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RELIQUE DE CHARLES DE BLOIS

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Charles de Blois fut tué le 29 septembre 1364 à la bataille d'Auray. Il portait alors un pourpoint, tissé d'or, parvenu jusqu'à nous, par une permission singulière de la Providence, comme on va le voir dans la suite de cette note. « Charles de Blois avait commencé pendant sa captivité de Londres à porter la haire, qu'il ne quitta plus. Après la bataille d'Auray, les soldats anglais qui dépouillèrent son corps la trouvèrent sous ses habits, nouée avec de grosses cordes qui pénétraient dans la chair. L'histoire dit qu'alors un frère prêcheur de Nantes, auquel le duc avait accordé de grands privilèges aux jours de sa fortune, prit et emporta cet instrument de pénitence. Frère Geoffroy Rabin, qui montra tant de dévotion pour le cilice, n'en aurait-il point eu aussi quelque peu pour le pourpoint broché d'or, de sorte qu'entre ses mains l'un aurait suivi l'autre ? » (Tiré des Vies des Saints de Bretagne par le père Legrand) [Note : On lit aussi dans l'enquête, aux Archives d'Ille-et-Vilaine, t. I, fol. 85 : « Joannes de Carmello, armiger, vidit ipsum (Carolum) mortuum dicto cilicio indutum et per Anglicos in campum dicti conflictus dicto cilicio spoliari »].

Le pourpoint de Charles du Bois

Beau et très intéressant pourpoint en étoffe tissée or et soie blanche, à ornementation de caractère oriental, consistant en lignes brisées s'entrecroisant, comme une mosaïque arabe, pour dessiner des étoiles et des octogones dans lesquels sont inscrits des lions et des aigles, le tout ressortant en or sur un fond blanc. Ce vêtement est collant ; il boutonne jusqu'à la ceinture, à partir de laquelle les bords des basques sont échancrés en une sorte d'ogive. Une autre rangée de boutons sphériques, recouverts d'étoffe analogue, prend naissance à la partie postérieure des manches au milieu du bras et descend jusqu'au poignet. Cette pièce rarissime, et qui aurait appartenu à Charles de Blois, daterait donc du milieu du XIVème siècle.

Ceci est d'autant plus admissible que l'inscription mentionne les deux objets ou pour être exact une partie du cilice.

Le pourpoint de Charles du Bois

Mais, quand et grâce à qui les Carmes d'Angers entrèrent-ils en possession du pourpoint ? Vaines ont été mes recherches à ce sujet.

Frère Geoffroy Rabin avait suivi Charles de Blois jusque sur le champ de bataille. « Le voyant près d'expirer, il lui recommanda de penser à Dieu ; le prince s'écria : Ha, ha, Domine Deus ! Il expira aussitôt. Quelques instants après, le même père vit dans les mains des soldats anglais le cilice dont ils l'avaient trouvé revêtu; ils rejettèrent le cilice avec mépris, mais le frère le releva avec respect et le conserva depuis en grande dévotion » [Note : Cette version n'est pas d'accord avec l'enquête, dont une copie se trouve aux Archives d'Ille-et-Vilaine ; j'y lis ce qui suit : T. I, p. 74 v°. « Nobilis Gaufridus Budo, miles, briocensis diocesis, dicit quod die crastinâ conflictus prœdicti (de Aureyo) iste, qui erat prisonarius Angliorum, erat in villa de Aureyo et ibi audivit plures Anglicos loquentes de domino Carolo et dicentes quod cilicium inventum fuerat circa ipsum post mortem ipsius et audivit tunc diei et postea, quod plures Anglicorum et Britonum, qui erant de parte ducis moderni, dictum cilicium partiti fuerunt et secum detulerunt »].

Ici, il n'est pas question du pourpoint, dont les soldats anglais ne se désintéressèrent sans doute pas aussi aisément que du cilice. Qu'en advint-il et comment le pourpoint fut-il remis aux Carmes d'Angers ?

Le pourpoint de Charles du Bois

Le pourpoint de Charles du Bois

Je ne saurais le dire. Les trois liasses de vieux titres du couvent, conservées aux Archives de Maine-et-Loire, ne contiennent aucun document à ce sujet. Tout ce que nous savons, c'est que le pourpoint fut l'objet de la vénération des fidèles jusqu'à la Révolution et qu'il était conservé dans le trésor des Carmes d'Angers avec les reliques.

Le pourpoint de Charles du Bois

Grandet écrit au XVIIème siècle [Note : Joseph Grandet, né en 1646, mourut en 1724] :

GRANDET (Notre-Dame Angevine, ms, s. de la Bibliothèque d'Angers, p. 105, v°). « On garde dans le trésor (de Notre-Dame des Carmes) un habit tissu d'or que le bienheureux Charles de Blois, duc de Bretagne, se voyant blessé à mort d'un coup de lance, en la bataille d'Auray, en Bretagne (dont l'église dédiée à Sainte-Anne est desservie par les Carmes), légua à Notre-Dame de Recouvrance d'Angers pour marque de sa dévotion. Le coup de lance paraît et y a un petit parchemin qui fait foy de la haire qu'on trouva sur le corps de ce prince par dessous cet habit précieux ».

Le père Antonin de Saint-Louis, dans son manuscrit intitulé : Fondations et Usages du Couvent des Carmes, en 1728, le mentionne en ces termes (Aux Archives de Maine-et-Loire) : « Dans le trésor, on gardait le pourpoint, tissé d'or, que le bienheureux Charles de Blois portait lorsqu'il fut tué à la bataille de Sainte-Anne, en Auray ; on le conserve comme une relique parce qu'il s'est fait beaucoup de miracles à son tombeau ».

Charles-de-Blois

Ce n'est pas seulement près de ses restes, inhumés dans l'église des frères mineurs de Guingamp, que les fidèles obtenaient par son intercession des guérisons et d'autres faveurs du ciel ; deux églises d'Angers et une à Blois, sans parler de celle de Bourg, dans lesquelles son image était peinte, recevaient la visite et aussi les actions de grâces de nombreux pèlerins. A noter que " Dans le cours du XVIIIème siècle, plusieurs parties ont été envoyées à Blois, sur la demande des évêques de Blois ; enfin quelques autres distribuées aux familles nobles protectrices du monastère ".

Ainsi, nous voyons Jean Herme, de Brion (Anjou), déposer dans l'enquête prescrite par Urbain V, en 1368 (Archives d'Ille-et-Vilaine, t. II, p. 14), « que sa fille, âgée de deux ans, morte à la suite de l'écroulement d'un mur, fut ressuscitée par l'intercession de Charles de Blois, après promesse de la porter dans la maison des frères mineurs (d'Angers) devant son ymage et de l'y laisser neuf jours, ce qui fut fait et pro dicta filia oblationem fecerunt, ubi est depicta ymago domini Caroli ».

« Pierre Girard et sa femme vouent leur fille à Charles de Blois et promettent un vœu de cire quand il sera canonisé. Ils portent leur fille ad Eclesiam Beatæ Mariæ et oblationes coram ymagine Beatæ Mariæ fecerunt. La fille n'est pas guérie et crie : A Charles, à Charles ! On la porte devant l'image de Charles, peinte à l'entrée de l'église des frères mineurs d'Angers ; on y fait une offrande : elle est guérie » (Archives d'Ille-et-Vilaine, t. II, p. 27 v°).

« Demoiselle Penotte, veuve de Guillaume Tabar, dépose que sa fille, âgée de cinq ans, fut ressuscitée après un vœu de visiter l'image de Saint Charles et d'y porter une chandelle longue et grosse comme sa fille » (Archives d'Ille-et-Vilaine. Enquête, t. II, p. 34 v°).

« Enfin, Colin Gaucher, de la paroisse de Hédé, diocèse de Rennes, marchand à Angers, fut délivré de prison avec sept autres marchands et s'en fut à Blois, chez les frères mineurs, devant l'image, faire une offrande de cire » (Archives d'Ille-et-Vilaine. Enquête, t. II, p. 45).

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