Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LA STATUE DE JACQUES CARTIER.

  Retour page d'accueil         Retour page "Jacques Cartier navigateur"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

L'un des premiers et des plus illustres parmi les navigateurs français, Jacques Cartier, qui découvrit le Canada en 1535, a aujourd'hui sa statue dans sa ville natale, à Saint-Malo. Les Canadiens lui avaient déjà élevé, en 1889, par souscription nationale, un monument commémoratif à l'endroit même où il accomplit son premier hivernage, sur la rivière Saint-Charles. Et, d'autre part, M. Mercier, premier ministre de Québec, avait fait placer dans la cathédrale de Saint-Malo une plaque gravée rappelant le départ de Jacques Cartier pour le Canada.

Jacques Cartier (Bretagne).

La Société d'études historiques et géographiques de Bretagne a pris l'initiative d'une souscription destinée à élever cette statue au célèbre navigateur malouin. Saint-Malo a bien changé, depuis le jour où Michelet la peignait comme une petite cité sombre et triste, nid de vautours ou d'orfraies, tour à tour île et presqu'île selon le flux et le reflux. La ville a gardé sur la mer son corset de bataille, ses massives fortifications, ses hauts remparts de granit, mais elle s'est élargie vers la terre ; des statues de bronze et de marbre s'élèvent sur ses places publiques, témoignant de sa prodigieuse vitalité dans les lettres, les sciences, le commerce, l'industrie et la guerre.

Jacques Cartier (Bretagne).

Note : En 1892, au cours d’une cérémonie religieuse en mémoire du quatrième centenaire de la découverte de l’Amérique, le chanoine Bourdon suggère l’idée d’une statue à Cartier. En 1897, une souscription est ouverte à l’initiative de la Société d’Etudes historiques et géographiques de Bretagne. En novembre 1904, le sculpteur Georges Barreau est chargé de sa réalisation. La statue est fondue par la fonderie d'art du Val d'Osne à Paris (atelier créé en 1830 par Jean-Pierre-Victor André). Le 23 juillet 1905 l'inauguration de la statue, sur la place de la Hollande à Saint-Malo, est présidée par René Brice, président du conseil général, en présence d’une délégation de représentants officiels du Canada.

Jacques Cartier (Bretagne).

On connaît aujourd'hui, grâce aux travaux de M. Jouon des Longrais, la date exacte de la naissance de Jacques Cartier : il ne naquit point, comme on l'avait cru d'abord, en 1494, mais bien à la fin de l'année 1491. C'était l'époque des découvertes lointaines et des grandes entreprises coloniales.

Mais nos marins avaient agi jusqu'alors, sinon à l'insu, du moins sans l'appui officiel de la royauté. Cette longue indifférence prit fin avec François Ier. Celui-ci commença par envoyer en Amérique un capitaine florentin à sa solde, nommé Giovanni Verazzano. Verazzano prit possession de Terre-Neuve au nom de la France. Derrière cette île, située à l'embouchure du Saint-Laurent, un magnifique domaine s'ouvrait à nos efforts. Jacques Cartier le devina, sut intéresser à sa cause Philippe de Chabot, amiral de France, obtint par lui une commission royale et s'embarqua à Saint-Malo, le 20 avril 1534. Les vents étaient bons, la mer belle, et Cartier croyait à son étoile. Elle ne trompa point son attente : chemin faisant, l'audacieux capitaine reconnaît le cap Bonavista, le détroit de Belle-Isle et la côte du Labrado. Peu après, il pénètre dans le Saint-Laurent, si vaste et si large à cet endroit qu'il le prend pour un golfe.

« La beauté du pays, dit M. Salonc, son apparente fertilité et le bon accueil qu'il reçoit des sauvages enchantent Cartier ». Mais la saison étant avancée, il remet à la voile pour l'Europe et rentre à Saint-Malo. Il en repartait quelques mois plus taid avec trois navires, l'Emerillon, la Grande et la Petite-Hermine. Un autre capitaine breton, Thomas Froment, dit la Bouille, et plusieurs gentilhommes, Claude de Pontbriant, Charles de la Pommeraye, Jean Poullet, etc., l'accompagnaient comme volontaires. C'est dans cette seconde et décisive expédition que Cartier prit vraiment possession du Canada. L'entreprise n'était pas des plus aisées, mais le hardi Malouin avait cette fois pour lui l'expérience de son premier voyage, des navires bien outillés, de l'argent et des hommes ; parti de Saint-Malo le 19 mai, il entrait le 10 août dans le Saint-Laurent, précédemment appelé Hochelaga, et lui donnait pour nom de baptême le nom même du saint dont la fête tombait ce jour-là.

C'est au pied du promontoire où devait s'élever plus tard la ville de Québec, et qui était occupé alors par la bourgade indigène de Stadacona, que Cartier jeta l'ancre et ouvrit les négociations avec le chef des sauvages, nommé Domacona. Des traités furent passés entre lui et le chef indien. Cartier profila de ces bonnes relations pour explorer le fleuve jusqu'à l'endroit baptisé par lui Montroyal et qui est le Montréal d’aujourd’hui. Malheureusement, les rapports s'aigrirent dans la suite entre Français et sauvages ; le scorbut, par surcroît, fit son apparition à bord : vingt-cinq hommes avaient déjà péri et Cartier n'était pas sans inquiétude sur le reste de ses équipages, quand un des indigène lui enseigna un remède, l'épinette Blanche, dont les infusions, à la longue, eurent raison de l'épidémie.

Jacques Cartier (Bretagne).

Cartier résolut de retourner en France et emmena Domacona, Il comptait repartir pour le Canada après avoir touché à Saint-Malo. Mais dans l'intervalle la guerre avait éclaté entre Charles-Quint et François Ier, et la nouvelle expédition dut être renvoyée à de meilleurs jours. Cette expédition était placée sous le double commandement de François de Roberval, nommé vice-roi du Canada, et de Jacques Cartier, qui avait lui-même le titre de capitaine général. Elle avait pour but l'établissement de colons dans les parages de Stadacona. Cartier partit le premier et, en attendant Roberval, explora la région jusqu'au saut de Saint-Louis Il revint ensuite à Stadacona : on n'y avait toujours aucune nouvelle de Roberval : des rixes avaient éclaté entre les indigènes et les colons, dont le recrutement, d'ailleurs, laissait fort à désirer. Cartier ne crut pas prudent de rester davantage à Stadacona et remit à la voile.

Roberval arrivait au même moment à la hauteur de Terre-Neuve. Cartier le croisa en route et rallia Saint-Malo le 21 octobre 1549. Fit-il un quatrième voyage « aux terres neuves de la Nouvelle France », comme on appelait alors le Canada ? Cela paraît résulter de la publication de ses comptes. Toujours est-il qu'il mourut dans sa ville natale, le 1er septembre 1557, et que ses descendants, en récompense des grands services de leur aïeul, obtinrent par privilège royal le monopole de la traite au Canada.

Pierre du Guast et Champlain devaient, quelques années plus tard, affermir et développer la conquête de Cartier. Par eux et par lui, la France fut dotée d'une colonie qui pouvait rivaliser en importance avec les plus riches possessions de l'Angleterre et de l'Espagne. De nos jours encore, et quoique passé entre des mains étrangères, le Canada reste attaché de cœur à notre pays. Les Canadiens l'ont prouvé en élevant un monument à Jacques Cartier ; c'est à la France maintenant de témoigner sur le même nom et par un procédé analogue la réciprocité de ses sympathies.

PONTARMÉ [Ch. LE GOFFIC].
(Extrait du Petit Parisien du 28 mai 1898.) (Avenir de Rennes, 2 juin 1898.).

 © Copyright - Tous droits réservés.