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LES COMBATTANTS ANGLAIS DU COMBAT DES TRENTE

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Combat des Trente au chêne Mi-Voie

BEMBRO ET DE SES TRENTE COMPAGNONS.

1° BEMBRO. RICHARD BEMBRO, capitaine de Ploërmel pour Edouard III, irrité de la mort de l'un de ses compagnons, Thomas d'Ageworth, tué près d'Auray, en 1350, et ne pouvant venger cette mort sur ses auteurs, attaquait et rançonnait, malgré la trêve, les gens inoffensifs qu'il pouvait surprendre, et par des excès de ce genre, détermina Beaumanoir à lui jeter son gage de bataille. La présomption de Bembro ne lui servit pas plus que son courage ; il fut tué, comme on l'a vu, par Alain de Keranrais et Geoffroy du Bois, au plus fort de la mêlée ; mais son nom ne s'éteignit point avec lui en Bretagne. Il paraît, au contraire ; que sa postérité, comme celle des Harpedane, Bentelée, Melbourne, David, Thomelin, Ferrers, Delbiest, et autres partisans Anglais ou Flamands se fixa en Bretagne après la paix de Guérande.

On trouve Robert Bembro, capitaine du château de Fougeray, tué à la prise de cette place par du Guesclin, en 1353, et Guillaume Bembro, tué en combat singulier, par du Guesclin en personne, au siège de Rennes, en 1357. Mais nous ignorons duquel de ces trois personnages pouvait descendre Henry Bembro, qui rendait hommage, en 1396, au vicomte de Rohan, pour le fief du Rest, situé dans la paroisse d'Insinzac, Evêché de Vannes.

Ce fief du Rest appartenait, lors de la Réformation des fouages d'Insinzac, en 1448, à Jean Bembro ; à la Montre générale de 1481, à autre Jean Bembro, archer en brigandine, et à la Réformation de 1536, à Henry Bembro, dont la famille s'éteignit bientôt après.

La déclaration de 1666 des terres nobles de Vannes sujettes au ban et arrière-ban, désigne comme possesseur du Rest, Françoise de Saint-Giron, veuve d'un sieur Le Moine, et Guillaume Le Moine, sr. du Rest, son fils ; c'est tout ce qui est parvenu à notre connaissance sur les Bembro et les seigneurs du Rest, en Insinzac.

 

2° KNOLLES : un chevron chargé de 3 trèfles (Sceau de 1363) ; aliàs : d'or à la fasce de gueules chargée de 3 fleurs de lys d'or (Portef. des Blancs-Manteaux). ROBERT KNOLLES, né vers 1317, dans le comté de Chester, appartenait à une famille de basse extraction et ne dut sa fortune qu'à lui-même (Rapin Thoiras, Histoire d'Angleterre ; la Haye, 1724). Prisonnier au combat des 30, il défit, l'année suivante, au pont d'Evran, du Guesclin, que Robin Adès (voy. ce nom) prit et mit à rançon, et accompagnait le Duc de Lancastre et Chandos aux sièges de Rennes en 1357 et de Dinan en 1359. Vers cette époque, la guerre s'étant ralentie en Bretagne, et les aventuriers de chaque parti s'y trouvant sans occupation, Knolles s'éloigna de cette province et ravagea successivement la Normandie, le Berry et l'Auvergne. De retour en Bretagne, il prit, en 1363, une part active au siège de Bécherel, où l'usage du canon fut introduit pour la première fois dans notre province, et à la bataille d'Auray, en 1364, où il commandait un des corps d'armée, il fit prisonnier le comte d'Auxerre. Récompensé par le don des seigneuries de Rougé et de Derval, des services qu'il avait rendus au comte de Montfort, mais ne pouvant plus exercer son ancien métier en Bretagne, où le traité de Guérande avait apporté momentanément la paix, il s'adjoignit Hue de Caverley pour porter le fer et la flamme dans les provinces de Picardie et de Champagne. Caverley s'étant ensuite uni à du Guesclin pour faire la guerre en Aragon, Knolles resta en Guyenne, dont le prince Noir l'avait nommé sénéchal, et étouffa, de concert avec Chandos, la rébellion de cette province contre l'Angleterre.

De retour d'Espagne, du Guesclin retrouva de nouveau Knolles pour adversaire, et le battit à Pontvalain, en Normandie, en 1370. Knolles put cependant gagner son château de Derval, où il faisait transporter son riche butin depuis plusieurs années, et ayant fait charger sur des bêtes de somme ce qu'il avait de plus précieux, il sortit furtivement de Derval, avec le projet d'aller mettre ses richesses en sûreté, en s'embarquant pour l'Angleterre ; mais atteint dans sa marche par Olivier de Clisson, il fut entièrement défait et perdit en un jour le fruit de ses longues rapines. Il parvint toutefois à entrer dans Brest, et força le connétable à lever le siège de cette place, en 1373.

Du Guesclin tourna alors ses forces contre Derval, mais il ne fut pas plus heureux dans cette nouvelle entreprise. Knolles trouva le moyen de se jeter dans Derval, où par représailles de la mort violente de ses otages, ordonnée par le duc d'Anjou, il fit décapiter, à la vue des assiégeants, quatre prisonniers, dont il fit jeter la tête et le corps dans le fossé ; contraignit une fois de plus du Guesclin à s'éloigner, et rentra dans Brest, dont le Roi Richard lui avait donné le gouvernement. Nous le retrouvons, en 1380, au siège de Nantes, avec Caverley, dans l'armée du comte de Buckingam ; il retourna avec ce prince en Angleterre, en 1381, et y termina ses jours, vers 1406, dans ses terres du comté de Kent, à l'âge de 90 ans.

Nous avons nommé le connétable d'Aquitaine Jean Chandos, seigneur du Gavre en Bretagne, vicomte de Saint-Sauveur en Normandie, et le rival de gloire du connétable du Guesclin ; nous ne pensons pas nous écarter de notre sujet en ajoutant quelques mots sur ce personnage, mêlé aux principaux événements du XIVème siècle.

Il figure successivement aux batailles de Crécy et de Poitiers et aux sièges de Rennes et de Dinan, signe le traité de Bréquigny, si funeste à la France, et contribue au gain de la bataille d'Auray, où il fait prisonnier Bertrand du Guesclin. Celui-ci étant parvenu à se racheter, profita de sa liberté pour délivrer le royaume des grandes bandes, composées d'aventuriers de toutes nations qui vivaient de pillage et mettaient leur courage mercenaire au service du plus offrant. Il conduisit les grandes compagnies en Espagne, et se retrouva en face de Jean Chandos à la bataille de Navarette, où le sort fut encore contraire au futur connétable de France.

Deux ans après, Chandos fut tué, en 1369, dans une escarmouche, à Lussac, en Poitou, par un seigneur breton, Guillaume Bouëstel, homme d'armes de la compagnie de Jean de Kerlouët, capitaine de la Roche-Pozay. Il laissait un neveu, nommé Jean, comme lui, dont la postérité, suivant Guy Le Borgne, se serait établie dans le Léon ; mais nous n'avons pas rencontré le nom de Chandos postérieurement aux Chartes du XIVème siècle, où son sceau porte un pal aguisé.

 

3° CAVERLEY : une fasce frettée, accompagnée de 3 boucs passants. (Sceau de 1363). HUE DE CAVERLEY, le hardy jovencel, prisonnier au combat des 30, ne tarda pas à être échangé ou racheté ; mais il ne jouit pas longtemps de sa liberté, car au combat de Montmuran, en 1354, il fut pris par Enguérand de Hédin, gentilhomme picard, que Froissart nomme à tort parmi les combattants de Mi-Voie. Caverley prit à son tour du Guesclin à Juigné, dans le Maine, où Bertrand s'était porté au secours de Pierre de Craon, et sa rançon pour lui et les siens lui coûta 30.000 écus ; mais il eut sa revanche en 1364, en réduisant, près de Valognes, une place gardée par Caverley, et ce dernier fut obligé, pour se libérer, de restituer à du Guesclin la somme qu'il en avait exigée lui-même à Juigné. Il reprit sur-le-champ les armes, et à la bataille d'Auray, où Chandos avait le commandement en chef et Knolles celui du premier corps d'armée, Caverley, à la tête de l'arrière-garde, décida du sort de la bataille. Profitant aussitôt de la déroute de l'armée de Charles de Blois, il s'empara de la ville et de l'abbaye de Redon, dont il mit à rançon l'abbé Jean de Tréal, et après avoir étendu ses ravages dans plusieurs parties de la France, à la tête de ses routiers, il s'unit à du Guesclin, son ancien ennemi, pour porter la guerre en Espagne, dans les Etats de Pierre-le-Cruel.

Les grandes compagnies commencèrent par rançonner le Pape dans Avignon, et après avoir franchi les Pyrénées , elles se distinguèrent particulièrement au siège de Tolède ; mais le prince de Galles, dit le prince Noir, auquel s'était joint Chandos, eut la gloire de vaincre et de faire prisonnier du Guesclin, à la bataille de Navarette. Bertrand fixa lui-même sa rançon à 100.000 florins, sur lesquels Caverley lui en offrit 30.000 ; et du Guesclin, créé connétable de France en 1370, se retrouva bientôt aux prises avec les routiers de Knolles et de Caverley, qui avaient pris de nouveaux engagements avec les Anglais, et que le connétable vainquit à Pontvalain, en Normandie.

Caverley, capitaine de Calais en 1378, passa en Angleterre avec le Duc de Bretagne, et reprit la mer, l'année suivante, pour revenir en Bretagne. Assailli dans la traversée par une violente tempête qui brisa son navire à la côte d'Irlande, il parvint à se sauver à la faveur d'une épave, et on le retrouve, en 1379, ratifiant le traité conclu entre le Roi Richard et le Duc Jean IV, et, en 1380, au siège de Nantes, avec son compagnon Robert Knolles, dans l'armée du comte de Buckingam.

En 1383, sous prétexte que les Flamands avaient reconnu le Pape Clément VII au lieu d'Urbain VI, reconnu par l'Angleterre, Caverley alla ravager la Flandre et se fortifia dans la ville de Bergues. Mais menacé par les troupes réunies du Roi de France, du Duc de Bretagne et du comte de Flandres, il fut contraint d'abandonner cette place et de se retirer avec les siens dans Gravelines. Il ne tarda pas à y être investi et fut obligé de capituler ; mais il ne rendit la ville qu'après en avoir rasé les fortifications, et en sortit vies et bagues sauves. La trêve d'un an signée, à la même époque, entre les couronnes de France et d'Angleterre, nous empêche de le suivre davantage ; il est probable qu'il retourna définitivement en Angleterre avec ses compagnons d'armes , lorsque le Duc de Bretagne congédia ses auxiliaires.

 

4° CROQUART. CROQUART, aventurier allemand, prit le commandement des Anglais après la mort de Bembro, au combat des 30, et s'efforça de ranimer le courage de ses compagnons, affaibli par la perte de leur chef. Seigneurs, sachiez de vray en fine véritez, - Failly nous a Bembro, qui cy nous a menez, - Tous les livres Merlin que il a tant aimés - Ne luy ont pas valu deulx deniers monnoies : - Il gist gueule bée (béante) et mort et renversé. - Je vous prye, beaulx seigneurs, faciez comme gens membrez : - Cil qui viendra sur vous, soict mort ou affolé (blessé).

Ce fut, dit d'Argentré, un vaillant voleur, qui de varlet ou page d'un seigneur hollandais, était devenu sergent d'un homme d'armes dans les guerres de Bretagne. Ce second maître ayant été tué, ses gens élurent Croquart, qu'ils savaient homme de cœur et de main, pour les commander à sa place. Il fit des profits considérables dans ses expéditions, prenant et surprenant maisons, bourgs et châteaux, qu'il revendait ensuite à d'autres partisans ou aux anciens possesseurs, et il amassa de la sorte plus de 40.000 écus, sans compter un grand nombre de chevaux de prix. Sa réputation s'étendit jusqu'à la cour de France, et le Roi Jean voulut l'attirer à son service, lui promettant, pour le gagner, de le faire chevalier, de le marier avantageusement et de lui donner 2.000 livres de rente. Mais Croquart refusa toutes ces offres et préféra le métier de brigand à tout établissement. Enfin, après bien des concussions et des exploits militaires, il se rompit le cou, en voulant franchir un fossé sur un cheval qui s'abattit sous lui. (Voy. Froissart, Chap. 149).

 

5° PLÉSANTON, 6° RIDÈLE, 7° HELECOQ, 8° REPEFORT. Messire JEHAN PLÉSANTON, RIDÈLE, aliàs RIDART, aliàs RAOUL, dit le Gaillard ou le Guerrier, suivant les besoins de la rime ; HELECOQ, aliàs HUGO, frère du précédent ; REPEFORT, dit le Vaillant, ne nous sont connus que par le poème, qui dit qu'ils furent faits prisonniers à la fin de l'action.

 

9° TAILLARD. JEANNEQUIN TOIGNE, dit le Taillard, prisonnier d'Olivier de Mauny dans une rencontre avec du Guesclin aux environs du Guildo, en 1352, s'étant taxé pour sa rançon à 600 écus, dit à du Guesclin qu'il espérait les lui faire rendre, ce qu'il exécuta bientôt après, ayant pris du Guesclin entre Dinan et Bécherel, et lui ayant fait payer deux fois autant. (D'Argentré, Chap. 28 Liv. V).

 

10° LA LANDE. RICHARD DE LA LANDE, dit le Fier, prisonnier au combat des 30, se retrouve dans des Montres d'Olivier de Clisson, reçues à Vannes en 1375 et années suivantes.

 

11° HENEFORT. Cil combattoit d'un mail qui pesoit bien le quart - De cent livres d'acier, si Dieu ait en moy part ….. - Cil qu'il attaint à coup dessus son hasterel (la nuque) - Jamais ne mangera de miche ne de gastel.

THOMELIN HENEFORT conduit prisonnier au château de Josselin, se retrouve, en 1381, au siège de Nantes, avec Knolles et Caverley ; et il fut l'un des cinq Anglais qui acceptèrent le défi porté par quinze gentilshommes français de l'hôtel de Louis, duc de Bourbon, jaloux de la gloire acquise par les Bretons au combat des 30. Jean d'Orronville, auteur, en 1429, de la Vie du Duc de Bourbon, rapporte que ces quinze gentilshommes demandèrent à Buckingam, à se battre contre un pareil nombre d'Anglais, dans une île de la Loire, sans autres juges que deux héraults, l'un Anglais, l'autre Français. Buckingam leur donna rendez-vous à Vannes, mais cinq Anglais seulement se présentèrent, et il fut convenu qu'on se battrait à armes nommées, savoir : 5 coups de lance, 5 coups d'épée, 5 de hache et 5 de dague, le tout à pied. Thomelin Henefort fournit ses coups de lance contre Jean Le Barrois, mais au premier coup d'épée, il eut l'épaule traversée, ce qui le mit hors de combat, et les quatre autres Français eurent aussi l'avantage.

 

12° CLAMABAN. HUCHETON GLAMABAN ne nous est connu que par ces vers du poème : - Hucheton Clamaban combattoit d'un fauchart - Qui tailloit d'un costé, crochu fut d'aultre part, - Devant fut amouré (affilé) trop plus que n'est un dart : - Cil qu'il attaint à coup, l'âme du corps lui part. 

 

13° BÉTONCHAMP, 14° HÉROUART, 15° GAULE, 16° HYBINET, 17° HENNEQUIN.

JEANNEQUIN BÉTONCHAMP, aliàs GUENEHOUP ; HENNEQUIN HÉROUART, du même nom qu'OLIVIER HÉROUART, écuyer dans une Montre d'Eustache de Mauny, reçue en 1371 ; GAULE ou GAULTIER dit l'Allemand ; HYBINET, aliàs HULBITÉE, dit le Villart, c'est-à-dire le vilain : ce n'était, suivant d'Argentré , qu'un soldat de basse condition, mais homme de grande taille, puissant et fort ; HENNEQUIN le Mareschal, sy mourut celle part.

 

18° HUALTON, 19° ROBINET, 20° HÉLICHON, 21° LEXUALEN.

Nous n'avons rien découvert sur THQMELIN HUALTON ; ROBINET, dit Mauléopart ; HÉLICHON, dit le Musart, et messire HERVÉ DE LEXUALEN, dont le nom n'est donné que par D'Argentré seulement.

 

22° ISANNAY. GUILLAUME ISANNAY, dit le Hardi, faisait partie, en 1363, des 300 Anglais conduits par Jean Felleton au secours de Bécherel assiégé par Charles de Blois, qui furent battus et dispersés par du Guesclin dans les landes de Combourg, auprès de Meillac. (D'Argentré, ch.39, liv. V).

 

23° VUIN. JEAN de VUIN, improprement appelé Valentin, par d'Argentré, nous est connu, en outre, par Christine de Pisan, en sa Vie de Charles V. C'était un écuyer gallois, surnommé le Poursuivant d'amours, parent et compagnon d'Yvain de Galles ; avec lequel il revint en France en 1372.

 

24° TROUSSEL. JEAN aliàs ROBIN TROUSSEL appartenait à la famille de Guillaume Troussel, chevalier anglais, l'un des procureurs d'Edouard III pour traiter en cour de Rome d'un traité de paix avec Philippe de Valois, en 1342. Jean Troussel ayant été fait prisonnier par du Guesclin, en 1356, Guillaume Troussel écrivit à ce dernier pour le prier de mettre son parent en liberté, et lui envoya une obligation pour sûreté de sa rançon. Bertrand ne jugea pas à propos de lui accorder cette grâce, et Troussel, piqué de ce refus, l'envoya défier à Pontorson, et lui demanda trois coups de lance et deux coups d'épée. Bertrand accepta le combat, à condition que celui qui serait vaincu donnerait cent écus pour régaler les témoins du combat. Les deux champions se rendirent à Pontorson au jour marqué et entrèrent en lice avec leurs écuyers. Troussel, du premier coup de lance, fit vider les arçons à Bertrand ; mais ce dernier se remit bientôt en selle et porta un coup si violent à Troussel, qu'il lui perça l'épaule de part en part. Troussel tomba par terre, se rendit et paya les cent écus. (D'Argentré, Ch. 35, Liv. V).

 

25° ADÈS. ROBIN ADÈS, sous la conduite de Robert Knolles, prit et rançonna du Guesclin au pont d'Evran, en 1352 (D'Argentré, Ch. 28, Liv. V).

 

26° ANDELÉE. JAMES D'ANDELÉE, dit le Couart, que la Chronique de Jean de Sain-Paul nomme Adelé, se retrouve, avec Robert Knolles, dans l'armée du duc de Lancastre, au siège de Rennes, en 1356 (Lobineau. p. 315).

 

27° AGEWORTH ou EDGEWORTH. Le dernier Anglais, nommé dans le poème Dagorne, fut Edgeworth, neveu de Thomas, dont la famille, originaire du comté de Middlesex, s'établit en Irlande sous le règne d'Elisabeth [Note : Ce nom s'est immortalisé par les sublimes paroles de l'abbé Edgeworth au roi Louis XVI montant à l'échafaud : « Fils de saint Louis, montez au Ciel ! »] « Et le neveu Dagorne, fier comme un léopard ». Thomas d'Ageworth, capitaine-général en Bretagne pour Edouard III, qui l'y avait envoyé au secours de la comtesse de Montfort avec 100 hommes d'armes et 200 archers, réduisit, en 1344, la ville de Dinan et y mit le feu ; vainquit, l'année suivante, les troupes de Charles de Blois dans la lande de Cadoret, paroisse de Guégon ; accompagna ensuite le comte de Montfort au siège de Quimper, que les partisans de Charles de Blois l'obligèrent à lever, et, en 1346, vainquit Charles de Blois lui-même à la bataille de la Roche-Derrien, où ce prince fut fait prisonnier. Thomas d'Ageworth, qui avait épousé Aliénor, comtesse d'Ormond, fut tué, en 1350, près d'Auray, par un aventurier anglais nommé Raoul Cahours, qui, quoique comblé des bienfaits d'Edouard, se laissa gagner par Philippe de Valois, suit la promesse d'une somme de 24.000 livres. (D. Lobineau, Histoire, p. 342).

Cette mort, comme nous l'avons vu, fut la cause principale du combat des 30. Mais Bembro n'ayant pu rencontrer dans la garnison de Ploërmel assez d'Anglais pour compléter le chiffre de 30 combattants, [Note : Parmi les anglais, Robert Knolles et Hue de Caverley sont les seuls dont nous connaissions les sceaux. On a conservé la plupart de ceux des partisans de Charles de Blois et nous donnons au frontispice de notre ouvrage, une monnaie de ce prince, imitée d'un gros du Roi Jean] fut obligé d'y joindre des auxiliaires Allemands et Brabançons et même quatre Bretons du parti de Montfort. Nous avons pu recueillir sur ces derniers des renseignements plus complets que sur plusieurs des routiers auxquels ils s'étaient associés.

 

28° COMENAN : de sable à 3 chevrons d'argent. PERROT DE COMENAN, sieur de Bovel, Paroisse de Sérent, Evêché de Vannes, l'un des champions du combat des 30, du côté des Anglais, paraît avoir laissé postérité. 

On trouve Guillemet de Comenan, et trois combattants des 30, à savoir : Guy de Rochefort, Caro de Bodégat et Hugues Catus, dans une Montre reçue par Thibaut de Rochefort en 1351 ; mais ce Guillemet ne suivait pas, comme l'on voit, la même bannière que Perrot. Perrot de Comenan, paraît avoir été frère juveigneur de Robert, chevalier, seigneur de Comenan et de la Gras, Paroisse de Rieux. Perrot est cité ainsi que Robert et Raoulet de Comenan dans des Montres d'Olivier de Clisson en 1375 ; autre Robert, sr. de Comenan et de la Gras, est employé dans les Réformations de 1426 à 1447, Paroisse de Rieux ; Pierre, l'une des 40 lances de la garnison de Brest sous le sire de Malestroit, en 1454, est nommé dans plusieurs comptes d'Olivier Bault, trésorier des guerres, ainsi que François et Renaud de Comenan, de 1450 à 1466 ; enfin, Robert, abbé de Géneston, Evêché de Nantes, mourut en 1509. Cette branche s'est fondue, vers cette époque, dans la maison du Cleuz de Rédillac, qui a transmis, par alliance, Comenan aux Huchet de la Bédoyère, en 1536, et les Huchet de Cintré possédaient encore cette terre au dernier siècle.

A la branche de Bovel appartenait Morice de Comenan, l'un des signataires de la ligue des seigneurs contre les Penthièvre en 1420, employé dans la Réformation de 1426, paroisse de Sérent : Geffrione Hamon, veuve de Morice de Comenan, comparaît comme tutrice de Jean, son fils, à la Montre générale de 1481, paroisse de Sérent, et ce dernier a sa maison de Bovel exemptée de fouages à la Réformation de 1513, faite dans la même paroisse de Sérent. Cette branche se fondit, vers cette époque, dans les Quistinit, puis Rosmadec du Plessix-Josso. En 1669, Anne-Cécile de Rosmadec, Dame de Bovel, épousa Pierre L'Olivier, sr. de Saint-Maur et de Lochrist, et leurs descendants apportèrent en mariage la seigneurie de Bovel aux Saint-Pern-Ligouyer, qui la possédaient encore en 1790.

 

29° LE GAILLARD. GUILLEMIN ou en breton GUILLOU LE GAILLARD, qui possédait, en 1320, des héritages dans les paroisses de Pommeret et Hillion, Evêché de Saint-Brieuc (D. Morice, T. I., Pr., col. 1015), pourrait être le père du combattant de 1351 ou ce combattant lui-même.

On trouve aussi Jean et Guillaume le Gaillard, le premier comme homme d'armes et le second, arbalétrier dans la Montre de Jean de Penhoët pour le recouvrement de la personne du Duc, en 1420 ; Jean Gaillard, employé dans la Réformation de 1459, paroisse d'Hillion, et Catherine Gaillard, Dame d'atours de la Reine Anne en 1498.

 

30° APREMONT : d'argent à 3 croissants de gueules. GUY D'APREMONT, chevalier dans une Montre du sire de Derval, en 1351, et Raoulet d'Apremont, sieur de Rénac, paroisse de ce nom, Evêché de Vannes, paraissent descendus l'un et l'autre de Gausbert, sire d'Apremont, croisé en 1248.

Raoulet, qui suivit le parti de Jean de Montfort et combattit dans les rangs anglais en 1351, épousa Julienne Soual ; et ayant acquis le droit de sépulture dans l'abbaye de Redon, il y fonda, de concert avec sa compagne, la chapellenie de la Perche, en 1364. (Monasterium Benedictinum, vol. 38, mss. Bibliothèque Impériale).

Ils laissèrent une fille, Jeanne d'Apremont, Dame de Rénac, épouse, en 1390, de Jean Harpedane (Ogée, verbo Rénac), veuf de Jeanne de Clisson, Dame de Belleville, sœur du connétable.

La baronnie de Rénac a appartenu ensuite à la comtesse d'Etampes, mère du Duc François II ; puis à Tanguy du Chastel, grand-maître de Bretagne, tué en 1477. Jeanne du Chastel, sa fille, l'apporta en mariage à Louis de Montejean, père : 1° de René, maréchal de France, tué en Piémont en 1538 ; 2° de Anne de Montejean, baronne de Rénac, épouse de Jean d'Acigné, mort en 1539.

A la fin du XVIème siècle, cette terre dut entrer dans la maison de Cossé, avec tous les biens de la branche aînée d'Acigné, par le mariage de Judith d'Acigné, Dame du dit lieu et de Rénac, avec Charles de Cossé, duc de Brissac, maréchal de France, mort en 1621. Mais en 1666, suivant la Déclaration des terres nobles de Vannes sujettes au ban et arrière-ban, la baronnie de Rénac était possédée par Damien Martel, conseiller du Roi en ses conseils d'Etat et privé et lieutenant-général des armées navales, et, au dernier siècle, par la famille du Fresne de Virel.

 

31° ARDAINE : semé d’ancolies, à la bande chargée de feuilles de houx. (Sceau de 1382). Et d'Ardaine le dérain del convei (compagnie) soudoiant - Fut mort et abattu en un pré verdoiant. C'est, en effet, le dernier combattant désigné dans le poème. Il fut tué à la fin de l'action ; mais son nom, connu avant lui dans l'histoire, ne périt pas non plus avec lui. Ainsi, on trouve Juhel, sire d'Ardaine, Paroisse de Saint Georges de Reintembault, Evêché de Rennes, témoin d'une donation faite à l'abbaye de Savigné en 1150 ; Olivier, son fils, témoin d'une donation faite à l'abbaye de Rillé en 1163, et Guillaume d'Ardaine, écuyer dans une Montre du sire de Léon, reçue à Thérouanne, en Artois, en 1383.

Les seigneurs d'Ardaine, sergents féodés héréditaires de la baronnie de Fougères, se fondirent, au commencement du XVème siècle, dans la maison de Romilley, en faveur de laquelle Ardaine fut érigé en marquisat, en 1684. Cette maison a fini à Marguerite de Romilley, marquise de la Chesnelaye et d'Ardaine, mariée, en 1728, à Michel de Roncherolles, marquis du Pont-Saint-Pierre, en Normandie.

Pol de Courcy.

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