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LES DERNIERS CHATEAUBRIAND DE BEAUFORT.

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FRANÇOIS DE CHATEAUBRIAND, Sgr. de Beaufort, en Plerguer, du Plessis-Bertrand, en Saint-Coulomb, Orange, Saint-Léger, la Villebague, Camfleur et Tannay [Note : François de Chateaubriand était fils de Jean et de Marguerite des Planches, dame de Tannay, près de Bernay, en Normandie. L'orthographe du nom de Chateaubriand paraît fixée avec un d final, depuis au moins le XVIème siècle, il faut remarquer que la ville de Chateaubriant, siège de la baronnie de ce nom et berceau de la famille, s'écrit aujourd'hui avec un t final] était en 1532 à la mort de son père, sous la curatelle de Guillaume de Guitté [Note : Guillaume de Guitté, Sgr. de Vaucouleurs, était fils de François et de Catherine de Chateaubriand, il fut père de Guy, tué par ses cousins. Il appartenait à la maison de Rosnyvinen. Son aïeul Jean de Rosyvinen, marié en 1457 à Beatrix de Guitté, héritière de sa famille, avait pris le nom et les armes de Guitté]. Le 23 juillet 1545 une commission du duc d'Etampes, gouverneur de Bretagne, donnée aux officiers de justice de Dol et Chateauneuf, le chargea de pourvoir à la défense des côtes de Saint-Malo. Il transigeait avec ses frère et soeurs le 23 mars 1547 sur la succession de ses père et mère. Il mourut à son chateau du Plessis-Bertrand et fut inhumé dans l'église de Saint-Coulomb le 14 octobre 1562.

De son mariage avec Anne de Tréal, contracté vers 1539, il avait eu de nombreux enfants, quatre fils seulement paraissent avoir été vivants au moment de son décès [Note : Les registres de Saint-Coulomb donnent, en outre, les baptêmes de Claude (fille), 5 juin 1540 ; Catherine (v. st.), 21 février 1551 ; François, 16 juin 1555 (Abbé PARIS—JALLOBERT, Anciens Registres paroissiaux de Bretagne). Les débris de l'ancien tombeau des Chateaubriand, existant dans le choeur de l'église de Saint-Coulomb, se trouvent actuellement dans le parc du château de Claye (Abbé GUILLOTIN DE COUSON, Pouillé de Rennes, tome V, page 787)].

M. de Courcy, dans la suite du Père Anselme, [Note : Histoire généalogique et chronologique de la Maison Royale de France, des pairs, grands officiers de la Couronne, tome IX, 2ème partie] généalogie de Chateaubriand, range les quatre fils de François dans l'ordre suivant : Christophe, Georges, Jean et Briand. M. de Kerviler fait de même dans la bio-bibliographie Bretonne ; les preuves de noblesse produites, devant Chérin, par Jean-Baptiste-Auguste de Chateaubriand, en 1786, ne mentionnent pas Jean, et donnent Christophe, Georges et Briand [Note : Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, édition Legrand, Troussel et Pomey, 1861, tome VI, page 518].

M. Georges Collas, l'éminent professeur à la Faculté des Lettres de Rennes, vice-président du Comité Chateaubriand, dans sa très intéressante étude sur « Briand de Chateaubriand et Jacquemine de Boisrioult » [Note : Un drame d'amour en Bretagne au XVIème siècle, Briand de Chateaubriand et jacquemine du Boisrioult, extrait des Annales de Bretagne, tome XLI, 1934] établit que Briand était le second des fils de François, mais Georges avait profité de la condamnation de Briand et des poursuites exercées contre sa veuve Jacquemine du Boisriou, pour obtenir l'arrêt du 18 octobre 1574, mettant en doute le mariage de Briand et de Jacquemine et déclarant bâtards leurs trois enfants : François, Gilles et Jeanne, pour prendre la place de son frère Briand.

Christophe DE CHATEAUBRIAND, fils aîné et héritier principal et noble de François, en octobre 1562, avait quelque mois auparavant, en compagnie de son frère Briand, attaqué sur la place de Broons leur cousin Guy de Guitté, Sgr. de Vaucouleurs, l'époux de Jacquemine du Boisriou, dans ce combat, Guitté avait été tué. Il n'entre pas dans le cadre de cette étude des derniers Chateaubriand de Beaufort de rappeler toute la suite de ce drame, dont M. Collas a fait le tragique récit, nous verrons seulement ce qu'il en advint pour Briand.

Le 15 avril 1564, après Pâques, intervint un acte de partage entre Christophe de Chateaubriand et Briand, son frère juveigneur : « par lequel le dit ainé assigne à son juveigneur pour le remplir de son droit naturel dans la succession de haut et puissant François de Chateaubriand, leur père, et dans la succession future de noble et puissante damoiselle Anne de Tréal, leur mère, la terre et seigneurie de Beaufort, en Dinanois [Note : Il s'agit ici de la seigneurie de Beaufort, en Dinan, dont le fief s'étendait en la ville de Dinan et les paroisses de Taden, Lanvallay, Ploubalay et Languenan. Nous verrons dans la suite que Georges de Chateaubriand ayant voulu vendre cette seigneurie en 1603, son neveu Gilles, fils de Briand, y mit opposition. C'est vers cette date que Beaufort, en Dinan, fut cédé à Amaury Gouyon, baron de la Moussaye, qui l'échangea le 22 mai 1613 avec Jean d'Avaugour, Sgr. du Bois de la Motte, contre la terre de la Vieilleville, en Plénée-Jugon (Mémoires de Charles Gouyon, baron de la Moussaye, p. 171). Retirée par les Gouyon de la Moussaye, cette Seigneurie fut vendue par Amaury Gouyon, marquis de la Moussaye, comte de Quintin et de Plouer et Henriette-Catherine de la Tour, son épouse, par acte du 13 août 1641, à Guillaume Marot, Sgr. de Taden, la Garaye, les Alleux, conseiller au Parlement de Bretagne. Le dernier comte de la Garaye (1675-1755), célèbre par son active charité, la possédait au XVIIIème siècle. Parmi les droits féodaux possédés par cette terre, nous signalerons celui « dont jouit la dame de Beaufort lorsqu'elle vient faire ses couches en la ville de Dinan », autres droits sur les poissonniers, sur la foire Saint-Gilles, sur les nouveaux mariés, « un droit de ferrure exigible pour le cheval (du Seigneur) sur les maisons de la rue des Merciers » (Archives de la Loire-Inférieure, B. 1282)] à la charge de la tenir de lui comme juveigneur d'ainé, et à la charge encore que le dit sieur de Beaufort pourra la retirer en lui donnant la valeur au dit de Chateaubriand, son frère » (Mémoires d'outre-tombe, tome VI, pp. 443-444). Christophe de Chateaubriand, Sgr. de Beaufort et du Plessis-Bertrand, veuf de Jeanne de Sévigné, épousa en secondes noces Charlotte de Montgommery, fille de Gabriel, comte de Montgommery, capitaine de la garde écossaise, qui avait mortellement blessé Henri II au tournois du 29 juin 1559. Cette alliance avait, inévitablement, amené Christophe à embrasser la Réforme, il combattait dans les rangs protestants, quand il fut tué à la bataille de Jarnac, le 13 mars 1569.

Charlotte de Montgommery, qui avait eu le Plessis-Bertrand « en reprise de ses biens dotaux » le vendit le 31 mars 1589 à Guy de Rieux, Sgr. de Chateauneuf, moyennant 14.000 écus et 400 écus de présent. Cependant elle s'en réserva l'usufruit, car, veuve en secondes noces de Daniel de la Touche, Sgr. de la Ravardière, elle jouissait encore de cette terre en 1632 (Abbé Guillotin de Corson, Grandes Seigneuries de Bretagne, tome II, page 314).

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Nous reviendrons plus tard sur Georges de Chateaubriand, qui continua la suite des Seigneurs de Beaufort.

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BRIAND DE CHATEAUBRIAND, Sgr. d'Orange, fut considéré comme le principal auteur du meurtre de Guitté. Un arrêt de la Cour rendu le 16 juillet 1565 le condamna à être décapité et à 9.000 livres de réparation envers les héritiers. Mais cette sentence rendue par défaut ne fut pas exécutée de suite.

Briand put épouser vers 1567 Jacquemine du Boisriou, et avoir d'elle trois enfants. Les registres de Saint-Coulomb nous donnent les baptêmes des deux fils : François 3 avril 1569, « filius nobilissimi viri Brianti, domini temporalis de Chateaubriand et illustris feminae Jacqueminae du Boisrioult, ejus uxoris et sponsae » et Gilles, 14 mai 1570, la fille Jeanne pourrait être née avant François, car si nous n'avons pas la date de la sentence nouvelle, suivie de l'exécution de Briand, on doit la considérer comme antérieure au 6 septembre 1571, ou un nouvel arrêt réunit « les biens dont mourut possesseur Christophe de Chateaubriand aux biens vacants de Briand, comme ayant été celui-ci l'héritier principal et noble de son frère ».

Georges de Chateaubriand, convoitant la succession de Beaufort, se montra-t-il, un des principaux adversaires de ses neveux et de sa belle-soeur ? En tous cas l'arrêt du 25 septembre 1574 déclarait les enfants issus de Briand et de Jacquemine, incapables de succéder à leur père et adjugeait à Georges les biens de la succession de son frère. Que pouvaient les pauvres enfants, alors au berceau, et sous la tutelle d'Eustache Loret, sieur du Bois [Note : Un Pierre Loret, Sieur de la Villedavy, avait épousé Françoise de Chateaubriand. M. de Courcy en fait une fille de Briand, ce qui est impossible], contre la rapacité de leur oncle ? Leur mère avait fui en Normandie, elle fut sauvée par son admission au privilège de la fierte de Saint-Romain, en 1576. M. Georges Collas a raconté les péripéties de cette cérémonie.

GILLES de Chateaubriand, resté seul survivant des trois enfants de Briand, recouvra son état d'enfant légitime. Nous verrons à l'article de Georges, les actes qu'il passa avec son oncle, par lesquels ce dernier lui donnait en partage la seigneurie de Tannay.

Sa mère Jacqueline du Boisriou, douairière de Chaumont en dernières noces [Note : Dans ses Mémoires d'outre-tombe, Chateaubriand dit que dès son jeune âge Jacquemine du Boisriou avait été promise au Sr. de Kargouet de Vauvert, jeune gentilhomme à qui elle portait une grande amitié. Mais les parents de Guy de Guitté firent tant auprès des oncles de la jeune fille que ces dernier « rompirent leur promesse et contraignirent leur nièce de fiancer et d'épouser à la même heure le Sr. de Vaucouleurs » (tome VI, p. 540). Le Sr. de Kargouet de Vauvert doit être Bertrand de la Motte, Sr. de Cargouet, en Meslin, et de Vauvert, en Planguenoual, dont la soeur Gillette de la Motte, épouse d'Alain Bertho, Sr. de Beaulieu, acquitte le rachat le 22 décembre 1563 (Archives des Côtes-d'Armor, Seigneurie de Lamballe)], propriétaire du Boisgerbault « fait démission de tous ses biens entre les mains de Gilles de Chateaubriand, son fils et son présomptif héritier principal et noble, moyennant une rente de 200 écus sols et 20 écus pour un logement à Dinan. Devant les notaires de Dinan, 16 juin 1593 ».

Puis le 15 juillet 1600 la dite dame, reconnait qu'après la mort du sieur de Chaumont, son dernier mari, en 1591, les troubles et guerres l'ayant forcée à se réfugier à Dinan et ne pouvant éliger ses revenus, elle abandonne la jouissance totale de sa terre du Boisgerbault à son dit fils moyennant une rente de 220 écus et qu'étant depuis retournée demeurer avec lui, « ils ont procompté sur ce que son fils pouvait lui devoir » (Mémoires d'outre-tombe, tome VI, pp. 443-444).

Gilles se maria vers 1595 à Marguerite Rogon, dame de la Guerrande, en Hénanbihen. Son fils aîné Christophe de Chateaubriand, Sgr. de la Guerrande, fut maintenu dans sa noblesse d'ancienne extraction, comme chef de nom et armes, de la maison de Chateaubriand, par arrêt de la Chambre de réformation de la noblesse du 7 septembre 1669. François de Chateaubriand, Sr. de Belestre et Michel de Chateaubriand, Sr. de la Salle, neveux de Christophe, fils de son frère cadet Jacques sont compris dans le même arrêt.

La descendance masculine de Georges, Sgr. de Beaufort était alors éteinte, mais, nous verrons par le curieux jeu des alliances, que les branches des Chateaubriand de la Guerrande, aînée, et de la Villandré, cette dernière devenue la Villeneuve, puis Combourg, se trouvaient dès la fin du XVIIème siècle, descendre de Georges.

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JEAN DE CHATEAUBRIAND, Sgr. de Campfleur et de Tannay, baptisé à Saint-Coulomb le 6 février 1553, est certainement le plus jeune des quatre fils, de François et d'Anne de Tréal, vivant au décès de son père.

M. de Courcy ne sait rien de lui et dit que d'une alliance inconnue il eut un fils François, Sgr. de Tannay, marié à Anne Gouyon, et une fille Anne, mariée à Jacques de la Cornillière. Ces données sont inexactes, nous retrouverons ci-après Anne Gouyon, dame de Tannay, et Anne de Chateaubriand, dans la postérité de Georges.

Jean mourut jeune et sans alliance le 17 mars 1578 et fut inhumé le 18 à Plerguer, auprès du maître-autel, comme ses prédécesseurs.

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Messire GEORGES DE CHATEAUBRIAND, qualifié dans les registres de Plerguer, chef de nom et d'armes, Seigneur de Beaufort, Saint-Léger, baron de Tannay, épousa au mois d'octobre 1574 Gabrielle Bruslon, dame de Téxue, en Pacé, fille de Pierre, baron de la Musse, président à mortier au Parlement de Bretagne, chevalier de l'ordre du Roi, membre de son conseil privé et de Bonne de Téxue, sa première femme.

Il devint capitaine de cinquante hommes d'armes des ordonnances du roi et chevalier de son ordre.

Nous le trouvons en rapports d'intérêts avec son neveu Gilles de Chateaubriand à la fin de 1598, ce qui prouve que Georges, devenu paisible possesseur de la succession noble de son frère Christophe, ne continua pas à l'inquiéter. Gilles obtint de la cour de Dinan, le 29 décembre 1598 une sentence contre son oncle Georges (Mémoires d'outre-tombe, tome VI, p. 519). Le 20 janvier 1599 Gilles formait « opposition à l'appropriement de la terre d'Orange », dont Georges était en possession au préjudice de ses droits ; enfin il transige le 14 juillet 1601 avec son oncle, qui cette fois lui cède la terre de Tannay, en Normandie, et promet de lui payer la somme de 2.000 écus pour tous ses droits en la succession de la maison de Beaufort.

Nous trouvons ensuite une procuration, devant les notaires de la Cour de Beaufort du 26 mai 1603 de noble et puissant Georges de Chateaubriand, chevalier de l'ordre du roi, capitaine de 50 hommes d'armes, sire de Beaufort, pour mettre noble homme Gilles de Chateaubriand, seigneur du dit lieu et de Bellestre, son neveu, en possession de la baronnie de Tannay à lui cédée par héritage à perpétuité par le dit sieur de Beaufort suivant accord fait entre eux depuis les deux ans derniers. Et produisent : 1°) Un acte de prise de possession de la dite baronnie par écuyer Gilles de Chateaubriand, en date du 16 juin 1603, à lui cédée pour partie de son partage et droit naturel ; 2°) Acte du 14 juillet 1603, relatif à la cession de la dite terre passé entre les sieurs Georges de Chateaubriand, sire de Beaufort, chef de nom et d'armes de Chateaubriand et le dit écuyer Gilles de Chateaubriand. Autre acte du 15 janvier 1603 par lequel écuyer Gilles de Chateaubriand s'oppose à la vente faite par Georges de Chateaubriand, son oncle, de la terre de Beaufort, en Dinan, à raison du payement d'une somme de 2.000 écus à lui due par le dit Georges, comme étant la dite terre de la succession de Briand de Chateaubriand, père du dit opposant, laquelle terre lui appartiendrait sans l'accord mentionné dans l'acte du 26 mai 1603 (Mémoires d'outre-tombe, tome VI, p. 440-441).

On voit par ces actes que Gilles se trouvait rentré en possession de sa légitime de cadet.

Les enfants de Georges de Chateaubriand et de Gabrielle Bruslon, sont au nombre de six, d'après les registres paroissiaux de Plerguer. M. de Courcy ajoute une fille : JEANNE, mariée à François de la Jouyère, Sgr. de l'Abbaye, veuf de Raoulette Gilet et fils de Jean-Baptiste de Gillette Loret.

1°) Pierre, baptisé le 16 mars 1577, nommé par son aïeul Pierre Bruslon, chevalier de l'ordre du roi et Claude Bruslon, sa tante. Il continue la filiation de la branche de Beaufort.

2°) GUY, baptisé le 16 avril 1578, nommé par Guy de Rieux, François du Breil, chevalier de l'ordre et capitaine de 50 hommes d'armes et par Bonne de Texüe, femme de Pierre Bruslon. Il paraît être mort en bas âge.

3°) CHRISTOPHE, baptisé le 9 janvier 1580, nommé par Christophe des Nös, Sgr. de la Motte et de la Mare-Coëtquen, fut qualifié baron de Tannay, bien que cette terre ait été donnée à son cousin germain Gilles. On le trouve dès l'âge de 21 ans installé dans la paroisse de Baguer-Morvan, où d'un commerce illégitime, il eut sept enfants de Françoise Bourgault, de 1602 à 1626, baptisés sous le nom de Tannay. Il est à remarquer que la première née : Magdeleine de Tannay est nommée le 22 juillet 1602 par Georges de Chateaubriand, chevalier de l'ordre du roi.

Le baron de Tannay épousa vers 1626 Anne Gouyon, fille de Pierre, Sgr. des Rochettes et d'Anne de Chaurais.

Anne Gouyon, dame de Tannay mourut, veuve, au Vauruman, en Trans, le 8 avril 1658, et fut inhumée le 9 à Plerguer, « dans l'enfeu de son mari ». De cette union issut un fils RENÉ, Sgr. du Vauruman, parrain à Pleine-Fougères le 2 octobre 1648 de François de Brunes, fils de François, Sgr. de Montlouët et de Marie de Taillefer ; il dut mourir peu après ; et une fille ANNE de Chateaubriand, mariée par contrat passé devant Berthelot, notaire à Rennes, le 19 novembre 1650 messire Jacques de la Cornillière, Sgr. d'Ardenne, en Tremblay, fils de Pierre, Sgr. de la Maillardière et de Clémence Cheville (Archives d'Ille-et-Vilaine : Minutes de Berthelot).

Dans ce contrat de mariage la dame de Tannay promettait à sa fille une somme de 4.000 livres, le même jour Gabriel de Chateaubriand de Beaufort, fils aîné et héritier principal et noble de feu Pierre, s'engageait vis à vis de sa tante à remettre lui-même cette somme, qui se trouvait être le reliquat d'une somme de 5.000 livres, promise par la dame de Beaufort, Françoise de Saint-Gilles, mère et tutrice du dit Sgr. de Beaufort, à son beau-frère, le baron de Tannay, par acte du 21 juin 1631.

En 1673 la dame de la Cornillière transigeait, ainsi que nous le verrons, avec sa cousine Renée de Chateaubriand, héritière de Beaufort, sur la succession de leur oncle Claude de Chateaubriand, baron de Texüe. Anne de Chateaubriand mourut au Vauruman, âgée de 60 ans et fut inhumée dans l'église de Tremblay le 1er septembre 1687. Son mari était mort au Vauruman, le 7 décembre 1675 et inhumé à la Fontenelle [Abbé PARIS-JALLOBERT, Registres Paroissiaux de Pleine-Fougères (1892) et La Fontenelle (1903)].

4°) FRANÇOISE, baptisée le 15 octobre 1581, nommée par Jean de Chateaubriand [Note : Jean de Chateaubriand devait être le Sgr. de Gatines, frère cadet de François, et oncle de Georges ; il était marié à Guyonne de Coëtquen]. Dame de la Rivière-Texüe et de la Mériais, elle épousa messire Alain de Taillefer, Sgr. de la Brunais, la Méttrie-Taillefer, la Riollais, en Breteil, dont elle était veuve en 1635 et mourut avant le 18 septembre 1641, date du prisage de ses biens [Note : Archives d'Ille-et-Vilaine, série E, titres de Brunes de Montlouët].

5°) CLAUDE, baptisé le 18 novembre 1582, baron de Texüe ; marié à Françoise de Beaufort, probablement fille de Noble Homme Jean et Dlle Jeanne Pellerin ; dont il eut deux filles, baptisées à Plerguer : Perrine, le 17 décembre 1631, et N..., le 20 juin 1639. Il ne laissa pas de descendants, ses nièces Renée et Anne, transigeant en 1673 sur sa succession.

6°) FRANÇOIS, baptisé le 11 janvier 1584, qualifié lors de son décès à Plerguer le 6 mars 1662, baron de Beaufort. Il ne paraît pas s'être marié.

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Messire PIERRE DE CHATEAUBRIAND, chef de nom et d'armes, Sgr. de Beaufort, Orange, la Villebague, fils aîné de Georges, fut comme lui chevalier de l'ordre du roi, et de plus, gentilhomme ordinaire de la Chambre (voir Les chevaliers bretons de Saint-Michel, par G. DE CARNÉ, p. 97-98). Marié en 1607 à Françoise de Saint-Gilles, fille d'Olivier, Sgr. de Perronnay, du Gage, la Saudraye, chevalier de l'ordre du roi et de Jeanne de Tournemine, sa seconde femme.

Pierre vivait encore en 1626 (voir Les chevaliers bretons de Saint-Michel, par G. DE CARNE, p. 97-98), Françoise de Saint-Gilles était veuve en 1631 (voir Grandes Seigneuries de Bretagne, par l'abbé GUILLOTIN DE CORSON, tome I, p. 27 et 458) ; elle mourut à Beaufort le 6 mars 1662 et fut inhumée dans le choeur de l'église de Plerguer [Note : Pierre de Chateaubriand ne s'est marié qu'une fois, Françoise de Saint-Gilles lui a survécu. M. de Courcy lui fait, à tort, épouser en deuxièmes noces Françoise du Breil de Rays et indique les enfants ci-dessous, comme issus de ce second mariage ; il lui donne du premier un seul fils, Guy, capucin au couvent de Saint-Servan, sous le nom de Pierre Archange de Beaufort]. Leurs enfants furent :

1) GABRIEL DE CHATEAUBRIAND, Sgr. de Beaufort, Orange, la Villebague, baptisé dans la chapelle du manoir de Texüe, le 1er juillet 1614 (voir Grandes Seigneuries de Bretagne, par l'abbé GUILLOTIN DE CORSON, tome I, p. 27 et 458). Il mourut tragiquement en 1654 ; les registres paroissiaux de Guitté (Abbé PARIS-JALLOBERT, Anciens Registres paroissiaux de Guitté, 1901) enregistrent ainsi ce nouveau drame :

« tué à la maison de la Couldrette par sa faulte, le 9 octobre, jour de Saint-Denys, 1654, en la paroisse de Miniac, par le sieur de Launay-Denoual, lequel estant dans sa maison dudit lieu, dans laquelle il fut violenté par le deffunct accompagné d'un grand nombre de fusilliers à cheval et à pied, et sans déffense, ils voullurent le brusler en sa maison, ce qui causa la mort aud. Beaufort, aux 4 heures de l'après midy. Au lendemain, descendirent commissaires de la Cour qui le saizirent de sa vollonté et leur confessa la véritté. Ils l'emmenèrent prisonnier à Bécherel avecq sa femme. Le corps dud. Seigneur a été enterré dans l'église de Médréac et fut asisté de tout le clergé voisin, et force chevalerie s'y est trouvée fort regrettante led. déffunct. Dieu luy face pardon. Son coeur fut porté enterrer en l'église de Plerguer, dont il estoit seigneur de lad. paroisse, évesché de Dol.

L'enqueste faicte par M. de l'Aubrière Lefebvre a esté cassée et rejetée, attendu l'aliance de la veuve et de sa femme, et M. du Faouet commis pour vacquer de nouveau, qui se trouve ausi parant ; le tout fut convocqué à Paris » [Note : Le meurtrier de Gabriel de Chateaubriand était Jean Denoual, Sr. de Launay, époux en 1643 de Jeanne Boutier, dame de la Coudrette, et en 1654 de Perronnelle Aubry].

Gabriel de Chateaubriand avait épousé par contrat du 30 août 1651 passé au chateau de la Cotardaye, en Médréac, devant Berthelot, notaire à Rennes, Marie de Montigny, veuve de messire Jean Glé, Sgr. de la Costardaye, baron de Bécherel, vicomte de Médréac, qu'elle avait épousé à Caro le 29 mai 1645, fille de Philippe de Montigny, Sgr. de Beauregard et de Françoise de Francheville (Archives d'Ille-et-Vilaines : Minutes de Berthelot).

En cas de dissolution du mariage, est-il dit dans le contrat, la dame survivante prendra préférablement et hors part de la dite communauté, son carrosse attelé de six chevaux, ses perles, bagues et joyaux. Parmi les signataires du contrat se trouvait Ferdinand de Neuville, évêque de Saint-Malo. Il n'y eut pas d'enfants de ce mariage. Marie de Montigny avait eu du premier lit deux filles : l'aînée Marie-Vincente Glé, morte à Rennes en juillet 1657 et inhumée à Médréac ; et Gabrielle Glé, héritière de la Cotardaye, dame d'honneur de la Reine, morte à Paris en mai 1707, et mariée dans cette ville, paroisse Saint-Roch le 12 juin 1663 à Jean-François de la Baume Le Blanc, marquis de la Vallière.

2) RENÉE, devenue héritière de Beaufort après la mort de son frère, épousa en premières noces dans la chapelle du château de Beaufort le 14 juin 1640 messire René des Vaux, Sgr. du Bois-du-Pin, au Maine, puis en secondes Jean Le Bascle, Sgr. du Marais, en troisièmes à Plerguer le 27 janvier 1656, après contrat passé le 15 devant Berthelot, notaire à Rennes, haut et puissant messire Louis du Harscouët, chevalier, Sgr. de Trohadio, Kerahel, Bothorel, Keralic et Keringant, de la paroisse de Botsorel, évêché de Tréguier, fils unique de feu Pierre et héritier présomptif d'Anne du Parc (Archives d'Ille-et-Vilaine : Minutes de Berthelot). Louis du Harscouët décéda à Chateauneuf de mort violente, le 18 mars 1665, et Renée se remaria en quatrième noces par contrat du 16 octobre 1666, à messire François du Bourblanc, Sgr. d'Apreville, capitaine des chevau-légers de Beaufort, veuf de Jeanne d'Avaugour de la Lohière.

Renée de Chateaubriand vendit la seigneurie de Beaufort le 14 janvier 1666 à Maurille de Forsanz, capitaine de chevau-légers, chevalier de l'ordre du roi et Marie de Romelin, Sgr. et dame de Gardisseul, en Plestan et des Loges, en la Mézière. Mais ces derniers ne conservèrent point cette belle terre, qu'ils revendirent dès février 1675 à Claude Gouyon, Sgr. de Touraude, en Baguer-Morvan et Anne de Lespinay, son épouse (voir Grandes Seigneuries de Bretagne, par l'abbé GUILLOTIN DE CORSON, tome I, p. 27). Le 5 juin 1666, étant veuve de Louis du Harscouët, elle donnait partage devant Gohier, notaire à Rennes à sa jeune soeur Louise, femme non communière et séparée de bien de Louis Boju, Sgr. de la Ménolière, conseiller au parlement (Archives d'Ille-et-Vilaine : Minutes de Gohier).

Le 19 décembre 1674, elle déposait chez le même notaire Gohier, un accord sous-seings, privé du 31 janvier 1673, passé entre elle, épouse non communière de Pierre de Bourblanc, demeurant au manoir de Gardisseul, en Plestan, qu'elle avait acquise des Forsanz, lors de la vente de Beaufort et sa cousine Anne de Chateaubriand, épouse de Jacques de la Cornillière, demeurant à Ardenne, en Tremblay, au sujet de leurs prétentions respectives, droits réels et mobiliers sur la succession de Claude de Chateaubriand, baron de Texüe, moyennant la somme de onze cent livres tournois en faveur de la dame d'Ardenne.

Renée de Chateaubriand, dame de Gardisseul et d'Apreville, mourut à Gardisseul le 20 mai 1683 et fut inhumée le 22 en l'église de Plestan chapelle du Rosaire.

3) MARGUERITE, baptisée à Plerguer, le 6 décembre 1615, nommé par René de Saint-Gilles, Sgr. du Gage.

Elle épousa par contrat du 19 février 1647, passé devant les notaires de Beaufort, François du Rocher, Sgr. du Quengo, en Brusvily, fils de Louis et de Servanne de Trémigon.

François du Rocher, époux de Marguerite de Chateaubriand, se trouve être le deuxième trisaïeul paternel de François-René de Chateaubriand, dans ses preuves de Malte (voir Mémoires d'outre-tombe, tome VI, p. 473). En effet leur fille Marie-Jeanne du Rocher, épousa par contrat passé à Brusvily le 15 octobre 1677 Amaury de Chateaubriand, Sgr. de la Villandré, baptisé à Pléhérel le 9 décembre 1652 et inhumé à Plumaudan le 29 juillet 1690, fils cadet de messire Jean, Sgr. de la Guerrande, et de Marguerite de la Chapelle, et petit-fils de Christophe, le maintenu de 1669. L'illustre Chateaubriand se trouvait à la fois descendre du côté paternel de Briand et de Georges. Marie-Jeanne du Rocher se remaria à Guenroc le 10 janvier 1696 à écuyer Jacques-Philippe de Pontual, Sgr. de la Villeguérin, de la paroisse de Corseul.

Marguerite de Chateaubriand avait eu en outre trois fils de son mariage avec François du Rocher : François, qui n'eut qu'une fille, Madame de Fontlebon, Louis, qui continua la branche du Quengo, et Gabriel-René, Sgr. de Bourgneuf-Quengo.

4) JEANNE, baptisé à Plerguer le 2 février 1617, nommée par Jean Piédevache, Sgr. des Mesnils.

Elle épousa messire Louis de la Barre, Sgr. de Montchauvon, dont elle eut au moins un fils François, prêtre, docteur en Sorbonne, recteur de Brusvilly, décédé le 6 août 1716 ; et une fille Marguerite de la Barre, décédée en 1684 et mariée à Plestan par contrat du 22 décembre 1668 à messire Michel de Chateaubriand, Sgr. de la Villegeslin, puis de la Guerrande, né à Pléhérel en 1651, frère aîne d'Amaury, ci-dessus [Note : Au sujet des derniers représentants des Chateaubriand de la Guerrande, Les Mémoires d'outre-tombe (édition précitée, tome VI, p. 547) mentionnent une lettre adressée à Chateaubriand le 27 février 1820, par M. Sudrie, de Dinan : « Madame veuve de Laviez, soeur utérine de mon épouse, ayant fait à ma fille unique dot de la terre de la Guérande, qui lui est échue le 2 octobre 1818 par le décès de M, Jean Jules Joseph de Chateaubriand, son oncle germain, j'ai découvert parmi les papiers, qui se sont trouvés dans la maison principale de cette terre des manuscrits à moitié rongés par l'humidité qui pourraiert servir à rétablir la généalogie de votre illustre Maison... ». Jean-Jules-Joseph de Chateaubriand de la Guerrande, héritier de son frère Alexis et de ses enfants, mourut à Saint-Lormel le 2 octobre 1818, sans postérité de ses deux mariages. Sa soeur Thérèse-Charlotte de Chateaubriand, mariée à Hénanbihen, le 18 octobre 1762, à François-Charles Timothée de Malterre, Sgr. du Mézeray, mourut à Lescouet-Jugon, le 3 mai 1764, ne laissant qu'une fille : Thérèse-Marie-Charlotte-Vincente de Malterre, mariée : 1° à Jean Rouxel de la Touraudais ; 2° en 1798, à Marie-Victor de Lavier. M. de Malterre se remaria à Marie-Louise Le Rebours du Vaumadeuc, dont il eut deux autres filles : Marie-Anne, mariée en 1803 à Louis-Henry de Ferron, et Françoise-Claude Timothée, mariée en 1797 à Henri-Marie Sudrie. Ces derniers eurent : Anne-Marie-Françoise Sudrie, mariée en 1825 à Louis-Jean-Marie Cohan, magistrat, dont descend la famille du Verger, propriétaire actuelle de la Guerrande].

5) CLAUDE, baptisé à Plerguer le 20 mai 1618.

6) GILLES, baptisé le 2 décembre 1619, nommé par Claude de Chateaubriand, Sgr. de Téxüe et Marguerite de Saint-Gilles, dame de la Saudraye.

7) JACQUEMINE, baptisée le 1er octobre 1621.

8) JACQUES, baptisé le 7 mai 1623. Ces quatre enfants paraissent morts en bas-âge.

9) LOUISE, baptisée le 10 novembre 1624, nommée par Louis, marquis de Coëtquen et Gabrielle Bruslon, son aïeule.

Mariée à Plerguer le 16 février 1656 à messire Louis Boju, Sgr. de la Ménolière, conseiller au Parlement de Bretagne, président des enquêtes, décédé en 1667, veuf de Lucrèce Ménardeau et fils de René et de Louise Suriette. Dernière survivante de la branche de Beaufort, elle mourut au château de la Roche, en Guenroc le 7 novembre 1696 [Note : Louise de Chateaubriand eut pour enfants : François-Louis Boju, Sgr. de la Ménolière, né le 3 août 1658, décédé le 11 juillet 1701, marié à Jeanne du Vauferrier, morte à Guenroc le 12 février 1724. Sans postérité. Claude Boju, mariée à Plestan le 16 janvier 1687 à Pierre de Bénazé, Sr. de Grandmaison et de Pont-Taillefer. Dont postérité. Louise Boju, mariée à Guenroc le 23 mai 1693, à René Guitton, Sr. de la Villée]. Quelques années plus tard, dans cette même paroisse de Guenroc le 27 août 1713, son petit neveu, François de Chateaubriand, Sgr. de la Villeneuve, se mariait à Perronnelle Lamour de Lanjégu, dame des Touches.

Ce ménage venait habiter le manoir des Touches, dans la paroisse de Guitté, où naissaient leurs douze enfants, parmi lesquels René-Auguste, 23 septembre 1718, le futur comte de Combourg, père de François-René. Leurs baptêmes se retrouvent inscrits sur les mêmes registres paroissiaux, qui, une cinquantaine d'années auparavant avaient relaté la mort tragique de haut e puissant Gabriel de Chateaubriand, Sgr. de Beaufort. (Chassin Du Guerny).

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