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LA REVOLUTION DANS LA REGION DE CHATEAUBRIANT

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Le 30 novembre 1793, Marceau, Kléber et 30.000 hommes environ arrivèrent à Châteaubriant.

A ce moment l’armée vendéenne descendait vers Angers, et après des retours vers Le Mans, Laval, redescendait vers Craon (14 décembre), Pouancé, Saint-Julien, Saint-Mars-la-Jaille, Ancenis (16 décembre) où, trouvant les passages de la Loire gardés, elle vint vers Nort (18 décembre) Blain, jalonnant son passage de nombreux tués, jusqu’à l’écrasement fatal de Savenay (23 dé­cembre 1793).

Des débris de cette armée : femmes, éclopés, traînards, apprenant l’impossibilité de passer à Ancenis, obliquèrent directement vers la Bretagne à partir de Pouancé, passant au nord de Soudan et de Châteaubriant par Crocfer, le Grand-Rigné, et de là vers la forêt de Teillay et les bourgades environnantes. Il est de tradition que pendant plusieurs jours ces débris défilèrent lamentablement et craintivement.

Le 30 décembre 1793, Marceau reçut l’ordre de rejoindre Châteaubriant, afin de faire la chasse aux brigands cachés dans les forêts, auxquels s’étaient joint les Chouans du pays. Il tomba malade à son arrivée. Kléber le remplaça dans cette battue et resta à Châteaubriant jusqu’à la mi-février 1794.

La contre-Révolution continua sous le nom de Chouannerie : de Scépeaux, de Saint-Michel et Chanveaux, — d'Andigné, de la Jonchère-en-Juigné, — de Beurmont, de Freigné l’organisèrent dans la région. Des chefs de bandes les servirent très ardemment.

Jean Terrien, dit Coeur de lion.

Double-Menton, de Rougé.

Fresnais de Beaumont, de Saint-Julien (guillotiné à Château­briant en avril 1794).

Grand Louis (tué en l’an VII à la porte d’une auberge).

Rossignol, de Saint-Mars-la-Jaille (tué au combat du Petit-Auverné, en 1796).

Leurs bandes arrêtaient les convois de ravitaillement, de munitions, destinés à Châteaubriant afin d’exaspérer la population, de faire haïr le régime. A dater de 1794, elles firent une sorte de siège de la ville, sans oser attaquer directement le parti républicain qui s’y trouvait assez fort, et dirigé par la « Société populaire » dont les membres les plus actifs furent : le Conventionnel Méaulle, fondateur de la Société, qui, par des lettres ou des visites, communiquait son zèle à ses compatriotes, Régnier, Bongérard, Lesage, Lelièvre, Turoche, Philippe, Vannier, Nolet, ces 4 derniers ex-prêtres servant la Révolution...

Aux alentours, des patriotes notoires étaient massacrés ; en avril 1794, cinq officiers municipaux de Saint-Julien ; — en octobre 1794, le juge de paix et le Maire d'Issé, le Directeur des forges de Moisdon ; — en 1795, Giquel, officier municipal de Noyal ; Demolon, directeur de la verrerie de Javardan en Fercé ; Revérend, Maire de Derval ; cinq membres du Directoire de Châteaubriant, etc., etc...

Le général Hugo, père du poète, qui stationna quelques jours à Châteaubriant, en août 1795, nous donne, dans ses Mémoires, une idée de l’importance qu’acquéraient par intervalles les bandes royalistes : il parle de 10 à 12.000 Chouans au combat de Martigné-Ferchaud, le 5 août 1795. Outre leurs partisans, ils enrôlaient de force et réquisitionnaient de même. Souvent au fond des campagnes résonnait l’appel redouté : « Lève-toi pataud » et alors des hommes armés emmenaient avec eux les gens valides, ou bien prenaient ce dont ils avaient besoin, laissant parfois des bons de ce genre : « Bon de réquisition pour 2 boeufs, chez le fermier Poulain de la Noë-en-Rougé, au nom de la Religion et du Roi. An I du règne de Louis XVIII : Menton-Double ».

Les efforts des Chouans portaient spécialement contre la partie sud de l’Ille-et-Vilaine qui joint la Loire-Inférieure. Il s’y était formé un centre armé de défense républicaine auquel Châteaubriant avait souvent recours. Les « fédérations » ou « gardes nationales » de ces communes : la Guerche, Retiers, Bais, Coësmes, Thourcé, Ercé... formaient une Confédération unie et disciplinée, dont l’emblème d’alliance était une pyramide élevée en Retiers, de là le nom de « Bleus de Retiers ». Le Général Hugo dit que cette Confédération comprenait 17 communes, d'Andigné parle de 12. Elle resta invincible et fut un centre de secours et de refuge pour les patriotes. Les femmes elles-mêmes se montraient patriotes. Elles prenaient part en foule aux fêtes civiques. L’une d’elles fut massacrée pour avoir défendu la cause de la Confédération. Elle a sa tombe au bord de la forêt de Teillay. On l’appelle la Sainte Pataude.

Par les secours de cette Confédération, par ses propres forces, par les troupes régulières, Châteaubriant passa toute la Révolution sans avoir jamais été aux mains de la Contre-Révolution. A l’exemple de sa grande aînée, Nantes, Châteaubriant contribua par sa résistance à sauver la République (A. Gernoux).

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