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LA RÉFORME DE LA MILICE GARDE-COTES EN 1756.

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L'origine de la garde-côte est fort ancienne. On pourrait en trouver trace au Moyen-Age. Le guet de la mer était principalement en usage sur les côtes de Bretagne, de Normandie et de Picardie. Cet usage était établi sur les articles 28, 29 et 30 de l'ordonnance de 1517, qui conserva à l'amiral les guets que l'on avait coutume de lui payer en temps de paix. En temps de guerre, seule l'amende encourue par les absents lui appartenait (Mémoire du 16 mai 1693). Cependant, on ne trouve le service de la garde-côte proprement dite défini que dans l'ordonnance de février 1543, sur le fait de l'amirauté. Cette ordonnance donne pouvoir à l'amiral de faire deux fois par an, en temps de guerre, la monstre des hommes des paroisses sujettes au guet de la mer. Il peut les utiliser à la défense des côtes et les contraindre à « eux armer et s'embastonner ». Selon un édit de mars 1584, les officiers étaient pourvus par l'amiral ; revue des gardes-côtes était semestriellement passée en temps de guerre, et tous les deux ans pendant la paix. Toutes les commissions furent déclarées annulées le 19 décembre 1671, par suite de la mort du duc de Beaufort ; dès lors elles furent délivrées par le roi [Note : Semblables ordonnances furent encore rendues les 13 octobre 1672 et 23 juin 1686]. L'ordonnance du mois d'août 1681, sur la marine, réglementa complètement la constitution et le service de la garde-côte. Chaque capitainerie se compose d'un certain nombre de paroisses dont les habitants étaient assujettis au guet de la mer. Ceux-ci sont tenus de faire la garde de la côte lorsqu'on les en requiert [Note : On excepte de ce service les habitants des paroisses qui devaient le guet dans les villes, châteaux et places fortes situés sur le littoral], à peine d'amende. En tout temps, ils doivent avoir chez eux chacun un mousquet ou fusil, une épée et une demi-livre de poudre ; sinon , ils sont passibles de 100 sous d'amende. Armes et munitions ne peuvent être saisies par les huissiers, même pour recouvrement de deniers royaux. Comme compensation, les paroisses gardes-côtes étaient exemptes du logement des gens de guerre et de la contribution des étapes [Note : Arrêt du Conseil du 4 avril 1637] ; les officiers, du ban et de l'arrière-ban [Note : Ordonnance d'août 1681]. Les officiers de l'amirauté assistent aux monstres et revues ; ils en dressent un contrôle. Les différends qui naîtraient à l'occasion du guet sont portés devant eux ; ils connaissent également de tous délits commis par les gardes-côtes pendant qu'ils sont sous les armes. Pour la première fois, on trouve dans un règlement du 12 mai 1696 l'expression de milices appliquée à la garde-côte. Les ordonnances de réorganisation de 1756 contiennent des dispositions particulières à chaque province et des mesures générales (L. Hennet).

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Lorsqu'après trente années de paix maritime, la guerre eût éclaté de nouveau en 1744 entre la France et l'Angleterre, la défense de notre littoral dut être une des plus sérieuses préoccupations du gouvernement. Obligé de soutenir en même temps une guerre continentale, il eût désiré n'employer à ce service que le moins de troupes régulières possible. Mais il ne pouvait se remettre entièrement de ce soin aux miliciens garde-côtes, c'est-à-dire à tous les hommes valides des paroisses maritimes, auxquels deux revues par an ne pouvaient donner l'expérience militaire. C'était notamment l'avis du duc de Penthièvre, à la fois amiral de France et gouverneur de Bretagne, qui, au retour d'un voyage en cette province, remettait le 11 décembre 1746, au ministre de la marine, M. de Maurepas, un curieux mémoire sur ce sujet. « Depuis mon arrivée sur la côte de la province, j'ai reconnu par moi-même, disait-il, le peu de fond qu'il y avait à faire sur des paysans garde-côtes, indisciplinés, mal armés, mal vêtus, la plupart n'ayant que des sabots au lieu de souliers, et à leur tête des officiers sans expérience. L'état où j'ai trouvé ces paysans sous le nom de compagnies détachées (c'était la partie du contingent destinée à un service actif) m'a paru bien différent du tableau que l'on m'en avait fait. Pour trouver des moyens de les rendre plus utiles à l'état, j'ai rassemblé chez moi en conférences des personnes en place et des officiers principaux. Les uns croient qu'il suffirait de bien armer les 21.000 hommes des compagnies détachées ; ils ont proposé un armement neuf, composé seulement de fusils de calibre garnis de leurs baïonnettes, et ils ont donné pour constant que ces paysans marcheraient à l'ennemi sans le craindre. Les autres sont convenus qu'un bon armement était nécessaire et même indispensable, mais qu'il n'était pas suffisant pour rendre un paysan soldat ; ils ont assuré que tant que l'on s'en tiendrait là, on ne trouverait qu'un paysan armé, mais timide, sujet à s'étonner et à fuir à la première vue de troupes réglées ennemies ; que si on voulait en tirer parti, il serait nécessaire de les préparer pendant la paix à devenir des soldats disciplinés, par des camps en règle tous les ans sur les côtes, où ils seraient exercés au maniement des armes, à apprendre à tirer et à connaître leur force par l'habitude d'être souvent ensemble ». En conséquence, après avoir fait observer que, lors de la descente des Anglais à Lorient en cette même année 1746, les miliciens que l'on avait pu rassembler étaient trop nombreux et trop peu disciplinés à la fois pour avoir pu servir à quelque chose, le duc de Penthièvre concluait en proposant de tirer des compagnies détachées quatre régiments de grenadiers garde-côtes, à dix compagnies de cent hommes chacune, commandés par un colonel, un major et deux aides-majors pris dans l'infanterie ou parmi les officiers retirés du service. Pendant les six mois d'été, des camps seraient établis sur les côtes. On y enverrait d'abord 50 hommes de chaque compagnie, qui, au bout de trois mois d'exercices, seraient remplacés par les 50 autres. Accoutumés ainsi à évoluer, à brûler de la poudre, les garde-côtes ne se laisseraient plus déconcerter par la présence de l'ennemi, et pour garder la province, il suffirait de trois régiments, plus un bataillon à Belle-Isle. Au bout de deux ans, ou même si on voulait au bout d'un an, on ferait rentrer la moitié du contingent dans les compagnies détachées, on en tirerait un pareil nombre d'hommes, et tout leur effectif se trouverait ainsi petit à petit entièrement discipliné. Le roi se chargerait de la solde, la province fournirait l'habillement, l'équipement et les objets de campement.

M. de Maurepas fit à ce projet de nombreuses objections. « Le roi, disait-il, n'a jamais entendu tirer des garde-côtes d'autres services que de défendre les approches de leur terrain contre les corsaires, et il a bâti des places fortes pour défendre la province contre un corps de troupes débarqué. Les garde-côtes sont comme les paysans le long du Rhin, seulement tenus de résister à de petits détachements de troupes légères, sans qu'on puisse attendre d'eux de défendre le passage contre des armées ennemies. Sur ce pied-là la garde-côtes, qui ne coûte rien à l'Etat, a rempli jusqu'à présent l'objet de son établissement, les corsaires qui ont fait des descentes en quelques endroits ayant toujours été repoussés. ». On le voit, ce qui préoccupe le plus le ministre de la marine, ce sont les charges financières que la nouvelle organisation imposerait au Trésor. Il les évalue à 350.000 livres en temps de guerre, 230.000 en temps de paix ; chiffres que le duc de Penthièvre trouve exagérés, et, par des calculs dans le détail desquels il est inutile d'entrer, prétend réduire d'un cinquième. Sous l'empire de cette même préoccupation, M. de Maurepas affirme que les paroisses maritimes ne sont pas en état de s'acheter des armes ; objection peu fondée, répond le duc de Penthièvre, puisqu'on n'arme pas tout le monde du premier coup.

Autre objection ; c'est enlever à l'agriculture un nombre considérable de bras. La réponse du duc de Penthièvre est particulièrement intéressante. « Les terres sur le bord de la mer, dit-il, étant plus légères que celles de l'intérieur, et les femmes étant accoutumées à les labourer, on ne croit pas que la culture souffre de l'absence des miliciens. La semence des froments, des seigles, des orges et des grosses avoines, se fait dans les mois de novembre et de décembre, le défrichement et ouverture des terres pour faire les guérets en mars et avril, de même que l'ensemencement des pommelles et des avoines menues. Il ne reste donc, à l'époque fixée pour les exercices, que le sarrazin, qu'on appelle en Bretagne blé-noir, et qu'on sème au mois de juin ; mais les terres pour ces derniers grains ayant été préparées en mars et avril, la culture qui reste à en faire est plus facile, et les femmes, avec les hommes au-dessus de 40 ans, pourraient y suffire ».

En résumé, M. de Maurepas trouve que la garde-côtes, telle qu'elle est organisée, rend des services et ne coûte rien, et le duc de Penthièvre estime qu'il suffirait de quelques modifications et d'une faible dépense pour qu'elle pût en rendre de beaucoup plus considérables.

Sur ces entrefaites, on signa la paix, et le projet alla s'enfouir dans les archives du ministère. Mais les observations du duc de Penthièvre étaient si justes que, lorsque la guerre eut recommencé en 1755 entre la France et l'Angleterre, force fut d'en tenir compte. « Sa Majesté, porte l'Ordonnance du 25 février 1756, étant informé que le service des milices garde-côtes de la province de Bretagne est entièrement négligé, soit par le peu de soin qu'on a eu d'exercer les compagnies détachées, soit par le défaut de subordination des habitants des paroisses qui ne se présentent point aux revues avec l'exactitude convenable et ne sont point pourvus des armes, équipements et munitions qu'ils doivent avoir chez eux en tout temps. Elle a jugé à propos de réduire à un moindre nombre celui des capitaineries, d'établir un inspecteur général, de fixer le nombre et la force des compagnies détachées (réduites de 21.000 hommes à 10.000) et de dispenser les habitants de se fournir d'armes à leurs frais en leur faisant délivrer un armement uniforme ». Les soldats des compagnies détachées étaient astreints en temps de paix à un jour d'exercice par mois et à deux revues générales par an ; la durée du service était de cinq ans ; ils étaient recrutés par voie de tirage au sort. Les autres habitants des paroisses maritimes étaient en temps de paix dispensés de toute obligation.

C'était sous l'administration et par les soins du duc d'Aiguillon que cette réforme avait été opérée en Bretagne ; il n'en fallait pas davantage pour lui attirer les critiques acerbes des membres de l'opposition. On craignit même un moment, à. l'ouverture de la session de 1764, que les Etats ne refusassent les fonds qu'ils avaient l'habitude d'allouer à ce service. Une brochure, habilement rédigée par le major de la capitainerie de Pornic, M. de Kerlérec, ou plutôt par M. de Kerguenec'h, major de la capitainerie de Pontrieux, (la brochure est signée de K., major, à P...,) vint heureusement faire contre-poids à ces dispositions hostiles. A ceux qui prétendaient qu'il suffisait que ces milices existassent en temps de guerre, il répondait qu'on n'improvise pas des soldats.... ; « On en a bien vu les inconvénients, disait-il, en 1758, à Saint-Potan. Licencier ces milices, ce serait perdre le fruit de sept années et 6.000 bons canonniers ». A ceux qui trouvaient les dépenses exagérées, il faisait observer : 1° qu'il fallait nourrir les miliciens pendant la durée des revues, soit 23.000 livres ; 2° que les appointements de l'inspecteur (2.600 livres) et ceux des deux commissaires (4.000 livres) étaient à peine suffisants ; 3° enfin, que ce n'était pas trop de 25.000 livres pour indemniser les soixante officiers de l'état-major de leurs déplacements continuels, tant pour assister au tirage et aux exercices que pour inspecter les corps de garde et les magasins. A ceux enfin qui se préoccupaient surtout des bras enlevés à l'agriculture, il répondait que l'on avait cessé le service aux batteries de la côte, que les exercices ayant lieu le dimanche et les revues générales avant et après la récolte, on ne pouvait soutenir qu'il en résultât pour l'agriculture un préjudice sérieux.

Ces considérations firent impression sur l'assemblée, et le crédit fut voté. Mais les opposants ne se déconcertèrent pas, et quatre ans après, M. de Tuomolin demandait en leur nom le licenciement des garde-côtes. « Les revues générales, s'écriait-il, font perdre 60.000 journées. Quant au jour du tirage, il est perdu non seulement pour ceux qui y sont assujettis, mais encore pour leurs parents et amis qui les accompagnent toujours. Que parle-t-on de saisons mortes pour le travail ! En toute saison, les jours sont précieux pour l'agriculteur actif et laborieux. Le service de la garde-côtes est si odieux aux populations qu'un paysan a payé 300 livres pour trouver un remplaçant. ». Le nombre des rengagés qui formaient la moitié du contingent de 1764 contredisait formellement cette théorie. M. de Tuomelin ne s'en embarrasse pas. « Il est constant, dit-il, que les gens oisifs et libertins prennent seuls de nouveaux engagements, dont le prix est bientôt consumé par la débauche. Il serait donc bien triste que, dans un espace de temps aussi court, le goût du libertinage et de l'oisiveté eût déjà tait perdre à la moitié des nouveaux miliciens, l'amour du travail et .de la vraie liberté. On prive le milicien, dit-il encore, du droit naturel de chercher sa subsistance où son industrie pourrait plus facilement la lui procurer. Sa solde est fort inférieure au salaire d'un mercenaire. Les miliciens se marient difficilement, leurs femmes craignant de les perdre. Tout obstacle au mariage et par conséquent à la population, nuit également à la prospérité publique ». M. de Tuomelin critique l'obligation où est le milicien de s'armer et de s'équiper à ses frais : or il y avait treize ans que cette obligation avait été supprimée. « C'est un grand inconvénient, dit-il plus loin, de multiplier les occasions de punir ; il est naturel qu'un garde-côtes soit insubordonné : il n'est pas habitué au service ».

A l'en croire, l'existence de la garde-côtes est un obstacle à la confection des tutelles, ceux qui se sentent menacés de cette charge se faisant donner aussitôt une compagnie. « Les gentilshommes n'entrent pour la plupart dans ce service que pour jouir des privilèges qui lui sont accordés et lorsqu'ils prévoient en avoir besoin. Ils le quittent ensuite pour céder la place à leurs amis qui se trouvent dans les mêmes circonstances. Les autres officiers sont des suppôts de justices inférieures ou des praticiens de campagne qui ont des vues moins pures et moins nobles encore ». Voici qui est un peu plus sérieux. « Sur les 65.000 livres demandées, il y en a 20.000 dont on ne peut justifier l'emploi. Il n'y a pas de magasins, pas de bureaux de l'intendance, pas de commis. Il y a de nombreux emplois vacants. On n'a pas assemblé les miliciens tous les ans ; il y a eu parfois dix-huit mois d'intervalle entre les deux revues. Où donc a pu passer tout cet argent ? Quant aux canonniers, il ne faut pas en parler. On a démonté les batteries, comment pourrait-on les exercer ? ».

Après avoir rappelé que la milice garde-côtes n'avait servi de rien à Saint-Pôtan, la veille du combat de Saint-Cast, M. de Tuomelin conclut que « 90.000 hommes répandus le long des côtes, dans le cas de défendre leurs foyers, en imposeront toujours plus à l'ennemi que dix mille hommes mal armés ».

Les Etats ne furent pas de son avis, ils rendirent à ce tissu d'erreurs déclamatoires la justice qui lui était due, et votèrent les fonds qu'on leur demandait. L'opposition ne se tint pas pour battue, et ce fut à elle en définitive, que l'ordonnance de 1778 donna raison.

(Ch. de la Lande de Calan).

Ordonnance du Roi (1756) concernant les milices de garde-côtes (Bretagne).

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