Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

Les Commissions militaires dans le département d'Ille-et-Vilaine. Caractère particulier de la Commission Brutus Magnier.

  Retour page d'accueil       Retour page "Commission de Brutus Magnier"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Les Commissions militaires dans le département d'Ille-et-Vilaine. Caractère particulier de la Commission Brutus Magnier.

Le 18 octobre 1793, quarante mille Vendéens environ passaient la Loire à Saint- Florent ; un nombre à peu près égal de femmes, d'enfants, de vieillards, de blessés et de malades les accompagnaient. On l'a dit avec raison, ce n'était point là, à proprement parler, une armée ; c'était un peuple entier qui, chassé par un ennemi implacable, fuyait la dévastation et la mort. Ainsi commença cette triste campagne qui, après une marche de plus de deux cents lieues à travers le Maine, la Bretagne et l'Anjou, aboutit au désastre de Savenay et à l'anéantissement de la grande armée vendéenne.

Décimés par la maladie, embarrassés dans leur marche par cette foule de non-combattants, harcelés sans cesse par les hussards de Westermann, les Vendéens couvraient les routes de leurs traînards. De temps à autre, un vigoureux, un héroïque effort, refoulait pour quelques jours l'armée républicaine, mais ce n'était là qu'un court répit ; l'ennemi reparaissait bientôt plus pressant, plus acharné que jamais. Les femmes, les malades, les blessés tombaient par centaines, par milliers entre les mains des républicains. A ces malheureux on donnait le plus souvent — suivant l'expression des administrateurs de l'Orne — « des passeports immédiats pour aller au diable » ou bien « on les envoyait de suite au Père Eternel, où ils sont bien plus utiles qu'ici » ainsi que Rossignol l'écrivait de Rennes, au ministre de la guerre, le 23 décembre 1793. On était sans pitié, même pour les blessés ; les soldats de Canuel en égorgèrent, à Fougères, deux mille que l'armée vendéenne avait laissés après elle [Note : Lettre des administrateurs de la Mayenne du 15 brumaire an II]. Quoi qu'on fit cependant, les prisonniers étaient nombreux. Les prisons, déjà encombrées de suspects, de chouans, de prêtres insermentés, avaient peine à contenir ce surcroît d'hôtes inattendus ; de plus, les Vendéens étaient, pour la plupart, atteints du typhus, et cette maladie se développait avec une effroyable rapidité dans une pareille agglomération de gens blessés ou mais parce que ces jugements ont une forme originale, sui generis.

Sont-ce même, à vrai dire, des jugements ? On en pourrait douter à leur style aussi étrange que peu juridique, à la passion, à la haine, à la fureur qu'ils indiquent chez les juges. Le dispositif est souvent, très-souvent même, précédé d'une sorte de discours préliminaire, de harangue patriotique dont il n'est pas toujours aisé de saisir l'opportunité. Tantôt c'est une invocation à la Patrie, à la Liberté Sainte, plus souvent une violente imprécation contre les nobles, les prêtres, les fanatiques, ou encore des plaintes amères sur le désordre et l'indiscipline qui régnaient dans les troupes de la République et des conseils sur les devoirs des Défenseurs de la Patrie ; un jour même, c'est une dissertation philosophique sur le duel. Pour ne pas sourire parfois en lisant ces bizarres élucubrations, on a besoin de se souvenir qu'elles étaient le prélude de sanglantes exécutions ; que ces grands mots sonores, vides et creux, faisaient impression sur un auditoire peu cultivé dont ils surexcitaient les passions déjà si ardentes.

Avant d'entrer dans le détail des opérations de la Commission, il est nécessaire de faire connaître son personnel, son organisation, sa juridiction.

(Hippolyte de la Grimaudière).

© Copyright - Tous droits réservés.