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LES ROUES A CARILLON OU DE FORTUNE

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Les roues à carillon, dites aussi en Bretagne, roues de fortune, autrefois assez nombreuses, sont devenues rares. Gustave GEFFROY signalait en 1905, dans son ouvrage " LA BRETAGNE ", que celle de la chapelle de Notre-Dame de Confort en Meilars était peut-être la seule qui existait en France. C'est d'ailleurs ce que l'on dit encore dans ce village.

Nous connaissions quelques roues de ce genre, particulièrement dans les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), c'est ce qui nous a incité à faire quelques recherches à ce sujet.

Située à proximité de Pont-Croix, et sur l'itinéraire de Douarnenez à la Pointe du Raz, la chapelle de Confort (en Confort-Meilars) est visitée par de nombreux touristes et, de ce fait, sa roue à carillon est certainement la plus connue. C'est la seule qui subsiste encore dans le Finistère ; elle est garnie extérieurement de 12 clochettes et est utilisée pour l'élévation. Les autres roues de Bretagne, situées assez loin des grands itinéraires touristiques ou perdues dans les campagnes, sont à peu près inconnues.

Confort-Meilars (Bretagne) : roue à carillon ou de fortune.

Lorsque les enfants sont lents à parler, les mères de famille de la région de Confort se font un devoir de faire sonner au dessus de la tête de leurs enfants le joyeux carillon, en l'honneur de la Madone. Le chanoine ABGRALL dit, à ce sujet, dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère de 1892 : " Les gens du peuple tournent la roue de Confort pour obtenir de la bonne Vierge qu'elle délie la langue des enfants qui sont lents à parler. Nous connaissons une bonne mère de famille qui, à plusieurs reprises, avait recouru à ce moyen en faveur de son fils aîné ; elle réussit si bien, à la fin, et son enfant devint si bavard, qu'elle fut obligée de tourner la roue à rebours pour modérer un peu sa loquacité ".

Dans le même bulletin, le Chanoine ABGRALL signalait une roue, gisant dans un coin et dépourvue de ses clochettes, à la chapelle de Quilinen en Landrévarec, et une autre, en très mauvais état, à l'église Saint-Jacques de Pouldavid. Cette dernière avait au moins 1 m 20 de diamètre, elle était actionnée pour les mariages et les grandes cérémonies.

L'église de Saint-Derrien possédait aussi une roue de fortune qui a disparu vers 1880. (LE GUENNEC). Celle de la chapelle de Trévarn, en Saint-Urbain, a disparu depuis longtemps.

L'église de La Forêt-Fouesnant avait une roue à carillon en 1610. (Chanoine PEYRON). La chapelle de Saint Herbot, en Plonévez-du-Faou, possédait encore la sienne au XVIIIème siècle. (Archives du Finistère).

Dans le catalogue des objets échappés au vandalisme dans le Finistère, CAMBRY signale qu'il existait autrefois, dans la chapelle du Guéodet à Quimper, " une roue de quatre pieds de diamètre, couverte de clochettes qu'on agitait à certaines époques " mais n'indique pas la date de sa disparition.

Dans les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) il existe encore quatre roues de fortune.

A Laniscat, la roue à carillon, qui possède 18 clochettes, ne sert plus qu'à l'occasion des baptèmes pendant que les cloches sonnent également.

A Locarn, le recteur, Mr. l'Abbé DAVID, a continué la tradition qu'il a trouvée instaurée : la roue est actionnée chaque fois que l'on chante le "Te Deum", baptèmes, mariages, premières grand'messes, fêtes solennelles, etc… Autrefois on l'actionnait pour le "Gloria in excelsis Déo".

A Magoar, on l'appelle "zantig ar rod", le saint à la roue. "Certains ont prétendu que lorsque les paroisses étaient trop pauvres pour avoir des orgues ou un harmonium, elles se contentaient de la roue. Elle aurait servi à donner le ton, faisant ainsi l'office d'un diapason, mais, si les termes ne sont pas contradictoires, d'un diapason harmonique indiquant la dominante du chant". Elle servait autrefois pour l'élévation. Le recteur, Mr. l'Abbé LE TIRRAND, a pensé que “ ce serait une occasion de distraction à un moment trop important du sacrifice et, comme à Locarn, elle est actionnée pour accompagner les Te Deum, à la fin des baptèmes, pour les pardons ou tout autre évènement qui comporte ce chant. La roue sonne, les quatre cloches du clocher carillonnent, l'harmonium accompagne, il faut que le chant soit puissant pour percer, mais tout ce bruit crée l’ambiance qu'il faut pour un Te Deum". (Abbé LE TIRRAND).

A la chapelle du Riollou, en Saint-Nicolas-du Pélem, la roue de fortune qui, comme celles de Locarn et Magoar, Possède 12 clochettes n'est plus utilisée ; autrefois elle était actionnée au moment de l'élévation, au pater et à la communion. Les supports sont décorés de palmettes et de têtes humaines et animales, elle porte l'inscription suivante : ALLEIN LE ROUX 1777.

Le roue de Kérien, paroisse voisine de Magoar, était en très mauvais état lorsqu'elle a été enlevée vers 1942. Elle est actuellement au grenier du presbytère, elle mesure 65 centimètres de diamètre, a 6 rayons et possédait 15 clochettes dont la plupart sont encore intactes. Mr. l'Abbé LE CAER, recteur, doit la faire restaurer prochainement. Vers Pâques 1954, le recteur a fait replacer une roue plus petite qui ne possède que 8 clochettes.

La roue à carillon de Notre-Dame de Confort en Berhet, canton de La Roche-Derrien, mentionnée par Benjamin JOLIVET en 1854 dans son ouvrage "Les Côtes-du-Nord" n'existe plus. Comme celle de Magoar, on l'appelait " San ar rod " ou " Zantig ar rod ". Elle était utilisée pour l'élévation et paraissait mue par un ange ; en réalité elle était actionnée de la sacristie. Cette roue a été enlevée vers 1880 ainsi que le curieux automate.

" Cette disparition ne se produisit pas sans l'énergique protestation des paroissiens. Ceux-ci furent si mécontents qu'ils firent une chanson sur Mr. BRICQUIR (le recteur en question) emportant le saint à la roue, très populaire dans toute la région. L'un des habitants de Confort composa même un autre saint semblable à l'antique et le mit à la place de celui-ci à la satisfaction de tous, du recteur excepté, qui le fit disparaître de nouveau ". (Vte du HALGOUET).

L'église voisine, Quemperven, possédait aussi une roue à clochettes qui a disparu depuis longtemps.

Le hasard nous a fait découvrir dans la salle des archives située au dessus du porche de Saint-Gilles-Pligeaux, une roue de 88 centimètres de diamètre, elle possède 12 rayons entre les intervalles desquels étaient placées extérieurement 12 clochettes ; quelques-unes manquent. Cette roue provient de la chapelle de la Clarté à 1 km du bourg d'où elle a été enlevée vers 1905. Placée dans le chœur du côté de l'épitre elle était actionnée au moment de l'élévation.

A Canihuel, à l'étage de la sacristie, une roue de 1m 04 de diamètre ne possède plus ses clochettes.

A Bulet-Pestivien, il existait également une roue à la chapelle détruite de Saint-Tugdual du Bôtillo.

Le chanoine GUILLOTIN de CORSON signalait en 1898, dans son étude "Pardons et Pèlerinages au Pays de Vannes" qu'il existait à la chapelle Saint-Nicolas de Priziac une roue d'environ 1 mètre de diamètre munie de 12 clochettes. Autrefois on faisait sonner ces clochettes pendant la messe, au sanctus, à l'élévation et à la communion du prêtre et des fidèles.

Au mois de mai les mères de famille des environs aimaient à se rendre à Saint-Nicolas avec leurs enfants pour attirer sur eux les bénédictions du grand saint. Comme on invoquait saint Nicolas pour donner force et santé aux enfants, les mamans aidaient les enfants à faire tourner la roue.

Cette roue tomba en ruine vers 1902, elle a été restaurée en 1934 et peinte en bleu comme précédemment, mais elle est plus petite et ne possède que 8 clochettes.

La chapelle de la Trinité en Quéven a été détruite à la fin de 1944 pendant le siège de Lorient, elle contenait une roue à carillon "grande comme une roue de charrette". …………. "les superstitieux Lorientais viennent consulter la fortune par l'entremise de la roue. S'ils réussissent à la faire tourner sans arrêt, la fortune sera favorable, c'est-à-dire l'avenir heureux. Si elle s'arrête brusquement la fortune sera contraire. Ils lui font les mêmes questions et lui donnent les mêmes significations qu'aux tables tournantes". (Abbé PLUVIAN, ancien recteur de Quéven, cité par le Vte du HALGOUET).

A la chapelle Saint-Laurent de Ploemel, la "roue à grelots" dite "roue de Saint-Laurent" mentionnée en 1899 dans un ouvrage sur la paroisse a disparu vers 1900.

La roue de la chapelle de la Vérité en Caudan a disparu vers 1870, elle faisait gagner les procès douteux lorsqu'on allait tourner la roue. Les roues à carillon étaient généralement placées dans le chœur ou à proximité ; contrairement à l'usage, celle de Caudan était située à l'entrée de la nef contre le mur du clocher.

Toutes ces roues sont en bois ; il doit y en avoir d'autres, reléguées comme celle de Saint-Gilles-Pligeaux, dans une annexe de l'église ou dans les greniers des presbytères.

L'appellation "roue de fortune" n'a été employée qu'en Bretagne où elles n'ont d'ailleurs donné lieu que rarement à des pratiques superstitieuses.

On a voulu voir dans le nombre de cloches un certain symbolisme, il y en aurait eu une par apôtre. En réalité, si les roues comportent souvent 12 cloches, leur nombre est très varié et peut même, comme à Fulda, s'élever à plusieurs centaines. Cette hypothèse ne repose donc sur aucun fondement.

Il y a des roues de fortune dont le nom est plus justifié que pour celles des roues à carillon et qui expriment l'instabilité des choses humaines. Les personnages montent et descendent autour d'un cercle rappelant ainsi les vicissitudes de la vie. Mr. Emile MALE en mentionne dans la partie haute d'une fenêtre du portail méridional de la cathédrale d'Amiens, à Saint-Etienne de Beauvais, à Saint-Zénon de Vérone, et à la cathédrale de Bâle. Il est probable que les vitraux peints des rosaces devaient représenter cette allégorie. (L'Art Religieux au XIIIème siècle, p. 94). Mr. COUFFON nous signale une peinture du même genre à la cathédrale de Rochester.

" Au XIIème siècle, un abbé de Fécamp, pour mettre à toute heure sous les yeux de ses moines le spectacle des vicissitudes humaines, avait fait faire une roue de fortune qu'un mécanisme mettait en mouvement " (Émile MALE).

Il serait souhaitable que l'on conservât les roues à carillon qui existent encore en Bretagne et que celles dont la restauration est possible, telles celles de Kérien et de Saint-Gilles-Pligeaux soient rétablies. Ne serait-ce qu'à titre de curiosité, elles méritent d'être conservées et présentent, à cause de leur rareté, un intérêt certain du point de vue touristique.

" Les cloches ne furent à l'origine que des sonnettes, qui se plaçaient autour d'un cercle de bois, à la porte de l'église ". (CHEVALIER, Guide d'Archéologie Sacrée).

" Angilbert, gendre de Charlemagne, fit placer, dans chacune des deux tours du monastère de Saint-Riquier (Somme) des carillons à quinze cloches qui ne pouvaient être à cette époque que des clochettes ".

" L'inventaire du trésor de l'Abbaye de Prum, diocèse de Trèves, mentionne en 852 une roue à carillon suspendue dans l'église ". (Vte du HALGOUET).

" Les Arméniens se servent de cymbales garnies de sonnettes, dont quelques unes montées sur une hampe sont de véritables chapeaux chinois. Ces instruments ne sont pas toujours circulaires, l'Orient en offre des formes très variées, et, comme leur poids ne permet pas toujours de les porter à la main, on les suspend sous les arcades des porches des églises et sous celles des cloitres ". (BLAVIGNAC, La Cloche. 1877).

L'usage des roues à carillon est donc très ancien et on en trouvait dans toute la chrétienté. En dehors de le Bretagne, il y en a encore dans plusieurs régions de la France.

Avant la Révolution il en existait plusieurs dans la région de Valognes (Manche).

Celle de l'église Saint-Martin à Fresville avait 20 clochettes au moins, on la nommait "clochette du Sacrement". La chapelle Saint-Sulpice, dans la même commune, en possédait également une. Ces roues étaient actionnées au Sanctus, à l'élévation et à la communion du prêtre et des fidèles.

A Golleville, à l'église Saint-Martin, une roue à trois rayons ayant un diamêtre de deux pieds était appelée "rouet de Saint-Martin". Elle était utilisée pendant que l'on chantait le Gloria in excelsis, le Magnificat, le Te Deum.

L'église de Couville possédait également une roue de ce genre. Toutes ces roues ont disparu depuis longtemps, probablement au moment de la Revolution.

La roue à carillon de l'église Saint-Jacques de Dieppe et celle de la cathédrale de Noyon ont fait de même.

" En 1576, dans les comptes de la fabrique de Saint-Vivien de Rouen (Arch. de la Seine-Inférieure, G. 77.58), il est question d'un rouet avec douze moyennes clochettes ….. pour sonner quand on lève le Corpus Domini de la Grand-messe ". En 1568, il s'agit d'un rouet que l'on sonne à l'élévation du Corpus Domini. (Arch. Hospital de Paris, 1.123) Vte du HALGOUET.

A Blécourt (Haute-Marne) la roue à carillon munie de 12 clochettes est encore actionnée au moment de l'élévation.

A l'église paroissiale de Monthelon (Saône-et-Loire), il y a 2 roues de 40 centimètres munies de 12 clochettes et une autre semblable à la chapelle Sainte-Chantal au Vieux-Chateau ; elles ne sont plus utilisées.

La roue de Branges a disparu.

Dans la Côte-d'Or les roues à carillon de Semur-en-Auxois, qui possédait 8 clochettes, Mirabeau-sur-Bèze et Saint-Euphrone n'existent plus.

L'église de TIGNES (Savoie) dont le village a été submergé à la suite de la construction d'un barrage, possédait une roue à carillon qui se trouvait dans le chœur, elle était actionnée au moment de l'élévation. Mr. le Curé, l'abbé LE PELLICIER, l'a fait enlever. Il la fera replacer dans la nouvelle église au même endroit. Cette roue comprend 13 clochettes d'où le nom de "treizain" qu'on lui donne parfois.

La paroisse voisine, les Bréviaires, a un "treizain" qui ne compte que 11 clochettes.

A Sainte-Foy-Tarentaise, la roue est garnie de 13 "campanes". La plupart des anciennes églises de la région possédaient une roue à clochettes et quelques unes l'utilisent encore.

A Peisey-Nancroix, une belle roue de 13 clochettes n'est plus utilisée que le jeudi et le samedi saints pendant le chant du "Gloria". Autrefois on l'actionnait à toutes les bénédictions du Saint-Sacrement.

Il existe encore des roues de ce genre à Aime, Granier, Marcôt et dans d'autres églises de la Tarentaise.

A la basilique de Saint-Maximin (Var) la roue à carillon qui a dû être placée à la fin du XVIIème siècle n'est plus utilisée.

Dans ses notes sur l'Art Religieux du Roussillon, BRUTAILS cite une vingtaine de roues, en catalan "rotller".

Dans la revue "La Tramontane", Septembre-Octobre 1948, p.244, 245, 287 et Mars 1949, p. 86, il est fait une étude sur cette question, les "rotllers" de cette région sont encore assez nombreux.

A Argelès-sur-Mer, la roue est élégamment découpée (classée).

A Arles–sur–Tech, la roue est utilisée le jeudi et le Samedi saints.

Bajande, chapelle du hameau, git dans un coin.

Campôme, la seul signalée en métal.

Conat.

Corbère-d’Amont, église du château.

Dorres.

Escaro, déposée provisoirement chez un particulier en attendant restauration de l'église effondrée.

Espira-Conflent, la roue à carillon est reléguée dans un grenier de l'église.

Estavar, à l’entrée, est actionnée lorsque le prêtre sort de la sacristie pour officier et au moment de l'élévation.

Eus, église Saint-Vincent.

Evol, le rotller est surmonté d'une cloche.

Finestret à la tribune.

Labastide.

Latour-de-Carol, au dessus de la porte de la sacristie.

Mosset.

Oms, à le tribune.

Osséjá.

Palau-de-Cerdagne.

Passa, le rotller de 75 centimètres de diamètre possède 12 cloches et est utilisé à Pâques.

Prunet, a disparu.

Railleu.

Ria.

Sahorre.
Sainte-Leocadie, actionnée au moment de l'élévation, de la bénédiction, du magnificat, à l'entrée des processions dans l'église.

Serdinya.

Serrabonne, a disparu vers 1940.

Souanyas, église Sainte-Eugénie.

Villelongue-dels-Monts, à la tribune, était utilisée autrefois à l'office des ténèbres du jeudi saint.

A Camélas la la roue est détruite mais il reste les clochettes dont plusieurs portent en minuscule carrée à légende : "Te Deum Laudamus" (La Tramontane).

Le rotller de Saint-Jacques de Perpignan a disparu.

" Celui de Vivès, dont il ne reste plus que des vestiges, attestait avec des arcs trilobés un évident souci d’art ".

A Marsat (Puy-de-Dôme) une roue en fer de 1 m 46 de diamètre suspendue à la voûte de l'église et destinée à un usage différent n'a jamais possédé de clochettes, elle était utilisée autrefois pour enrouler un long cierge.

En Espagne, il existe des roues à carillon à Escugnan (Val d'Aran) à l'église de Gérone, à la Cathédrale et église Saint-Félix, où la roue en fer est garnie de 48 clochettes de différentes grandeurs [dont 32 à l'extérieur et 16 à l'intérieur ; elles sont utilisées pour l'élévation], celle de Séo-de-Urgel (Cerdagne). La roue de Bossost possède 8 petites clochettes, elle est utilisée pour les grandes fêtes pendant l'élévation.

La roue à carillon de la cathédrale de Tolède, garnie de 12 clochettes, est très artistique, c'est un beau travail de ferronnerie.

Dans la Catalogne on en trouve à Barcelone. Celles des églises du Saint-Esprit et de Saint-Pierre de Terrasa ont été détruites au cours de la guerre civile.

A Palma de Majorque, la roue à carillon de l'église Sainte-Eulalie est utilisée à la vigile de Noël ou de la Pentecôte, lorsqu'on entonne le "Gloria in Excelsis" et pour les principales fêtes de l'année. Ces roues sont assez nombreuses dans d'autres villages de l'île.

En Sicile, celle de la cathédrale de Palerme a été supprimée par ordre des autorités ecclésiastiques comme contraire à la liturgie. A la cathédrale de Montréale la roue à carillon de la chapelle Saint-Pierre, qui a 39 cloches, n'est plus utilisée depuis plusieurs années. Elle sonnait autrefois pour annoncer l'entrée de l'évêque dans la cathédrale. Il s'en trouve encore dans d'autres églises de Sicile. Elles ne sont plus utilisées mais sont conservées comme souvenirs historiques.

" A Taormine, au pied de L’Etna, nous avons remarqué à la porte d'une élégante habitation de la colonie étrangère une roue à clochettes de petite dimension, utilisée pour le service domestique. A n'en pas douter ce carillon sortait de l'arrière-boutique d'un brocanteur de Taormine qui lui-même l'avait tiré d'une église de la campagne sicilienne." (Vte du HALGOUET).

Pendant la Révolution une roue était utilisée à la Nouvelle-Orléans.

DU CANGE signale la "rota cum tintinnabulis" servant au Moyen-Age dans les églises et indique qu'en Angleterre elle sonnait au moment de l'élévation. Il semble que toutes ces roues aient disparu à la Réforme.

La plus belle roue à carillon du Moyen-Age était sans doute celle de l'église abbatiale de Fulda (Hesse-Nassau, Allemagne). Cette roue en bronze de décoration gothique portait la date de 1415, on l'appelait " la roue d'or de la cathédrale ". C'était une étoile de 14 rayons, d'un diamètre de 6 mètres, elle était garnie de 350 clochettes environ. D'après la tradition elle aurait remplacé une roue en or du même type, don d'une reine anglaise.

Cette roue était suspendue au carré du transept de l'ancienne basilique, perpendiculairement à la nef. Dans la cathédrale baroque on la suspendit dans la nef, elle tournait parallèlement à l'axe. En 1781 la roue tomba, elle fut endommagée et fondue.

Si cette modeste étude a fait mention de quelques unes des roues à carillon les plus célèbres et les plus connues, elle n'a toutefois pas la prétention d'avoir traité le sujet à fond ni de l'avoir épuisé. Il y en a sans doute d'autres qui sont encore inconnues ; plusieurs en tous cas ont disparu au cours des âges, et seules, certaines archives nous en révèleraient aujourd'hui leur existence passée.

(A. Le Bars).

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