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La paroisse de Calorguen durant la Révolution.

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Renseignements Ecclésiastiques. — Calorguen, cure du diocèse de Saint-Malo, relevait de l'archidiaconé de Dinan et du doyenné de Plumaudan. Après avoir été à la présentation du prieur de Léhon, cette paroisse était depuis 1777 et dans tous les mois à la présentation de l'évêque de Saint-Malo.

D'après une déclaration fournie en 1695 par les trésoriers en charge, le possesseur de la terre de Beaumanoir, en Evran, était seigneur supérieur et prééminencier en l'église de Calorguen. Au milieu du XVIIIème siècle, et jusqu’en 1789, ce titre appartenait à la famille de Langle-Beaumanoir.

Le recteur de Calorguen était à portion congrue. Les dîmes de cette paroisse étaient affermées 1.000 livres à Antoine Rose, en 1777. Elles appartenaient depuis le Moyen-Age aux bénédictins de Léhon, mais dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, elles passèrent à l'abbaye de Marmoutiers, par suite de la réunion de la mense prieurale de Léhon à ce monastère.

« L'église de Calorguen, lisons-nous dans le Pouillé de Mgr. de la Bastie, est dédiée à Saint Hubert (le patron des chasseurs). Elle est petite et obscure, mais peut cependant passer pour le lieu ». En 1769, lors d'une visite épiscopale, ou y voyait un autel latéral dédié à Sainte Marguerite, mais l'église était alors mal pourvue d'ornements.

« Le presbytère, y dit-on, est peu de chose, mais est situé tout proche de l'église », là d'ailleurs où il se trouve encore maintenant. Devant son mauvais état de réparations et sa vétusté, les paroissiens se décidèrent, aux environs de 1764, à le reconstruire à neuf, tel que nous le voyons aujourd'hui. Précédemment, le 30 novembre 1761, le Parlement de Bretagne avait autorisé le général de Calorguen à contracter pour cette fin un emprunt de 4.000 livres, que lui consentirent les religieuses ursulines et dominicaines de Dinan. (Cf. Archives d'Ille-et-Vilaine, C 1203). Quant à l'église, elle a été très remaniée en 1838 et n'a conservé de son architecture ancienne qu'un portail roman. On y voit les statues en bois de Saint Hubert et de Saint Georges.

« On connaît dans cette localité, continue le Pouillé en question, la chapelle frairienne de la Giraudais, fondée de messes. Il existe aussi une chapelle domestique à Langevinais. Elle est également fondée ».

« La fabrique de Calorguen, toujours d'après la même source, possédait environ 25 livres de revenu fixe, dont à peu près la moitié en blé ».

En 1735, les recettes de cette église s'élevaient an total à 165 livres 3 sols et ses dépenses à 88 livres 14 sous . (Archives Côtes-d'Armor, série G).

Parmi les ressources de la fabrique, on comptait cette année 31 livres 10 sols pour valeur des offrandes de blé dit « des recommençailles », et 2 l. 5 s. pour celle des pommes et poires offertes à la même occasion. Les nœuds d'échine donnés à l'église avaient été vendus 8 livres, mais trois petits cochons aussi offerts au saint lieu n'avaient trouvé acquéreur que pour trois livres seulement. Quant aux fruits du cimetière, leur vente avait rapporté 6 livres 11 sols et les pères bénédictins de Léhon avaient payé, comme de coutume, 8 livres à l'église, en remplacement des cierges qu'ils devaient offrir chaque année à cette paroisse le jour de la Chandeleur.

Mgr. des Laurents avait fixé aux 1er et 2 avril de chaque année les jours d'adoration de cette paroisse, qui était groupée pour la station des prédications avec Léhon et Trévron.

En 1792, cette localité avait été supprimée comme paroisse pour le service religieux. Cependant, le 3 février 1802, le sous-préfet de Dinan signalait son église comme en « assez bon état de réparations ».

La chapelle de la Giraudais, mesurant 51 pieds de long sur 23 pieds de large [Note : Ladite chapelle fut adjugée pour 445 livres à Joseph Nouazé, d'Evran], avec ses dépendances : le bois et le pré Baudin, une pièce de terre sise près du village de la Borellais et une autre près le bois de la Basse-Giraudais, furent vendues le 16 mars 1792.

Le Clos-Egault ou Clos aux Prêtres, contenant 2 journaux, fondation de Michel Botidoux, avait été adjugé à Julien Beslay dés le 29 juillet 1791.

La fabrique de Calorguen possédait encore autrefois la pièce du Clos Rond, donnée pour entretenir une lampe d'argent devant la Sainte Vierge ; de même les pièces du Clos Ouazel et de la Coellerie, dépendant de la fondation de Julien Hoël, réduite à vingt messes par Mgr. de Pressigny, évêque de Saint-Malo.

Le 27 février 1795, Jean Percevault, maire de Calorguen, rendait compte que le 29 mars 1793, le citoyen Robinault de Saint-Cyr, alors procureur-syndic du district de Dinan, vint sous l'escorte de la force armée s'emparer d'une partie de l'argenterie de leur église, consistant en une croix plaquée d'argent pesant dix marcs dix onces, plus un encensoir et un calice.

« De plus, ajoute-t-il, deux lettres comminatoires, l'une du 31 mars, l'autre du 30 avril 1794, nous prescrivirent de faire transporter à Dinan le reste du mobilier religieux de la paroisse ». « Nous vous répétons pour la troisième et dernière fois, portait l’une de ces lettres, que si vous n'apportez pas au jour fixé tout ce que l'on vous a demandé, vous apprendrez, mais trop tard, que des fonctionnaires infidèles et négligents ne restent point longtemps sans être punis dans un gouvernement révolutionnaire ».

En conséquence de ces menaces, les municipaux de Calorguen livrèrent à Dinan, le 16 mai 1794, un ostensoir, un ciboire, un calice et sa patène, le tout pesant 8 marcs, 7 onces, 2 gros. Vingt nappes d'autel, deux bannières, six dalmatiques, un drap mortuaire, une garniture de dais, une écharpe, une niche, onze chasubles, six chapes, six devants d'autel, un voile, deux rideaux de serge verte, une aube, deux surplis, deux nappes de communion, trois morceaux d'indienne, un paquet de petit linge.

Une grosse cloche, une demi-moyenne, deux clochettes, deux lampes, un encensoir, deux tasses, un bénitier, dix chandeliers, une tasse en plomb, une gaule de rideau en fer (Archives des Côtes-d'Armor, série Q : sous série mobilier des églises et chapelles).

La vente de ces ustensiles et ornements d'église, à l'exception des matières précieuses, mises à part pour être expédiées à la Monnaie, produisit 207 francs le 23 mai 1794. On avait eu soin également de retirer avant l'adjudication les galons d'argent des chasubles, chapes et dalmatiques, desquels on fit un paquet pesant 2 marcs, 7 onces, 7 gros. (Archives des Côtes-d'Armor, série Q, sous-série mobilier des églises et chapelles, non cotée).

Malgré cette dévastation, l'église de Calorguen n'avait été utilisée à aucun usage profane. Le 4 décembre 1796, le maire Percevault et les municipaux de cette commune rendaient compte à l'administration des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) « que depuis qu'elle avait été rendue au culte, au printemps de l'année précédente, à charge d'y faire les réparations, leur église était toujours demeurée à cet usage, et le peuple continue de la réclamer à cette fin, tant et si bien que si on leur la laisse, les habitants reconnaîtront cet acte de bienfaisance par des voeux pour le maintien de la République ».

 

CLERGÉ.JEAN ROCHEFORT, recteur, né à Miniac-sous-Bécherel le 13 décembre 1744, du mariage de Jean et d'Anne Chauvin, passa de bons examens, reçut la prêtrise à Saint-Méen le 11 mars 1769 et devint d'abord vicaire à Calorguen en 1773. Après avoir été ensuite quelque temps vicaire à Saint-Servan, il fut pourvu en 1776 du rectorat de Calorguen, dont il prit possession. le 21 août de cette année, succédant à M. Michel Tostivint, mort au mois de juillet précédent [Note : Les recteurs de Calorguen se succédaient alors avec rapidité. Après M. Jean-Gilles Faisant de Caumont, mort en février 1771, vint M. Jean-Baptiste-Marie Ohier, sieur du Val, pourvu le 2 mars suivant et trépassé en Janvier 1774. M. Michel Tostivint fut pourvu, pleno jure, à son lieu et place, le 26 février suivant, le successeur présenté par les religieux de Marmoutiers ayant été refusé à la suite d'un examen en règle (Archives d'Ille-et-Vilaine, G 71)].

Comme tel, lors des épidémies qui plusieurs fois désolèrent sa paroisse, de 1776 à 1785, il se dépensa sans compter, sollicita des secours pour ses paroissiens et avança de sa bourse les sommes nécessaires à l'acquisition des aliments et des médicaments destinés aux malades pauvres. (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 1361 et 1363).

A l'époque de la Révolution, nous ne savons rien de M. Rochefort, sinon qu'il refusa de s'assermenter. Contraint de s'exiler à Jersey le 12 septembre 1792, il mourut dans cette île le 3 mai 1796, âgé de 61 ans 4 mois et 26 jours. (L'Estourbeillon : Les Familles françaises à Jersey pendant la Révolution, op. cit. p 456).

FRANCOIS-JEAN COLLAS, vicaire, né à Evran le 22 janvier 1750 du mariage de Jean et de Gillette Lefeuvre, fit son cours au Collège de Dinan, où nous le trouvons élève en 1763, puis après de bons examens, il reçut la prêtrise à Saint-Malo le 24 septembre 1774. Envoyé le 21 janvier 1779 vicaire à Calorguen, en remplacement de M. Rouazin, M. Collas, en cette qualité, refusa nettement le serment et adhéra des premiers à la Société dite du Coeur de Jésus, fondée tout récemment par l'ex-Jésuite Picot de Closrivière, et que venait d'approuver Mgr. l'Evêque de Saint-Malo le 18 septembre 1791. D'après des renseignements écrits par lui-même sur le registre paroissial de Calorguen, ce prêtre quitta la France le 16 septembre 1792 et s'exila d'abord à Jersey, où le mentionnent les listes de Lefebvre et de Gofvry, mais il ne séjournait plus dans cette île en 1796.

Revenu à Calorguen vers 1802, l'enquête de Boullé signale cet ecclésiastique comme « rentré depuis peu dans sa paroisse » et le note « doux et instruit, désiré par ses ouailles qui le demandent dans sa commune, où il peut être subcuré ».

Nommé recteur de Calorguen le 16 janvier 1804, M. Collas, après avoir été vainement proposé pour la cure de Saint-Jouan de l'Isle en 1805, mourut en fonctions à Calorguen, le 2 juin 1827, âgé de 77 ans et 4 mois, ayant accompli près de ses paroissiens un très fructueux ministère.

Etaient originaires de Calorguen, lors ,de la Révolution : MM. Louis Le Valois, dont nous parlerons à l'article Corseul ; Mathurin Huet, dont on trouvera la biographie à l'article Trédias, et enfin Julien Le Marchand, confesseur de la Foi sur les affreux pontons de l’île d'Aix, dont on lira la vie à l'article Mégrit.

D'après les registres de catholicité de Calorguen, firent du ministère dans cette paroisse durant, les mauvais jours : MM. julien Regeard, jeune prêtre d'Evran ; Florimond Le Mée, né à Plélan-le Grand le 18 juillet 1750, recteur de Ménéac, que nous retrouverons à Plouasne ; Julien Le Marchand, vicaire à Mégrit, déjà cité ; Charles Gallée, chapelain à Evran, et l'un des prêtres Biffard, de Saint-Juvat.

M. Jean Chauvin, de Longaulnay, qui devint recteur de Trédias et que nous verrons à cet article, remplissait les fonctions de curé d'office à Calorguen eu 1802, lors du retour de M. Collas. (A. Lemasson).

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