ETYMOLOGIE
et HISTOIRE de CLAYES
Clayes
vient, semble-t-il, du latin "clita"
(barrière).
Clayes
est un démembrement de l’ancienne paroisse primitive de Pleumeleuc.
En 1122
Donoald, évêque d'Aleth, et en 1187 l'un de ses successeurs, Pierre Giraud, évêque
de Saint-Malo, confirmèrent l'abbaye de Saint-Melaine dans la possession de l'église
de Clayes. Josse, archevêque de Tours, fit la même chose en 1158. Il ne paraît
pas cependant — quoi qu'en ait dit M. l'abbé Oresve (Dictionnaire de
Bretagne, I, 182, notes) — qu'il y ait jamais eu un prieuré à Clayes ; les
religieux de Saint-Melaine se contentèrent, semble-t-il, d'unir leurs terres et
droits en Clayes à leur prieuré de Saint-Gilles. En 1231, ces moines affermèrent
à Guillaume, recteur de Clayes, « Guillelmo persone de Clayes », un
jardin et une vigne qu'ils possédaient près de l'église paroissiale. Plus
tard, en 1266, ils obtinrent de Bertrand, seigneur de Saint-Gilles, que les
hommes de leur fief de Clayes ne lui devraient point d'aide ; par ce dernier
acte on voit que la terre de Clayes, « tota terra de Clayes », loin
d'appartenir tout entière à l'abbaye de Saint-Melaine, était au contraire
possédée par plusieurs chevaliers, tels qu'Alain de Parthenay, Mathieu Hay et
les héritiers de Raoul de Clayes (Cartulaire de l'abbaye de Saint-Melaine, 172,
217). Aux siècles derniers, l'abbaye de Saint-Melaine ne possédait plus qu'un
bailliage en Clayes, et toutes les dîmes appartenaient au recteur de cette
paroisse ; les moines avaient même cessé à cette époque de présenter ce
recteur à l'évêque. Aussi en 1790 M. Lesné, recteur de Clayes, déclara-t-il
que sa cure valait 900 livres de rente en dîmes tant grosses et menues que
novales ; il avait, de plus, son presbytère avec un jardin, un verger et un
pré ; mais il estimait 153 livres ses charges, de sorte qu'il ne lui restait
net que 747 livres (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 29).

Clayes
fut érigée en succursale en 1803, et M. Leduc en fut nommé recteur ; il eut
pour successeur M. Chevillard en 1808 ; mais la paroisse fut supprimée
administrativement en 1814 et son territoire fut uni à celui de Parthenay.
Toutefois M. Chevillard conserva vraisemblablement ses pouvoirs jusqu'à sa
mort, arrivée en 1825, et fut même remplacé cette année-là par M. Mollié.
Par ordonnance datée du 16 avril 1826, le roi érigea de nouveau Clayes en
succursale (Pouillé de Rennes).
La
seigneurie de Clayes est mentionnée à partir du XVIIIème siècle, elle
dépend alors du comte de Montfort, puis de la châtellenie de Saint-Gilles, et
dispose d'un droit de haute justice. En 1376, à l'époque de la
reconstruction du château de Montfort, Raoul est obligé de solliciter du
prieur de Clayes l'autorisation de convoquer les hommes de cette paroisse à la
corvée. Le château de Clayes a pour seigneur, au XVème
siècle, Thébault Le Vayer (ou Voyer), au XVIème siècle, Charles Le Vayer, au
XVIIème siècle, un Président au Parlement de Bretagne, Jean Nicolas de Clayes.
En 1633, un membre de cette famille, Jean Le Vayer (ou Levayer), seigneur de
Clayes, obtient des lettres patentes qui le rendent propriétaire de la place de
Carthage, à Rennes, à la charge de 5 sols de rente au domaine. Cette place lui
avait été vendue moyennant 500 livres trois ans auparavant, par un officier du
roi, portant le titre de coureur de vin, auquel elle avait été donnée comme
récompense de son zèle à porter à la chasse du vin et de l'eau pour
rafraîchir sa Majesté.
C'est au
XIXème siècle et dans le château de Clayes que se réunissent et que sont
saisis quelques royalistes, accusés de conspirer contre le premier consul (ils
sont exécutés à Rennes). On cultive la vigne à Clayes au
XIIIème siècle.

On
rencontre les appellations suivantes : Ecclesia de Cleiis (en 1122), de Clees
(en 1158), de Cleis (en 1187), Clayes (en 1266).
Note :
liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Clayes : Guillaume (en
1231), Grégoire, dit Tocon "Gregorius dictus Tocon presbyter de
Clays" (il vendit quelques terres en 1275), Louis Cheroy (résigna vers
1557), Jean Girard (1557-1560), Georges Godeau (1560-1562), Guillaume Danour
(1567-1571), Guillaume Dalibot (1571-1587), Thomas Fahier (1588-1610), Alain
Roger (1610-1627), Jean Esnault (en 1627), Pierre Verdis (en 1627), Jean Le
Vayer (démissionna le 18 décembre 1639), Jean Le Clerc (1639-1649), Julien
Hautierre (1649-1688, il fonda en 1685 la chapellenie de la Fontaine, consistant
en 63 messes par an ; il donna à cet effet la maison de la Fontaine et
plusieurs pièces de terre ; cette maison fut plus tard érigée en presbytère,
en 1746), Claude Le Vayer (1688-1717), François Coquaud (1717-1745),
Jean-Baptiste Coquaud (1746-1780), Guillaume Coquaud (1780-1787), Jean Lesné
(1788-1789, exilé à Jersey), Guillaume Leduc (1803-1808), Pierre Chevillard
(1808-1825), François Mollié (1825-1833), Julien Robinault (1833-1855),
Jean-Marie-François Pestel (1855-1882), Ange Gougeon (à partir de 1882), ....
Voir
"
Le
cahier de doléances de Clayes en 1789
".


PATRIMOINE de CLAYES
l'église
Saint-Pierre (XII-XVIII-XIXème siècle). L'église de Clayes, dédiée à
saint Pierre, apôtre (29 juin), est une simple nef à chevet droit ; le peu
de caractère architectural qu'elle conserve consiste en quelques vestiges
d'appareil roman en feuilles de fougère dans la muraille méridionale du
choeur, et en une porte ogivale ornée de quelques sculptures flamboyantes ;
cela suffit, au reste, pour reconnaître dans ce modeste sanctuaire
l'existence primitive d'une église romane du XI-XIIème siècle, remplacée
au XVème ou XVIème siècle par l'édifice actuel, remanié lui-même
plusieurs fois depuis ; le clocher fut, en effet, transféré en 1740 de
l'arcade triomphale qu'il occupait à l'entrée du choeur sur le pignon
occidental de la nef. Un an après on refit les autels de la Sainte-Vierge
et de Saint-Yves, et en 1752 on substitua l'écusson des La Bourdonnaye et
Nicolas à celui des Nicolas et Pépin qui se trouvaient au chevet de l'église,
au-dessus du maître-autel reconstruit dès 1725. A droite de cet autel, du
côté de l'évangile, se trouve l'enfeu des seigneurs de Clayes. La pierre
tombale qui en fermait l'entrée porte simplement deux écussons : l'un, losangé
d'or et de gueules, qui est Le Vayer ; l'autre, de gueules à la
fasce d'argent chargée de trois merlettes de sable, accompagnée de trois têtes
de loup d'or, qui est Nicolas. Cette dalle a été maladroitement
rejetée au bas de la nef. Mais à côté du maître-autel on lit encore
l'inscription suivante, peinte à fresque et recouverte par une fausse porte
: "Dans ce lieu reposent le corps de Mre Jean Le Vayer, Sr de Clais, Mre Jean Nicolas, Sgr des
Champs-Gérault, et Mre Jean Nicolas Sgr de Clais et des Champs-Gérault,
beau-père, gendre et fils, présidents et conseillers au Parlement de
Bretagne, décédés les 1er décembre 1650, 21 août 1640 et 21 mai 1677,
et dame Louise Le Vayer héritière de Clais...." (Le reste de
l'inscription manque). Des écussons semblables à ceux de la pierre tombale
apparaissent au-dessus de ces lignes, entourés du collier de Saint-Michel,
supportés par des lions et sommés d'une couronne comtale. La seigneurie de
Clayes, relevant de celle de Saint-Gilles, appartint successivement, en
effet, aux familles de Clayes, Le Vayer, Nicolas et de la Bourdonnaye. A
l'origine, le seigneur de Montfort avait les droits de supériorité dans
l'église de Clayes, mais il les vendit en 1642 au seigneur de Saint-Gilles
; c'est ce qui explique la déclaration suivante, faite en 1787 par
Alexandre de la Bourdonnaye de Liré, seigneur de Clayes. On y voit que «
ledit seigneur de la Bourdonnaye est patron et fondateur de l'église de
Clayes, où il a son écusson au chanceau et sur la sacristie : de gueules
à trois bourdons d'argent, accompagné de celui de Magdeleine Nicolas,
marquise de Liré, sa mère ; il a aussi une pierre tombale et un enfeu
prohibitif dans le chanceau ; — deux bancs à queue avec les mêmes
écussons, l'un dans le chanceau, l'autre dans la nef, proche de l'autel de
Notre-Dame ; — le droit de jeter la soule à lui due et présentée tous
les ans au jour Saint-Etienne par les derniers mariés de la paroisse ; —
les prières nominales et la présentation du pain bénit ; — deux foires,
l'une au jour Saint-Etienne, 26 décembre, et l'autre au jour Saint-Yves, 19
mai, accordées en 1604 par le roi, etc. ». Mais en même temps le
seigneur de Clayes reconnaissait que le seigneur de Saint-Gilles, seigneur
supérieur en l'église de Clayes, avait droit en cette qualité de s'y
placer « deux fois l'an dans le banc de la seigneurie de Clayes estant
au chanceau » ; de plus, le même seigneur de Clayes devait à celui de
Saint-Gilles, à cause du bailliage de Saint-Gilles en Clayes, 5 deniers
payables à Noël, en l'église de Clayes, à l'issue de la messe de minuit
(Archives départementales d'Ille-et-Vilaine et Pouillé de Rennes). L'église se compose d'une nef à
chevet droit, à laquelle est ajouté plus tard un transept. L'église fait l'objet d'une
restauration en 1740 (le clocher) et au XIXème siècle (la sacristie en
1864 et l'ajout de deux chapelles latérales formant le transept en 1869). A
l'intérieur de l'église, un arc triomphal soutenait jusqu'en 1740 l'ancien
clocher central. Le maître-autel, reconstruit en 1725, était surmonté des
armes de Jean Nicolas seigneur de Clayes et de Marquise Pepin qu'il avait
épousée en 1648, armes auxquelles furent substituées en 1752 celles des
Nicolas et des de la Bourdonnaye seigneurs de Clayes au XVIIIème siècle.
L'enfeu des seigneurs de Clayes se trouvaient au nord de l'autel : sa pierre
tombale, aux armes des famille le Vayer et des Nicolas se trouve
actuellement fixée au mur extérieur nord de l'église (les le Vayer
étaient seigneurs de Clayes dès le XVème siècle : Louise Le Vayer,
héritière de Clayes, épouse en 1619 Jean Nicolas seigneur des
Champs-Gérault). L'église renferme une autre pierre tombale, des fonts
doubles en granit du XV-XVIème siècle et un bénitier ancien ;

la
croix (XVème siècle) de l'enclos paroissial. Sa base date de 1779 ;
le
château de Clayes (XVIIIème siècle). Il s'agit d'un ancien château reconstruit au XVIIIème siècle.
Sa porte d'entrée porte des écussons martelés en 1790 de François de la
Bourdonnaye marquis de Liré (décédé en 1753) et de Magdeleine Nicolas de
Clayes, son épouse (décédée en 1775). On remarque aussi dans le parc,
les pierres tombales de François de Chateaubriand et d'Anne de Tréal (XVIème
siècle) qui proviennent, semble-t-il, de l'ancienne église de Saint-Coulomb.
Clayes relevait à l'origine du comté de Montfort, puis de la châtellenie
de Saint-Gilles. Il possédait jadis un droit de haute justice. Clayes était
aux seigneurs de ce nom au XIIIème siècle, puis aux familles le Vayer (en
1443), Nicolas seigneurs des Champs-Gérault (en 1650), de la Bourdonnaye
marquis de Liré (en 1719 et en 1789).

le
manoir de la Rivière (XIXème siècle) ;
A signaler aussi :
l'ancien manoir de la Touche, situé route de Romillé. Propriété de la famille Chefdemail seigneurs de la Bétulais en 1513 ;
l'ancien manoir du Plessis de
Clayes, situé route de Romillé. Propriété de la famille Douesnelière seigneurs du Fail en 1513 ;
l'ancien manoir de la Garrouraye, situé route de Romillé ;
l'ancien
manoir de Launay-Robert, situé route de Saint-Gilles. Propriété de la famille Robert en 1513 ;
l'ancienne
fontaine Saint-Yves, située au lieu-dit le Vieux Cimetière. On dit qu'il y
avait jadis dans ce qu'on appelle le Vieux-Cimetière un oratoire dédié à
saint Yves ; on y voit encore une fontaine de même nom à laquelle on se
rendait processionnellement dans les temps de sécheresse (Pouillé de Rennes) ;
le
presbytère actuel occupe depuis 1746 l'ancienne Maison de la Fontaine ;

ANCIENNE NOBLESSE de CLAYES
La seigneurie
de Clayes
: La paroisse de Clayes a donné son nom à une famille noble représentée en 1248 à la croisade de saint
Louis par Raoul de Clayes (Bibliothèque Nationale – Cabinet des titres,
collection Courtois). Ce chevalier était mort en 1266, car il est fait
mention à cette date de ses héritiers, Alain de Parthenay
et Mathieu Hay, ayant des fiefs dans la terre de Clayes («Alano
de Parteneio et Matheo Hay, armigeris et heredibus domini Radulphi de Claies, militis, et hominibus omnibus
feodum tenentibus in tota terra de Claies » - Cartulaire de Saint-Melaine, 217, verso). Il est aussi question en
1363 de Guillaume de Clayes et en 1392 d'Oudart de Clayes ; ce dernier avait
pour armes un écartelé (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 1558, et
II, 616). Enfin une famille de Clayes subsistait encore
aux XVème, XVIème et XVIIème siècles, en la paroisse de Fougeray, où elle possédait les petites seigneuries
du Loray et de la Vénourie ; mais cette dernière famille portait comme blason :
D'argent, au lion de gueules, accompagné en pointe d'un huchet d'azur
(De l'Estourbeillon – La noblesse de Bretagne, I, 185 et 186), et
rien ne prouve qu'elle descendit des précédents seigneurs. La
seigneurie de Clayes appartenait au XVème siècle à la famille Le Vayer. Il existe en Bretagne plusieurs
maisons de ce nom, mais Potier de Courcy fait descendre les seigneurs de Clayes de Jean Le Vayer,
sire de Coësmes et de la Clarté, qui ratifia en 1381 le traité de Guérande,
épousa en 1391 Marguerite Rogier de Beaufort et vécut encore
en 1405 (Nobiliaire de Bretagne, III, 209). D'après un sceau de 1402, cette famille Le Vayer portait
pour armoiries : Losangé d'or et de gueules (Nobiliaire de Bretagne, III, 209. — On retrouve ce
blason sculpté sur une pierre tombale du XVème siècle, relevée et encastrée
dans la muraille de l'église de Cintré par les soins intelligents du recteur actuel de cette paroisse). André
Duchesne cite l'écusson d'un Le Vayer : Losangé d'or et de gueules qui
est Le Vayer, écartelé d'argent à la croix pattée de sable qui
est de Parthenay. C'était celui de Jean Le Vayer, seigneur de Fouesnel
en Bais, qui épousa en 1453 Guyonne de Parthenay
et mourut en 1496 (Fr. Saulnier – La Seigneurie de Fouesnel en Bais). Parent
du seigneur de Clayes il ne posséda pas néanmoins la terre de ce nom. Mais la Réformation de la
noblesse signale en 1443 « Geffroy Le Vayer, seigneur de la paroisse de Clayes
». En 1475 parait encore à Clayes ce même chevalier ou un seigneur de même
nom, et en 1481 « Thibaud Le Vayer, seigneur de Clayes », fait au roi la déclaration d'une terre sous son
domaine de Hédé (Archives de Loire-Inférieure, B 1552).
Ces chevaliers eurent pour successeur Jean Le Vayer, seigneur de Clayes vers 1490 et mari de
Jeanne Louvel, fille du seigneur de la Costardière en Parthenay
(Archives du château de Clayes). La Réformation de 1513 nous apprend que Charles
Le Vayer, issu de la précédente union, « anciennement
noble, tient la maison de Clayes, aussi anciennement noble, et demeure audit lieu » (Des Salles – Réformation de la
noblesse de l'évêché de Saint-Malo). Ce Charles Le Vayer s'unit à Marguerite de Quédillac qui lui
apporta les terres et seigneuries de Quédillac en la paroisse
de ce nom et de la Morandaye en celle du Boisgervilly. Il rendit aveu en 1520
au seigneur de Saint-Gilles pour partie de sa terre de Clayes. Son
fils aîné, Jean Le Vayer, qualifié seigneur de la Morandaye, Clayes et Quédillac, épousa, par
contrat du 17 décembre 1531, Jeanne du Cambout, fille
d'Alain du Cambout, seigneur dudit lieu, et de Jacquemine Madeuc (Archives de
Loire-Inférieure, E, 705). Ce seigneur de Clayes et sa femme réglèrent en 1552 avec René sire du
Cambout la part de cette dame dans la succession de ses père et mère décédés (Archives de Loire-Inférieure,
E, 705). Bonabes Le Vayer, fils des précédents,
seigneur de la Morandaye et de Clayes, rendit aveu au sire de
Montauban, en 1575, pour la première de ces terres.
Il épousa en premières noces Vincente de Clairefontaine
(Archives du château de Clayes), dont il eut Pierre Le Vayer, auteur de
la branche de la Morandaye, puis en secondes noces
Marie Malenfant (Archives d'Ille-et-Vilaine, E, 233), mère de Jean Le Vayer, seigneur
de Clayes (Nobiliaire de Bretagne, III, 209). Bonabes Le Vayer eut aussi un troisième fils, René Le
Vayer qui se fit prêtre et devint en 1609 recteur de Saint-Séglin. Jean Le Vayer, seigneur de Clayes,
habitait Rennes en 1595 et y fut alors parrain en l'église Saint-Sauveur.
En 1604 il obtint du roi des foires pour sa seigneurie de Clayes et en 1613 il
se trouvait juge criminel au Présidial de Rennes. Il devint en 1618
conseiller au Parlement de Bretagne et l'année suivante président des
enquêtes en la même cour. Jean Le Vayer épousa Claude Le Marchant qui lui
donna plusieurs enfants, entre autres : Gilles, baptisé
à Saint-Aubin de Rennes en 1607 ; — Anne, baptisée
à Saint-Sauveur de Rennes en 1613 ; — Françoise, marraine à
Saint-Etienne de Rennes en 1633, — et Louise qui semble avoir seule survécu à son père, décédé le 21 décembre 1650 et inhumé
dans le choeur de l'église de Clayes. Quant à Claude Le
Marchant, elle était morte longtemps avant son mari,
en 1621, et avait été inhumée le 28 août en l'église
conventuelle des Grands-Carmes de Rennes. Jean Le Vayer fit à cette occasion en ce sanctuaire
une fondation d'enfeu (Archives d'Ille-et-Vilaine, 20 H, 3). Louise
Le Vayer, demeurée seule héritière de la seigneurie de Clayes, avait épousé dès 1619 Jean Nicolas,
seigneur des Champs-Gérault en Evran, reçu l'année suivante conseiller au
Parlement de Bretagne. Ce dernier se fit autoriser par lettres royales en 1626, à
prendre le nom de Le Vayer, mais ni lui
ni ses descendants ne semblent en avoir usé. Il n'avait cependant qu'une
noblesse de fraîche date, son père autre Jean Nicolas, alloué de Dinan et
mari de Jeanne Martin, dame des Champs-Gérault, n'ayant été anobli
qu'en 1614 (Potier de Courcy – Nobiliaire de Bretagne, II, 323). Jean
Nicolas mourut avant son beau-père, le 21 août 1640, et fut inhumé dans le chanceau de l'église
de Clayes. Il laissait un fils nommé comme lui
Jean Nicolas, reçu en 1645 président aux requêtes au Parlement de Bretagne et
marié, par contrat du 22 juin 1648, à Marquise Pépin, fille de feu René Pépin
et de Jeanne Cybouault, seigneur et dame de Sévigné en Gévezé et de
Parthenay. De cette union de Jean Nicolas
naquirent plusieurs enfants baptisés à Saint-Sauveur de Rennes : Louis-Gabriel,
en 1649, dont fut marraine Louise Le Vayer, sa grand'mère ; — Marguerite, en 1650 ; — Sylvie, née
en 1655, qui épousa, dans la chapelle du manoir
épiscopal de Rennes, le 5 juin 1685, Henry de Guéhéneuc, seigneur du
Boishue, en Lanhélin, capitaine commandant de
la noblesse de l'évêché de Dol, et mourut sans postérité ; — François-Bertrand,
né en 1659 ; — Louis-Joachim, né en 1663 ; — Hyacinthe-Françoise,
née en 1667, baptisés solennellement
tous les trois le 20 février de cette dernière année ; — Germain, qui succéda à son père en la seigneurie de Clayes ; —
Malo, qui fut seigneur des Champs-Gérault, épousa par
contrat du 26 octobre 1685, Marie-Renée de Rosmadec, veuve d'Isaac marquis
de la Paluelle, et devint gouverneur de l'Ile d'Aix et chevalier de Saint-Louis ; il fut inhumé
dans l'enfeu de sa famille en l'église de Clayes,
le 3 janvier 1712 ; — Jean, prieur commendataire de Sainte-Croix de Châteaugiron
en 1679, décédé le 27 octobre 1705 et inhumé à Clayes sous le chapitreau de l'église. Il
est dit dans un acte de 1673 que Jean Nicolas, seigneur de Clayes, habitait
alors son manoir des Champs-Gérault en Evran. Il mourut le 21 mai 1677 et fut inhumé
clans l'enfeu des seigneurs de Clayes au chanceau de l'église de cette paroisse. Là aussi fut
déposé à une époque que nous ignorons, le corps de son aïeule Louise Le Vayer, dame de Clayes. Germain
Nicolas devint seigneur de Clayes à la mort de son père, mais il était encore mineur en 1681,
ayant pour tutrice sa mère Marquise Pépin, douairière de Clayes, et habitant avec elle le manoir de
ce nom ; toutefois cette dame était morte en 1692. Germain Nicolas épousa, en la paroisse du Cellier au pays nantais, le 22 septembre 1701,
Magdeleine Chenu, fille de François Chenu et Magdeleine de Charette, seigneur et dame de Clermont
au Cellier (Inventaire sommaire des Archives de Loire-Inférieure, V, 41). Il
décéda en son hôtel à Rennes, le 1er décembre 1715, et fut transféré en l'église
de Clayes au tombeau de ses ancêtres. A la suite de son mariage contracté aux bords de la Loire,
Germain Nicolas était devenu gouverneur d'Oudon et de Champtoceaux. Sa veuve habita,
semble-t-il, ordinairement le château de Clermont ; elle mourut âgée de soixante et dix ans, et fut inhumée
le 16 août 1737, dans l'enfeu des seigneurs de
Clermont en la chapelle Saint-Jean de l'église du Cellier (Inventaire sommaire des Archives de Loire-Inférieure, V, 42).
Deux filles étaient sorties de cette union de Germain
Nicolas avec Magdeleine Chenu : Magdeleine, qui hérita de la seigneurie de Clayes
— et Anne-Renée-Sophie, mariée en l'église Saint-Jean et Saint-Pierre
à Nantes, le 26 février 1736, à Pierre-Georges de
Vaucouleurs, seigneur de Lanjamet (Inventaire sommaire des Archives municipales
de Nantes, GG, 135). L'aînée Magdeleine Nicolas, dame de Clayes, épousa au Cellier,
le 17 avril 1719, François de la Bourdonnaye, marquis de Liré, fils d'un président à
mortier au Parlement de Bretagne. Ce seigneur mourut au château de Clermont et fut inhumé le
19 avril 1753, dans l'église du Cellier (Inventaire sommaire des Archives de Loire-Inférieure, V, 42 et 73). Sa
veuve Magdeleine Nicolas lui survécut jusqu'en 1775 ; elle mourut à Rennes le
17 juillet de cette année-là et fut inhumée le lendemain dans l'enfeu de sa famille au choeur de l'église de Clayes. Ces
seigneur et dame de Clayes avaient eu de nombreux enfants : Pierre-Paul, officier au régiment
du Roi-Infanterie, mort sans postérité ; — Charles-Bertrand, marquis de Liré, marié à la princesse Lubomirska ; —
Alexandre-Fidèle, seigneur de Clayes ; — Françoise, mariée en 1740 à Joseph
Rouan de Saulx, comte du Loc'h ; — Anne-Sophie, mariée en l'église
de Clayes en 1753 par Mgr Bertrand du Guesclin, évêque de Cahors (qui donna à cette occasion
la confirmation dans l'église de Clayes), à Bertrand-Olivier comte du Guesclin ; —
Nathalie, mariée en 1761 à Pierre de Saint-Pern, comte du Lattay ; — Rosalie, mariée
à Saint-Sauveur de Rennes, le 4 juin 1767, à Louis Juchault, seigneur des Jamonnières ; — Clotilde, abbesse en 1755 de
Saint-Sulpice-des-Bois, puis en 1776 de Notre-Dame de la Joie ; — Modeste,
prieure de Locmaria au diocèse de Vannes ; — N…, religieuse
visitandine au couvent du Colombier à Rennes (Archives d'Ille-et-Vilaine, Généalogie ms. de la maison de la
Bourdonnaye). Alexandre-Fidèle de la Bourdonnaye, qualifié comte de Clayes, né en Saint-Sauveur de Rennes,
le 15 octobre 1734, reçu en 1756 conseiller au Parlement
de Bretagne, épousa à Saint-Malo, le 15 juillet 1779, Cécile-Octavie
Meslé de Grandclos. Il acquit d'avec sa mère
la marquise douairière de Liré la terre et la seigneurie de Clayes en 1765 (Archives
d'Ille-et-Vilaine, E, 623). Il fut l'un des députés envoyés au roi en 1788 par le Parlement de Bretagne.
Emigré en 1792, il mourut à Londres le 19 octobre 1802. Ses deux fils
Charles-Paul et Armand-Fidèle décédèrent sans alliance en 1828
et 1831 (Kerviler, Bio-bibliographie bretonne, V. 752). La seigneurie de Clayes relevait
à l'origine dans son ensemble du comté de Montfort (nota : quelques parties toutefois de Clayes
relevèrent toujours de Saint-Gilles), mais en 1642 le duc de la Trémoille,
démembrant ce comté, vendit à René de Montbourcher, sire du Bordage et seigneur
de Saint-Gilles, « tous les fiefs et mouvances,
tant nobles que roturiers, de la paroisse de Clayes, avec les droits de fondation, de supériorité
et autres droits honorifiques dans l'église de ladite
paroisse » (Oresve – Histoire de Montfort, 206). Dès lors Clayes, considéré comme simple arrière-fief de Montfort,
releva directement de la châtellenie de Saint-Gilles. Le seigneur de Clayes avait une
haute justice qu'il exerçait au bourg même de Clayes (nota : Etat
des juridictions en Bretagne dressé en 1767. Cependant, dans son aveu rendu
en 1787, le dernier seigneur de Clayes, Alexandre de la Bourdonnaye, ne déclarait
qu'une moyenne justice pour sa terre de Clayes ; peut-être en exerçait-il une haute à cause, de sa
seigneurie du Breil-Hay ?). Ses fiefs s'étendaient dans les cinq paroisses
de Clayes, Saint-Gilles, Parthenay, Pleumeleuc et Breteil. Dans certains de ces fiefs il était dû au
seigneur de Clayes quelques rentes « payables le jour Saint-Melaine, sur
le perron du château de Clayes, heure de charrue liante ». A ces fiefs de la seigneurie de Clayes vinrent s'ajouter au
XVIIème siècle le bailliage de l'abbaye de Saint-Melaine à Clayes, aliéné par les
religieux de ce monastère, et les fiefs de la seigneurie fort ancienne
du Breil-Hay en Saint-Gilles, distraits de la terre de ce nom et vendus en 1677 par le seigneur de Cacé, propriétaire
du Breil-Hay, à Mme de Clayes et à son fils Germain Nicolas. Par
lettres royales datées du 8 octobre 1604 et enregistrées au Parlement de Bretagne en 1605, Henri
IV avait concédé à Jean Le Vayer, seigneur de Clayes, le droit d'y tenir deux foires chaque
année, l'une le jour Saint-Etienne, lendemain de Noël, et l'autre le 19 mai, fête de saint Yves, dont l'oratoire
se trouvait dans le cimetière paroissial. La première de ces foires se tient encore à Clayes le 27 décembre. Au
jour de Saint-Etienne aussi, tous les ans, les derniers mariés de la paroisse de Clayes devaient fournir
une soule à leur seigneur qui la jetait au peuple pour l'amusement de la
jeunesse. Le seigneur de Clayes avait de nombreux privilèges dans son église paroissiale dont il était reconnu
patron et fondateur. Cependant le seigneur de Saint-Gilles, remplaçant le comte de Montfort, s'y
réservait le droit de supériorité. Il prétendait même pouvoir deux fois par an venir prendre place dans
le banc seigneurial de Clayes, posé au chanceau de cette église. Le sire de Clayes devait, en outre,
à celui de Saint-Gilles, à cause d'un de ses fiefs, cinq deniers monnaie de
rente payable sous peine d'amende, à la fête de Noël et à l'issue de la messe
de minuit, dans l'église de Clayes, mais seulement si le seigneur de Saint-Gilles ou son représentant
se trouvait alors dans ladite église pour recevoir ces deniers. Au seigneur de Clayes appartenaient
en effet : « un banc à queue avec accoudoir et armoiries, placé
au chanceau de l'église de Clayes », plus « un autre banc également à queue posé dans la nef de
ladite église, vis-à-vis de l'autel de Nostre-Dame ». Peut-être
ce second banc dépendait-il du manoir du Plessix de Clayes que possédait aux siècles derniers le sire de Clayes ? Le même seigneur avait droit aux
prières nominales et à la première présentation du pain bénit ; il nommait tous les ans «
deux trésoriers pour servir en ladite église ». Ses armoiries se trouvaient sculptées et peintes sur
les murailles du chevet de l'église et de la sacristie. Avant la Révolution on y voyait
les écussons de la Bourdonnaye : De gueules à
trois bourdons d'argent posés en pal, et de Nicolas : De gueules à la fasce d'argent chargée de trois
merlettes de sable, accompagnée de trois têtes de loup arrachées
d'or, posées deux en chef et une en pointe. Le premier de ces blasons avait été substitué en
1752, à la suite d'une reconstruction du maître-autel, à l'écusson des Pépin : D'azur au chevron componné
de sept pièces d'argent et de sable, accompagné de trois pommes de pin versées d'argent
(Archives d'Ille-et-Vilaine, E, 623). A droite de ce grand autel se trouvait l'enfeu des seigneurs de Clayes subsistant
encore. La pierre fermant jadis l'entrée de ce tombeau porte simplement deux écussons
: l'un losangé d'or et de gueules, qui est Le Vayer, l'autre : de
gueules à la fasce d'argent chargée de trois merlettes de sable, accompagnée de trois
têtes de loup arrachées d'or, posées deux en chef et une en pointe, qui
est Nicolas. Cette dalle, maladroitement rejetée au bas de la nef, fut relevée et fixée contre la muraille extérieure de l'église
à la fin du XIXème siècle, par les soins du propriétaire du château de Clayes. A côté du maître-autel on
lit encore l'inscription suivante peinte à fresque et recouverte par une fausse porte : Dans ce lieu reposent
les corps de Mre Jean Le Vayer, Sgr de Clais, Mre Jean Nicolas, Sgr des Champs-Gérault, et Mre Jean
Nicolas, Sgr de Clais et des Champs-Gérault, beau-père, gendre et fils, président
et conseillers au Parlement de Bretagne, décédés les 1er décembre 1650, 21 août 1640 et 21 mai
1677, et de dame Louise Le Vayer, héritière de Clais ... (le reste de l'inscription manque aujourd'hui). Au-dessus de ces lignes est
peint un écusson mi-partie de Le Vayer et de Nicolas, entouré du collier de
Saint-Michel, supporté par des lions et surmonté d'une couronne comtale. Le
domaine proche de la seigneurie de Clayes comprenait au moment de la Révolution : le château
ou manoir de Clayes avec ses dépendances — l'ancien manoir du
Plessix-de-Clayes (appartenant en 1443 à Pierre de la Douesnelière et en 1513 à Bertrand de la Douesnelière,
seigneur du Fail) — les métairies nobles de la Porte de Clayes, Launay-Robert, Huchepoche,
la Hauluchaye-Ramart, la Marresansuaire, le Chesne-Olivier, les Picaudières, en Clayes, la Réauté et les Blossiers en Saint-Gilles et la Ramardière
en Parthenay, — l'étang de Gautrel et l'ancien étang de Huchepoche (Déclaration
de la seigneurie de Clayes en 1787). Le seigneur de Clayes possédait aussi à Rennes un
bel hôtel portant son nom et subsistant encore dans la rue du Cartage. Il fut construit par le président
Jean Le Vayer sur un terrain que lui donna le roi en 1633 à la charge
d'y bâtir. C'était l'ancien emplacement de la halle du Cartage détruite par un incendie (Archives de Loire-Inférieure,
B, 75 et 238 – Ogée, Dictionnaire de Bretagne, nouvelle édition, II, 552). Le seigneur de Clayes rendit aveu au roi
pour cet hôtel en 1681 et 1753. Le château de Clayes, reconstruit au XVIIIème siècle par
François de la Bourdonnaye, marquis de Liré, et Magdeleine Nicolas de Clayes, sa femme, présente
encore au-dessus de sa grande porte les écussons martelés en 1790 des familles de la Bourdonnaye et Nicolas. Au-devant
s'allonge une superbe rabine de chênes « longue de 799 toises », d'après la Déclaration de
1787, large à proportion et rejoignant de Clayes la route de Rennes à Bédée. Ce
château, vendu nationalement en 1796 à la suite de l'émigration du dernier seigneur de Clayes, fut
racheté en 1819 par sa fille Octavie de la Bourdonnaye,
femme du vicomte d'Allonville. Mais cette dame revendit en 1833 le château et
la terre de Clayes à Alexandre comte de Palys et à sa femme Louise
de la Forest d'Armaillé. Leur fils Elie comte de Palys, mari de Thérèse
de Guéhéneuc du Boishue, possède à la fin du XIXème siècle cette jolie résidence. Dans le parc
moderne de son château de Clayes il a fait déposer
avec honneur les pierres tumulaires, avec effigies et blasons, de François de Châteaubriant et d'Anne de Tréal,
seigneur et dame de Beaufort et du Plessix-Bertrand, inhumés au XVIème siècle dans
l'ancienne église paroissiale de Saint-Coulomb et se rattachant par des alliances avec la famille
de Guéhéneuc. M. de Palys a également recueilli quelques autres écussons sculptés provenant des démolitions
d'anciennes maisons seigneuriales des environs ; quelques-uns
en particulier, par leurs blasons écartelés, donnent la généalogie des Chefdemaill, seigneurs
de la Bétulaye, en Pleumeleuc. On y voit aussi une belle pierre portant l'écusson de Saint-Gilles
en bannière, tel qu'il existe encore sur la porte principale de l'église de cette paroisse. Cet écusson
doit venir de l'église de Clayes, dont le seigneur de Saint-Gilles était, comme on l'a vu, seigneur supérieur ; il porte : d'azur
semé de fleurs de lys d'argent. Au XVIIIème siècle, malgré la liaison qui
existait entre le seigneur de Saint-Gilles et celui de Clayes,
le premier menaçait quelquefois, en plaisantant, son voisin d'aller prendre sa place dans
son banc, à l'église de Clayes le jour de Noël, comme il en avait le droit (abbé Guillotin de Corson).
Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de
Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 4 nobles de Clayes :
Guillemette
DE LA GONZEE (100 livres de revenu) ;
Robin
DES PORTES (3 livres de revenu) : défaillant ;
Thebault
LE VAYER de Claye (120 livres de revenu), remplacé par Jehan : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une jusarme ;
Pierre
POULCEMOTTE (5 livres de revenu) : défaillant ;
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