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L'EGLISE DE COAT-MEAL

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A l'extérieur, trois choses retiennent l'attention : le porche Ouest, le clocher et le grand porche Midi.

Eglise de Coat-Méal (Bretagne).

A. — LE PORCHE OUEST.

« Le porche Ouest, écrit M. de Kerdanet, remonte au XIVème siecle ou au XVème siècle ». Les moulures de l'arcade, nombreuses et très fines, ont pour base de petits écussons. Chacun d'eux sert en même temps de chapiteau à autant de colonnettes qui prennent naissance à la deuxième assise à partir du sol.

A quelques mètres au-dessus de ce porche, sortant en pleine ronde bosse de la maçonnerie, se détache une jolie statuette de fin Kersanton noir. C'est la Sainte Vierge portant l'Enfant Jésus. Le socle, presqu'aussi important que la statuette est un écusson martelé.

A gauche sont deux pierres qui présente l’inscription suivante :

Jean Baptiste Livinot, chan. et Prieur... R. ervé ; EAOVIC R JEAN 1769.

Cette date rappelle une restauration. Plus haut, une grande pierre est devenue muette par suite du martellement [Note : A l'angle Sud-Ouest du cimetière, encastrée dans le mur d'enclos presqu'au niveau de la rue, se remarque une pierre de Kersanton. Elle présente l'inscription gothique suivante, de lecture difficile : « Credo... resurrectionem mortuorum... vitam aeternam. Amen » (Je crois à la résurrection des morts, à la vie éternelle. Ainsi soit-il). Bien qu'on n'en trouve aucune autre trace, il y aurait donc eu un ossuaire].

B. — CLOCHER, CLOCHES.

Il est probable qu'il n'y avait aucun clocher avant 1630. A cette date « messire Christophe Plessou dota l'église d'une tour ». Ce n'est pas un chef-d'œuvre. Mais, par sa régularité, ses heureuses proportions, sa flèche hérissé de crochets, le clocher n'est pas sans intérêt.

Le 4 mai 1825. on vota 60 fr. pour « chiquer la tour ». Ce travail ne devait pas durer.

Au milieu du XIXème siècle, le clocher a grand besoin de réparations. Le Sous-Préfet invite le Maire à prendre un arrêté interdisant la sonnerie des cloches. Le 13 décembre 1850. M. Le Dall, desservant, fait part au Conseil paroissial d'une lettrer de M. le Vicaire général, datée du 9 décembre. La préfecture vient de communiquer 5 pièces relatives à une demande de secours formulée par la commune de Coat-Méal pour la consolidation du clocher. A ces 5 pièces, le Conseil paroissial doit ajouter :
1° Une délibération constatant la nécessité des travaux ;
2° Un plan régulier des travaux à exécuter ;
3° Le budget de l'année courante.

L'urgence des travaux est votée. M. Jugetit, « architecte, homme de l'art, déclare qu'il serait imprudent d'attendre, que la dépense sera de l'ordre d'environ 600 fr. Il y a danger à monter sans échafaudage jusqu'au sommet du clocher ».

Dans l'exercice 1851, nous trouvons mention d'un secours de 500 fr. Le clocher est réparé, insuffisamment.

Sous le rectorat de M. le Sann, 1886, les joints du clocher et du pignon furent refaits, pour 200 fr ; cette fois au ciment.

Pendant la sonnerie des 2 cloches, la tour oscille depuis les fondations jusqu'au sommet. Il en a été ainsi de tout temps. Seul, l'étranger de passage s'en inquiète.

La première mention que l'on rencontre des cloches, date, du 9 octobre 1793. L'ordre vient de « descendre du clocher et de transporter à Brest, toutes les cloches, moins une au choix de la commune ».

« Le 27ème jour du 1er mois de la 2ème année républicaine, la municipalité de Coat-Méal remet au district de Brest une cloche de la tour et 3 petites clochettes ».

Elles ne sont jamais revenues. Le 8 décembre 1832, la municipalité demande au Sous-Préfet « un secours pour la refonte d'une cloche cassée, une seule ne pouvant suffire au service paroissial et la commune n'ayant pas de ressources ».

Le 9 avril 1833, M. le Curé de Saint-Louis de Brest, délégué par Mgr l'Evêque, bénit une cloche nommée Françoise Désirée.

Parrain : M. Causeur, receveur des Contributions directes ; marraine : Madame Bourrasseaux.

Le 30 mars 1880, la cloche Louise Marie, pesant 515 kilos, payée 1.500 francs, fut baptisée par M. Abgrall, curé de Lannilis, délégué par Mgr Dom Anselme Nouvel, évêque de Quimper.

Parrain : M. Louis Félix de Blois de la Calande ; marraine : Mad. Marie Mélite de: Blois.

C. — GRAND PORCHE MIDI.

Sur 2 demi-piliers octogonaux, partant du sol, s'élèvent des colonnettes sans décors. Les chapitaux sont ornés de grandes fleurs à quatre pétales. Ils portent les moulures et voussures, absolument intactes de l'arcade d'ouverture, en ogive, avec doubleau et boudins très importants.

Au-dessus de cette arcade, en façade, trois énormes pierres, en saillie, ne présentent plus aucune trace d'armoiries. C'est probablement l'œuvre stupide du marteau révolutionnaire qui nous a privé de plusieurs indications intéressantes.

Le porche, voûté en ogives, est un travail du XIème siècles ou XIIIème siècle, exécuté en pierres taillées, de couleur rougeâtre, que nous appelons aujourd'hui croûte de Kersauton [Note : Nous rencontrons cette même pierre dans la tour de la Madeleine, au château de Brest, sur le pont de Landerneau, dans les églises et propriétés bâties qui ont dépendu de l'abbaye de Daoulas].

Au bas, des deux côtés de rentrée, se voient deux profondes entailles, remontant depuis le sol jusqu'à environ 1 mètre. Elles sont creusées dans la pierre et paraissent avoir servi de rainures pour le maintien d'un système de fermeture.

Inférieur du porche. — En entrant nous voyons les statues noires de Notre Seigneur et des douze apôtres, tranchant sur le rouge de toute la pierre.

Et, le regard se fixe immédiatement sur le tympan, sorte de niche à fond plat, à quadruple moulure. Après avoir admiré la jolie porte ogivale d'entrée dans l'église, aux ébrasements garnis de colonnettes cylindriques, nombreuses et bien travaillées, l'’œil se met à étudier une sorte de tête, à l'angle Nord-Ouest de la muraille. C'est effectivement une tête de moine, nue. Dans l'angle opposé, le moine est encapuchonné. Ces deux têtes servent de support à des colonnettes de voussure.

Dominant ces têtes, dans la maçonnerie, deux grands cartouches ont été dégradés par le marteau. A mi-hauteur, une plinthe, de 0 m. 25 de large, traverse tout le tympan. Bien qu'elle fasse partie de la maçonnerie, les artistes l'ont fait porter, chaque extrémité, par une épaule et une main, qui donnent l'impression d'un gros effort.

En effet, au milieu de cette plinthe se tient, debout, un Christ majestueux. Sur la main droite, il porté le monde ; quatre apôtres lui forment cortège. Considérons, à droite et à gauche du porche, les huit autres apôtres. Comme ceux du tympan, ils sont d'un seul bloc de Kersauton et paraissent de grandeur naturelle, tant les proportions sont bien observées. Effectivement, le mètre révèle une hauteur de 1 m. 10. Leurs socles, de pierre rouge, dont plusieurs sont mutilés, ont leur partie inférieure ornée de lion, tête d'atlante, mouton, chimères, angelots, etc...

Les belles niches gothiques qui les abritent, appliquées à la paroi murale, sont couronnées de pots de fleurs, de flammes.

Aux deux angles Midi, deux têtes de seigneur portent péniblement, deux colonnettes de voussure.

La voûte, très élevée, fort belle, est soutenue et agrémentée par six nervures. Tout le porche est de fort appareil.

Prenons de l'eau bénite : oh ! sans crainte. Si le petit bénitier de droite est toujours à sec, celui de gauche, une grande cuve monolyte du XVème siècle, peut en contenir 200 litres.

Plan de l'église de Coat-Méal (Bretagne).

D. — INTÉRIEUR DE L'ÉGLISE.

Ouvrons la porte. Nous avons sous les yeux trois nefs, dont l'une incomplète, la nef latérale Midi s'arrêtant au porche. L'église mesure 27 mètres de longueur, 12 mètres de largeur et 7 mètres de hauteur sous clé de voûte. En face, un grand Christ de chêne massif d'environ 1 m. 80, est fiché à la paroi Nord de la nef centrale. Si l'on excepte le désordre, peut-être excessif, de la chevelure, un rictus de souffrance exagéré, c'est une des plus belles réalisations que l'on puisse rencontrer.

Entrons. Ce qui frappe d'abord, c'est la jolie niche en Kersauton rouge qui domine le maître-autel. Elle occupe l'ancienne ouverture vitrée et fait saillie de 2 mètres environ à l'extérieur de la muraille.La lumière entrant par le haut, tamisée au travers de cathédraux bleus et or, invisibles de l'intérieur, produit un effet d'éclairage rare et vraiment très heureux.

Dans la niche a été placée une « Piéta ». La Sainte Vierge porte, sur les genoux, le Christ descendu de la croix. L'ensemble, de grandeur natruelle en un seul bloc de chêne, nous donne l'occasion d'admirer une exécution impeccable du XVIème siècle. Le pâle visage de la Sainte Vierge, penché sur son Fils exsangue, revêt une expression de pitié, de douleur résignée, indescriptible.

L'usure que nous remarquons à l'un des pieds du Christ, est due aux pieux baisers des fidèles ; car, il y a une cinquantaine d'années, cette Piéta se trouvait adossée au bas du pilier Nord-Est du chœur.

Au-dessus de la porte de la sacristie, une statue très ancienne et fort belle de la Sainte Vierge, portant l'Enfant-Jésus, a remplacé Saint Joseph. Elle est également en chêne et d'excellente facture, tout comme celle de Saint Joseph, laquelle a dû demander refuge à l'autel de la nef latérale Midi. Bon Saint Joseph, heureux êtes-vous que toute votre vie vous ait formé à l'humilité et qu'il ne vous soit pas arrivé comme à Bethlehem !

Et maintenant donnons un coup d'œil sur l'architecture intérieure.

Regardez, au côté Midi du chœur, cette arcade superbe de pierre rouge en plein cintre brisé. Chaque rebord est embelli d'un gros boudin, soigné, et la largeur peu commune de l'arcade est atténuée par un doubleau très étudié. Cette arcade repose sur deux piliers, remarquables par leur épaisseur, le fini du travail et leur couleur rouge.

Le pilier Est, demi-octogonal, avec une moitié logée dans la maçonnerie, est percé de part en part, à 0 m. 50 de son piedestal, d'une grande ouverture aussi hardie que bien ouvrée. C'était sans doute une remise momentanée pour certains objets de culte.

Le deuxième pilier est cylindrique. Tout comme le premier, il a conservé, intact, son beau chapiteau, orné de grandes fleurs à quatre pétales. C'est un beau spécimen de l'art du XIIIème siècle.

Les deux piliers qui font suite, dans la nef, sont de structure spéciale. Ce ne sont que des demi-piliers en pierre de taille, faisant partie de deux blocs de maçonnerie. Ils sont carrés, avec, à chacun des angles, une demi-colonette cylindrique d'environ 0 m. 20 de diamètre. Les colonnettes et les carrés sont surmontés et réunis par des chapiteaux analogues à ceux du chœur.

Le doubleau de la deuxième arcade, moins ouvragé et plus maigre, est porté par une tête de jeune et séduisant seigneur à l'oeil vif, au nez aquilin, légèrement endommagé, à la chevelure impeccablement et définitivement indéfrisable. Ce serait un seigneur condamné, pour être relevé de son excommunication, à porter cette arcade jusqu'à la fin des temps.

La troisième arcade, fort ordinaire, en granit, date de la restauration de 1789 [Note : C'est tout le bas de l'église qui avait été restauré et la toiture changée. Le marguillier, Charles Marzin, en juillet 1789, demande décharge de 1211 livres 6 sols qu'il a payé à Anne Dousseur, veuve Kéromnès « sur l'emprunt de 1800 livres qu'en n'avait fait la municipalité pour aider à rebâttir l'église ». A la fin de la même année, après que « le travail a été déclaré bon et durerable » le susdit marguilier paie et obtient décharge de la somme totale de 4242 livres, 8 sols et 5 deniers, dépensée pour la restauration].

Du côté Nord, si les piliers sont du XIIIème siècle, les arcades sont d'une époque beaucoup plus récente. Ils peuvent être de 1789, provenir de la démolition de cintres moins importants. Leur seul ornementatimi consiste en de grossiers chanfreins du doubleau.

Le doubleau Ouest de la deuxième arcade repose sur un piédestal porté par une tête d'atlante. Deux bras aidaient la tête, lourdement penchée, à porter le pesant fardeau. Aujourd'hui le bras gauche, cassé, laisse le travail à la main toute seule.

Le dallage des trois chœurs a été exécuté en 1894.

Tôt après, les stalles actuelles et la table de communion, achetées à Portsall-Ploudalmézeau, viennent remplacer les vieux bancs vermoulus du grand chœur.

C'est lorsqu'il fut question de les poser que la Piéta, devenant une gêne, dut être changée de place.

Et, voilà une chaire à prêcher. toute moderne.

De forme rectangulaire, elle est logée dans la table de communion, à 0 m. 40 au-dessus du dallage du chœur.

Elle présente, sur la façade Nord, l'évangéliste Saint Jean, avec son emblême, l'aigle.

A l'angle Nord-Ouest, nous voyons Saint Luc et son bœuf.

En façade Ouest, le bon Pasteur a retrouvé sa brebis perdue ; il la ramène au bercail. A ses pieds, c'est tout un troupeau qui, fort paisiblement, se délecte dans la belle et tendre verdure.

A l'angle Sud-Ouest, l'évangéliste Saint Marc, garde un calme résolu devant son terrible compagnon : le lion.

La façade Midi nous montre Saint Mathieu et l'homme.

C'est une chaire bien conçue, commode. La sculpture est loin d'être sans valeur. Nous trouvons la même, exactement, dans l'église de Tourc'h. Les deux ont été inspirées des chaires du cardinal Verdier, Paris.

Sans quitter le chœur, nous pouvons voir tout le reste de l'église.

Le pavé en ciment a été payé à M. Lunven, de Lannilis, la somme de 800 francs, l'an 1884.

Traversant la nef médiane, un grand arc ogif de 6 mètres de hauteur, s'amortit des deux côtés sur les blocs de maçonnerie qui portent les arcades. Là, se voyait autrefois, l'ambon. Les entailles de réception des poutres transversales ont disparu sous un vulgaire mortier de chaux bâtardé de ciment. Cette ogive est de nulle valeur. Elle nous rappelle simplement que la construction du transept remonte au delà du XVIIème siècle.

Au bas de l'église, du côté Nord, les piliers, les arcades en tiers-points sont sortis des carrières granitiques de Plouguin, en 1896, à seule fin d'élargir le Nord-Ouest de l'église. On eut pu faire beaucoup mieux.

Devant la peinture et la vitrerie, d'exécution récente, l'œil se plaît à considérer du bon travail.

Ce sera tout quand nous serons passés par la sacristie. Bâtie en 1896, elle est vaste, claire, mais elle embellit fort peu le chevet de l'église.

(F. M. Calvez).

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