainsi constituée, s'étendait dans 102 paroisses, dont 42 appartenaient au diocèse de Saint-Malo, 34 à celui de Rennes, 13 à celui de Saint-Brieuc, 12 à celui de Dol et une seule à celui de Nantes. Elle comprenait trois églises paroissiales, huit chapelles et deux manoirs.

Mais tous ces biens étaient tellement éparpillés qu'ils ne produisaient point de gros revenus. Le 10 juin 1427, le commandeur, Nicolas Poitevin, afferma toute sa commanderie des Temples de la Guerche et la Nouée moyennant « deux cents écus d'or à la couronne » payables chaque année (Archives de la Vienne, 3 H, 579). Ses successeurs n'affermèrent les mêmes biens que 2 400 livres en 1708 et 2 750 livres en 1741 (Archives d'Ille-et-Vilaine, 3 H, 1). Néanmoins, quand vint la Révolution, le revenu de la commanderie atteignait environ 10 000 livres suivant M. Paul de la Bigne Villeneuve (Bulletin de l'Association Bretonne, classe d'Archéologie, IV, 202). 

Voir aussi Histoire de France et de Bretagne : ordres de chevalerie,chevalerie,ordres militaires,ordres religieux "La Commanderie de la Guerche-de-Bretagne" (cliquer)

Commandeurs de la commanderie de La Guerche et de La Nouée

en Bretagne

(abbé Guillotin de Corson – 1902)

 

armoirie de Bretagne 

Bretagne : Templier - Hospitalier - Commanderie de la Guerche et la Nouée

 

Le commandeur du Temple de la Guerche tenait tous ses biens directement du duc de Bretagne, puis du roi de France, à simple devoir de « prières et oraisons ». Ces biens relevaient en grande partie des cours de Rennes et de Ploërmel, et pour quelques portions de la cour de Goëllo (Archives de la Loire-Inférieure, B, 910). 

Au XIXème siècle, le commandeur du Temple de la Guerche n'exerçait plus qu'une moyenne et basse justice dans les fiefs lui appartenant. Mais à cause du grand nombre et surtout de la dispersion de ces fiefs, il était obligé d'entretenir plusieurs tribunaux : c'est ainsi qu'il avait des officiers rendant la justice en son nom à la Guerche, à Rennes, à Vitré, à Châteaugiron, à Montfort, à Dol, à Hédé, à Romillé, à Yvignac, à Plédran, à Plurien et à Plumaugat. Plusieurs de ces juridictions, telles que celles du Temple de la Guerche et du Temple de la Nouée, avaient été, à l'origine, exercées en haute justice (Archives d'Ille-et-Vilaine, 3 H, 1). La preuve en demeurait au XVIIIème siècle, dans l'emplacement des fourches patibulaires qu'on montrait encore près de ces Temples et dont la tradition locale conservait toujours le souvenir.

En 1708, Henri de Béchillon, commandeur du Temple de la Guerche, demanda, suivant l'usage pratiqué dans l'Ordre de Malte, la visite de sa commanderie et le procès-verbal des améliorissements qu'il y avait faits. Sa requête fut écoutée et les chevaliers frère Charles de Cherbonneau, commandeur de Théval et frère Louis de Brilhac furent chargés par le grand prieur d'Aquitaine d'effectuer la visite sollicitée. Après avoir prêté serment sur la croix de leur Ordre, ils arrivèrent au Temple de la Guerche le 22 novembre 1708 et y furent reçus par le commandeur. Ils commencèrent immédiatement leur visite, dont Louis Renier, notaire de la baronnie de la Guerche, dressa procès-verbal. De leur enquête, nous détacherons seulement ce qui concerne le manoir du Temple de la Guerche (Archives d'Ille-et-Vilaine, 3 H, 1). 

Nous laissons la parole aux chevaliers inquisiteurs :  « Et pour commencer au fait de notre commission, ledit sieur commandeur nous a conduits au bas d'une cour joignant, du bout occidental, le chemin qui conduit au lieu du Portail, où nous avons vu un grand portail de pierre, la grande porte duquel est de bois, faite à deux battants, dans lequel portail est aussi une autre petite porte à main droite, et nous avons vu que le chapeau de pierre dudit portail a esté raccommodé, etc. Et ensuite nous a ledit sieur commandeur conduits à la chapelle de ladite commanderie, dans laquelle avons entré par une grande porte à deux battants, et y avons trouvé messire David Roujoux, prestre et chanoine de l'église collégiale de Nostre-Dame de la Guerche, desservant à présent ladite chapelle, auquel, après avoir pris de l'eau béniste et dit nos prières, avons demandé à quel saint ou sainte est dédiée ladite chapelle ; il nous a dit qu'elle est dédiée à sainte Anne (nota : Il paraît que depuis le départ des Templiers, cette chapelle avait changé de patronne, car nous avons vu précédemment qu'en 1245, elle était dédiée à la Sainte Vierge) et qu'il ne sait et n'a connoissance qu'il y ait de messes obligatoires autres que trois par semaine, sans distinction de jours, fondées par un chanoine du Chapitre de la Guerche, pour assurance desquelles messes il a affecté et hypothéqué une closerie nommée la Grange-Laceron, valant environ 130 livres de rente, et nous a dit que lesdites messes se disent fort régulièrement »

Cette fondation fut faite au XVème siècle par Jean Reveleau, chanoine de la Guerche. Les barons de la Guerche refusèrent d'abord de l'autoriser ; Catherine d'Alençon, dame de la Guerche, y consentit toutefois le 12 mai 1504, à la prière du chapelain Antoine des Echelles, successeur dans ce petit bénéfice de Louis Reveleau, neveu du fondateur. Mais la baronne de la Guerche posa les conditions suivantes, auxquelles le chapelain dut souscrire : dire chaque année en la chapelle du Temple, à la fête de la Décollation de saint Jean-Baptiste, une messe pour les sires de la Guerche et y offrir ce jour-là un cierge ; de plus, à chaque mutation de chapelain, dire dans l'église collégiale de la Guerche une messe à la fête de la Visitation de Notre-Dame, et y offrir aussi ce même jour un cierge de deux livres (Guérin, Histoire ms. Des seigneurs de la Guerche). 

La présentation de cette chapellenie, dite de la Grange-Laceron, appartenait au commandeur de la Guerche, et le Chapitre de Notre-Dame de la Guerche en avait la collation. Le commandeur présentait presque toujours un des chanoines de la collégiale pour desservir cette fondation. 

Au reste, il n'y avait ordinairement que de bons rapports entre la commanderie et la collégiale de la Guerche ; ainsi en 1440, le commandeur Guy de Domaigné avait fondé, comme nous allons le voir, deux processions des chanoines de Notre-Dame à la chapelle du Temple. Reprenons notre procès-verbal : « Après quoy, avons demandé audit sieur Roujoux qu'il nous fit voir les ornements de ladite chapelle, et nous a fait voir un calice d'argent avec sa patène aussi d'argent, un calice et un crucifix d'étain, des chasubles, nappes, etc. Avons pareillement vu que dans le tableau de ladite chapelle sont les figures de l'Enfant-Jésus, la sainte Vierge, sainte Anne, saint Joachim et saint Joseph ; au bas duquel tableau sont les armes d'un commandeur, lequel tableau a esté fait en l'an 1667, ainsi qu'il est escrit au bas d'icelui. « Avons aussi vu proche l'autel, du costé de l'évangile, un ancien tombeau de pierre qui marque qu'il a été inhumé un commandeur dans ladite chapelle »

Ce tombeau existe encore à la fin du XIXème siècle, mais depuis la destruction de la chapelle du Temple il est transféré dans le parc qu'ont créé les propriétaires actuels. Il se compose d'une belle pierre de granit élevée de terre et posée sur des pieds droits ; au haut de la tombe sont deux écus ; l'un de gueules à la croix d'argent qui est l'ancien blason de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (nota : les armoiries les plus modernes de l'Ordre sont : de gueules à la croix pattée d'argent à huit pointes, dite croix de Malte) ; l'autre : d'argent fretté de gueules, qui est de Domaigné. Autour de la dalle est écrit ce qui suit, en caractères gothiques : Cy gist frère Guy de Domaigné, humble hospitalier et serf des paouvres, qui trespassa en 1452. Priez Dieu que en Paradis soit son asme. Amen. On trouve aussi dans ce parc un autre tombeau moins ancien, provenant également de la chapelle ; il n'a point d'inscription et porte seulement une croix, un calice et un livre. On dit que c'est la tombe du commandeur frère André de Montecler, décédé à son manoir du Temple de la Guerche et inhumé dans sa chapelle le 21 septembre 1725 ; mais nous croyons plutôt y voir la pierre tombale d'un simple prêtre, peut-être d'un chapelain du Temple. 

Rentrons dans cette chapelle de la commanderie : « Et au bout dudit tombeau (de Guy de Domaigné), avons remarqué un banc de bois où se met ledit sieur commandeur pour entendre la sainte messe, comme aussi avons vu dans ladite chapelle trois autres bancs servant à asseoir le peuple ; comme aussi avons vu une chaire pour prescher, un bénistier de pierre, et dans le clocher une cloche de moyenne grosseur bien sonnante. Avons pareillement remarqué que la chapelle a esté blanchie nouvellement et que le vitrail a esté raccommodé en plusieurs endroits de vitres neuves ; dans lequel vitrail avons vu les armes du Roy et de la province de Bretagne, et dans le mur au dedans de ladite chapelle avons aussi vu les armes de la Religion et celles d'un commandeur" (nota : Ces deux derniers écus ont été conservés et transférés au-dessus des portes d'écuries modernes ; le premier porte : de gueules à la croix d'argent, qui est de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem ; le second : d'argent fretté de gueules qui est du commandeur Guy de Domaigné). Et avons aussi vu que la charpente qui soutient le clocher a esté raccommodée tout à neuf en plusieurs endroits. Et nous a ledit sieur commandeur déclaré que ladite chapelle est à sa présentation, comme commandeur, et qu'il y a deux obits fondés par frère Guy de Domaigné, en son vivant commandeur de ladite commanderie en l'an 1440 ; la fondation desquels obits oblige Messieurs les chanoines du Chapitre de la Guerche à venir en ladite chapelle, processionnellement, les jours de Sainte-Anne et de la Décollation de saint Jean-Baptiste (nota : C'était alors les deux fêtes patronales du Temple de la Guerche, sainte Anne étant patronne de la chapelle et saint Jean patron de l'Ordre des Hospitaliers) ; que lesdits sieurs chanoines avaient cessé d'acquitter ladite fondation et que, par arrest de la Cour, feu monsieur le commandeur de Menou les fit condamner à continuer ladite fondation, laquelle s'acquitte régulièrement à présent. Après quoy, avons fait toiser ladite chapelle, laquelle contient de long 45 pieds et 16 à 17 pieds de large ; et sortis de ladite chapelle par une porte au costé oriental, avons remarqué une croix de pierre plantée sur un pilastre estant sur un escalier de pierre à trois marches »

Nous venons de dire qu'il ne restait plus rien de cette chapelle du Temple. Le manoir de la commanderie a été plus heureux, il demeure debout à peu près tel qu'en 1708, sauf la partie joignant la chapelle. 

On y arrive à la fin du XIXème siècle en traversant deux groupes de maisons, appelés l'un la Rue du Temple, et l'autre le Portail. La Rue du Temple, située à un petit kilomètre de la Guerche, devait dépendre originairement de la commanderie : le Portail, qui touche celle-ci, tire son nom de cette antique porte d'entrée dont nous venons de lire la description. Une fois ce portail franchi, on se trouvait jadis dans une première cour de service ou basse cour, d'où l'on entrait dans la cour principale, fermée par la chapelle et le manoir du commandeur ; ce dernier édifice, en forme d'équerre, formait naturellement deux côtés du carré de la cour ; la chapelle composait au midi un troisième côté qui n'existe plus, et les écuries complétaient avec le portail la cour du manoir vers l'orient.

Maintenant que nous connaissons l'ensemble du bâtiment, entrons par la vieille porte ogivale à la suite des chevaliers : « Après quoy nous a ledit commandeur conduits au manoir et maison principale de ladite commanderie, où nous avons entré par un portail, la porte duquel avons vu estre faite de bois de chesne tout à neuf... et avons ensuite entré dans la salle du manoir ». Les chevaliers ne décrivirent pas cette salle, et ils eurent tort, car elle renferme encore à la fin du XIXème siècle une belle cheminée à colonnes, sur le manteau de laquelle est sculpté l'écu de Guy de Domaigné d'argent fretté de gueules. « Et ensuite avons entré dans l'office, deux celliers, la cuisine... et sommes montés dans une chambre estant sur la salle principale, par un escalier de pierre reparé à neuf ; dans laquelle chambre il y a une cheminée, le manteau de laquelle est fait d'une pierre sur laquelle nous avons vu les armes d'un commandeur ». Cette cheminée existe toujours à la fin du XIXème siècle dans la chambre en question ; elle est blasonnée de trois écus : au centre, celui de Guy de Domaigné : d'argent fretté de gueules ; de chaque côté, les armoiries de la Religion : de gueules à la croix d'argent. De cette chambre, qui devait être la chambre d'honneur du manoir, une porte conduisait anciennement, semble-t-il, dans une tribune élevée au bas de la chapelle. Mais, en 1708, cette porte ne communiquait plus qu'avec « un pigeonnier composant le chapitreau de l'entrée de ladite chapelle »

Revenant sur leurs pas, les chevaliers visitèrent ensuite le corps de logis formant angle droit avec le précédent. Ce bâtiment subsiste encore à la fin du XIXème siècle, avec sa galerie extérieure qui donne entrée dans plusieurs chambres dont les cheminées à colonnes ont, malheureusement, perdu leurs manteaux ; le commandeur occupait le dernier de ces appartements. « Nous sommes allés dans une autre chambre estant au bout de ladite galerie dans laquelle couche le sieur commandeur, et y avons vu une armoire toute neuve dans laquelle sont les titres de la commanderie. Et de ladite galerie sommes montés par un escalier de bois dans une petite tourelle conduisant dans les greniers qui sont tous en bon estat ».

Redescendus dans les cours, les chevaliers visitèrent les écuries, puis se rendirent à la métairie, dont ils parcoururent les bâtiments. « Ensuite ledit sieur commandeur nous a conduits dans le jardin de retenue de ladite commanderie, où nous avons entré par un pont de bois, lequel jardin est entouré de douves, et avons remarqué qu'il y a un réservoir aux costés occidental et méridional... De là nous a conduits au bout de la première cour du costé oriental, où nous avons vu un petit bois de haute fustaie dans lequel il y a des chesnes, etc. Après quoy nous a conduits au moulin à vent dépendant de ladite commanderie, distant d'environ demy quart de lieue d'icelle, qui est en bon estat ». Tel était le manoir du Temple de la Guerche avant la Révolution. Confisqué à cette époque néfaste, il fut vendu nationalement 31 200 livres, le 2 vendémiaire an III (Archives d'Ille-et-Vilaine, I, Q, 327). A la fin du XIXème siècle, le Temple est devenu une jolie propriété moderne : on y a bâti une nouvelle habitation de maître, l'antique logis a été converti en maison de ferme, la chapelle a disparu, et un fort beau parc où se trouvent de magnifiques étables – car le propriétaire est un agronome distingué – a complètement changé la physionomie du lieu.  

 

Voici les commandeurs de la Guerche de Bretagne dont nous avons pu retrouver les noms : 

LAURENT BALLARD

<< Frère Laurent Ballard, humble précepteur de la Maison de l'Hôpital, naguère Temple de la Guerche », confirma en 1331 ses tenanciers paroissiens de Rannée dans la jouissance de leurs privilèges (Archives de la Vienne, 3 H, 382).

JEAN DE SAVIGNÉ 

Nous trouvons le nom de ce commandeur de la Guerche dans un acte de 1388 (Archives de la Vienne, 3 H, 382). 

NICOLAS SEGUIN 

« Monseigneur frère Nicolas Séguin, humble commandeur de l'Hospital du Temple de la Guerche et de la Noueix », reçut beaucoup d'aveux depuis 1394 jusqu'en 1412 (Archives de la Vienne, 3 H, 381 et 382).

NICOLAS POITEVIN  

« Frère Nicolas Poitevin, religieux de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de l'Hospital du Temple de la Guerche et de la Nouaye », reçut des aveux de 1416 à 1430. En 1418, il obtint une sentence rendue aux Plaids généraux de Rennes en faveur de ses vassaux exempts de contribuer au subside que Marie de Bretagne, dame de la Guerche, était autorisée à lever pour la clôture de la ville de la Guerche. En 1427, ce religieux afferma sa commanderie (Archives de la Vienne, 3 H, 381 et 579). 

GUY DE DOMAIGNE (Armes : D'argent fretté de gueules)

« Frère Guy de Domaigné, religieux de la sainte Maison de l'Hospital de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de l'Hospital de la Guerche et de la Noée », reçut des aveux en 1433. Le 6 juin 1440, il fonda deux anniversaires pour le repos de son âme et de celles de ses père et mère, Guy de Domaigné et Jeanne de Bégnon, dans l'église collégiale de la Guerche, avec obligation pour les chanoines de cette église de venir ensuite processionnellement prier sur sa tombe, en la chapelle du Temple. Il mourut en 1452 (Archives de la Vienne). Les armoiries de ce commandeur, répétées sur les murailles du Temple de la Guerche, sur son tombeau placé jadis dans le sanctuaire de cet édifice et sur les cheminées du manoir, prouvent que ce religieux fit reconstruire presque tous les bâtiments du Temple. Ce qui subsiste du manoir indique bien au reste, par son architecture, qu'il date du XVème siècle. Guy de Domaigné peut donc être considéré comme le restaurateur de sa commanderie ; il est probable qu'il la trouva telle que les Templiers l'avaient construite, et qu'il la laissa dans l'état où elle était encore au XIXème siècle. L'écu de ce commandeur prouve aussi qu'il n'appartenait pas, comme on l'a cru, à la famille bretonne de Domaigné, mais à une famille angevine du même nom (Potier de Courcy, op. cit., I, 339). 

GUY DE MELAY 

Figurant comme commandeur de la Guerche en 1457, ce religieux succéda probablement au précédent ; en 1468 il se trouvait en même temps vicaire général de Jean de Francières, grand prieur d'Aquitaine (Archives de la Vienne, 3 H, 720). 

JEAN D'ESCHELLES (Armes : Echiqueté d'or et d'azur)

Issu d'une famille appartenant au pays d'Orléans, « humble religieux et honneste messire Jehan d'Eschelles, chevalier religieux de saint Jehan de Jerusalem, commandeur de la Guerche et Lannoueix », reçut des aveux en 1478. Il rendit aveu au roi pour sa commanderie le 23 octobre 1497 et le 2 avril 1503. Il fut, en 1498, parrain à Availles de Sébastien de Broons (Archives de la Loire-Inférieure, B, 910 – Archives de la Vienne, 3 H, 318 et 380 – Registre des baptêmes de la paroisse d'Availles). 

ANDRE DESMIER (Armes : Ecartelé d'argent et d'azur à quatre fleurs de lys de l'une en l'autre). 

D'une famille originaire d'Angoummois, « humble et honneste religieux messire André Desmier, chevalier religieux de Saint-Jean de Jerusalem, commandeur de la Guerche et de Lannoueix », rendit aveu au roi pour sa commanderie le 28 mars 1510 et le 15 octobre 1517 (Archives de la Loire-Inférieure, B. 910). 

PHILIPPE DE KERLEAU (Armes : d'azur au cerf d'or)

Fils du seigneur de Goazagarant en Basse-Bretagne, « humble et honneste religieux, messire Philippes de Kerléau, chevalier religieux de Saint-Jean de Jerusalem, commandeur de la Guerche et la Noueix » en 1523, rendit aveu au roi pour ce bénéfice le 21 octobre 1526. Il devint en 1540 grand prieur de France et fut inhumé au Temple de Paris en 1546 (Archives de la Loire-Inférieure – Archives de la Vienne, 3 H, 318, 381 et 608). 

JEAN DE CAHIDEUC (Armes : De gueules à trois têtes de léopard d'or, lampassées de gueules. Devise : Antiquâ fortis virtute)

Fils de Charles de Cahideuc, seigneur dudit lieu en Iffendic, et de Béatrice de la Nouë, reçu chevalier de Saint-Jean de Jérusalem en 1512, Jean de Cahideuc se distingua au siège de Rhodes, en 1522, et remplaça le précédent en qualité de commandeur de la Guerche. Le 28 avril 1540, il prêta serment de fidélité au roi. Six ans plus tard il obtint des lettres du Dauphin, duc de Bretagne, maintenant ses vassaux de Rannée exempts du devoir de neume que leur réclamait le recteur de cette paroisse. Jean de Cahideuc jouissait encore en 1556 du Temple de la Guerche et dut mourir deux ans plus tard (Archives de la Loire-Inférieure, B. 1007 – Archives de la Vienne, 3 H, 381, 579 et 603). 

FRANÇOIS DE LA BOUEXIERE (Armes : De gueules à sept annelets d'or posés, 3, 3, 1).

Issu des seigneurs de Kerduté en Ploujean, et chevalier de Saint-Jean de Jérusalem dès 1529, « humble frère François de la Bouëxière » se trouvait en 1559 commandeur de la Guerche où il ne demeura pas longtemps (Archives de la Vienne, 3 H, 381). 

JEAN DU PUYTESSON (Armes : De sable à la croix ancrée d'argent)

Chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, ce commandeur fit hommage au roi, le 14 avril 1561, pour le Temple de la Guerche, dont il avait été pourvu six mois auparavant. Il reçut des aveux l'année suivante, mais ne fit pas non plus un long séjour à la Guerche (Archives de la Vienne, 3, H, 582 – Archives de la Loire-Inférieure, B. 1008). 

FRANÇOIS BONNARD DES MARAIS (Armes : De gueules à la tour couverte et sommée d'une girouette, accostée de deux étoiles, le tout d'argent)

Ce commandeur, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem. se trouvait en 1564 à son manoir du Temple de la Guerche lorsqu'on taxa, par ordre du roi, les bénéficiers ecclésiastiques, ce qui l'obligea l'année suivante à faire quelques aliénations dans sa commanderie qu'il conserva jusqu'en 1588 (Archives de la Vienne, 3 H, 579). 

MAURICE DE LESMELEUC (Armes : De gueules à l'épervier d'or, accompagné de trois coquilles d'argent).

Sorti d'une vieille famille de la noblesse bretonne et seigneur de la Salle en Andel, Maurice de Lesmeleuc, chevalier de Malte dès 1581, était commandeur de la Guerche en 1591 et 1596 (Archives de la Vienne, 3 H, 579). 

FRANÇOIS DE LESMELEUC (Armes : De gueules à l'épervier d'or, accompagné de trois coquilles d'argent)

Ce chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, seigneur des Baschamps et frère du précédent, lui succéda ; le 3 juin 1598 il afferma une portion de sa commanderie du Temple de la Guerche ; nous le voyons en 1602 et 1603 résider de préférence à son manoir de la Nouée (Archives de la Vienne, 3 H, 579). 

CLAUDE DE MONTAIGU (Armes : D'azur à deux lions d'or, lampassés et couronnés d'argent)

D'une famille originaire du Poitou, fils d'Olivier de Montaigu et de Jeanne de la Roncière, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem en 1594, Claude de Montaigu, seigneur du Boisdavid, était en 1606 commandeur du Temple de la Guerche ; il conserva ce bénéfice jusqu'à sa mort arrivée vers la fin de 1642. Nous le trouvons en 1630 et 1637 résidant à son manoir de la Guerche (Archives d'Ille-et-Vilaine, 3 H, 1 – Archives de la Vienne, 3 H, 579, 580). 

HARDOUIN LE VOYER DE PAULMY (Armes : D'azur à deux lions léopardés d'or, passant l'un sur l'autre, couronnés de même ; écartelé d'argent à la fasce de sable. Devise : Vis et prudentia vincunt).

Chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, fils de Louis Le Voyer, vicomte de Paulmy, et de Françoise de Larsay, ce commandeur du Temple de la Guerche fit confectionner en 1647 un terrier de sa commanderie. Il fit serment de fidélité au roi, seulement le 17 mars 1653 (Archives de la Vienne, 3 H, 380 – Archives de la Loire-Inférieure, B. 1010). 

LANCELOT DE CHOUPPES (Armes : D'azur à trois croisettes d'argent)

Ce chevalier de Malte tint la commanderie du Temple de la Guerche de 1657 à 1667 (Archives de la Vienne, 3 H, 380). 

RENE DE MENOU (Armes : De gueules à la bande d'or)

Issu d'une famille de Touraine et chevalier de Saint-Jean de Jérusalem dès 1640, René de Menou succéda au précédent en 1668 et fit, le 18 juin 1670, serment de fidélité au roi. Il fournit à S. M. deux déclarations de sa commanderie de la Guerche, l'une en 1681 et l'autre en 1696. Il soutint et gagna un procès contre le Chapitre de la Guerche, qui refusait à tort de se rendre processionnellement, deux fois l'an, à sa chapelle du Temple. Enfin il était encore commandeur de la Guerche en 1702 ; en cette qualité, il avait fait, en 1696, enregistrer ses armoiries jointes à celles de son Ordre : De gueules à la bande d'or, au chef cousu de gueules chargé d'une croix d'argent (Archives de la Loire-Inférieure, B. 1010 – Archives de la Vienne, 3 H, 380 et 465). 

HENRI DE BECHILLON D'IRLAN (Armes : D'argent à trois fusées de sable mises en pal)

Chevalier de Malte en 1670, Henri de Béchillon, appartenant à une famille du Poitou, était en 1703 commandeur du Temple de la Guerche ; il obtint en 1708, un procès-verbal des améliorissements qu'il avait effectués dans sa commanderie ; en 1717 il était commandeur de Bourgneuf. Nous avons le cachet de ce chevalier : de forme ronde, il présente ses armoiries dans un écu reposant sur une croix de Malte entourée d'une patenôtre et sommée d'une couronne de comte (Archives de la Vienne, 3 H, 380 et 464). 

GABRIEL DU CHILLEAU (Armes : De sable à trois moutons paissants d'argent)

Issu d'une famille d'origine poitevine et reçu chevalier de Saint-Jean de Jérusalem en 1681, Gabriel du Chilleau fut d'abord commandeur d'Ansigny. Il dut être pourvu, vers 1710, du Temple de la Guerche, car il obtint en 1717 la constatation des améliorissements qu'il y avait faits ; ce fut son prédécesseur, Henri de Béchillon, que l'Ordre désigna pour faire la visite de la commanderie à cette occasion. Il conserva jusqu'en 1722 la jouissance simultanée des deux commanderies d'Ansigny et de la Guerche (Archives de la Vienne, 3 H, 380 et 464). 

ANDRE-MARIE DE MONTECLER (Armes : De gueules au lion couronné d'or)

Chevalier de Malte en 1693, ce commandeur de la Guerche présenta en 1722 le chanoine Louis de Corce pour desservir la chapellenie fondée en sa chapelle du Temple de la Guerche ; il fut inhumé, le 21 septembre 1725, dans ce sanctuaire (Registre paroissial de Rannée, publié par l'abbé Pâris-Jallobert – Archives de la Vienne, 3 H, 380). 

ANTOINE-THEODORIC DE GODET DE SOUDE (Armes : De gueules à trois coupes d'argent)

Chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur du Petit Saint-Jean de Metz et de la Romagne, grand prieur d'Aquitaine, Antoine de Godet se fit encore pourvoir du Temple de la Guerche ; le 16 mai 1726, frère François de la Belinaye, commandeur de Roche-Vildieu, vint en son nom prendre possession de la commanderie de la Guerche. Antoine de Godet reçut lui-même les aveux en 1726 et 1729, mais il résidait ordinairement à son château de la Romagne (Archives de la Vienne, 3 H, 380 – Archives d'Ille-et-Vilaine, 3 H, 1). 

CHARLES-GUINOT DE DERSIC (Armes : De gueules à trois merlettes d'argent, au chef d'or)

Chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, ce commandeur de la Guerche fit serment de fidélité au roi, le 3 novembre 1730. Cinq ans plus tard, il fit dresser le procès-verbal des améliorissements faits dans sa commanderie, dont il jouissait encore en 1740 (Archives de la Loire-Inférieure, B 1033 – Archives de la Vienne, 3 H, 380). 

JACQUES-FRANÇOIS GUINEBAULT DE LA GROSTIERE (Armes : De gueules à trois roses d'argent, posées 2, 1)

Ce chevalier de Malte était en même temps en 1742 commandeur d'Ansigny et du Temple de la Guerche, mais il demeurait habituellement en son hôtel à Poitiers. Il afferma cette année-là sa commanderie de la Guerche qu'il possédait encore en 1747 (Archives de la Vienne, 3 H, 380). 

FRANÇOIS-LOUIS-AUGUSTE DE CUMONT (Armes : d'azur à trois croix pattées d'argent, posées 2 et 1)

Appartenant à une famille angevine et reçu chevalier de Malte en 1725, François de Cumont était en 1750 commandeur de la Guerche ; il habitait ordinairement un hôtel à Angers, et devint en 1763 commandeur de Nantes (Archives de la Vienne, 3 H, 380 – Potier de Courcy, op. cit.). 

FRANÇOIS-PARIS DE SOULANGE (Armes : D'argent à la croix de gueules, cantonnée de quatre lionceaux affrontés de même)

Ce chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, reçu à Malte en 1729, était issu d'une famille du comté nantais. Pourvu de la commanderie de la Guerche en 1763, il fit, l'année suivante, une transaction avec son prédécesseur Auguste de Cumont. François Pâris de Soulange demeurait alors en son hôtel à Ancenis ; en 1768 il obtint un procès-verbal des améliorissements de sa commanderie, et vers 1777 il devint commandeur de Villegast (Archives de la Vienne, 3 H, 380 – Potier de Courcy, op. cit.). 

PHILIPPE DUCHESNE DE SAINT-LEGER (Armes: D'argent au chêne de sinople)

Chevalier de Malte, ce commandeur fit faire en 1782 la visite de sa commanderie de la Guerche, qu'il devait par suite avoir depuis au moins cinq ans, puisqu'il réclamait alors procès-verbal de ses améliorissements (Archives des Côtes-d'Armor, B, 431 – Archives de la Vienne, 3 H, 380). 

CHARLES-TOUSSAINT DE LA BOURDONNAYE DE MONTLUC (Armes : De gueules à trois bourdons de pèlerin d'argent, 2, 1)

Fils de Louis de la Bourdonnaye, marquis de la Marzelière et comte de Montluc, et de Renée-Thérèse de Boiséon, ce chevalier de Saint-Jean de Jérusalem fut reçu à Malte le 23 février 1751. Pourvu en 1786 du Temple de la Guerche, il conserva cette commanderie jusqu'au moment de la Révolution (Archives d'Ille-et-Vilaine, fonds de Laillé).

abbé Guillotin de Corson

 © Copyright - Tous droits réservés.